Le petit clip promotionnel n’a pas eu l’effet escompté. La future School of positive impact, présentée en vidéo par le président de l’université Paris sciences et lettres (PSL), Alain Fuchs, aux côtés de l’administrateur directeur général de la BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, a suscité l’émoi d’une partie de la communauté universitaire, quand elle en a pris connaissance en janvier.
La dizaine d’élus représentant les enseignants, les personnels et les étudiants du conseil d’administration – qui réunit 30 membres – du regroupement universitaire PSL (comptant dans ses rangs l’université Paris-Dauphine, l’Ecole normale supérieure Paris, l’Observatoire de Paris…) s’est mobilisée, quand elle a découvert qu’une licence sur les questions de développement durable était sur les rails avec la grande banque française pour seul mécène. Le projet a néanmoins été adopté à une large majorité (19 pour, trois contre, sur le total des 22 votants), lors du conseil d’administration de PSL, jeudi 21 février, délocalisé au rectorat de Paris, à la suite d’une tentative de blocage d’étudiants, mobilisés sur cette question.
Dans une déclaration rendue publique mi-février, les représentants des enseignants, des personnels et des étudiants se sont élevés contre les conditions de ce partenariat avec la banque, inscrit dans une convention de mécénat. Le montant du don serait d’environ 8 millions d’euros sur cinq ans, selon les sources du Monde. Ni la banque, ni l’université ne souhaitent confirmer ce montant, placé sous le sceau de la confidentialité.
Clause de « non-dénigrement »
Si le mécénat est une pratique désormais courante dans le monde universitaire, l’investissement d’une entreprise en direction d’une licence classique apparaît relativement inédit. Plusieurs éléments ont fait craindre aux élus un empiétement sur les libertés académiques, telle la présence d’un « comité de pilotage », composée pour moitié de représentants de la banque, initialement prévu dans la convention. Ou encore une clause de « non-dénigrement » entre les deux parties. Depuis, des échanges avec la direction ont donné lieu à des ajustements sur ces points de désaccord.
« Nous avons apporté toutes les garanties nécessaires sur cette licence, qui répond à une forte demande étudiante et à un véritable besoin de développer une formation pluridisciplinaire autour de la question du développement durable et des enjeux de la transition énergétique », défend Alain Fuchs, président de PSL, tout en soulignant qu’il est « clairement écrit dans la convention que la partie pédagogique est entièrement du ressort de l’université ».
Il vous reste 42.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.