Bibliothèque nationale de France
Fondation | |
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Prédécesseur |
Bibliothèque nationale (d) |
Sigles |
BnF, BNF |
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Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Gestion des bibliothèques et des archives |
Siège | Site Richelieu : 5, rue Vivienne Paris IIe ; Site François-Mitterrand : quai François-Mauriac Paris XIIIe |
Pays | |
Coordonnées |
Effectif |
2 239 employés () |
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Présidente |
Gilles Pécout (depuis ) |
Directeur général |
Kevin Riffault |
Organisation mère | |
Budget | |
Sites web | |
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SIREN | |
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data.gouv.fr |
La Bibliothèque nationale de France (BnF), ainsi dénommée depuis 1994, est la bibliothèque nationale de la République française, inaugurée sous cette nouvelle appellation le par le président de la République, François Mitterrand. Héritière des collections royales constituées depuis le Moyen Âge, elle possède l'un des fonds les plus riches du monde.
La BnF a une mission de collecte, d’archivage et d’entretien (conservation, restauration), en particulier de tout ce qui se publie ou s'édite en France, ainsi que du patrimoine hérité des collections antérieures et reçu par d'autres voies (dons, legs, achats), mais aussi des activités de recherche et de diffusion de la connaissance, grâce notamment à l’organisation régulière d’expositions à destination du grand public et de multiples manifestations culturelles, conférences, colloques, concerts, dans ses locaux et sur son site Internet. Elle anime un réseau de coopération avec d'autres services documentaires en France et participe à différentes formes de coopération internationale en la matière.
Première institution chargée de la collecte du dépôt légal, à partir de 1537[1], elle est la plus importante bibliothèque de France et l’une des plus importantes au monde. Elle a le statut d’établissement public à caractère administratif. Ses activités sont réparties sur sept sites, dont le principal est la bibliothèque du site François-Mitterrand, située dans le 13e arrondissement de Paris, sur la rive gauche de la Seine. Le site historique, datant du XVIIe siècle, qui occupe désormais un îlot entier, se trouve dans le 2e arrondissement de Paris, sur le lieu du palais Mazarin et de l'hôtel Tubeuf, qui hébergeait également la Bourse de Paris au XVIIIe siècle. On a coutume de le nommer « quadrilatère Richelieu », du nom de la rue de son entrée principale.
La Bibliothèque nationale de France comporte quatorze départements et plusieurs collections principalement conservées sur ses quatre sites parisiens, y compris le Département des monnaies, médailles et antiques, héritier du Cabinet des Médailles. L'ensemble des collections représente environ 150 millions de documents imprimés et spécialisés.
Hors de Paris, elle comprend la maison Jean-Vilar à Avignon et deux centres techniques de conservation à Bussy-Saint-Georges et Sablé-sur-Sarthe. Ses collections s'élèvent à un nombre total de 15 millions de livres et d’imprimés ainsi que plusieurs millions de périodiques, comptés pour 390 000 titres. Avec 10 000 manuscrits enluminés médiévaux, elle est la première bibliothèque au monde dans ce domaine, mais elle compte plus largement environ 250 000 manuscrits, des cartes, estampes, photographies, partitions, monnaies, médailles, documents sonores, vidéos, multimédias, numériques ou informatiques (16,5 milliards d'adresses URL), des objets et objets d’art, décors et costumes, etc.
Chaque année, la bibliothèque reçoit plus de 70 000 livres par dépôt légal ainsi que plus de 250 000 numéros de périodiques et des milliers de documents spécialisés, mais elle procède aussi à des achats et reçoit des dons. Le dépôt légal du Web a quant à lui préservé près d'un pétaoctet (Po) de données. Une grande partie des références est consultable en ligne sur le catalogue général de la BnF et ses catalogues spécialisés. La BnF est également connue pour sa bibliothèque numérique, Gallica, qui permet de consulter directement la reproduction de plus de 7 600 000 documents sous format texte, image ou son[2]. Le site François-Mitterrand accueille également l'Inathèque de France, chargée du dépôt légal de la radiotélévision et comportant aussi un fonds de cinéma.
La dénomination « Bibliothèque nationale de France » est celle de l'établissement public, qui regroupe sept sites. L'appellation officielle du site de Tolbiac est « site François-Mitterrand ». Elle a été donnée à la demande du président de la République, Jacques Chirac, et ne fut pas toujours celle employée dans le langage courant. Certains disaient parfois, au moins jusqu'en 1999 : la « Très Grande Bibliothèque » (TGB)[3].
Historique[modifier | modifier le code]
La Bibliothèque nationale de France tire son origine de la bibliothèque (librairie) du roi, installée en 1368 au Louvre par Charles V (1364-1380), dans la tour de la Fauconnerie, et dont l'inventaire, dressé par Gilles Mallet[4] en 1373, premier libraire du roi, comprenait 917 manuscrits. Conçue pour la première fois comme une véritable institution transmissible à son successeur[5], elle est privée de quelques belles pièces par les oncles de Charles VI (1380-1422) profitant de sa folie, puis disparaît sous l'occupation anglaise, après la mort du roi. Alors que Charles VII (1422-1461) est réfugié à Bourges, ce qu'il en reste est en effet prisé en bloc en 1424 pour 1 220 livres par le duc de Bedford, régent du royaume, qui l'emporte ensuite en Angleterre, où elle est dispersée à sa mort en 1435. Sur les 120 volumes retrouvés, 69 sont conservés au département des manuscrits[6].
C'est donc seulement à partir du règne de Louis XI (1461-1483) que la bibliothèque du roi connaît une certaine continuité, sans dispersion des collections. La bibliothèque, un temps transférée à Amboise par Charles VIII (1483-1498), puis à Blois par Louis XII (1498-1515), qui lui donne une véritable importance, est respectivement augmentée par ces derniers d'une partie de la bibliothèque des rois d'Aragon, rapportée de Naples, puis de manuscrits de la bibliothèque milanaise des Visconti et des Sforza. En 1544, elle est réunie à celle de Fontainebleau, fondée en 1522 par François Ier (1515-1547), qui en confie la garde à Guillaume Budé et qui institue le dépôt légal en 1537. En 1568[7], elle est de nouveau installée à Paris par Charles IX (1560-1574), créateur de l'office de garde du Cabinet des Médailles, où elle subit les vicissitudes des guerres de religion. Après plusieurs déménagements sous le règne d'Henri IV (1589-1610) dans le quartier de l'Université, du collège de Clermont en 1595 au couvent des Cordeliers en 1604, puis, en 1622 sous Louis XIII (1610-1643), au collège Saint-Côme, elle est confiée par Colbert à son bibliothécaire Pierre de Carcavy et installée en 1666 rue Vivienne, dans deux maisons voisines de l'hôtel du ministre[Richelieu 1]. Sous la protection de ce dernier, elle connaît pendant le règne de Louis XIV (1643-1715) un important développement et est ouverte au public en 1692. Une fois nommé garde de la Bibliothèque du roi, l'abbé Bignon obtient en 1720 du Régent (1715-1722), son déplacement à proximité, dans la partie du palais Mazarin de la rue de Richelieu devenue l'hôtel de Nevers[Richelieu 2], où il l'organise en cinq départements, ce qui correspond au « site Richelieu » actuel[8]. En 1733, sous Louis XV (1715-1774), Robert de Cotte et son fils, puis Jacques V Gabriel, entreprennent la fermeture par deux ailes de la cour d'honneur.
Avec la Révolution française, la Bibliothèque devient Bibliothèque nationale puis impériale ou royale au fil des changements de régime que connaît la France jusqu'à la stabilisation en 1870. Malgré une interruption du dépôt légal de 1790 à 1793, la Bibliothèque nationale s'enrichit fortement par l'entrée de fonds entiers, en provenance surtout d'abbayes, de collèges et d'universités supprimés, notamment parisiens, mais aussi de province. Elle a aussi reçu des documents confisqués à des notables émigrés ou des documents provenant de pays voisins occupés par les troupes de la République puis de l'Empire. En 1833, elle réunit à nouveau l'hôtel Tubeuf, bâti en 1635, au palais Mazarin. Puis en 1868, elle s'agrandit dans les bâtiments reconstruits par Henri Labrouste[9], comprenant la salle de lecture, avant d'occuper la totalité de l'îlot, après l'inauguration, en 1936, de la salle ovale conçue par Jean-Louis Pascal et achevée par Alfred Recoura. Les redéploiements et rattachements de sites effectués à Paris en dehors du « quadrilatère Richelieu », à l'Arsenal en 1934, à l'Opéra en 1935 et dans le bâtiment Louvois édifié à proximité en 1964, n'empêchent pas la saturation du site historique. En 1979, les collections se déploient en province avec la maison Jean-Vilar ouverte à Avignon.
En plusieurs siècles, la bibliothèque a rencontré plusieurs évolutions techniques, dont elle a tenu compte, parfois avec retard, dans l'accueil de nouveaux types de documents et de supports. Différentes techniques et pratiques ont également été mises en œuvre dans la constitution de catalogues de plus en plus complexes (catalogues manuscrits et imprimés, fichiers et, depuis 1987, catalogues informatisés). Le statut de la bibliothèque a beaucoup évolué aussi, de la bibliothèque du souverain à un service de l'État jusqu’à un établissement public à caractère administratif. La Bibliothèque a aussi diversifié son activité, notamment par l'organisation d'expositions, à partir des années 1930 puis, plus récemment, d'autres événements culturels tels que colloques et conférences.
À partir de 1988, la Bibliothèque nationale entre dans une phase d'importantes mutations, lorsque le , François Mitterrand, conseillé notamment par Jacques Attali, annonce « la construction et l'aménagement de l'une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde… (qui) devra couvrir tous les champs de la connaissance, être à la disposition de tous, utiliser les technologies les plus modernes de transmission de données, pouvoir être consultée à distance et entrer en relation avec d'autres bibliothèques européennes »[10].
La coordination de ce projet, qui est inclus dans les Grands travaux de François Mitterrand, est confiée au journaliste et écrivain Dominique Jamet, qui devient président de l'établissement public de la Bibliothèque de France. Le site choisi se situe dans le nouveau quartier de Tolbiac (13e arrondissement de Paris), à l'emplacement d'une ancienne verrerie[11], au cœur de la ZAC Rive-Gauche, alors le principal secteur de renouvellement urbain de la ville. Le projet architectural de Dominique Perrault est retenu par le concours international d'idées de la bibliothèque avec un jury d'architectes et de personnalités culturelles[12]. La nouvelle Bibliothèque nationale de France, achevée en 1995, ouvre au public le et, après le déménagement de la majeure partie des collections de la rue Richelieu, accueille les chercheurs au Rez-de-jardin le .
Le nouveau statut de l'établissement et le développement des technologies numériques conduisent la BnF à développer des actions de coopération avec d'autres bibliothèques, d'abord dans le cadre d'un réseau français, ensuite avec l'étranger. En 2008, le Centre national du livre pour enfants La Joie par les livres est rattaché à la BnF, tandis que s'engage un vaste chantier de rénovation de bâtiments et de redéploiements de collections sur les sites historiques de « Richelieu », situé rue de Richelieu à Paris, et, dans une moindre mesure, de l'Arsenal.
En mars 2024, Laurence Engel, à la tête de la BNF depuis 2016, annonce qu'elle va quitter ses fonctions le 6 avril à la suite du non-renouvellement de son mandat par l'Élysée[13].
Statut et organisation[modifier | modifier le code]
La Bibliothèque nationale de France est depuis 1994 un établissement public à caractère administratif sous tutelle du ministère de la Culture. Son statut, qui faisait l'objet du décret du [14], est fixé par le chapitre Ier du titre IV du livre III de la partie réglementaire du code du patrimoine. Selon son statut, la BnF a pour missions :
- de collecter, cataloguer, conserver et enrichir dans tous les champs de la connaissance, le patrimoine national dont elle a la garde, en particulier le patrimoine de langue française ou relatif à la civilisation française (…) ;
- d’assurer l'accès du plus grand nombre aux collections, sous réserve des secrets protégés par la loi, dans des conditions conformes à la législation sur la propriété intellectuelle et compatibles avec la conservation de ces collections (…) ;
- d'assurer la gestion des immeubles (…) nécessaires à sa mission[15] ».
Conseil d'administration et instances consultatives[modifier | modifier le code]
La Bibliothèque nationale de France est administrée par un conseil d'administration comprenant des représentants de différents ministères : le ministère de la Culture au titre de la tutelle, mais aussi ceux chargés de l’enseignement supérieur, de la recherche, du budget et des affaires étrangères (en raison de son activité internationale). Siègent également quatre personnalités du monde culturel, scientifique et économique, de quatre représentants élus du personnel[16] et deux représentants des usagers élus par ces derniers en binôme avec un suppléant, chaque binôme devant comprendre un titulaire du pass recherche et un titulaire du pass étude ou grand public[17].
Le conseil d'administration est assisté d'un conseil scientifique dont le rôle est consultatif. En outre, la BnF dispose d’un comité social d'administration et d’une formation spécialisée en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail, chaque formation comprenant 10 représentants du personnel titulaire[18].
Présidence et direction générale[modifier | modifier le code]
Le président de la BnF, nommé par décret en conseil des ministres pour cinq ans, puis éventuellement pour un ou deux mandats de trois ans, dirige l'établissement[19], assisté d'un directeur général et de directeurs généraux adjoints.
L'actuel président est Gilles Pécout, depuis 2024. Il succède à Laurence Engel, nommée en 2016 et reconduite à ce poste en 2021[20] ; elle est la première femme à occuper cette fonction[21].
Kevin Riffault est directeur général depuis le 15 novembre 2021[22].
Organisation interne[modifier | modifier le code]
Les services de la BnF sont répartis en cinq directions, dont les trois premières sont dirigées par l'un des directeurs généraux adjoints, et quatre délégations[Site 1].
La direction des collections (DCO) traite les collections et assure les services au public. Elle est divisée en quatorze départements documentaires[Site 2], six sur le site de Tolbiac, six sur le site Richelieu, un réparti sur les deux sites et le dernier correspondant à la bibliothèque de l'Arsenal.
La direction des services et des réseaux (DSR) est chargée de fonctions transversales intéressant tous les départements documentaires et d'autres actions engageant toute la bibliothèque. Elle est divisée en six départements :
- Le département des métadonnées établit la bibliographie nationale française, enrichit le catalogue, maintient le vocabulaire contrôlé RAMEAU, et s'intéresse à l'archivage des données numériques ;
- Le département de la conservation assure la conservation et la restauration des documents ; c'est ce département qui gère les services techniques de Bussy-Saint-Georges et de Sablé-sur-Sarthe ; il assure également la numérisation des collections, en particulier pour Gallica et Europeana (bibliothèque numérique européenne) ;
- Le département de la coopération est chargé des relations avec les autres bibliothèques françaises, gère le Catalogue collectif de France, le prêt entre bibliothèques et Gallica ;
- Les départements du dépôt légal reçoivent les imprimés en provenance des éditeurs et imprimeurs, les supports particuliers étant reçus et traités directement par les départements spécialisés (c'est ainsi que le département de la musique reçoit le dépôt légal des partitions, etc.) ; il assure le dépôt légal des documents numériques en ligne dont relève l'archivage du Web ;
- Le département Images et prestations numériques est chargé du service de numérisation à la demande de la BnF ainsi que de la commercialisation d'autres prestations payantes comme l'archivage numérique pour le compte de tiers ; il gère également la redevance d'utilisation commerciale des documents ;
- Le département des systèmes d'information s'occupe de l'aspect technique des catalogues, de l'intranet de la BnF, des postes publics et des services à distance.
La direction de l'administration et du personnel (DAP) regroupe les services d'appui sans caractère bibliothéconomique : ressources humaines, finances, moyens matériels, affaires juridiques et commande publique.
La direction des publics, dont la préfiguration a été engagée en 2015, a été créée en novembre 2018. Confrontée, comme de nombreuses bibliothèques, à une dissociation croissante entre la fréquentation de ses salles de lecture et celle de ses collections, la BnF crée cette direction pour faire évoluer ses services en tenant mieux compte des attentes de ses publics. L'assouplissement des conditions d'accréditation pour les usagers dits « de droit » (étudiants du M1 au doctorat, chercheurs, journalistes) est une illustration de cette nouvelle politique. La direction des publics a également pour objectifs de développer et diversifier les publics culturels en s’appuyant sur des partenariats avec des territoires identifiés, et de réaliser des actions d’éducation artistique et culturelle.
La direction du développement culturel et du musée regroupe le département des expositions et des manifestations ainsi que le département des éditions. Elle gère aussi les espaces muséographiques.
Les délégations sont des structures plus légères rattachées au directeur général :
- délégation à la stratégie et à la recherche ;
- délégation aux relations internationales ;
- délégation à la communication ;
- délégation au mécénat.
Activités de l'établissement[modifier | modifier le code]
Constitution des collections[modifier | modifier le code]
Dépôt légal[modifier | modifier le code]
La BnF assure la gestion du dépôt légal institué sous François Ier par l'ordonnance de Montpellier du et actuellement régi par le Code du patrimoine (articles L. 131-1[23] à L. 133-1 et R. 131-1[24] à R. 133-1), complété par des arrêtés de 1995, 1996, 2006 et 2014. Dans l'organisation en vigueur sont concernés tous les documents imprimés déposés par leurs éditeurs, imprimeurs ou importateurs, les estampes et photographies, les monnaies, les documents audiovisuels et multimédias et l'Internet. Depuis 2011, l'établissement reçoit chaque année plus de 70 000 livres imprimés. Le nombre de fascicules de périodiques imprimés, en baisse sensible, dépassait encore les 250 000 en 2017, mais est descendu en dessous de 220 000 en 2018. Le nombre des documents spécialisés varie d'une dizaine de milliers (pour les vidéos) à une centaine pour les photographies[Site 3]. Le dépôt légal est également assuré par l'Institut national de l'audiovisuel, le Centre national du cinéma et de l'image animée et les pôles régionaux du dépôt légal.
Autres sources[modifier | modifier le code]
Les collections sont également constituées à l'aide d'autres sources que le dépôt légal : les achats (sur marchés, en vente publique ou de gré à gré), les dations en paiement, les dons et legs, les dépôts, les échanges[Renoult 1]. Ainsi, en 2018, quelque 59 500 ouvrages ont été acquis par d'autres sources que le dépôt légal[Site 4]. La Bibliothèque nationale fait également appel au mécénat populaire sous forme d'appel à souscription pour l’acquisition de documents exceptionnels, souvent des manuscrits enluminés, qui sont parfois classés trésor national et qui peuvent, par un achat grâce à la souscription, rester en France. En cela, la Bibliothèque nationale adopte une démarche similaire à celle du musée du Louvre par exemple. Deux récents achats sur souscription ont été réalisés :
- Livre d'heures de Jeanne de France, manuscrit commandé par Charles VII en 1452 pour le mariage de sa fille et dont les miniatures sont attribuées pour la plupart au Maître de Jouvenel, acquis en 2012[Site 5].
- Description des douze Césars avec leurs figures, manuscrit enluminé de Jean Bourdichon acquis en . Plus de 300 000 € ont été collectés auprès de souscripteurs[Site 6].
Conservation et catalogage[modifier | modifier le code]
La conservation des collections est une des missions essentielles de la BnF. Entre autres, elle relie et restaure des documents anciens. Plus généralement, il s'agit de sauvegarder les collections, d'organiser la conservation préventive et de participer au progrès de la science en matière de restauration et de conservation. En 1978, le rapport Caillet fait prendre conscience des difficultés de conservation ; l'administration de la Bibliothèque nationale aidée du gouvernement met alors en place des mesures de sauvegarde de son patrimoine écrit.
La production de catalogues fait partie des missions de la BnF. Ces catalogues permettent d'organiser les collections, et donc de les diffuser auprès du public. La BnF entretient ainsi un catalogue général et continue d'utiliser d'autres catalogues.
Le catalogage méticuleux d'ouvrages permet aujourd'hui d'améliorer les notices d'autorité, notamment en identifiant les doublons. Les catalogueurs d'autres bibliothèques peuvent aussi les signaler, faciliter les corrections et les diffuser aux bibliothèques concernées[25].
Diffusion auprès du public[modifier | modifier le code]
Communication des collections et renseignement des usagers[modifier | modifier le code]
Outre la constitution et la conservation des collections, la BnF doit les communiquer au public, tout en respectant les impératifs de ses premières missions, notamment ceux de conservation. Dans cette perspective, la BnF organise cette communication en sélectionnant le public par le biais de règles d'accréditation, mais aussi en ne communiquant parfois que la reproduction des documents les plus fragiles, de plus en plus nombreux à être numérisés et accessibles sur Gallica.
Depuis , en complément des renseignements proposés sur place, la Bibliothèque nationale de France assure un service de référence virtuel dénommé Sindbad. Outre l'interrogation en différé, il est possible, depuis septembre 2012, de chatter directement avec un bibliothécaire via Sindbad.
Depuis 2017, la Bibliothèque nationale de France propose l'application mobile Affluences à ses lecteurs, leur permettant ainsi de vérifier l'affluence des salles de lecture avant de se déplacer (celles-ci étant souvent saturées en périodes d'examens) et de réserver des salles de travail en groupe, des formations[Site 7],[Site 8]…
Activités culturelles[modifier | modifier le code]
La BnF a une longue tradition d'expositions centrées sur ses collections, souvent complétées d'apports extérieurs avec une fonction de médiateur entre le patrimoine de la bibliothèque et le grand public.
Depuis la constitution du nouvel établissement public, elle a renforcé son activité d'accueil de manifestations scientifiques et culturelles, telles que colloques, conférences, ou plus rarement projections et concerts. Tout au début, les manifestations culturelles ont été conçues pour assister les expositions, mais rapidement elles se sont forgé une autonomie dans le cadre de l’offre culturelle de la bibliothèque. Avec vingt mille auditeurs par an (vers 2000)[Renoult 2], elles contribuent à la notoriété de l'établissement et de ses collections.
Depuis 2009, elle décerne aussi un prix littéraire annuel, le prix de la BnF.
La BnF a aussi une activité d'éditeur. Elle publie principalement, seule ou en coédition, des catalogues imprimés de ses collections, des catalogues d'expositions, des beaux-livres et des documents inédits[26]. Avec 25 à 30 livres par an, elles se situent au rang d'un éditeur public français de taille moyenne[Renoult 3].
La BnF assure aussi la publication de quatre périodiques. Les Chroniques de la Bibliothèque nationale de France, disponibles sous forme imprimée et en ligne[Site 9], informent le public de la vie et de l'actualité culturelle de l'établissement. La Revue de la Bibliothèque nationale de France, revue scientifique, comprend des articles sur l'histoire de la bibliothèque et de ses collections, ainsi que sur l'histoire des médias et des bibliothèques en général. Au titre de La Joie par les livres, la BnF édite deux revues, La revue des livres pour enfants et Takam Tikou. La première offre depuis 1965 des critiques de nouveautés de l'édition pour la jeunesse, ainsi que des dossiers thématiques. L'autre revue, créée en 1989 et entièrement en ligne depuis 2010, est conçue dans le même esprit, mais est consacrée à la littérature de jeunesse et à la lecture en Afrique francophone, espace élargi désormais au monde arabe et aux Caraïbes[27].
Coopération[modifier | modifier le code]
Nationale[modifier | modifier le code]
La coopération avec les autres bibliothèques françaises est une des missions de la BnF. Elle a ainsi noué des relations privilégiées avec d'autres bibliothèques appelées « pôles associés » de la BnF[Site 10]. Ces pôles associés sont de deux sortes :
- les pôles régionaux du dépôt légal imprimeur, situés dans chaque région métropolitaine et d'outre-mer et dans les collectivités d'outre-mer, reçoivent les livres déposés par les imprimeurs ;
- les pôles documentaires, au nombre de 50, qui peuvent être régionaux ou thématiques.
Les conventions de pôle associé régional sont généralement conclues avec la structure régionale pour le livre membre de la Fédération interrégionale pour le livre et la lecture et le ministère de la Culture. La structure régionale organise ensuite la participation de différents partenaires au sein de la région. Les pôles thématiques regroupent une ou plusieurs bibliothèques. À titre d'exemple, le pôle associé « Mer », à Brest, regroupe la bibliothèque municipale, le SCD de l'université de Bretagne-Occidentale, le Service historique de la Défense et le centre de documentation de l'IFREMER[28].
De 1996 à 2015, la BnF pouvait attribuer l'un des exemplaires du dépôt légal à l'un de ces pôles associés. L'envoi était même systématique pour des partenaires comme la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image (CIBDI) à Angoulême pour les bandes dessinées, de même pour les manuels scolaires et le parascolaire à la bibliothèque Diderot de Lyon (héritière de l'ex-bibliothèque de l'INRP), pôle associé pour l'éducation. Ces exemplaires demeurent des collections de référence bien qu'elles ne soient plus alimentées ainsi depuis la réforme du dépôt légal.
Le partage documentaire, qui portait sur l'acquisition de collections complémentaires avec l'aide de la BnF, a laissé la place à une coopération principalement numérique.
En tout, une centaine de partenaires (des bibliothèques, mais aussi d'autres organismes détenant un patrimoine documentaire) rendent certaines de leurs collections ou de leurs publications numérisées visibles dans Gallica[Site 10].
La BnF assure par ailleurs la fourniture de données bibliographiques ou d'autorités à des bibliothèques et d'autres organismes publics ou privés. En retour, la BnF assure la gestion du catalogue collectif de France (CCFr), qui permet de consulter plusieurs catalogues de collections éditées et de manuscrits.
Elle exerce aussi un rôle de formation professionnelle, qui se traduit par l'accueil de stagiaires, l'organisation de journées professionnelles et la diffusion de normes bibliographiques[Site 11].
Internationale[modifier | modifier le code]
La BnF entretient des relations avec d'autres bibliothèques et institutions à l'étranger, dans un cadre bilatéral ou multilatéral. Elle est ainsi membre de quelque 65 organisations internationales[Site 12] comme la Conférence européenne des bibliothèques nationales (CENL) dont Bruno Racine, président de la BnF, a assuré la présidence de 2011 à 2016.
La plus connue des formes de coopération est la numérisation concertée de collections patrimoniales et leur diffusion. Elle se traduit par la participation à Europeana[29], bibliothèque numérique européenne lancée en novembre 2008 par la Commission européenne sur la proposition de la France. Elle comptait quinze millions d'objets numériques — images, textes, sons et vidéos — en 2011. Mille cinq cents institutions ont participé à Europeana, comme la British Library à Londres, le Rijksmuseum à Amsterdam, et le Louvre à Paris. Le projet prévoit de faire appel, outre les bibliothèques nationales, aux bibliothèques européennes, aux services d'archivages et aux musées. Concrètement, Europeana est une mise en commun des ressources (livres, matériel audiovisuel, photographies, documents d'archives, etc.) numériques des bibliothèques nationales des 27 États membres. La BnF pilote en particulier le programme Europeana Regia[30] destiné notamment à la reconstitution de la bibliothèque de Charles V et a joué un rôle important dans Europeana Sounds, projet visant à regrouper des enregistrements de musique classique et traditionnelle européenne[Site 13].
La BnF a aussi engagé un partenariat avec d'autres bibliothèques de pays francophones en vue de créer une Bibliothèque numérique francophone qui a été présentée à l'été 2008[Site 14]. Depuis 2016, le Réseau francophone numérique est constitué sous forme d'une association[Site 12], et un nouveau site a été ouvert.
Après s'être présentée en opposition à Google Livres, la BnF adopte, sous la présidence de Bruno Racine, une attitude plus conciliante avec le site américain. Elle envisage ainsi un temps de lui confier la numérisation d'une partie de ses collections[31],[32]. Toutefois, alors qu'une polémique commence à naître, l'établissement publie rapidement deux communiqués de presse indiquant que rien n'était signé pour le moment[Site 15]. Devant la réaction, une mission est confiée à Marc Tessier et Olivier Bosc d'établir un rapport sur la numérisation en bibliothèque. Remis en , ce rapport considère que les propositions de Google sont inacceptables, mais que l'on peut envisager des synergies avec cette entreprise, pouvant passer par des échanges de fichiers[33].
Parmi les autres formes de coopération, la BnF prête régulièrement ses collections pour des expositions et a souscrit au capital de l'Agence France-Muséums.
Elle contribue à la mutualisation des compétences et des expertises, soit en accueillant des professionnels en formation continue (programme « Profession culture »), soit en effectuant des expertises sur place. L'Afrique francophone et l'Amérique du Sud sont les principaux bénéficiaires[Site 12].
Elle participe enfin à l'IFLA. Au sein de cette fédération, la BnF participe aux groupes de travail sur les normes de catalogage et est plus spécialement chargée de coordonner le programme PAC (Preservation and conservation)[Renoult 4], consacré à la conservation et à la sauvegarde des documents anciens ou fragiles.
Activités de recherche[modifier | modifier le code]
La mission de recherche a été reconnue tardivement, vers la fin des années 1970, notamment grâce au décret de décembre 1977 qui prévoit la création d’un conseil scientifique, qui orientera la réalisation des travaux de recherche en lien avec le patrimoine, dans une optique de valorisation[Renoult 5].
Trois grands types de recherches sont mis en œuvre par la BnF[34] :
- une recherche subventionnée et cofinancée par le ministère de la Culture et le CNRS ;
- une recherche non subventionnée, propre à chaque département et financée sur leur budget ;
- une recherche intégrée à des programmes de recherche européens et internationaux.
Pour mener à bien ces recherches, la BnF lance depuis 2003 des appels à des chercheurs français et étrangers à qui elle attribue un soutien financier ou une bourse.
Sites et départements de collections[modifier | modifier le code]
Vue d'ensemble des collections[modifier | modifier le code]
Les collections s'élèvent à un nombre total de 15 millions de livres et d’imprimés (plus de 11 millions à Tolbiac), dont près de 12 000 incunables[36]. Outre des livres imprimés, ses collections comprennent plusieurs millions de périodiques, comptés pour 390 000 titres, environ 250 000 manuscrits, dont 2 500 vélins et 10 000 manuscrits enluminés médiévaux[37] (ce qui en fait la plus grande bibliothèque au monde dans ce domaine), des cartes, estampes, photographies, partitions, monnaies, médailles, documents sonores, vidéos, multimédias, numériques ou informatiques (33 milliards d'adresses URL), des objets et objets d’art, décors et costumes[Site 16]…
Site Richelieu / Louvois[modifier | modifier le code]
Architecture et locaux[modifier | modifier le code]
La Bibliothèque nationale de France, se situe dans un emplacement stratégique en plein centre de la ville de Paris, entre le dynamisme du quartier des affaires et le calme des jardins du palais royal, elle représentait le signe de la vie intellectuelle de la France à travers les principales époques de l’histoire[38].
Le site historique de la BnF (autrefois appelée « Bibliothèque nationale » avant la construction et le transfert des collections des Imprimés sur le site Tolbiac) occupe l'ensemble du quadrilatère Richelieu, délimité par les rues des Petits-Champs (au sud), Vivienne (à l'est), Colbert (au nord) et Richelieu (à l'ouest).
Les plus anciens éléments de cet ensemble sont d'une part l'Hôtel Tubeuf, élevé en 1635 pour Charles de Chevry, acheté en 1641 par Jacques Tubeuf, président à la Chambre des comptes, d'autre part les restes des bâtiments élevés pour Mazarin par les architectes Pierre Le Muet et François Mansart, à qui on doit les deux galeries Mazarine et Mansart[39]. Les bâtiments ont subi de nouveaux aménagements à partir des années 1720 sous la direction de Robert de Cotte et de l'abbé Bignon, notamment pour accueillir le Cabinet des Médailles de retour de Versailles. Les modifications ont été peu nombreuses de la deuxième moitié du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle. Une autre phase de grands travaux reprend avec Henri Labrouste à partir de 1854 : ses principales réalisations sont l'aile avec façade monumentale rue de Richelieu, le bâtiment de la rue des Petits Champs comprenant la rotonde, l'actuelle entrée sur la cour d'honneur et surtout la vaste salle de lecture (dite depuis « salle Labrouste ») et le grand magasin central des Imprimés[Richelieu 3]. Le fronton du bâtiment principal est orné d'une sculpture de Charles Degeorge qui représente la Science servie par les génies[Richelieu 4].
À Labrouste succède Jean-Louis Pascal, qui reconstruit à partir de 1878 la façade nord de la cour d'honneur de Robert de Cotte, restaure la façade est ouvrant sur le salon d'honneur, construit les ailes des rues Colbert (1898) et Vivienne (1902-1906), enfin lance en 1897 le chantier de la salle ovale qui ne sera toutefois achevée qu'en 1932 et inaugurée en 1936[Richelieu 5].
Par manque de place, la Bibliothèque nationale a dû s'étendre hors du quadrilatère Richelieu. Elle a ainsi occupé, à partir de 1974, une partie de la Galerie Colbert pour installer notamment les services du dépôt légal, mais ces locaux ont été abandonnés à l'INHA avec l'ouverture du site François-Mitterrand[Richelieu 6]. La BnF utilise encore un bâtiment au 2 rue Louvois, construit en 1964 par André Chatelin pour le département de la Musique.
Avant les travaux de rénovation du site dans les années 2010, le quadrilatère Richelieu comprenait trois espaces d'exposition : la galerie Mazarine, pour les expositions thématiques, la galerie de photographie (connue aussi comme galerie Mansart) et la crypte, pour de petites expositions. Depuis la réouverture complète du site le , le site propose un nouveau musée permanent qui occupe notamment la galerie Mazarine[Site 17], tandis que la galerie Mansart reste un lieu d'expositions temporaires[Site 18].
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Le jardin Vivienne, situé le long de la rue éponyme.
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Façade sur la rue Vivienne.
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Sculpture et horloge à l'angle des rues Colbert et Vivienne.
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Coq gaulois, situé juste en dessous.
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La salle Labrouste.
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Coursive de la salle Labrouste.
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Jonction des arcs en fer au sommet d'une des colonnes.
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Hémicycle à l'arrière de la salle de lecture.
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La salle Ovale.
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Plafond et verrière de la salle Ovale.
Départements et collections[modifier | modifier le code]
Le site Richelieu, renommé désormais Richelieu - Bibliothèques, musée, galeries, accueille outre les bibliothèques de l'INHA et de l’École des Chartes, six départements spécialisés de la BnF. Ces derniers conservent 20 millions de documents spécialisés au total, indiqués dans le tableau ci-dessous[40], qui comprennent la plus importante collection de manuscrits enluminés médiévaux au monde avec plus de 10 000 exemplaires[37], dont environ 1 500 antérieurs à l'an mille[41], et de monnaies grecques avec 110 000 exemplaires[Site 19]. En outre, ils comptent 2 700 000 volumes d'imprimés (livres, périodiques et recueils, sans les incunables conservés sur le site François-Mitterrand). Enfin, l'immeuble Louvois contigu conserve 2 millions de documents musicaux, soit un total cumulé pour le site de 24 700 000 documents.
Départements[Tableau A 1] | Date de création |
Contenu | Quelques fonds particuliers |
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Arts du spectacle[Tableau A 2] | 1976 | Manuscrits, documents iconographiques, maquettes, costumes : 3 500 000 d'objets et de documents | Fonds Rondel (constituant la base du département), archives de plusieurs praticiens de spectacle |
Cartes et Plans | 1828 | 1 600 000 documents, notamment documents cartographiques et globes | Fonds de cartes réunies par Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville (XVIIIe siècle), fonds anciens du Service hydrographique et océanographique de la marine, collections de la Société de géographie (en dépôt) |
Estampes et Photographies | 1720 | 12 000 000 d'images | Dessins d'architectes (Robert de Cotte, Étienne-Louis Boullée), fonds de photographes (Nadar, Cartier-Bresson, Doisneau) |
Manuscrits (occidentaux et orientaux) | 1720 | 1 220 000 manuscrits, nombreux imprimés | Plusieurs fonds d'intérêt historique et généalogique (collection des provinces de France, collection de Carré d'Hozier, fonds Colbert) Fonds anciens de plusieurs abbayes parisiennes Fonds maçonnique Manuscrits d'écrivains (Balzac, Hugo, Flaubert, Proust, Céline) Fonds Smith-Lesouëf, fonds d'orientalistes |
Monnaies, médailles et antiques | 1720 | 530 000 pièces | Cabinet de curiosités de Louis XIV, collections d'antiquités, trésors mérovingiens |
Musique[Tableau A 3] | 1942 | 2 000 000 de pièces et recueils | Fonds Sébastien de Brossard, archives de compositeurs célèbres (Messiaen, Xenakis) |
- À ces départements gestionnaires de collections patrimoniales s'ajoute le département de la Découverte des collections et de l'accompagnement à la recherche, commun aux sites Richelieu et Tolbiac.
- La Maison Jean-Vilar, à Avignon, est rattachée au département des Arts du spectacle, mais ses collections sont comptées à part.
- La bibliothèque-musée de l'Opéra est rattachée au département de la Musique, mais ses collections sont comptées à part.
Parmi les pièces les plus précieuses, on compte :
- le Papyrus Prisse, du nom de l'égyptologue Prisse d’Avennes, le plus ancien livre connu, écrit en hiératique sur papyrus vers 2350 av. J.-C. et comportant le livre des Maximes de Ptahhotep, vizir du pharaon Djedkarê Isési de la Ve dynastie ;
- le statère d'or d'Eucratide Ier (175-150 av. J.-C.), la plus grande pièce d'or de l'Antiquité ;
- des fragments des Manuscrits de la Mer Morte ;
- le Grand Camée de France, le plus grand de l'Antiquité ;
- le Supplément grec 1294 dit Papyrus Romance, des Ier – IIe siècles, le plus ancien manuscrit enluminé connu ;
- le Trésor de Berthouville, des Ier – IIe siècles;
- les 4 médaillons en or du Trésor de Tarse dont le Nikètérion d'Alexandre le Grand (222-240 apr. J.-C.) ;
- le Codex Ephraemi Rescriptus, Bible grecque du Ve siècle ;
- une partie du trésor du tombeau du roi Childéric Ier mort en 481 ;
- le Latin 10439, Bible latine des Ve – VIe siècles (la Bible Mazarine du dernier quart du VIe siècle, volée en 1707, est conservée à la British Library[42]) ;
- le Trésor de Gourdon enfoui en 524 ;
- 10 000 manuscrits des Grottes de Mogao de Dunhuang rapportés par Paul Pelliot ;
- le Codex Sinopensis, évangéliaire grec du VIe siècle ;
- le Pentateuque de Tours du VIe siècle (Gallica) ;
- la Bible syriaque de Paris des VIe – VIIe siècles ;
- la Coupe de Chosroes II, empereur sassanide de 590 à 628 ;
- la copie du VIIe siècle de l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours ;
- le Trône de Dagobert ;
- le « manuscrit de Clermont » de la Chronique de Frédégaire, de 678 et 715 ;
- l’Évangéliaire d'Echternach, manuscrit insulaire irlandais, vers 698-700 ;
- le Lectionnaire de Luxeuil, manuscrit mérovingien, vers 700 ;
- Des exemplaires du dharani sutra, premiers imprimés réalisés au Japon à 1 million d'exemplaires, par l'impératrice Koken Shōtoku, 764-770 ;
- le Sacramentaire de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert), vers 790[43] ;
- l’Évangéliaire de Charlemagne dit de Godescalc ;
- le Sacramentaire de Drogon, manuscrit réalisé à Metz pour le fils de Charlemagne[44] ;
- les Poésies de Prudence, copie d'un manuscrit antique[45] ;
- l’Évangéliaire de Saint-Médard de Soissons ;
- les première[46] et seconde bible de Charles le Chauve ;
- le Sacramentaire de Charles le Chauve[47] ;
- le Psautier de Paris, manuscrit byzantin de la seconde moitié du Xe siècle ;
- le Beatus de Saint-Sever du milieu du XIe siècle ;
- les Homélies à la Vierge de Jacques de Kokkinobaphos, manuscrit byzantin, vers 1150 ;
- le Beatus de Navarre, fin du XIIe siècle[48] ;
- le carnet de Villard de Honnecourt travaillant sur le chantier de la Cathédrale Notre-Dame de Paris[49] ;
- le Psautier dit de saint Louis[50] ;
- le plus ancien exemplaire connu du Roman de la Rose[51] ;
- la Carte Pisane de 1290, le plus ancien portulan (carte marine) connu[52] ;
- la Géographie d'Al-Idrîsî, vers 1300[53] ;
- la Vie de saint Denis, manuscrit de 1317 ;
- le Bréviaire de Belleville, illustré par Jean Pucelle entre 1323 et 1326[54] ;
- le manuscrit des Poésies de Guillaume de Machaut, de 1362-1365 ;
- la copie autographe corrigée du De Gestis Caesaris de Pétrarque de 1374, plusieurs manuscrits du Canzoniere et des Trionfi de 1420 à 1476, ainsi que les exemplaires de Charles VIII et de Mazarin ;
- les Grandes Chroniques de France de Charles V de 1375-1379 ;
- l’Atlas catalan de 1375-1380[55] ;
- la Bible historiale de Charles V, de 1377 ;
- le Jikji (직지), le plus ancien imprimé avec caractères mobiles métalliques, réalisé en Corée en 1377[56] ;
- le Psautier de Jean de Berry de 1386, illustré par André Beauneveu ;
- l'exemplaire le plus ancien du Livre de chasse[57] composé par Gaston Fébus en 1387-1389 et celui illustré par l'entourage du Maître de Bedford[58] ;
- les Petites Heures de Jean de Berry réalisées et illustrées de 1372 à 1410, notamment par Jacquemart de Hesdin et les Frères de Limbourg ;
- une copie autographe des poésies de Christine de Pisan, vers 1400[59] ;
- le bois Protat, plus ancien bois gravé du monde occidental, du début du XVe siècle ;
- le Livre des propriétés des choses illustré par le Maître de Boucicaut vers 1410[60] et l'exemplaire de Charles V ;
- le Bréviaire de Salisbury de 1423-1435, illustré par le Maître de Bedford ;
- le manuscrit du Décaméron de Boccace illustré par Ludovico Ceffini de 1427[61] et l'exemplaire de Jean de Berry, de 1414-1415 ;
- les Grandes Heures de Rohan, illustrées par le Maître de Rohan, 1430-1435[62] ;
- un manuscrit autographe de l'album de Poésies de Charles d'Orléans, vers 1450 ;
- trois Bibles de 42 lignes de Gutenberg imprimées en 1455, dont l'un des trois exemplaires sur « vélin parfait » ;
- Le Cœur d'Amour épris, roman du Roi René de 1457[63], dont la plus belle version se trouve à la Bibliothèque nationale autrichienne de Vienne ;
- les Grandes Chroniques de France de Charles VII de 1455-1460[64] et les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe vers 1470-1475[65], illustrées par Jean Fouquet, outre des feuilles de six autres manuscrits ;
- le Missel de Jean des Martins à l'usage d'Aix-en-Provence de 1466, illustré notamment de cinq enluminures d'Enguerrand Quarton ;
- les Heures de Louis de Laval de 1470-1472, illustrées par Jean Colombe ;
- le Codex Peresianus, l'un des quatre codices maya subsistants ;
- Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne de 1503-1508, illustrées par Jean Bourdichon[66] ;
- l'unique exemplaire survivant de la 1re édition du Pantagruel de François Rabelais, 1532 ;
- les manuscrits autographes des Psaumes et des Chansonnettes de Jean-Antoine de Baïf de 1569 à 1573 ;
- 900 gravures de Rembrandt présentant la plus grande partie des divers états de ses près de 290 planches ;
- le manuscrit des Pensées de Blaise Pascal, de 1656-1670[67] ;
- le manuscrit d’Iphigénie en Tauride de Racine, de 1673[68] ;
- les manuscrits des Aventures de Télémaque de Fénelon de 1692-1694[69] ; des Mémoires de Saint-Simon de 1739-1749[70] ; de sermons de Bossuet[71] ; des Lettres persanes[72] et De l'esprit des lois[73] de Montesquieu de 1721 et 1748 ; de la copie corrigée du Candide de Voltaire de 1758[74] ; de La Religieuse[75] et du Rêve de d'Alembert[76] de Diderot de 1760-1780 et 1769 ; de La Nouvelle Héloïse[77] et des Dialogues de Jean-Jacques Rousseau de 1761 et 1776 ; des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos de 1779-1781[78] ; de la version corrigée du Mariage de Figaro de Beaumarchais de 1781-1784[79] ; de Les Cent Vingt Journées de Sodome et de Justine ou les Malheurs de la vertu du Marquis de Sade de 1785 et 1787[80],[81], etc.
- des manuscrits de partitions autographes de Scarlatti, Vinci, Vivaldi, Bach, Charpentier, Albinoni, Rameau, Porpora, Gluck, Salieri, Jean-Jacques Rousseau, etc.[82] ;
- le manuscrit de l'opéra Don Giovanni de Mozart parmi 43 partitions autographes[83] ,[84] ;
- le manuscrit de l’Histoire de ma vie de Casanova ;
- la première héliographie, réalisée par Nicéphore Niépce en 1825 ;
- le manuscrit subsistant des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand de 1841[85] ;
- des dessins[86] et les manuscrits[87] de Hugo[88], dont Les Misérables[89], Notre-Dame de Paris[90] et Les Contemplations[91] ;
- des manuscrits de Stendhal, dont La Chartreuse de Parme ; de Lamartine, dont les Méditations et Nouvelles Méditations poétiques ; de Balzac[92] ; de Flaubert, dont L'Éducation sentimentale[93] et Salammbô[94] ; de George Sand, dont La Mare au diable ; le Journal des Frères Goncourt ; de Zola, dont le cycle des Rougon-Macquart[95] avec notamment Germinal[96] ; de Vigny, dont sa pièce Chatterton ; de Gérard de Nerval[97] ; de Baudelaire, dont le « bon à tirer » annoté des Fleurs du mal[98] ; de Jules Verne, dont Vingt mille lieues sous les mers ; de Verlaine, dont le recueil Sagesse ; de Rimbaud, dont Une saison en enfer[99], les Illuminations et la seconde Lettre du voyant, etc.[100] ;
- des manuscrits de partitions autographes de Haydn ; de Beethoven, dont la sonate Appassionata, la Missa solemnis et le finale de la 9e symphonie[101],[note 1] ; de Rossini, dont le final du IIIe acte de Guillaume Tell ; de Bellini, dont l'air Casta diva de Norma ; de Cherubini ; de Schubert ; de Chopin, dont la Valse Minute op. 64 no 1, la Valse, opus 64 no 2 et le Scherzo op. 31 no 2 ; de Liszt ; de Schumann ; de Berlioz, dont Les Troyens ; de Verdi dont Don Carlos et Les Vêpres siciliennes ; de Massenet, dont Manon ; de Wagner, dont une partie du Ier acte de Siegfried, etc. ;
- l'un des exemplaires du disque d'Emile Berliner de 1891 Twinkle, Twinkle, Little Star, considéré comme le premier disque commercial[102] ;
- les premiers enregistrements au monde de plusieurs langues, réalisés sur 411 cylindres de cire par le docteur Léon Azoulay pour le musée phonographique de la Société d'anthropologie de Paris, lors de l'Exposition Universelle de 1900[103],[104], telles que le japonais[105] ;
- les manuscrits d’À la recherche du temps perdu[106] de Proust[107] ;
- des manuscrits d'Apollinaire[108] ;
- les manuscrits des premier et second Manifestes du surréalisme et de Nadja d'André Breton et des Champs magnétiques de Breton et Philippe Soupault[80],[109],[110] ;
- le manuscrit du Voyage au bout de la nuit de Céline ;
- le manuscrit d’En attendant Godot de Beckett ;
- les manuscrits de Sartre[111], dont Huis clos[112], La Nausée[113], Critique de la raison dialectique[114] et de nombreux autres écrivains du XXe siècle, dont Gide, etc. ;
- des manuscrits de partitions autographes de Ravel, dont le Boléro et Jeux d'eau ; de Debussy, dont Pelléas et Mélisande ; de Fauré, dont Masques et Bergamasques ; de Satie dont les Gymnopédies, trois des Gnossiennes et Parade ; de Saint-Saëns dont le Ier acte de Samson et Dalila, Le Carnaval des animaux et la Danse macabre ; de Dukas ; de Poulenc dont Les Mamelles de Tirésias et Dialogues des carmélites ; de Stravinsky ; de Messiaen ; de Boulez, etc.
« Projet Richelieu »[modifier | modifier le code]
Depuis le déménagement des Imprimés vers Tolbiac en 1998 et surtout à partir de 2007, la BnF est engagée dans un grand projet de modernisation du site Richelieu appelé improprement « rénovation » lorsqu'il faudrait dire « réhabilitation »[Site 20],[Site 21]. C'est en effet en 2007 que la maîtrise d’œuvre du projet est confiée à l'architecte Bruno Gaudin, tandis que la maîtrise d'ouvrage revient à l'OPPIC, (anciennement EMOC) sous la direction de François Autier (2009-2015) puis d'Alexandre Pernin (2015-2020) et de Pauline Prion (2020-), chefs de projet[Site 22]. Chantier majeur du ministère de la Culture, cette rénovation est l'occasion d'une transformation globale et d'une modernisation complète de la bibliothèque[Site 23]. Les enjeux majeurs sont :
- une vaste opération immobilière de réhabilitation et de réaménagement des différents espaces publics (2010-2022) ;
- un redéploiement et un meilleur signalement des collections (2010-2022) ;
- l'implantation de la salle de lecture et des collections de la bibliothèque de l'INHA dans la salle Labrouste et le magasin central (2010-2016) ;
- l'implantation de la bibliothèque de l’École nationale des chartes dans l'aile Petits-Champs (2015-2017) ;
- conforter le site comme pôle d'excellence scientifique et culturelle au sein d'un partenariat avec l'INHA, l'École nationale des chartes et l'Inp (2015-2017) ;
- ouvrir plus largement Richelieu aux publics avec la création d'un nouveau musée présentant les trésors des divers départements de la bibliothèque et la réorganisation de la salle ovale (2020-2022).
Les travaux ont été organisés en deux phases :
- La première phase (2010-2016) a concerné la partie ouest du quadrilatère, le long de la rue de Richelieu. Malgré le début des travaux de la zone 1 commencés en et la fermeture de l'entrée rue de Richelieu, la bibliothèque est restée ouverte au public, côté rue Vivienne. Au terme de cette première tranche de travaux, les bibliothèques de l'INHA et de l'Enc ont intégré leurs locaux définitifs au sein du quadrilatère : la première en prenant place dans la salle Labrouste et le magasin central attenant, la seconde dans l'aile donnant sur la rue des Petits-Champs. Les départements des Arts du spectacle et des Manuscrits ont retrouvé quant à eux leur salle de lecture respective. L'opération immobilière s'est achevée au printemps 2016 avec la remise des clés de l'Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture à la BnF. 2016 est l'année de la bascule entre les deux zones : la zone Richelieu a ainsi été rouverte au public le [Site 24] et la zone Vivienne fermée pour travaux jusqu'en 2022.
- Au terme de la seconde phase de travaux (2017-2022), le nouveau musée de la Bibliothèque nationale de France ouvre ses portes et intègre les collections de l'ancien musée du cabinet des Monnaies, médailles et antiques. Le nouveau musée occupe notamment les espaces de la galerie Mazarine, la salle des Colonnes, le cabinet d'angle et la salle de Luynes[Site 18]. Dès 2016, des espaces jusque-là fermés au public, comme la rotonde des Arts du spectacle, présentaient au public quelques pièces exceptionnelles conservées par l'institution. Les espaces traditionnels des départements des Estampes, des Cartes et Plans et des Monnaies, médailles et antiques, intégralement rénovés, ont rouvert le lors des journées du patrimoine 2022[115]. La même année, le département de la Musique réintègre le quadrilatère[116]. Côté rue Vivienne, le jardin « Hortus Papyrifera », réalisé par les paysagistes Gilles Clément, Antoine Quenardel et Mirabelle Croizier dans le cadre du 1 % artistique, sera constitué de plantes papyrifères utilisées dans l’élaboration de supports d’écriture et d’impression[115].
Quant à la salle ovale, après avoir été dévolue aux journaux et aux périodiques, puis affectée à partir de 1998 à la recherche bibliographique, aux ouvrages de référence et, provisoirement, à la bibliothèque de l'INHA, elle accueille désormais le grand public. Elle devient en effet un espace de consultation servant d'introduction aux différents départements spécialisés, largement accessible, comme le Haut-de-jardin. Le site, dorénavant appelé Richelieu - Bibliothèques, musée, galeries, prendra une nouvelle dimension davantage accessible aux publics non spécialistes et intéressés par les œuvres de l'esprit et les styles architecturaux allant du XVIIe au XXIe siècle[Site 25].
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La salle Labrouste, salle de lecture de la bibliothèque de l'INHA.
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La bibliothèque de l'ENC.
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La salle des Colonnes.
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La galerie Mazarine.
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Peintures au plafond de la galerie Mazarine.
Site de Tolbiac (François-Mitterrand)[modifier | modifier le code]
Architecture et locaux[modifier | modifier le code]
Située à l'emplacement du projet de la gare d'eau d'Ivry, imaginé par Louis XV[117],[118], la nouvelle bibliothèque a été créée en 1995 pour le Haut-de-jardin et en 1998 pour le Rez-de-jardin[Renoult 6]. L'œuvre de Dominique Perrault a obtenu en 1996 le prestigieux prix Mies-van-der-Rohe, décerné tous les deux ans par l'Union européenne pour récompenser la construction reconnue comme présentant la meilleure qualité architecturale en Europe. Elle fut, en effet, la première manifestation à une telle échelle de la tendance dite minimaliste de l'architecture contemporaine, qui devint majoritaire en Europe à la fin des années 1990, et à utiliser le métal tissé comme décoration intérieure. Elle est également reconnue pour la qualité et le purisme de son design intérieur, y compris de son mobilier, conçu par l'architecte.
La presse, opposée alors aux grandes opérations d'architecture et d'urbanisme, tira parti du gigantisme du projet consubstantiel à l'importance de la collection, pour prétendre, au vu de la maquette sommaire présentée au concours envisageant l'utilisation initiale de verre photochromique, que les livres stockés dans les tours seraient exposés à la lumière du jour. Or il ne pouvait être envisagé, pour des raisons de conservation, de les stocker ailleurs que dans des magasins aveugles, ce qui fut effectivement réalisé, à l'instar des dispositifs retenus dans plusieurs grandes bibliothèques et archives nationales de par le monde. Cette polémique eut momentanément un impact négatif sur la carrière internationale de Dominique Perrault dans la décennie qui suivit.[réf. souhaitée]
À Tolbiac, la bibliothèque François-Mitterrand occupe un site de 7,5 hectares pour une esplanade de 60 000 m2[Site 26]. Le bâtiment est caractérisé par quatre grandes tours angulaires de 79 m et vingt-deux étages chacune figurant symboliquement quatre livres ouverts. Chaque tour porte un nom :
- tour des Temps ;
- tour des Lois ;
- tour des Nombres ;
- tour des Lettres.
Le centre du bâtiment est occupé par un jardin de 9 000 m2 (50 × 180 m) entouré d'une allée de 3,75 m de large (10 780 m2 au total), fermé au public pour raison de sécurité des ouvrages, qui évoque un cloître médiéval. Situé à la hauteur du déambulatoire du Rez-de-jardin, il contribue à donner une image de calme au milieu de l'ambiance bruyante de la ville. Les arbres qui composent ce jardin sont des pins de la forêt de Bord-Louviers récupérés adultes là où une carrière devait les faire disparaître, et transportés en convoi exceptionnel. Dès leur transplantation, ils furent haubanés, car le réenracinement est délicat avec des sujets adultes. Le mauvais vieillissement des vitres donnant sur la cour empêche néanmoins les usagers de la bibliothèque de bénéficier pleinement de ce cloître car les vitres, blanchies par le temps, ont perdu en transparence.
Sous ce niveau se trouvent encore deux niveaux utilisés, dont le plus bas est occupé par une rue intérieure destinée à la circulation des véhicules (en particulier les véhicules internes à la BnF et ceux venant livrer le dépôt légal).
L'ensemble des surfaces, construites hors-œuvre, représente 290 000 m2 de planchers.
Depuis l'installation à Tolbiac, les chercheurs disposent de places de lectures plus larges et d'un mobilier récent et fonctionnel. Néanmoins, les restrictions budgétaires ne permettent pas aux chercheurs de bénéficier du plein potentiel du bâtiment. En effet, seule une des quatre entrées au public est exploitée ce qui, compte tenu de la taille du bâtiment, engendre des temps de trajet assez longs pour les chercheurs au sein de la bibliothèque. Le temps de parcours moyen entre l’accès initial au parvis de la bnf et une place dans une salle de lecture au rez-de-jardin est de 15 minutes. En 2022, la BnF a également été sous le feu des critiques après une modification des conditions d'accès aux documents : ceux-ci doivent désormais être réservés la veille pour être communiqués le jour-même, ou bien seulement à partir de 12h[119], ce qui peut faire perdre une matinée de travail si les chercheurs n'ont pas été assez prévoyants.
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L'escalier monumental, sur le quai François-Mauriac.
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Marches de la bibliothèque, sur le quai François-Mauriac.
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Détail des marches de bois, de nuit.
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La grande terrasse en bois, sur le toit de la bibliothèque (elle-même enterrée), est un lieu de rencontre apprécié des Parisiens.
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Tours est du site, avec le jardin.
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Le jardin depuis la terrasse de la bibliothèque.
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