10 nouveaux paradigmes

Le Groupe Professionnel Centrale-Énergies a organisé le 13 juin 2018 à Paris une conférence-débat sur le thème : « Les Réacteurs à Sels Fondus : une filière pour le nucléaire du futur ? »

En compagnie de Daniel Heuer (directeur de recherche au CNRS et responsable du projet MSFR), Guillaume Campioni (Ingénieur-chercheur au CEA) et Dominique Grenèche (Nuclear Consulting), John Laurie a donné une présentation avec le titre « Fission Liquide – 10 nouveaux paradigmes », dont voici la vidéo :

Vous trouverez également par les liens suivants :

Les énergies alternatives, avec 7PM Auto

Le site 7PM Auto a publié le 10 décembre 2014 une émission sur :

ENERGIES ALTERNATIVES ET CHUTE DU PÉTROLE : À QUOI ROULERA LA VOITURE DE DEMAIN ?

7pm-auto

Cliquez sur l’image pour voir l’émission

 

Présentée par Jean-François Rabilloud et Ali Hammami, cette émission a regroupé sur le plateau, Nicolas Meilhan (Frost & Sullivan), Véronique Saubot (Coronelli International), John Laurie (energieduthorium.fr) et Jean-Luc Ledys (SunPartner Technologies).

Dans les six dernières minutes de cette émission, John Laurie a parlé de la fission liquide, du thorium et de la voiture nucléaire.

L’émission complète est publiée sur le site 7PM Auto, ainsi qu’un extrait de 02:26 avec le titre « Décarbonons les carburants !« 

Compte rendu du colloque « Le nucléaire du Futur »

La Fondation Ecologie d’Avenir a publié sur son site internet le compte rendu du colloque « Le nucléaire du Futur » du 22 novembre à Paris.

On y retrouve la présentation de Daniel Heuer : « Thorium et sels fondus », avec la vidéo et les diapositives de la présentation en format .pdf

Daniel Heuer.pngVous trouverez également ici sur energieduthorium.fr, la transcription de cette présentation. Voici quelques citations extraites de cette transcription:

 

Le cycle thorium est le seul alternative au cycle uranium

Trois avantages [du thorium] que l’on met en avant généralement :

  • Une production de transuraniens réduite
  • La régénération au spectre thermique
  • La non prolifération

Par rapport au cycle Pu […] les avantages qu’on obtient sont :

  • meilleure utilisation des ressources et
  • moins de production de déchets

Quels sont les avantages d’un combustible liquide ?

  • Tout est homogène tout le temps puisque le combustible circule en permanence
  • Vous déposez les fragments de fission dans le caloporteur […] et là, vous gagnez une réactivité du réacteur qui est très très importante 
  • Le pilotage est fait uniquement à l’extérieur grâce à cet avantage du fait que la chaleur est directement déposée dans le caloporteur.
  • Lorsque vous voulez arrêter le réacteur, vous faites écouler le combustible liquide dans d’autres réservoirs qui eux ont une géométrie telle qu’on est sur de ne jamais être critique et la puissance résiduelle est évacuée passivement, sans aucune intervention. On a deux géométries différentes – on n’est pas coincé comme à Fukushima où d’un seul coup vous n’avez plus de refroidissement […] et c’est vraiment un très très gros avantage de sûreté.
  • Vous avez la possibilité de retraiter le combustible sans arrêter le réacteur

Le MSRE […] a fonctionné à 8MW thermiques pendant 5 ans. Il n’y a pas eu de problèmes de corrosion, donc ce problème a été parfaitement résolu par les américains à cette époque là, grâce à la Hastelloy-N qui permet de manipuler ce genre de combustible sans problème.

On a pu définir un nouveau type de réacteur, […] qui a été baptisé “Molten Salt Fast Reactor”, donc le MSFR, qui a donc comme différence fondamentale par rapport au MSBR c’est qu’il n’y a plus de graphite. […] il a un certain nombre d’avantages, d’abord tous les coefficients de contre réaction sont très largement négatifs […] Et donc on a là un réacteur intrinsèquement stable, parfaitement sûr, qui n’a besoin […] ni de barres de commande ni de barres d’arrêt d’urgence : on arrête le réacteur en vidant le sel tout simplement.

Ce réacteur a été retenu par le forum international Gén. 4 en 2008

On a envisagé un réacteur incinérateur : puisque c’est un mange-tout, il peut aussi manger [les inventaires de fin de vie]

Le cycle thorium est le seul alternative au cycle uranium, donc il serait idiot de ne pas s’y intéresser

Le thorium est bien adapté au combustible liquide de type fluorure, et les fluorures trouvent tout leur potentiel dans le thorium.

Pour l’instant on travaille avec le projet Européen EVOL qui est un projet d’un million d’Euros pour dix labos européens, enfin pour 10 pays, sur 3 ans seulement. Donc c’est 300.000 Euros par an répartis entre 10 pays ça fait donc pas grande chose.

Image : Fondation Ecologie d’Avenir

Le programme de développement des réacteurs à sels fondus de la Chine

Ken Chun de l’Académie des Sciences de la Chine a donné une présentation le 6 août 2012 à l’Université de Berkeley en Californie, sur le programme chinois de développement des réacteurs à sels fondus.

Ken Chun.png

Ken Chun présente le programme chinois pour le développement des réacteurs à sels fondus

 

Une vidéo de cette présentation (en anglais) a été publiée sur YouTube par Gordon McDowell.

En synthèse, la Chine a financé (à hauteur de 350M$) et démarré un programme de 5 ans pour la fabrication de deux réacteurs expérimentaux. Le premier réacteur sera étudié en détail en 2013, fabriqué en 2014 et atteindra la criticité fin 2015. Ce sera un réacteur avec combustible solide, refroidi par sels fondus, avec les caractéristiques suivantes :

  • Puissance : 2MW
  • Combusible « TRISOFUEL » diamètre 6cm
  • Température d’opération : 600°C à 650°C
  • Cylindre de diamètre 1,3m et d’une hauteur de 1,3m
  • Coefficient de réactivité négatif
  • Sel de refroidissement : FLiBe
  • Sel de la boucle intermédiaire : FLiNaK
  • Démarrage avec U235 à 10% d’enrichissement

Le deuxième réacteur, également de 2MW, devra atteindre la criticité en 2017. Il aura un combustible liquide à sels fondus. Le retraitement du combustible n’est pas prévu dans ce réacteur et, à priori, beaucoup de décisions restent à prendre sur sa définition détaillée.

Selon le succès de ces réacteurs, la Chine développera un programme pilote avec un réacteur d’environ 10MW, puis un programme démonstrateur avec un réacteur d’environ 100MW.

Le principal contributeur est le Shanghai Institute of Applied Physics (SINAP), avec environ 300 personnes qui travaillent à plein temps sur ce programme. 100 personnes supplémentaires y travaillent à plein temps à l’éxtérieur de l’institut. Pour l’instant, les plus grands challenges rencontrés sont dans le choix des matériaux pour les réacteurs.