Bolloré

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Bolloré
logo de Bolloré
Logo du groupe Bolloré
illustration de Bolloré

Création 1861 : la famille Bolloré reprend la papeterie d'Odet qui avait été fondée en 1822 par Nicolas Le Marié et lui substitue son nom
Dates clés 1861 : dirigé par Jean-René Bolloré
1981 : dirigé par Vincent Bolloré
Fondateurs Nicolas Le Marié, Jean-René Bolloré, René-Guillaume Bolloré
Personnages clés Vincent Bolloré, Michel Bolloré, René Bolloré, Jean-René Bolloré
Forme juridique Société européenne (d) et société européenne (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Action Euronext : BOL
Siège social Ergué-Gabéric (Finistère)
Drapeau de la France France
Direction Cyrille Bolloré (PDG)
Yannick Bolloré (vice-président)
Actionnaires Compagnie de l'Odet (Edouard de Ribes) 66,7 % du capital et 76,55% des droits de votes
Activité Transport
Logistique
Énergie
Plastiques ultrafins
Automobile
Papiers spéciaux
Médias
Télécommunications
Participations
Produits LogistiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Filiales Bolloré Transport & Logistics, Blue Systems, Blue Solutions (Bluebus), Vivendi
Effectif 73 000 (2021)[2]
SIREN 055804124[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
TVA européenne FR84055804124[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web bollore.com

Capitalisation 15,3 milliards d'euros (2023)
Fonds propres en augmentation 9,2 milliards d'euros (2018)
Dette en diminution 2,6 milliards d'euros (2023)
Chiffre d'affaires 16,071 milliards d'euros (2023)[2]
Résultat net en diminution 13,1 millions d'euros (2023)

Le groupe Bollore est une multinationale française de transport, de logistique, et de communication sous l’égide de la Compagnie de L’odet elle même sous l’égide de la Plantations des Terres Rouges. La compagnie de l’Odet est la propriété d’Edouard de Ribes et Plantations des Terres Rouges d’Arthur de Lacotte.

En 1822, Nicolas Le Marié fonde les papeteries d'Odet. Jean-René Bolloré lui succède en 1861 et substitue son nom à l'entreprise[4]. Son siège social est situé dans la commune d'Ergué-Gabéric, près de Quimper, en Bretagne. Elle est dirigée par Cyrille Bolloré, fils de Vincent Bolloré.

Il œuvre dans le transport, la logistique, la distribution d'énergie à travers sa filiale Bolloré Transport & Logistics ou encore dans le film plastique ultra fin. Il est présent dans d'autres industries, dont celle historique du papier. Depuis les années 2000, il se développe dans l'automobile, la communication et la publicité, les médias et les télécommunications. En 2004, il figure parmi les deux cents premiers groupes industriels européens et les cinquante premiers français. En 2021, il réalise plus de 19 milliards d'euros de chiffre d'affaires et il emploie 73 000 personnes dans le monde[2]. Cela, sans compter les ventes et emplois indirects qui, eux, s’élèvent à environ 150 000 emplois en Europe.

Histoire[modifier | modifier le code]

Issu d'une longue tradition papetière, le groupe, qui a réussi sa mutation industrielle à la fin du XXe siècle en se positionnant dans la production de films plastiques ultra fins, est devenu un important conglomérat dans le transport, la logistique, l'industrie, la communication et la finance.

La famille Bolloré, une tradition papetière depuis 1861[modifier | modifier le code]

Les papeteries d'Odet ont été créées en 1822 par Nicolas Le Marié (1797-1870)[5], dans la commune d'Ergué-Gabéric, près de Quimper. Ces papeteries, dirigées depuis 1861 par Jean-René Bolloré (neveu par alliance de Nicolas Le Marié et médecin depuis 1850), sont à l'origine une entreprise industrielle familiale moyenne, spécialisée dans la production de papier, puis dans les papiers minces (sachets de thé, papier bible, filtres, etc.)[6]. L'image du groupe pour le grand public sera longtemps associée, mais réduite, au papier à cigarette et son nom sera repris dans une chanson espagnole de Cathy Claret, Bollore, qui deviendra célèbre grâce à la version de Raimundo Amador et B. B. King, « Bollore te quita las penas / Bollore pa toda la vida / Bollore nos vuelve locos / Bollore !! que papel !! » (« Bollore t'enlève les peines / Bollore, pour toute la vie / Bollore nous rend tous fous / Bollore, quel papier ! »). L'une des marques phare de cette tradition papetière est OCB (Odet-Cascadec-Bolloré), qui est, elle aussi, chantée en 1993 par le groupe Billy Ze Kick et les Gamins en Folie dans la chanson OCB : « OCB, occis carton blindé ! OCB, fais tourner, fais tourner, fais tourner ! OCB, c'est toujours moi le dernier ! », ainsi que par le rappeur Joey Badass en 2013 dans une chanson du même nom.

L'entreprise reste durant toute son histoire, une entreprise familiale. Ainsi, Jean-René Bolloré, directeur de la papeterie d'Odet de 1861 à 1881, laisse la place à sa mort à son fils René-Guillaume Bolloré[7]. Son arrière-petit-fils René Bolloré est le directeur des Papeteries Bolloré de 1935 à 1974, hormis cinq années de guerre. Un frère de René, Gwenn-Aël Bolloré est vice-président des Papeteries de 1952 à 1974 et un autre, Michel, président. L'entreprise OCB a été vendue au groupe Republic Tobacco en 2000[8].

À partir de 1981, la diversification industrielle et financière[modifier | modifier le code]

L'entreprise familiale, en grande difficulté, est prise en main en 1981 par le neveu de Michel, Vincent Bolloré et son frère Michel-Yves Bolloré[9], assistés de Jean Lassal, elle se recentre d'abord sur les sachets de thé puis sort de sa longue tradition papetière pour devenir dans les années 1990 l'un des leaders mondiaux du film plastique ultrafin[10],[11],[9].

Michel-Yves Bolloré dirige alors la partie industrielle du groupe[12] et oriente la sortie de l'industrie papetière pour se spécialiser dans une niche technologique (polypropylène) et industrielle (celle de l'ultrafin) très pointue. Le groupe Bolloré se trouve ainsi à l'abri de toute tentative de rachat par les grands groupes mondiaux, qui préfèrent utiliser les produits, films et plastiques minces, de haute technologie du groupe Bolloré, plutôt que de racheter l'entreprise.

Dans le même temps, Vincent Bolloré, formé à la finance par son expérience chez l'alliée de la famille la compagnie Financière Edmond de Rothschild, transforme le groupe en un conglomérat d'activités très diverses, mêlant participations financières et investissements industriels[9]. On peut citer notamment une participation dans l'assureur italien Generali, le contrôle de la banque italienne d'investissement Mediobanca en 2001 (dont il est resté actionnaire), les médias en 2000, les terminaux portuaires (concession des ports d'Abidjan en 2008, la plupart des terminaux portuaires du golfe de Guinée), les lignes ferroviaires (en particulier en Afrique), les plantations tropicales, la distribution de produits pétroliers (Bolloré Énergie), le vin (domaine de la Croix, La Bastide Blanche en Côtes de Provence), etc.

En 1992, Bolloré rachète la compagnie de transport maritime Delmas-Vieljeux, depuis cédée et intégrée à la CMA-CGM en 2005.

En 1997, il prend le contrôle de la banque Rivaud[13], raid financier décisif dans la constitution de l'empire Bolloré[14]

Si cette diversification est la marque personnelle de Vincent Bolloré, il conserve cependant la tradition industrielle du groupe familial dans le film ultrafin, l'énergie et le transport, tout en le développant dans l'automobile (Batscap et la Blue Car), et dans la publicité et la communication (Havas en 2004, Aegis en 2006[9]), la presse gratuite (Direct Soir, Direct Matin[9]), l'institut de sondages CSA en 2006[15], les médias (Bolloré Média, après la revente de ses chaînes Direct 8 et Direct Star au Groupe Canal+ via un échange d'actions, le groupe devient en 2012 le 1er actionnaire de Vivendi[9]) mais aussi, les télécommunications (Bolloré telecom), etc. En , le groupe Bolloré vend 22,5 % de Havas pour 601 millions d'euros, dans le but d'augmenter le flottant de l'action Havas[16]. Le groupe bénéficie au même moment d'une envolée boursière, entraînée par un rapport élogieux du fonds spéculatif américain Muddy Waters Research[17].

En , le groupe Vivendi annonce l'acquisition de la participation de 60 % du groupe Bolloré dans Havas pour un montant de 2,36 milliards d'euros[18], en cas de réussite de cette opération, les 40 autres pourcents d'Havas devraient être repris également par Vivendi, pour un total de 3,881 milliards d'euros[19],[20].

En , Mediterranean Shipping Company annonce une offre d'acquisition la filiale Bollore Africa Logistics pour 6,4 milliards de dollars. En parallèle, Vincent Bolloré annonce sa retraite de la gestion du groupe pour le [21]. Le 21 décembre 2022, Bolloré finalise en avance la cession de ses ports en Afrique à l'armateur italo-suisse MSC, une opération réalisée avec plusieurs mois d'avance sur le calendrier initial et qui lui rapporte plus de 5 milliards d'euros.

Le groupe Bolloré reçoit le une promesse d’achat pour ses activités de commission de transport et de logistique, regroupées dans Bolloré Transport & Logistics (7,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et 13.000 salariés) de la part de CMA CGM[22]. Une offre que le groupe Bolloré a acceptée[23]. Après autorisation par la Commission européenne[24], la vente est finalisée le 29 février 2024 pour une somme de 4,85 milliards d'euros[25].

Activités[modifier | modifier le code]

Bolloré développe ses activités dans le transport, la logistique, la distribution d'énergie, les films plastiques, les batteries et supercapacités, les véhicules électriques, la communication et les médias. Le groupe gère aussi un portefeuille de participations et des actifs agricoles (plantations).

Industrie[modifier | modifier le code]

Stockage d'électricité et autobus urbains[modifier | modifier le code]

La division Blue, anciennement division Bretagne, rassemble les activités de stockage d'électricité avec les batteries lithium métal polymère et de mobilité, à travers trois filiales :

  • Blue Solutions, née de la diversification de son métier historique de producteur de papiers et de films plastiques ultrafins, elle représente un chiffre d’affaires de 81 millions d'euros en 2017 ;
  • Bluebus ;
  • et Bluestorage, qui déploie notamment des solutions de stockage dans des zones non raccordées au réseau électrique (principalement en Afrique).
Un Bluebus SE à Bruxelles.

Les batteries produites sont utilisées pour répondre à diverses applications comme la production de véhicules électriques (voitures, bus, tramway) et le déploiement de services d'autopartage. Dans les zones urbaines et périurbaines, les autobus électriques Bluebus d'une longueur de six à douze mètres, sont déployés à Paris, Turin (Italie),


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