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« Dans les lycées, par exemple, en offrant des fruits frais à la cantine, en proposant des collations saines lors des pauses. »
« Dans les lycées, par exemple, en offrant des fruits frais à la cantine, en proposant des collations saines lors des pauses. »
GODONG / BSIP via AFP

"Un plan de lutte contre l’obésité s’impose aux pouvoirs publics, c’est une question de santé publique !"

Tribune

Par Stéphanie Le Meur et Hadrien Laurent

Publié le

Dans une tribune, Stéphanie Le Meur et Hadrien Laurent, membres du groupe Socialiste, Écologiste et radical au conseil régional d'Île-de-France, estiment que les pouvoirs publics doivent mettre en place un véritable plan de lutte contre l’obésité.

La progression de l’obésité est désormais une antienne. En France, comme dans de nombreux pays développés, cette épidémie silencieuse s'est insinuée dans nos vies, affectant la santé et le bien-être de millions de personnes.

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Les chiffres sont alarmants : selon les données de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'obésité en France a plus que doublé au cours des deux dernières décennies, passant de 8 % en 1990 à près de 17 % en 2020. Mais, bien que ce mouvement ait des fondements anthropologiques inéluctables (malbouffe facile d’accès, ubérisation qui permet de limiter les efforts physiques, addiction au sucre, pouvoir d’achat, etc.), les pouvoirs publics peuvent agir pour en contenir les conséquences.

Écarts de revenus

L’obésité n’est pas un problème d’esthétique mais bien de santé publique. Cela va de soi, mais ça va mieux en le disant. Elle charrie une multitude de problèmes de santé graves, notamment les maladies cardiaques, le diabète de type 2, l'hypertension artérielle, les troubles respiratoires, et même certains types de cancer. On parle à ce titre de plus en plus d’obésité morbide.

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Les disparités socio-économiques influencent la prévalence de l'obésité. Les populations défavorisées ont souvent un accès limité à des aliments frais et nutritifs en raison de contraintes budgétaires, ce qui les expose davantage aux choix alimentaires peu sains et contribue à creuser les inégalités en matière de santé. Nos comportements de plus en plus sédentaires accentuent ce phénomène. À titre d’exemple, en classe de troisième, 2,7 % des enfants de cadres sont considérés comme étant obèses. C’est trois fois plus chez les enfants d’ouvriers. Alors, que faire ?

En amont, il paraît nécessaire de prendre des mesures de prévention pour inverser la tendance à l’œuvre depuis des décennies. Les politiques de santé publique doivent s'atteler à promouvoir des modes de vie sains dès le plus jeune âge, en mettant l'accent sur une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.

Encourager les comportements plus sains

Dans les lycées, par exemple, en offrant des fruits frais à la cantine, en proposant des collations saines lors des pauses, les établissements scolaires peuvent contribuer à familiariser les enfants avec ces aliments nutritifs et à encourager de saines habitudes alimentaires dès le plus jeune âge.

En aval, l’accompagnement des personnes en situation d’obésité qui souhaitent être prises en charge doit être renforcé. Il est crucial de proposer des programmes de traitement multidisciplinaires, comprenant un suivi médical régulier, un soutien psychologique, un accompagnement nutritionnel adapté ainsi que le développement de la prévention sport-santé.

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Encourager les comportements plus sains nécessite en tout cas d’en rendre les conditions possibles. Il faut agir tout autant sur la prévention que la prise en charge, tout en luttant contre les préjugés et les discriminations afférentes à l’obésité.

Un véritable plan de lutte contre l’obésité s’impose aux pouvoirs publics de toutes échelles, c’est une question de santé publique ! Un rapport remis en avril 2023 au ministre chargé de la Santé et des Solidarités appelait à en faire une grande cause nationale. Désormais, agissons !

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne