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Les ordures, source de pollution et de matière secondaire

Un ouvrage sur les déchets décrit le marché mondial du recyclage : 300 milliards d'euros.

Par Alain Faujas

Publié le 13 juin 2009 à 14h58, modifié le 13 juin 2009 à 14h58

Temps de Lecture 2 min.

Plus on est citadin, plus on fabrique des ordures. Plus on est riche aussi. Rien ne vaut de se voir rappeler cette règle qui régit les montagnes de déchets que l'humanité produit en toujours plus grande quantité. Au minimum 4 milliards de tonnes ont été recensés sur la planète, en 2006, par Catherine Gallochet et Philippe Chalmin, du groupe Cyclope, qui publie Du rare à l'infini, panorama mondial des déchets (Ed. Economica, 456 p., 59 €) - "mondial" pour la première fois - en partenariat avec Veolia, le numéro un du nettoyage.

Pas facile de recenser ces détritus. Catherine Gallochet reconnaît qu'il manque au tableau "le bâtiment et les travaux publics, l'agriculture, la forêt et les mines", ce qui n'est pas rien. Cantonnons-nous aux déchets "municipaux", c'est-à-dire des particuliers (1,7 à 1,9 milliard de tonnes) et des déchets industriels non dangereux (1,2 à 1,67 milliard), le reste n'étant qu'estimé en raison des innombrables décharges sauvages et des statistiques flageolantes du Caire à Tananarive et de Manille à Naples.

Ce sont les Etats-Unis qui jettent le plus, soit 760 kg de déchets municipaux par habitant et par an, et l'Inde le moins, avec 82 kg. En 2005, les Chinois sont devenus en chiffres absolus les premiers producteurs mondiaux de détritus municipaux ou industriels avec 300 millions de tonnes : on ne devient pas impunément l'usine du monde.

Comment s'en débarrasser ? La décharge, l'incinération, le recyclage ou le compostage ? Cela dépend de l'histoire et de la géologie. La Grande-Bretagne, pays argileux, mettait tout en décharge ; elle veut maintenant abandonner cette pratique en la rendant la plus chère du monde, soit 70 euros la tonne. Le Japon brûle à tout-va, car il n'a guère d'espace. La France pratique toutes les techniques. La ville la plus en pointe, car elle recycle comme aucune autre, est Portland (Oregon, Etats-Unis).

Mais les ordures ne sont pas seulement une source de pollution. Elles se muent chaque année un peu plus en "matières secondaires". En effet, dans un monde où la rareté s'affirme chaque jour, note Philippe Chalmin, il faut "les traiter comme une ressource". Cela veut dire recycler les "fibres cellulaires de récupération", ce vieux papier qui entre désormais pour 60 % dans la fabrication du neuf. Même chose pour les métaux : la moitié du cuivre produit vient du recyclage.

Le prix de ces matières secondaires a suivi l'effondrement de celui des matières premières. En un an, le prix de la tonne de vieux papier est tombé de 250 dollars (178 euros) à 50 dollars (35 euros) et celui de la ferraille, de 650 à 130 dollars. Ce n'est pas une raison pour déserter un marché de 300 milliards d'euros et qui se remettra vite de sa déprime. Denis Gasquet, directeur général de Veolia Propreté, se dit "frappé de constater que, dans cette crise, c'est la première fois que l'environnement est considéré non comme un problème, mais comme la solution". Pourvu que cela dure !

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