Taxe streaming : Spotify coupe ses aides au Printemps de Bourges et aux Francofolies

La plateforme suédoise goûte peu la taxe mise en place par la France pour soutenir les acteurs fragiles de la filière musicale. Outre ce désengagement de deux festivals, d’autres mesures de rétorsion “suivront”…

Photo SIPA

Par Thomas Richet

Publié le 20 décembre 2023 à 15h02

À l’annonce, le 13 décembre, de la mise en place d’une taxe streaming, Antoine Monin, directeur de Spotify France, avait prévenu : l’entreprise suédoise « désinvestira la France ». La manœuvre a commencé. La plateforme a annoncé mercredi 20 décembre que, à la suite de la décision du gouvernement, elle « cessera de soutenir les Francofolies de la Rochelle et le Printemps de Bourges, à compter de 2024 ». Finie les aides financières, ainsi que les coups de pouce « aux artistes émergents (le Chantier et les Inouïs) ». « D’autres annonces suivront en 2024 », assure Spotify.

Le Printemps de Bourges et les Francofolies n’ont pas souhaité commenter « un choix qui appartient à Spotify ». Boris Vedel, directeur du premier, notait toutefois que le festival « a beaucoup de partenaires à [ses] côtés ».

Emmanuel Macron avait défendu dès le 21 juin l’instauration de cette taxe pour aider à financer le Centre national de la musique (CNM), créé en 2020 afin de soutenir les acteurs plus fragiles de la filière musicale. Une idée vigoureusement rejetée par les plateformes Spotify, Deezer et Apple Music, qui dénoncent un « impôt de production ». Ils plaidaient au contraire pour une contribution volontaire, promettant de réunir, avec notamment Meta, YouTube et TikTok, « plus de 14 millions d’euros » en 2025.

Leur lobbying intense, soutenu par Bercy, n’a pas survécu à l’arbitrage de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak. Un amendement gouvernemental, intégré jeudi 14 décembre au volet recettes du projet de loi de finances, a instauré pour Deezer, Spotify, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft ou TikTok une taxe de 1,2 % de leur chiffre d’affaires en France.

Cher lecteur, chère lectrice, Nous travaillons sur une nouvelle interface de commentaires afin de vous offrir le plus grand confort pour dialoguer. Merci de votre patience.

Le magazine en format numérique

Lire le magazine

Les plus lus