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« Sommes-nous des animaux sauvages pour être traités de la sorte ? » : à Idlib, l’avancée du régime provoque un exode

En deux semaines, les bombardements sur cette région ont déplacé près de 130 000 personnes, selon les Nations unies, et causé la mort d’une centaine de civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Par  (Beyrouth, correspondant)

Publié le 26 décembre 2019 à 03h53, modifié le 26 décembre 2019 à 16h41

Temps de Lecture 4 min.

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Des convois fuient Maarat Al-Nouman, au sud d’Idlib, le 24 décembre.

La vidéo aérienne, tournée mardi 24 décembre, montre une ville fantôme complètement figée, une étendue de béton baignant dans un silence de mort. La semaine dernière, à la manière d’une cité des Caraïbes à l’approche d’un cyclone, Maarat Al-Nouman, carrefour commercial du nord-ouest de la Syrie, s’est vidée de sa population. En quelques jours, des dizaines de milliers d’habitants ont détalé, en s’entassant dans des camions et des voitures, remplis à ras bord de matelas, de couvertures et d’ustensiles de cuisine.

L’exode résulte de l’avancée des troupes gouvernementales dans le sud de la province d’Idlib, le dernier bastion de l’insurrection anti-Assad. En deux semaines, les bombardements sur cette région, dominée par le groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), ont déplacé près de 130 000 personnes, selon les Nations unies (ONU), et causé la mort d’une centaine de civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Mercredi 25 décembre, les troupes loyalistes, qui se sont emparées d’une quarantaine de villages, n’étaient plus qu’à 4 kilomètres de Maarat Al-Nouman et elles menaçaient aussi la ville voisine de Saraqeb, un peu plus au nord.

Cette offensive participe du vaste mouvement de reconquête entamé par le régime de Damas à la fin 2016, avec la reprise d’Alep-Est. Le pouvoir syrien, qui a enchaîné les victoires sur la rébellion depuis cette date, contrôle désormais plus de 70 % du territoire. En octobre, de passage sur le front d’Idlib, une première depuis le début du soulèvement, en 2011, le président Bachar Al-Assad avait réaffirmé sa détermination à reprendre cette région, où régnait alors une fragile trêve.

Désenclaver Alep

Cette accalmie avait été décrétée après une première offensive, entre avril et août, qui avait permis au régime de s’emparer de Khan Cheikhoun. La nouvelle opération, qui se situe dans son prolongement, a pour objectif de déloger les rebelles du segment de l’autoroute M5, axe stratégique entre le nord et le sud du pays, qui passe par les localités de Saraqeb et de Maarat Al-Nouman. Ce faisant, le gouvernement syrien espère désenclaver Alep, la grande ville du nord-syrien, en la reliant à nouveau directement à Damas, la capitale.

La réouverture de la M5 au trafic figurait dans l’accord de démilitarisation de la zone d’Idlib, conclu sur les bords de la mer Noire à Sotchi, en septembre 2018, entre la Turquie, soutien des insurgés, et la Russie, protectrice de Damas.

Mais ce compromis, qui prévoyait aussi un arrêt des bombardements et un retrait du HTC d’une bande de 15 à 20 km de large longeant le front, a été violé par toutes les parties. Ankara a échoué à neutraliser le groupe djihadiste, tandis que Moscou n’a pas véritablement cherché à réfréner l’appétit de reconquête du régime.

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