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Le trumpisme essuie un revers au sein d’un puissant courant évangélique

En portant à sa présidence, vendredi, Ed Litton, un pasteur réputé pour son goût du consensus, la Southern Baptist Convention, a choisi l’apaisement.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 19 juin 2021 à 06h35, modifié le 19 juin 2021 à 07h26

Temps de Lecture 3 min.

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Ed Litton (à gauche), et son épouse, Kathy Litton, lors de la réunion annuelle de la Southern Baptist Convention, le 16 juin 2021, à Nashville, dans le Tennessee.

L’Eglise la plus puissante du courant évangélique aux Etats-Unis, la Southern Baptist Convention (SBC), a choisi l’apaisement au cours de son rassemblement annuel qui s’est achevé à Nashville (Tennessee), vendredi 18 juin. En portant Ed Litton, un pasteur de l’Alabama réputé pour son goût du consensus, à la présidence de l’organe qui fédère plus de 45 000 églises et revendique plus de 14 millions de fidèles, ses coreligionnaires ont souhaité mettre fin à des mois de controverses alimentés par des scandales internes et le soutien souvent aveugle apporté à l’ancien président Donald Trump pendant son mandat.

A plusieurs reprises, les portes ont claqué au sein de cette Eglise. Réputée pour ses lectures de la Bible, Beth Moore a quitté la Southern Baptist Convention le 9 mars en dénonçant l’aveuglement « stupéfiant » des responsables de la congrégation vis-à-vis de l’ancien homme d’affaires, tout comme leur racisme et leur misogynie. En 2019, elle avait déjà suscité le tumulte en laissant entendre, sans utiliser le mot, que le jour de la Fête des mères elle prêcherait en chaire – un privilège réservé aux hommes. Cette audace avait poussé certains pasteurs parmi les plus conservateurs à lui conseiller de « retourner à la maison ».

Abus sexuels et « racisme flagrant »

Une autre figure éminente des baptistes sudistes, Russell Moore, a quitté deux mois plus tard un organe influent de la SBC, la commission chargée de l’éthique et de la liberté religieuse. Cet intellectuel s’était signalé très tôt par sa défiance vis-à-vis de l’ancien président, jugeant son comportement personnel incompatible avec les valeurs religieuses défendues par les baptistes. Sa démission avait été interprétée initialement comme une victoire pour l’aile droite de la Southern Baptist Convention, mais le rassemblement de Nashville a démontré l’inverse.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les catholiques américains demandent des comptes à l’Eglise

Publiée opportunément quelques jours plus tôt, sa lettre de démission a certainement créé un électrochoc. Dans cette missive, Russell Moore s’était attaqué à la « débâcle indiscutable » de la direction de la SBC, passive face à des accusations avérées d’abus sexuels impliquant des ministres du culte. Il avait également dénoncé « le racisme flagrant » exprimé à huis clos et « le traitement répréhensible » de membres afro-américains de ce courant évangélique par certains de ses responsables blancs.

Cette charge a affaibli les candidatures de deux favoris clairement rangés à droite, dont la victoire aurait sans doute entraîné le départ de la petite minorité afro-américaine. L’un comme l’autre ont attaqué la critical race theory (CRT), un champ d’études universitaire qui examine les formes institutionnalisées de racisme reléguant les personnes de couleur aux échelons inférieurs de la société. Il est resté très confidentiel jusqu’à ce Donald Trump s’y attaque, dans les derniers mois de la campagne présidentielle.

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