Il s’agit d’une « solution juste et créative », assure Benyamin Nétanyahou. Le gouvernement israélien a décidé d’autoriser la création d’un espace mixte au pied du mur des Lamentations, dans la Vieille Ville de Jérusalem. Après trois ans de disputes et de longues négociations avec les représentants ultraorthodoxes, qui supervisent les services religieux en ce lieu saint, un compromis a été trouvé.
L’espace, de 900 mètres carrés, sera situé au pied de la partie sud du mur, là où s’étend un parc archéologique. Les mouvements réformistes et conservateurs pourront y organiser des prières pour hommes et femmes. Une entrée générale commune conduira à cet espace, visible et accessible, ainsi qu’à celui, traditionnel, où règne une séparation entre les sexes.
Dix ministres ont voté pour cet accord, cinq contre. Trois d’entre eux sont des représentants des partis religieux, qui s’opposent à toute reconnaissance par l’Etat de courants non orthodoxes du judaïsme. Ils n’ont, toutefois, pas organisé de véritable tir de barrage contre cette décision, attendue et réclamée par la diaspora, notamment américaine.
Décision jugée historique
L’accord a été âprement négocié sous la supervision du directeur de l’Agence juive, Natan Sharansky, et d’Avichai Mendelblit, secrétaire du cabinet des ministres, qui est sur le point de prendre ses fonctions comme procureur général.
On est encore loin de la mise en place de cette mesure sur le terrain. Elle pourrait prendre des mois. Le financement n’est pas totalement bouclé, et l’obstruction bureaucratique des opposants menace d’allonger les délais.
Les représentants des organisations qui poussaient pour mettre un terme au « monopole » des ultraorthodoxes sur le mur des Lamentations se sont félicités d’une décision jugée historique. Selon eux, il s’agit d’un pas sans précédent vers l’égalité et la reconnaissance de formes plus modernes du judaïsme. Toutefois, ils abandonnent dans les faits le mur traditionnel aux pratiquants les plus conservateurs.
Début 2013, des incidents réguliers s’étaient produits au pied du mur entre juifs ultraorthodoxes et membres de l’organisation Women of the Wall (Femmes du mur), qui se battent pour les droits des croyantes. Elles avaient décidé de prier selon les rites, en lisant à haute voix la Torah dans la section réservée aux femmes, provoquant la fureur des ultraorthodoxes. Plusieurs femmes avaient été arrêtées, puis remises en liberté par le tribunal de Jérusalem. Le gouvernement avait alors décidé de lancer des consultations pour sortir de l’impasse.
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