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Un ministre israélien a-t-il appelé à "tirer sur les femmes et les enfants" palestiniens pour garantir la sécurité d'Israël ?

Publié le 13 février 2024 à 16h35

Source : TF1 Info

Des propos violents prêtés à un ministre de Benyamin Nétanyahou sont rapportés sur les réseaux sociaux.
Itamar Ben-Gvir aurait encouragé les soldats de Tsahal à tirer sur les "femmes et les enfants" palestiniens, afin de garantir la sécurité d'Israël.
L'intéressé assume ces mots, rapportés par la presse israélienne.
Il évoquait toutefois les incursions d'individus à proximité immédiate de la frontière.

"Tirez sur les femmes et les enfants pour la sécurité d'Israël", aurait déclaré ces derniers jours le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir. Des propos très durs qui auraient été tenus à des représentants de l'armée israélienne, peut-on lire sur les réseaux sociaux et dont les Vérificateurs ont retracé l'origine.

Des échanges rapportés par les médias israéliens

Si la presse arabe s'est émue des déclarations très virulentes prêtées à Itamar Ben-Gvir, on découvre que c'est au départ la presse israélienne qui s'en est fait l'écho. L'édition anglophone du Jérusalem Post par exemple, l'a évoqué à travers un article publié le 11 février. Le média indique que le ministre de la Sécurité nationale a pris à partie le chef d'état-major de Tsahal Herzi Halevi au cours d'une réunion. Les échanges qui sont rapportés, apprend-on, se sont tenus sur "la base militaire de Julis" (au nord de Gaza), font savoir les médias israéliens.

Le différent entre les deux hommes portait sur les moyens d'assurer la sécurité au niveau du poste de Kerem Shalom, frontalier de la bande de Gaza. Un lieu stratégique via lequel transite notamment une partie de l'aide humanitaire. Le ministre Ben-Gvir, partisan d'une approche très prudente, a durant cet échange mis l'accent sur le risque que pouvaient représenter les incursions de civils palestiniens dans la zone. "Vous savez comment fonctionnent nos ennemis, [...]  Ils enverront des femmes, ils enverront des enfants qui finiront par devenir des terroristes", a-t-il lancé. Si aucune mesure n'est prise, "nous finirons par revivre un 7 octobre".

Le représentant du gouvernement a estimé que les consignes données aux militaires proches de la frontière étaient à revoir, ces derniers ne disposant pas à ses yeux d'une liberté d'action suffisante pour garantir leur propre sécurité. Face au chef d'état-major de Tsahal qui mettait en avant les risques encourus par des tirs amis accidentels, Itamar Ben-Gvir a défendu une position très ferme. "Nous ne pouvons pas tolérer que des femmes et des enfants s'approchent de la frontière... Quiconque s'y risque doit recevoir une balle", aurait-il affirmé.

L'intéressé semble aujourd'hui pleinement assumer cette position, puisqu'il l'a réitérée via une publication sur le réseau social X : "Ni excuses, ni bégaiements", a-t-il réagi. "Quiconque vient à s’approcher de la frontière et met en danger les citoyens de l’État d’Israël et nos héroïques soldats doit être abattu. C’est comme ça que les choses se passent dans n’importe quel pays normal."

Un ministre d'extrême-droite aux positions très dures

Les déclarations radicales d'Itamar Ben-Gvir suscitent des remous, y compris en Israël. Au sein de la coalition au pouvoir, il est désormais décrit comme un électron libre, difficile à canaliser et qui ne cache pas ses divergences avec le Premier ministre Nétanyahou. Le quotidien Haaretz observe qu'il "représente une idéologie kahaniste qui se renforce" au sein de l'État hébreu. Ce courant de pensée, basé sur un fondamentalisme juif issue du sionisme religieux, "a pris un nouvel élan après le traumatisme des attaques du Hamas du 7 octobre", poursuit le journal, "introduisant au cœur du discours public dominant des solutions telles que le transfert de population et le nettoyage ethnique". Des options dorénavant présentées "comme réalistes, voire souhaitables".

Ces dernières années, Itamar Ben-Gvir a été au cœur d'une série de polémiques. Le leader du parti Force juive ("Otzma Yehudit") avait par exemple été accusé l'été dernier de reconnaître l'existence en Israël d'une politique d'apartheid visant les Palestiniens. "Mon droit, le droit de ma femme et de mes enfants de se déplacer en Judée et Samarie", les noms bibliques de la Cisjordanie, "est plus important que la liberté de mouvement pour les Arabes", avait-il lancé.

Farouche partisan de la colonisation, l'homme de 47 ans "bâti sa carrière sur la provocation", notait en février 2023 le magazine américain The New Yorker, dans un portrait qui lui était consacré. Le titre de cet article était pour le moins explicite : Itamar Ben-Gvir, ministre israélien du chaos.

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Thomas DESZPOT

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