Sans surprise, le streaming continue de grignoter les parts de marché de la télévision

Dans le monde, les plateformes gagnent de plus en plus de terrain. Cependant, les chaînes (notamment américaines) devraient voir leurs audiences se stabiliser, selon une nouvelle étude de Médiamétrie.

Aux États-Unis, la part du streaming dans le temps d’écran total des téléspectateurs est passée de 31 % à 43 % en quatre ans.

Aux États-Unis, la part du streaming dans le temps d’écran total des téléspectateurs est passée de 31 % à 43 % en quatre ans. Photo Top_CNX/Shutterstock

Par Emma Poesy

Publié le 10 avril 2024 à 17h35

De plus en plus de chaînes et de plateformes pour un temps d’écran qui ne progresse plus. Partout dans le monde, le marché de la télévision est plus concurrentiel que jamais selon Glance, l’entité de Médiamétrie spécialiste de l’international, qui s’est penchée sur les données d’audience des diffuseurs de plus de quatre-vingt-six pays. En 2023, revèle cette étude, les chaînes se sont retrouvées prises en étau entre un temps passé devant la télé qui stagne – 2h21 par jour en moyenne et 1h27 chez les jeunes adultes – et la multiplication de plateformes concurrentes, venues grignoter leurs parts de marché.

Les États-Unis, où les plateformes de SVOD se sont imposées très tôt, semblent être un cas d’école à cet égard : la part du streaming dans le temps d’écran total des téléspectateurs est passée de 31 % à 43 % en seulement quatre ans. Une évolution des pratiques de consommation dont les effets sur les chaînes de télévision sont très concrets : sur la même période, la part des chaînes américaines est passée de 69 % à 57 %.

Si les audiences des chaînes ont nettement rétréci ces dernières années, l’étude estime que sur le marché américain comme sur les autres marchés « matures » (où la SVOD s’est implantée en premier), les chaînes devraient voir leurs audiences se stabiliser. La transformation entamée par l’arrivée des géants du streaming semble arrivée à son terme.

La télévision n’a pas dit son dernier mot. Dans tous les pays étudiés, les programmes « en live » continuent de porter les diffuseurs. C’est notamment le cas lors de grandes compétitions sportives (en France, le quart de finale de la Coupe du monde de rugby sur TF1 a réuni pas moins de 16,5 millions de téléspectateurs), mais aussi avec les programmes de divertissement, comme la télé-réalité.

Pour faire mieux, l’étude recommande aux chaînes de miser sur les jeunes, qui consomment moins de télévision que les autres tranches d’âge. Pour cela, programmer plus de télé-réalité, dont les jeunes sont friands, mais aussi des séries, qui se sont imposées dans les audiences partout en Europe. Dernier moyen, selon Glance, de faire revenir les jeunes vers la télévision : diffuser les grandes séries qu’ils consomment massivement sur les plateformes de streaming et qui sont aussi celles qui ont fait les grandes heures de la télévision des années 2000 : Les Simpson, Friends, Bing Bang Theory. C’est dans les vieux pots…

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