+++ to secure your transactions use the Bitcoin Mixer Service +++

 

Chine : le géant Alibaba dans la tourmente

L'entreprise fondée par Jack Ma est sous le coup d'une enquête du régime communiste. L'annonce a été faite tôt, jeudi matin. Depuis, l'action du groupe dévisse.

Source AFP

Jack Ma n'est officiellement plus à la tête d'Alibaba depuis son départ à la retraite l'an dernier. Mais il conserve une influence prépondérante sur le groupe via les actions qu'il détient
Jack Ma n'est officiellement plus à la tête d'Alibaba depuis son départ à la retraite l'an dernier. Mais il conserve une influence prépondérante sur le groupe via les actions qu'il détient © NOEL CELIS / AFP

Temps de lecture : 3 min

Il s'agit d'un véritable séisme dans le monde des affaires en Chine. Alibaba, le groupe fondé par Jack Ma et qui représente la réussite de la Chine dans le domaine des technologies et de l'économie numérique, est désormais la cible d'une enquête menée par le régime communiste chinois. Les autorités soupçonnent l'entreprise de « pratiques monopolistiques ». L'administration d'État pour la régulation des marchés a annoncé tôt, jeudi 24 décembre, au matin, l'ouverture de cette enquête. Et depuis, les actions d'Alibaba ont dévissé de plus de 8 %, selon les chiffres de fin de matinée à la Bourse de Hongkong.

La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

« Il y a manifestement une escalade des efforts coordonnés visant à entraver l'empire de Jack Ma, qui symbolisait les nouvelles entités chinoises trop grosses pour faire faillite », a observé pour l'agence Bloomberg l'analyste Dong Ximiao, de l'Institut de la finance sur Internet de Zhongguancun, la Silicon Valley de Pékin. Les autorités n'ont guère fourni de détails sur ce qui est reproché à Alibaba, mis à part « un accord d'exclusivité » non précisé. Le géant du e-commerce a « promis de coopérer activement à l'enquête avec les régulateurs ».

Jack Ma, dans le viseur des autorités ?

Outre l'enquête contre la maison mère, les régulateurs ont annoncé avoir contacté Ant Group, leader mondial du paiement en ligne, pour des questions de « supervision », moins de deux mois après que Pékin a annulé à la dernière minute l'introduction en Bourse de cette filiale d'Alibaba. Cette entrée en Bourse s'annonçait comme un record du monde, avec un butin de 34,4 milliards de dollars (27,4 mds EUR). Dans un communiqué, Ant Group a fait savoir qu'il allait « rapidement étudier les demandes des autorités de régulation et s'y conformer strictement ».

Lire aussi Chine : le milliardaire Jack Ma en disgrâce

La suspension de son entrée en Bourse d'Ant Group début novembre avait déjà provoqué la stupeur. Elle survenait quelques jours après un discours à Shanghai de Jack Ma, lors duquel le multimilliardaire avait critiqué l'action des régulateurs financiers. Ces propos lui avaient valu une convocation par les autorités et Jack Ma n'a pas été vu en public depuis le fiasco boursier d'Ant Group. « Le message politique subliminal, c'est qu'aucune entreprise ni individu n'a le droit de défier le Parti communiste quelle que soit sa taille », a commenté pour l'Agence France-Presse Richard McGregor, de l'Institut Lowy à Sydney.

Xi Jinping veut s'opposer à tout monopole

À 56 ans, il n'est officiellement plus à la tête de son groupe depuis son départ à la retraite l'an dernier. Mais il conserve une influence prépondérante sur Alibaba comme sur Ant Group, via les actions qu'il détient. Les pouvoirs publics s'inquiètent de la puissance des groupes technologiques et plus particulièrement de leurs incursions dans le secteur des prêts en ligne, où ils s'affranchissent des règles prudentielles imposées aux banques publiques. Les médias chinois ont relayé ces inquiétudes en mettant en garde contre les risques de turbulences financières en ce qui concerne Alibaba mais aussi son grand rival Tencent.

Lire aussi Économie – Le règne des Titans

L'enquête contre Alibaba « est une mesure importante pour notre pays afin de renforcer la supervision antimonopolistique dans le secteur de l'Internet et promouvoir un développement sain à long terme de l'économie numérique », écrit jeudi le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir. Une réunion des plus hauts dirigeants du régime la semaine dernière autour du président Xi Jinping a appelé à « s'opposer fermement aux monopoles ».

Lire aussi Phébé – Le « grand bond en avant » de la Chine

Signe de l'impatience des pouvoirs publics à l'encontre d'Alibaba, le groupe venait déjà d'écoper la semaine dernière d'une amende de 500 000 yuans (62 000 euros) pour n'avoir pas fait état d'une acquisition. Alibaba n'avait pas répondu aux questions de l'Agence France-Presse jeudi en milieu de journée.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (6)

  • guy bernard

    Bonjour Mayen
    Votre question est la cause d'un jugement que je n'ai pas encore émis ; avez-vous le don de divination pour réagir à des propos que je tiens avec trois quart d'heure d'avance ?
    Pour moi, l'économie est une affaire de voyous, ce qui n'est pas le cas de la gestion qui, elle, est règlementée.
    cdt

  • Flexi

    Bon, le Parti Communiste Chinois a peur que son géant lui échappe. Il fera comme Poutine qui a volé leur entreprise à des entrepreneurs pour la donner à des fidèles du pouvoir. Et on connaît l’état déplorable de l’économie russe, pourtant riche d’hydrocarbures : même pas le PIB de l’Espagne, même pas la moitié du PIB de la France...

  • guy bernard

    On connaît parfaitement ces méthodes : un etat qui a besoin de se construire fait appel à des entrepreneurs dont on soutient le développement en oubliant les fautes commises pendant la phase de croissance, et, l'opération terminée, on les invoque pour les écarter de la gestion et confisquer leur réussite (c'est Gazprom en Russie, par exemple).
    Les plus scrupuleux se contentent de créer une bourgeoisie qui investit et qu'on massacre d'impôts par la suite.