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L’extrême droite suédoise dédiabolisée par les conservateurs

La droite multiplie ses efforts pour tenter de convaincre l’opinion publique que les Démocrates de Suède, longtemps infréquentables mais devenus une force d’appoint électorale, ont changé.

Par  (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Publié le 25 octobre 2021 à 10h37, modifié le 25 octobre 2021 à 17h51

Temps de Lecture 3 min.

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Le chef du parti des Démocrates suédois (extrême droite), Jimmie Akesson, s’adresse aux médias après la tenue d’un vote de défiance au Parlement à Stockholm, le 21 juin 2021.

Responsable de la politique économique chez les conservateurs (Moderaterna), Elisabeth Svantesson était l’invitée de l’émission « 30 minutes » sur la chaîne SVT, le 20 octobre, à la veille de l’ouverture du congrès de son parti à Helsingborg, au sud-ouest de la Suède. Sans surprise, elle a été interrogée sur le rapprochement entre sa formation et les Démocrates de Suède (SD, extrême droite), dont elle avait qualifié la politique de « raciste » en 2016. « C’était une erreur de ma part », affirme-t-elle désormais, allant même jusqu’à avouer qu’elle « ne pensait pas » ce qu’elle disait alors.

Les propos ont de quoi surprendre. Ils ne sont en fait que le dernier exemple des efforts récemment déployés par les conservateurs pour convaincre leurs électeurs, à moins d’un an des élections législatives. Cette prétendue transformation permettrait d’envisager une collaboration avec eux, au sein d’une future majorité conservatrice, sans forcément les intégrer dans un gouvernement, mais en s’appuyant sur leur soutien au parlement.

Dimanche 17 octobre, le chef de file des conservateurs, Ulf Kristersson, s’est lui-même livré à l’exercice, dans l’émission « Agenda ». S’il a reconnu que les SD avaient « des racines très problématiques », il a estimé que cela ne devait pas empêcher les deux partis de « se mettre d’accord sur des problèmes concrets, à propos desquels [ils] pens[ent] pareil ».

Lien avec des organisations néonazies

Ces racines dont il est question ont pourtant longtemps empêché tout rapprochement des autres partis avec les Démocrates de Suède, une formation nationaliste issue de la mouvance néonazie. Le parti a été fondé en 1988 par plusieurs vétérans de groupuscules racistes et fascistes. Son premier dirigeant, Anders Klarström, avait milité au sein du parti nazi Nordiska rikspartiet (NRP). Pendant les premières années, il n’était pas rare de voir des militants parader en chemise brune.

Depuis qu’il en a pris la tête en 2005, Jimmie Akesson a tout fait pour rompre avec ce passé et dédiaboliser son parti. Une tâche compliquée : des militants et des élus sont fréquemment exposés médiatiquement, en raison de leur lien avec des organisations néonazies. Il y a aussi les dérapages, plus ou moins contrôlés, de ses dirigeants : l’ancien vice-président du Parlement, Björn Söder, estimait ainsi en 2014 que les Samis et les juifs « ne sont pas suédois », et le secrétaire du parti, Richard Jomshof, qualifiait, en mars, l’islam de « religion détestable ».

En septembre 2017, Ulf Kristersson s’opposait à toute collaboration avec les SD, faisant référence à leurs « valeurs louches » et leur « histoire très sombre », dans un entretien donné au quotidien Expressen. Il mentionnait aussi « des éléments xénophobes ».

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