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L’immeuble Signal, en Gironde, connaît ses dernières heures

Symbole de l’érosion du littoral, le bâtiment de Soulac, au bord de l’océan Atlantique, sera démoli à partir du 6 février. La fin de l’histoire pour les anciens propriétaires qui, après leur expropriation, ont dû batailler ferme pour obtenir une indemnisation.

Par  (Bordeaux, correspondante)

Publié le 03 février 2023 à 04h00, modifié le 03 février 2023 à 11h41

Temps de Lecture 3 min.

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L’immeuble Signal, à Soulac-sur-Mer (Gironde), au bord de l’océan Atlantique, le 3 janvier 2023.

« On allait à la plage juste en bas. Il y avait une dune, une longue plage, encore un peu de sable, et l’océan. Ça nous paraissait loin jusqu’à la baignade. » Caroline Neveu, 47 ans, se souvient avec précision de ses étés passés à Soulac (Gironde) jusqu’à l’âge de 20 ans. Elle y retrouve une bande de copains, tous enfants ou petits-enfants de propriétaires d’appartements du Signal, cet immeuble dressé sur la grande plage. « Ce sont des souvenirs de vacances inoubliables, on était un groupe d’amis, on avait tous nos petits appartements. Plus tard, ma fille y a passé tous ses étés avec mes parents », se remémore son amie d’enfance Stéphanie Bessas.

Cet immeuble, typique de l’architecture de l’époque, sort de terre en 1970. Si certains l’appellent « la verrue », il ravit ses propriétaires, avec ses escaliers en marbre et ses grandes portes d’entrée en chêne. Surtout, ses balcons sur la mer répondent aux attentes des « trente glorieuses » et leurs promesses de vacances pas trop chères. A l’époque, Le Signal fait partie d’un vaste projet d’urbanisation côtière qui comprenait la construction de plusieurs bâtiments, pour un total de 1 200 logements, d’une thalassothérapie et d’un hôtel de luxe. Finalement, après la faillite du promoteur, Le Signal reste seul planté face à la plage.

Celui qui est devenu, malgré lui, le symbole de l’érosion sur la côte atlantique va disparaître. Le vendredi 3 février, le chantier de démolition de l’immeuble sera officiellement lancé, en présence notamment du ministre de la transition écologique, Christophe Béchu. A partir du 6 février, il sera démoli pièce par pièce. Certains propriétaires viendront lui rendre un dernier hommage. Ensuite, la nature reprendra ses droits : l’Office national des forêts s’occupera de refaire la dune, de replanter et de tenter d’enfouir l’histoire du Signal sous le sable soulacais.

Une bande d’heureux propriétaires

Il y a cinquante-trois ans, les propriétaires des 78 appartements, aux revenus plutôt modestes, rassemblent leurs économies pour pouvoir passer leurs étés à la mer, imaginant prendre leur retraite sur place. En 1998, Vincent Duprat, 76 ans aujourd’hui, achète avec son épouse, Danielle, un appartement de trois pièces au quatrième étage, traversant, avec vue sur la mer. « Ce n’était pas un immeuble de grand standing, mais c’était très agréable », raconte-t-il.

Marie-José Bessac vit à Brive-la-Gaillarde avec mari et enfants. Depuis 1965, ils louent à Soulac chaque été et décident, en 1983, d’acquérir un deux-pièces au troisième étage. « On était toute une bande, une dizaine de propriétaires qui venaient pour les vacances », se souvient, nostalgique, Marie-José Bessac, 77 ans. A l’époque, elle est secrétaire de direction, son époux est directeur commercial dans l’électroménager.

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