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L'or noir, arme stratégique de l'Etat islamique

Le groupe djihadiste contrôlerait au moins une vingtaine de puits de pétrole en Irak et en Syrie, une manne qui permet à l'Etat islamique de s'autofinancer.

Publié le 26 septembre 2014 à 10h44, modifié le 16 novembre 2015 à 17h39 Temps de Lecture 4 min.

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Principaux gisements pétroliers en Syrie et en Irak.

 Les frappes américaines qui ont visé, mercredi 24 septembre, une douzaine de raffineries sous contrôle de l'Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie, ont mis en exergue le caractère stratégique des ventes de pétrole pour le financement de ce mouvement islamiste radical. Avec l'or noir, les combattants de l'EI possèdent une arme qu'aucun mouvement djihadiste n'a eue entre les mains avant eux.

Ces tentatives de couper les revenus pétroliers dévoilent une réalité complexe, où les considérations commerciales riment rarement avec les alliances politico-militaires. Les réseaux de contrebande qui acheminent le pétrole de l'EI sont identiques à ceux qui ont fonctionné dans la région depuis le milieu des années 1990. Ils profitent à des intérêts inattendus, liés à des pays comme la Turquie ou Israël, des alliés de Washington. Les Américains ont eux-mêmes utilisé ces circuits clandestins en Irak, à leur profit, entre 2003 et 2011.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le pétrole, une manne qui permet aux djihadistes de s'autofinancer

La contrebande s'articule autour d'un réseau d'intermédiaires et de routes de contournement, menant aux raffineries clandestines du Kurdistan ou de Turquie. Les filières sont établies de longue date : dans les années 1990, à l'époque où l'Irak était sous embargo, le marché noir était déjà florissant. Selon le nombre d'intermédiaires impliqués, le prix du baril de brut en provenance des zones contrôlées par l'EI oscille entre 20 et 60 dollars (entre 16 et 47 euros), bien en deçà du cours du marché, qui se situe autour de 100 dollars, ce qui garantit son écoulement.

En juillet, l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres, rapportait que les djihadistes vendaient le baril de brut moins de 18 dollars aux populations désormais sous leur contrôle, pour soigner leur image.

« CELA RESTE DE L'ARTISANAT »

Eliminer les intermédiaires qui vendent le pétrole de l'EI reviendrait à priver les services de renseignement de sources d'information rares ayant accès au cœur du système de l'Etat islamique. Les photos prises par les drones ou les satellites, échangées entre les services de renseignement français et américains, l'attestent. Des camions-citernes, immatriculés en Irak, en Turquie ou au Kurdistan irakien, sont venus régulièrement sur le site de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, de juillet à septembre. Selon un haut responsable du renseignement français, on les voit charger du pétrole extrait des champs pétroliers passés, au début de l'été, sous le contrôle de l'EI.

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