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Michelle Perrot : « L’histoire demeure une “science” virile »

Membre du conseil scientifique des Rendez-vous de l’histoire de Blois, l’historienne soutient, dans une tribune au « Monde », les responsables de l’événement qui proposent de composer des instances paritaires.

Publié le 10 octobre 2018 à 10h53, modifié le 11 octobre 2018 à 19h38 Temps de Lecture 2 min.

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[Avant la fin de l’année, Les Rendez-vous de l’histoire de Blois, du 10 au 14 octobre, inscriront dans les règlements de leur conseil scientifique et des différents jurys de leurs prix que leurs instances doivent être composées de manière paritaire. Cet objectif sera atteint à moyen terme, au fil du renouvellement de ces instances, et les organisateurs feront inscrire dans leur « charte du bon débat » que les tables rondes, cartes blanches et autres panels et conférences devront être aussi mixtes que possible.]

Tribune. Je n’ai pas signé la tribune des 520 historiennes parue sur Le Monde.fr, mais je comprends son contenu et je soutiens leur démarche. Etroitement associée aux Rendez-vous de l’histoire depuis l’origine (j’ai présidé durant trois ans le conseil scientifique, dont je suis membre permanente), je m’en sens responsable et solidaire.

La réponse massive à la pétition des historiennes illustre à la fois la féminisation de la discipline et le malaise suscité par l’inégalité sexuelle persistante en ce milieu

Ce n’est pas la première fois que les Rendez-vous de Blois ont été choisis comme tribune ; mais il est symptomatique que les historiennes, dont c’est la première manifestation publique et collective en tant que telles, les aient à leur tour choisis pour se faire entendre. Dans le monde forcément masculin – pas nécessairement machiste – des historiens, Blois est une brèche. Du reste, ses responsables ont d’ores et déjà décidé d’adopter des mesures établissant la parité dans les divers conseils et jurys de prix, confirmant ainsi leur option résolument égalitaire.

La réponse massive à la pétition des historiennes illustre à la fois la féminisation de la discipline et le malaise suscité par l’inégalité sexuelle persistante en ce milieu. Sans doute celle-ci était-elle moins sensible dans ma génération. Dans les années 1950-1960, les femmes, encore rares (en 1958, à la Sorbonne, assistante d’Ernest Labrousse, j’étais la seule en histoire !), étaient peu visibles, tolérées, voire courtoisement acceptées ; timides, elles se satisfaisaient d’être là, secrètement émerveillées d’y être !

Egalité des parcours, organisation domestique

Passage de l’exception à la règle, la massification change évidemment la donne ; elle rend les choses plus normales et plus rudes. Les structures de pouvoir y deviennent plus apparentes et moins acceptées. Des ruptures d’évidence s’opèrent : pourquoi cette moindre place des femmes dans les organes de direction ou les postes réputés ? Les femmes seraient-elles moins capables que les hommes ? Disqualifiées en tant qu’historiennes ?

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