Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Offrir Le Monde

Edvige : Alliot-Marie prête à des concessions sur le fichage des mineurs

Michèle Alliot-Marie s'est dit, mardi, prête à proposer le "droit à l'oubli" pour les mineurs de plus de 13 ans.

Le Monde avec AFP

Publié le 09 septembre 2008 à 13h13, modifié le 09 septembre 2008 à 16h13

Temps de Lecture 3 min.

Devant la fronde des anti-Edvige, le gouvernement est-il en train de reculer ? Pour la première fois, mardi 9 septembre, Michèle Alliot-Marie s'est dit prête à proposer aux associations opposées au fichier Edvige le "droit à l'oubli" pour les mineurs. "Je pense, effectivement, qu'on peut limiter le temps pendant lequel les indications [sur ces mineurs] sont maintenues dans le fichier", a-t-elle expliqué.

Le fichier Edvige prévoit que des mineurs, dès 13 ans, puissent y figurer si, par exemple, "ils se trouvent dans un certain nombre de groupes extrêmement violents ou participant à des trafics de drogue", a-t-elle expliqué. "Mais si, par la suite, ils ont des conduites exemplaires, il n'y a aucune raison pour que cela les suive toute leur vie", a estimé la ministre.

"J'entends des inquiétudes, je veux lever ces inquiétudes et toutes les ambiguïtés", a assuré la ministre  de l'intérieur, qui a contacté "un certain nombre de personnalités, responsables d'associations pour", a-t-elle dit, "que nous nous rencontrions". Notamment la CNIL (Commission de l'informatique et des libertés) "qui s'inquiète sur le fait que des mineurs [restent] dans le fichier Edvige après leur majorité si rien ne s'est passé", a relevé Mme Alliot-Marie. Si la ministre semble prête à discuter, elle affirme ne pas envisager de supprimer Edvige, en notant que "très peu de personnes" le demandaient.

RAMA YADE VEUT DES "PRÉCISIONS"

Après les déclarations du ministre de la défense, Hervé Morin, et son rappel à l'ordre par le premier ministre, François Fillon, c'est la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, qui a estimé, mardi, que le Conseil d'Etat devrait apporter des "précisions" et des "clarifications" sur le fichier Edvige, notamment sur la question des orientations sexuelles. "Le décret qui a créé ce fichier provoque des inquiétudes, je crois qu'il est important de les apaiser", a-t-elle ajouté. Le Conseil d'Etat devrait rendre fin décembre sa décision sur la légalité du fichier policier Edvige, contre lequel de nombreuses associations et personnalités politiques ont déposé des recours. La question des données sur les orientations sexuelles des personnes fichées "m'interpelle plus que toute autre", a dit Mme Yade.

Des propos mesurés à côté des déclarations de certains membres de la majorité qui, à l'image de Christian Demuynck, sénateur-maire UMP de Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis), regrettent "le manque d'information et de transparence" de la ministre de l'intérieur. "On ne comprend rien à ce fichier ! Comme de nombreux Français, j'ai pris connaissance des informations qui seront recensées par Edvige, et franchement je reste sceptique", a déclaré, mardi, le sénateur dans un communiqué. Des interrogations entendues par Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, qui estime qu'il faut "mieux expliquer" la réalité du fichier Edvige, dans un entretien publié par France-Soir.

"FACILITEZ LE TRAVAIL DE LA POLICE"

La mobilisation contre le fichier Edvige a pris de l'ampleur depuis la rentrée politique, François Bayrou se joignant à l'opposition pour dénoncer l'existence de celui-ci. Mardi, la pétition en ligne du collectif "Non à Edvige" a atteint les cent trente mille signataires. Les opposants à ce fichier appellent à manifester le 16 octobre, jour de la Sainte-Edwige.

Mardi, douze syndicats et associations, à l'origine de recours en annulation auprès du Conseil d'Etat, ont exprimé "la volonté citoyenne de ne pas se laisser faire". Parmi les actions annoncées dans toute la France, les citoyens sont invités à adresser au ministère de l'intérieur "une parodie de fiche". Ce document, baptisé "Facilitez le travail de la police", invite notamment à répondre à la question "avez-vous été au cours de votre existence en contact avec un être humain ?" et à lécher le coin gauche de la fiche pour y déposer son ADN.

Une initiative qui ne devrait pas faire sourire le vice-président de l'UMP, Jean-Pierre Raffarin, et le député UMP de Paris, Pierre Lellouche, qui ont appelé mardi à ne pas "instrumentaliser" ce dossier à des fins politiques. "Nous sommes dans un Etat de droit, on ne peut pas contester tout au nom de tout, il y a des règles qui doivent être respectées", a déclaré M. Raffarin sur LCI.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.