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Des images fortes pour happer l’auditoire : épisode • 2/5 du podcast Comment persuader, avec Marie Dosé

Des images fortes pour happer l’auditoire ©Getty - zoranm
Des images fortes pour happer l’auditoire ©Getty - zoranm
Des images fortes pour happer l’auditoire ©Getty - zoranm
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Un discours sans image et sans métaphore perd en puissance. Ceux qui vous écoutent ont besoin de raccrocher vos mots à des visions qui doivent les obséder jusqu’à la fin de votre discours. Voici la 2ᵉ grande leçon rhétorique de l'avocate Marie Dosé, illustrée par le fameux monologue de "Phèdre".

Avec

En audience, il arrive très souvent à l'avocate Marie Dosé de repenser à l'aveu de Phèdre à Hippolyte, son gendre dont elle est amoureuse – magnifique monologue écrit par Jean Racine en 1676. C’est pour Marie Dosé un exemple magistral de plaidoirie, en raison de l’intensité dramatique inspirante de ses monologues, dialogues fictifs dans lesquels l’orateur semble s’adresser à lui-même. Ce dialogue intériorisé est rempli d'images, et c’est cela même qui fait sa force. Un exemple à suivre, pour les plaidoiries d'un avocat, mais également pour toutes vos prises de parole.

A la recherche de l'image juste

"J’aime ! Ne pense pas qu’au moment que je t’aime,

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Innocente à mes yeux, je m’approuve moi-même ;

Ni que du fol amour qui trouble ma raison

Ma lâche complaisance ait nourri le poison ;

Objet infortuné des vengeances célestes,

Je m’abhorre encor plus que tu ne me détestes." Phèdre, acte II, scène 5

Dans ce monologue de Phèdre, la puissance et la violence machiavéliques de son héroïne, amoureuse éperdue de son gendre, sont tout entières contenues dans ces deux derniers vers. Comment et de quel droit pourrions-nous détester une marionnette des dieux qui n’a besoin de personne pour se maudire elle-même puisqu’elle se définit comme “l’objet infortuné des vengeances célestes” ? Cette image est un coup de force d’une efficacité effroyable : elle coupe court à toute aversion que Phèdre pourrait nous inspirer, laissant finalement place à une indulgence dont nous ne pourrons plus nous départir.

Pour être efficace, choisissez une métaphore avec soin, ne laissez rien au hasard : elle doit sonner juste, pour ainsi dire comme une évidence. Une métaphore par trop bancale, appuyée, embrouillée ou nébuleuse, une métaphore qui ne s’imposera pas clairement à tous sera nécessairement contre-productive.

Dans la vie de tous les jours, l’image va vous aider à définir et illustrer ce que les mots ne suffisent pas à décrire. L’image, la métaphore, remplacent les rires et les larmes, l’émotion qui passe par le corps et raconte à l’autre ce qui ne peut être dit. Souvent aussi, la vie nous oblige à décrire et à démontrer top tôt ce que nous n’avons encore tout à fait compris. L’image, la métaphore, est là pour ça : elle trouve les mots justes à notre place et les confie à l’auditeur.

Être et savoir
59 min

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