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Nouvelle-Calédonie: après trois jours d'émeutes, l'île est en proie à de multiples pénuries

La Nouvelle-Calédonie est toujours en état quasi insurrectionnel, plus de trois jours après le début des émeutes liées au dégel du corps électoral. Tous les accès à la capitale et sa banlieue sont toujours coupés et les affrontements entre émeutiers et forces de l’ordre se poursuivent. Deux gendarmes ont été tués. Les émeutes inquiètent aussi le monde économique. Avec les dégradations de centaines de commerces, beaucoup tirent la sonnette d'alarme : le montant des dégâts serait très élevé.

Un bâtiment endommagé lors des émeutes à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 15 mai 2024.
Un bâtiment endommagé lors des émeutes à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 15 mai 2024. © Lilou Garrido Navarro Kherachi / Reuters
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En Nouvelle-Calédonie, des centaines d’entreprises et commerces ont été pillés et les pénuries commencent à se faire sentir. Difficile pour l'heure de donner une estimation précise du nombre de commerces détruits dans les émeutes. Xavier Benoist, président de la fédération des industries de Nouvelle-Calédonie, évoque des dégâts qui s'élèvent à plusieurs centaines de millions d'euros.

Globalement, pour l'industrie comme pour les autres secteurs économiques, on est en train de mettre l'économie calédonienne à plat. Tous secteurs confondus, sur le grand Nouméa, on a à peu près 200 entreprises qui ont été détruites, soit pillées, soit brûlées. On a des premières estimations qui permettent de nous dire que ça représente en emploi direct à peu près 2000 emplois déjà qui sont détruits en franc pacifique. Ça fait des milliards de francs pacifiques de destruction. C'est des années de reconstruction qu'il faudrait. On est reparti 40 ans en arrière aujourd'hui sur notre modèle économique et social. On savait qu'il fallait le réformer, mais là, on a tout détruit ou quasiment tout détruit et on va être bientôt sur un tas de cendres. Je ne suis pas certain qu'on s'en relèvera si on n'a pas la capacité à nous accompagner.

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«Ça représente en emploi direct à peu près 2000 emplois déjà qui sont détruits», estime Xavier Benoist

Arthur Ponchelet

Les entrepreneurs s'inquiètent d'autant plus qu'un autre problème beaucoup plus pressant commence à se poser : celui du manque de nourriture. « Il y a des grandes surfaces où il n'y a plus rien ou alors ça a été pillé. On va manquer de nourriture ici. Est-ce qu'il y a un plan d'urgence ? On n'en est pas encore là, mais il y a un problème d'approvisionnement qui est un problème sérieux et qu'il va falloir résoudre », évoque Louis Le Franc, Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie lors d'une conférence de presse. 

Un problème qu'il faut résoudre donc, notamment en faisant lever les barrages érigés sur les grands axes routiers pour permettre le passage des denrées.

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« On essaie de protéger notre famille »

Téléphones en main, sur un parking désert du centre-ville, trois étudiants photographient les seules voitures qui restent toutes incendiées. S’ils ont pris leur courage à deux mains pour parcourir les trois kilomètres qui séparent le campus du centre, c’est parce qu’ils sont à la recherche de quoi manger, raconte Henri. « On est passé par les squats de nos villes pour essayer de voir, comme il y a des arbres fruitiers. On a essayé de trouver de quoi manger. C'est là qu'on a été prévenu qu'il y avait des distributions. On a décidé d'y aller », raconte au micro de notre correspondante à Nouméa Charlotte Mannevy.

Les détonations claquent. Elles viennent de l’entrée de la ville, où c’est tout le quartier populaire de la Vallée du Tir qui est en proie à l’insurrection. En retrait, loin des affrontements, Gabriel et ses amis, garçons et filles, ont monté une barricade. Ils se sentent une cible, après la mort de trois jeunes, tués par des particuliers. « On essaie de protéger notre famille et les gens du quartier. C'est pour éviter que la milice rentre. Après la police, on a l'habitude. Ce sont des choses qui arrivent. Il y a la guerre, pour moi, c'est un combat sans arme. Certains sont partis un peu trop loin dans le délire combat », ajoute-t-il.

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Ravitailler l'île en nourriture et médicaments

Les tensions entre communautés n’empêchent pas la solidarité de s’exprimer. Marc habite temporairement juste derrière le barrage, il est venu demander un service. « Je viens du Vanuatu, mais je suis venu ici pour que ma femme accouche. Mais on ne s'attendait pas à ce qu'il se passe cela. Elle devrait accoucher dans les deux jours. On discute un peu avec les jeunes pour voir comment on va passer cette nuit. Vu qu'il y a des barrages, ils vont pouvoir nous accompagner parce qu'ils connaissent les jeunes sur la route pour passer les barrages », déclare-t-il. 

L’État a promis la mise en place d’un pont aérien pour ravitailler l’île en nourriture et médicaments.

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