La corruption est une gangrène qui ronge la société qu'elle affecte. C’est la régression de la société vers une organisation tribale, la guerre de tous contre tous et le règne de la débrouille. Et cette réalité promet d'affecter l'Europe dans les deux ou trois décennies qui viennent, souligne Natacha Polony, directrice de la rédaction de « Marianne ».
« Corruption », du latin corrumpere, « détruire complètement ». La corruption est, étymologiquement, une altération profonde, une destruction intérieure, un processus qui ronge l’objet jusqu’au tréfonds de ses entrailles. Quiconque s’intéresse à l’état des sociétés, partout dans le monde, rencontre la corruption, ce mal endémique.
Évidemment, on peut se rassurer en observant une carte de Transparency International. Les pays dits occidentaux se classent en tête du classement des pays les plus vertueux, pays scandinaves en tête. On peut donc tranquillement se dessiner une carte du monde à la manière des néoconservateurs, le « camp du Bien » des belles démocraties gouvernées par l’État de droit face à l’océan des « autocraties », « dictatures » et autres « démocraties illibérales ».