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« Accélérons la transition vers les véhicules partagés contre la domination des voitures individuelles »

Le directeur du département « Véhicules propres » de l’ONG Transport et Environnement, Greg Archer, et un chercheur de l’ONG européenne, Barbora Bondorova, défendent le partage de voiture pour désengorger les axes routiers en ville et ébauchent le modèle de demain.

Publié le 18 juillet 2017 à 16h00, modifié le 19 juillet 2017 à 09h47 Temps de Lecture 4 min.

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TRIBUNE. En moyenne, un véhicule reste inutilisé plus de 90 % du temps, ne transporte pas plus d’un passager et demi, et coûte 6 500 euros par an à acquérir et entretenir. Chaque voiture occupe 150 m2 d’espace urbain. Et ce n’est pas tout : la congestion coûte chaque année 100 milliards d’euros à l’Union européenne. L’utilité de la voiture individuelle, icône du 20ème siècle, s’est peu à peu érodée.

Désormais, la numérisation et l’économie du partage permettent de réduire très significativement le nombre de véhicules dans nos villes et de mettre fin aux effroyables coûts quant à la pollution, les accidents et la congestion causés par trop voitures individuelles. Une étude américaine de l’Institute for Transportation & Development Policy indique que le nombre de véhicules dans le monde pourrait être réduit d’un tiers si leur partage était largement adopté. Une autre étude à Lisbonne montre que s’ils étaient partagés, il suffirait de conserver 10 % des véhicules pour maintenir le même niveau de mobilité.

Mais la transition ne sera pas simple. Les véhicules individuels et partagés seront dans un premier temps en concurrence pour ce qui est de l’espace et de l’utilisation, ce qui minorera les bénéfices au départ. Néanmoins, notre récompense ultime — sauver nos rues de la domination des voitures — va transformer la qualité de la vie urbaine.

Faire évoluer les comportements

Les préoccupations de certains, s’interrogeant sur le fait de savoir si le partage engendrera ou non une réduction de l’utilisation des voitures, ne sont pas justifiées par la grande majorité des études, qui montrent que :

1. les applications de partage de véhicule réduisent le nombre de véhicules sur les routes et le nombre de kilomètres parcourus ; mais, aspect important, elles encouragent aussi un changement comportemental vers un transport multimodal et durable, qui complète efficacement les transports publics et les transports actifs (la marche et le vélo) ;

2. les systèmes de véhicules partagés, aussi bien en point à point que sans bornes fixes, conduisent aussi à réduire la possession de véhicules, les études indiquant que 5 à 15 voitures sont remplacées pour chaque véhciule partagé ajouté à la flotte ;

3. les services de véhicules partagés sur une longue distance sont certes en concurrence avec les services de train et de bus, mais permettent d’augmenter de façon importante le taux d’occupation des véhicules et de réduire le taux d’émission par kilomètre.

Les faits à partir desquels ces conclusions sont tirées manquent néanmoins souvent d’indépendance et de transparence sur la façon dont les données ont été récoltées. La plupart des études manquent également de point de comparaison sur lequel se baser pour mesurer correctement l’impact des systèmes de partage, notamment car celui-ci varie selon les villes et les systèmes mis en œuvre. Améliorer la base de recherche actuelle est important afin de pouvoir vérifier de manière indépendante les avantages liés au partage mis en avant par les entreprises. Les études démontrent aussi que la période de transition actuelle, au cours de laquelle les véhicules partagés sont en concurrence avec les véhicules individuels sur l’espace routier, réduit leurs avantages.

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