Vosges : le maire de Saint-Dié rend publique sa plainte pour injure homophobe et ne le regrette pas

Cela va mieux en le disant. David Valence, le maire de Saint-Dié-des-Vosges a rendu publique à la mi-janvier une plainte qu'il avait déposée le 22 septembre pour « injure publique à caractère homophobe » sur un réseau social. Ce n'était pas tout à fait un coming out. L'élu du Mouvement radical n'avait pas vraiment caché son orientation sexuelle, il avait d'ailleurs témoigné en tant que de gay dans Libération. Mais désormais, nul ne peut l'ignorer.

Par cette démarche, l'élu âgé de 37 ans entendait « donner du courage à toutes les personnes qui souffrent, qui sont discriminées, mises au ban de la société, parce qu'elles sont homosexuelles, ou qu'elles font partie d'une tout autre minorité », a-t-il confié au magazine LGBT + (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres et autres identités de genres) Têtu.

« J'ai aussi l'impression que quand on assume les choses, on participe d'une certaine manière au progrès, affirme le vice-président de la région Grand Est, dans l'article mis en ligne ce jeudi. J'ai compris que ça ne se passait pas mieux quand on cachait son homosexualité »

« Les mentalités ont changé »

S'il ne cesse de dénoncer les actes homophobes et lutte pour qu'ils cessent, le maire de cette sous-préfecture vosgienne est plutôt agréablement surpris : « J'ai reçu énormément de témoignages de soutien, d'habitants de Saint-Dié-des-Vosges et de communes alentour, et je dois dire que je ne m'y attendais absolument pas ». Il juge « que les mentalités ont changé et que l'opinion a évolué dans le bon sens. »

« Même si les petites mamies de Saint-Dié-des-Vosges ne me demandent jamais quand je vais me marier ni si je vais avoir des enfants, quand bien même elles savent que je vis avec mon compagnon » explique-t-il.

« Je suis la preuve vivante que l'on peut convaincre de voter pour soi dans une petite ville, même en étant homosexuel, non marié et pas forcément père de trois enfants », poursuit-il.