Arche de la Défense

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Arche de la Défense
Grande Arche
Présentation
Type
Destination actuelle
Centre de congrès
Bureaux
Musée
Restaurant
Belvédère
Style
XXe siècle
Architecte
Construction
1989
Ouverture
Hauteur
110 mètres
Longueur
112 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Largeur
107,9 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Département français
Quartier
Commune
Emplacement
Coordonnées
Carte

La Grande Arche de la Fraternité, connue sous le nom d'usage de l'Arche de la Défense ou Grande Arche, est un monument situé dans le quartier d'affaires de la Défense à l'ouest de Paris, sur le territoire de la commune de Puteaux.

Histoire

Les présidents Georges Pompidou (projet de Ieoh Ming Pei) et Valéry Giscard d'Estaing (projet de Jean Willerval) eurent pour projet de marquer l'axe historique par une œuvre architecturale monumentale. C'est le Président François Mitterrand qui concrétise finalement ce projet, sous le nom de projet Tête Défense.

L'EPAD lance donc en 1982 un concours international d'architecture. Ce concours réunit 424 projets anonymes venus du monde entier, dont quatre sont sélectionnés par l'EPAD et présentés au Président. C'est le projet de l'architecte danois Johann Otto von Spreckelsen et de l'ingénieur concepteur danois Erik Reitzel, qui proposaient de construire une grande arche, qui est sélectionné.

Conduits par l'entreprise française de travaux publics Bouygues, les travaux débutent réellement en 1985. Deux mille ouvriers qualifiés travaillent sur ce chantier (deux d'entre eux perdent la vie lors de la construction des structures supérieures). Pendant l'été 1986 Johann Otto von Spreckelsen a demandé à être libéré de toutes ses obligations concernant l'Arche. La Maîtrise d'ouvrage a accepté cette demande de désengagement, et Spreckelsen a confié la responsabilité pour l'architecture à Paul Andreu. Reitzel a pris la décision de continuer le travail jusqu'au bout. La construction des deux piliers dure un an environ, deux équipes indépendantes travaillant en parallèle sur chacun d'eux.

L'inauguration a lieu en juillet 1989 qui est une période qui connait des célébrations d'envergures telles que les cent ans de l'inauguration de la Tour Eiffel, le bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (l'ouverture au public le 26 août 1989 intervient justement pour célébrer ce dernier évènement). Le sommet du G7 intervient au même moment.

Construite dans l'axe est-ouest parisien de l'axe Historique, elle rejoint d'autres monuments tels que l'Arc de triomphe de l'Étoile, l'Obélisque, les jardins des Palais des Tuileries et l'Arc de triomphe du Carrousel.

Le monument

Fichier:Grande arche ascenseurs.JPG
Les ascenseurs panoramiques

Johann Otto von Spreckelsen et Erik Reitzel conçoivent l'Arche de la Défense comme une version du XXe siècle de l'arc de triomphe de l'Étoile : un monument consacré à l'humanité et aux idéaux humanitaires plutôt qu'aux victoires militaires.

L'Arche est un cube évidé en son centre de 112 m de long, 106,9 m de large, pour une hauteur de 110,9 m[1]. C'est une projection en trois dimensions d'un hypercube dont le vide intérieur permettrait d'abriter Notre-Dame de Paris.

Johann Otto von Spreckelsen et Erik Reitzel utilisent des matériaux de grandes qualités pour l'œuvre : béton précontraint à base de fumée de silice, alliant solidité et flexibilité (une densité de 350 kg au m³ contre 120 kg au m³ pour un pont normal), 2,5 ha de verre anti-reflets, 3,5 ha du même type de marbre que celui utilisé par Michel-Ange pour ses œuvres : le marbre de Carrare.

Sur ses faces extérieures, l'Arche est recouverte de plaques de verre de 5 cm d'épaisseur, traitées spécialement pour empêcher toute déformation optique et résister à des vents de forte puissance. Les autres parements sont recouverts de plaques de marbre blanc de Carrare et de granite gris. Elle est montée sur 12 piliers qui s'enfoncent à 30 mètres dans le sol et qui sont posés sur des vérins hydrauliques (Savoisienne) afin de permettre au sous-sol fragile de supporter sa masse de 300 000 tonnes.

Le monument possède une mégastructure conçue de telle sorte que les forces soient exercées dans toutes les directions : tel un dé, la Grande Arche pourrait reposer sur n'importe quelle face. Chaque face horizontale du cube est composée de quatre fois quatre traverses de béton de 75 mètres de long.

Le toit de la Grande Arche pèse 30 000 tonnes et contient un centre de congrès et d'exposition, un musée de l'informatique, un restaurant ainsi qu'un belvédère offrant une vue panoramique sur tout le quartier de la Défense, et l'ouest de Paris. Ces aménagements sont ouverts au public et accessibles par une batterie d'ascenseurs panoramiques presque entièrement vitrées et situées dans le creux de l'Arche.

La Grande Arche n'est pas exactement dans l'Axe historique de Paris, avec lequel elle fait un angle de 6,33°. La raison est double :

  • d'un point de vue technique d'abord : Erik Reitzel a pu installer les fondations de la structure de l'Arche afin de respecter l'autoroute et les lignes ferroviaires existantes, ainsi que le projet de prolongement de la ligne 1 du métro de Paris,
  • d'autre part d'un point de vue symbolique : Johann Otto von Spreckelsen a en effet souhaité décaler la Grande Arche de 6° 33 afin de mettre en valeur le volume du cube et recréer le décalage existant déjà entre la Cour Carrée du Louvre et la place de la Concorde.

Usages

Le Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM) occupe la face Sud ainsi qu’une partie de la façade Nord de la Grande Arche de la Défense.

À partir de la rentrée 2009, l'Institut d'économie scientifique et de gestion — School of Management (IÉSEG) installe son campus parisien dans ses locaux situés dans le socle de la Grande Arche de la Défense. Une partie de ces locaux sera occupée par une antenne de la Faculté libre de Droit de l'Institut catholique de Lille et par l'ESEO. Ils remplacent le centre d'informations sur l'Europe dit « Sources d'Europe », fermé le 30 juin 2004 faute de financements suffisants[2].

En 2007, le gouvernement envisage le regroupement des administrations centrales de l'Équipement dans une nouvelle tour dans le cadre du plan de relance du quartier d'affaires de La Défense. Il envisage le financement de l'opération par la vente des locaux accueillant ces administrations dans la Grande Arche. Dans cet objectif, le classement de l'Arche au titre des monuments historiques est étudié, afin de préserver l'architecture de l'édifice[3]

Dans le toit se trouve un musée de l'Informatique, un club d'élus de comités d'entreprise, le « Toit Citoyen », un restaurant gastronomique, le ô110. C'est également un espace événementiel grâce à ses salons et cinq auditoriums.

Depuis le 24 avril 2010, l'accès au toit de la Grande Arche est fermé au public suite à une panne des ascenseurs panoramiques. En effet, un incident grave survenu à cette date sur les ascenseurs desservant le toit de la Grande Arche de la Défense a contraint le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer à suspendre immédiatement l’utilisation de ces ascenseurs pour des raisons de sécurité. Le ministère, qui gère le bâtiment pour le compte de l'État, a engagé un audit pour connaître les causes exactes de cet accident. Les ascenseurs ont néanmoins été réparés pendant l'été.

Le ministère du développement durable, qui gère le bâtiment pour le compte de l'État a tout d'abord annoncé un délai de fermeture de quatre mois, puis une réouverture en janvier 2011. Il indique finalement qu'il compte fermer définitivement la Grande Arche au public et récupérer le Toit de la Grande Arche afin de récupérer les locaux pour les transformer en bureaux et salles de réunion, privant ainsi les Hauts-de-Seine du monument le plus visité du département, avec 250 000 visiteurs par an. Les musées de l'Informatique et du Jeu vidéo sont expulsés. Cette fermeture provoque également le licenciement d'une quarantaine de personnes[4].

Accès

L'Arche de la Défense est desservie par :

Les correspondances entre ces modes de transports sont assurées par la salle d'échange (Cœur Transports) située sous le parvis.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Erik Reitzel, Le Cube ouvert. Structures and foundations article sur La Grande Arche à la conférence internationale sur les bâtiments de grande hauteur. Singapour, 1984. (ISBN 9971-84-042-1)
  • Erik Reitzel, Querelle sur les nuages Architecture d'aujourd'hui, décembre 1988
  • François Chaslin et Virginie Picon-Lefebvre, La Grande Arche de La Défense, Electa-Moniteur, 1989
  • Erik Reitzel, De la rupture à la structure, Colloque franco-danois sur Représentation de l'espace, répartition dans l'espace - sur différentes manières d'habiter, 2000. (ISBN 87-987817-0-7)

Liens externes