Qu’un tel pouvoir puisse désormais acquérir la bombe atomique a de quoi inquiéter. Selon des experts et après confirmation de l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Iran est bien en train d’enrichir de l’uranium à 60% dans son usine de Fordo. Il viole ainsi ses engagements internationaux. Or, s’il est difficile d’enrichir à 20%, le passage de 60% à 90% d’enrichissement requis pour fabriquer l’arme nucléaire est plus facile. Il ne faut pas se voiler la face: la République islamique est sur le point d’acquérir cette capacité. Les négociations entre Téhéran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne (5+1) sur le nucléaire iranien sont au point mort. La communauté internationale risque de payer au prix fort la désastreuse politique de l’ex-président Donald Trump qui avait déchiré l’accord des 5+1 en 2018 sur l’autel de ses intérêts politiques étroits. Le texte n’était pas parfait, mais il représentait une étape essentielle dans les efforts pour empêcher l’Iran de suivre l’exemple de la Corée du Nord.
Les conséquences seraient dramatiques non seulement pour le peuple iranien qui deviendrait la première victime du chantage international que pourrait exercer le pouvoir iranien doté de la bombe atomique, mais aussi pour le régime de non-prolifération nucléaire. Si Téhéran devait obtenir une telle arme, il va sans dire qu’il ferait des émules au Moyen-Orient et ailleurs. L’Arabie saoudite serait la première à vouloir faire de même. Une perspective qui serait particulièrement sombre pour la paix.