Le bouclage de la bande de Gaza par Israël a entraîné la pire crise humanitaire depuis le début de l'occupation israélienne, en 1967, indique un rapport publié jeudi 6 mars par une coalition de huit organisations non gouvernementales (ONG) britanniques.
Selon ce rapport accablant, plus de 1,1 million de personnes, soit 80 % des habitants de Gaza, dépendent désormais de l'aide alimentaire, contre 63 % en 2006. Le taux de chômage atteindrait près de 40 % et près de 70 % des cent dix mille employés du secteur privé auraient perdu leur travail, selon ces organisations parmi lesquelles Oxfam GB, Amnesty International GB et Care International.
EFFONDREMENT DES INFRASTRUCTURES
Pénuries alimentaires, services de santé défaillants, systèmes de distribution d'eau et d'évacuation des eaux usées à bout de souffle font partie de la misère quotidienne du million et demi d'habitants de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, poursuit le rapport.
Les hôpitaux sont ainsi frappés quotidiennement par des coupures de courant de huit à douze heures et les équipements cruciaux pour la vie des patients ne peuvent plus fonctionner, faute de pouvoir importer des pièces détachées. L'effondrement des infrastructures clés aurait, en outre, conduit à l'évacuation quotidienne de quelque 50 millions de tonnes d'eaux usées dans la Méditerranée.
APPELS À LA NÉGOCIATION AVEC LE HAMAS
Israël a imposé des restrictions aux déplacements des personnes et des marchandises et a pratiquement bloqué l'activité économique en juin dernier, lorsque les islamistes du Hamas ont pris le contrôle de la bande de Gaza. Il a renforcé le blocus en janvier, limitant les livraisons de combustible et d'autres biens en riposte à des tirs de roquettes sur son territoire.
Les ONG, pour qui "la politique internationale d'isolement du Hamas n'a débouché sur rien de positif", appellent donc à la fin de ce blocus et invitent à ouvrir des négociations avec le Hamas, considéré comme une "organisation terroriste" par l'Union européenne, les Etats-Unis et Israël.
Les conditions catastrophiques décrites dans le rapport risquent d'être encore aggravées par toute escalade des opérations militaires, commencées le 27 février par Israël en réponse aux tirs de roquettes, redoutent les auteurs. "A moins de mettre fin au blocus maintenant, il sera impossible d'éviter que Gaza ne bascule dans une catastrophe, et tous les espoirs de paix dans la région seront anéantis", estime Geoffrey Dennis, un des responsables de Care International UK.
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