A l’Assemblée nationale, on entend déjà le bruit de la cavalcade. Le projet de loi «climat et résilience», présenté ce mercredi en Conseil des ministres, arrive sur le bureau des députés. Avec lui, approche un bataillon d’organisations professionnelles sur les dents, de cabinets de consultants, d’ONG déçues de la frilosité gouvernementale et de 150 citoyens déterminés. Entre grande première participative et coup de poker présidentiel pour arracher un bilan vert, la construction de la loi, issue du rapport de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), ajoute un peu de frénésie. Et le texte, qui brasse large – de l’aérien à la pub, de l’automobile au bâtiment, de l’agriculture à l’aménagement –, a tout d’un appât à lobbys. «D’habitude, c’est plus sectoriel. Là, ils arrivent de partout, je n’ai jamais vu ça», s’étonne une députée LREM tandis qu’un conseiller ministériel prévient : «On se lance dans une bataille à 65 articles, ça va être un festival.» Bref, avant le débat parlementaire de mars, voilà tout le monde sur le pont.
Branle-bas de combat
L’histoire débute pourtant par un retard à l’allumage. D’octobre 2019 à juin 2020, les 150 tirés au sort jouissent durant neuf mois d’une paix royale. S’ils auditionnent près de 140 intervenants – dont 8 % de syndicats, 22,6 % d’entreprises, 21 % d’ONG, selon leur calcul –, ils