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La ville de Strasbourg prise en étau entre l’État et les frères musulmans turcs

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La ville de Strasbourg prise en étau entre l’État et les frères musulmans turcs

Micmac alsacien mosellan

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Dans une région où l’absence de séparation entre les Églises et l’État permet aux collectivités locales de financer la construction de lieux de cultes, la ville de Strasbourg a été obligée de renoncer à une subvention de 2,5 millions d’euros pour la construction d’une mosquée. Ce 20 mars, le conseil municipal doit se pencher sur l'encadrement du soutien aux associations cultuelles.

Tout cela ressemble à une mauvaise pièce de théâtre mais qui fait beaucoup de bruits.

Acte I, en 2014 : la municipalité socialiste de Strasbourg accorde à l’association musulmane turque le Milli Görus un permis de construire pour un projet pharaonique de 35 millions d’euros incluant, à la mode turque, une mosquée, des commerces, une école. Lors de la pose de la première pierre, le 15 octobre 2017, le gotha strasbourgeois se presse autour du préfet, du vice-premier ministre turc Bekir Bozdag, du maire socialiste Alain Ries. Les Turcs étant très présents au sein de l’agglomération, il s’agit alors de faire plaisir à une puissante association de cette immigration dont le siège est à Cologne. Une association politiquement proche du parti de Recep Tayyip Erdogan, l’AKP, et inspirée des frères musulmans.

Acte II. Lors des élections en 2020, la municipalité passe aux écologistes aux dépens des socialistes. Au même moment, l’association turque n’arrive plus à achever les travaux faute de financements. Fort d’un précédent qui avait vu dans les années 2000 les collectivités locales (région, département, ville) financer à hauteur de 1,6 millions d’euros la construction de la première grande mosquée de Strasbourg, inaugurée en 2012 - et ayant comme particularité d’être surplombée d’une coupole de 17 mètres de diamètre, placée à 24 mètres du sol -, le Milli Görüs sollicite auprès du conseil municipal de la ville de Strasbourg une subvention à hauteur de 10 % du montant des travaux de la partie cultuelle de l’édifice estimé à 25 millions d’euros. 10 % parce qu’il est de tradition dans ces terres, par facilité désignée comme concordataire, que les collectivités locales s’accordent sur une telle proportion de financement de la construction de lieux de culte. Mais même si la proportion est habituelle, du fait de l’ampleur du projet, le montant est particulièrement élevé : 2,5 millions d’euros.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne