Voir la source de Contestation de la responsabilité du VIH dans le sida

[[Fichier:HIV-1 Transmission electron micrograph AIDS02bbb lores.jpg|vignette|Image du [[virus de l'immunodéficience humaine]] obtenue en [[microscopie électronique en transmission]] (MET) ; l'existence de ce virus ou son rôle comme cause du [[sida]] sont mis en doute par les contestataires dont il est ici question<!-- {{pas clair|[[Transmission electron microscopy|Electron micrograph]] of the [[human immunodeficiency virus]]. HIV/AIDS denialism disputes the existence of HIV or its role in causing AIDS}}-->.]]

La '''contestation de la responsabilité du VIH dans le sida''' est un mouvement qui met en doute l'[[Origine du virus de l'immunodéficience humaine|origine virale]] du [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]]. Ceux qui le défendent, des activistes, journalistes et scientifiques, soutiennent que le [[consensus scientifique|consensus de la communauté scientifique]] sur le lien de cause à effet entre le [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] et le sida a provoqué des diagnostics inexacts, une [[peur collective]], des traitements toxiques et un gaspillage des fonds publics, en même temps qu'un mésusage sans précédent des normes et [[méthode scientifique|méthodes scientifiques]]. 

Le professeur [[Luc Montagnier]] lauréat du [[Prix Nobel|prix nobel]] en 2008 pour la découverte du VIH, est intervenu dans le documentaire [[The House of Numbers|The house of Number]] affirmant ''"Je crois qu’on peut être exposé au VIH plusieurs fois sans être infecté de manière chronique. Si vous avez un bon système immunitaire, il se débarrassera du virus en quelques semaines"''. 

C'est ainsi que [[Kary Mullis]], lauréat du prix Nobel de chimie en 1993, le virologue [[Peter Duesberg]]<ref>{{article |langue=en
|auteur1=Peter Duesberg
|auteur2= Claus Koehnlein
|auteur3= David Rasnick
|titre= Les causes chimiques des diverses épidémies de sida : drogues récréationnelles, chimiothérapies antivirales, malnutrition
|périodique= Bioscience
|volume=28 |numéro= 4
|pages= 383-412
|date= juin 2003
|consulté le= 21 avril 2017
|url=http://www.sidasante.com/pdf/bioscience_francais.pdf
|format électronique=Pdf
}}.</ref> ou encore {{lien|The Perth Group}} prétendent qu'il n'existe pas de preuve formelle du lien de causalité entre le VIH et le sida<ref name="Harven">{{article |langue=en
|auteur1=Étienne de Harven
|url texte=http://rethinkingaids.com/Content/RA2009VideoSeries/tabid/185/Default.aspx
|titre=Human Endogeneous retroviruses and AIDS research : confusion, consensus or science ?
|périodique=Journal of American physicians and surgeons 
|année=2010
|volume=15|numéro=3
}}.</ref>{{,}}<ref name="HarvenRoussez">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Étienne de Harven|auteur2=Jean-Claude Roussez|titre=Le sida|éditeur=[[Éditions Dangles|Dangles]]|collection=Les dix plus gros mensonges…|année=2005|isbn=}}.</ref>.

Cependant la plupart des membres de la [[communauté scientifique]] considèrent que les éléments établissant le rôle du VIH dans l'apparition du sida sont concluants, et rejettent ces théories, qui sont, à leurs yeux, négationnistes et essentiellement fondées sur des arguments [[pseudo-science|pseudo-scientifiques]], et relèvent du [[Théorie du complot au sujet du sida|complotisme]].

== Historique ==
{{section à délister|date=juin 2020}}

* [[1981]] : rapport du {{Dr}} Michael Gottlieb concernant quatre malades homosexuels à Los Angeles. L'intéressé s'oriente vers une maladie contagieuse<ref>[https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1470620/ Michael S. Gottlieb and the identification of AIDS].</ref>.

* [[1983]] : une équipe de chercheurs et de médecins à l'[[Institut Pasteur]] dirigée par [[Luc Montagnier]] découvre un nouveau virus chez un patient présentant les signes et les symptômes qui précèdent souvent le sida. Ce virus reçoit le nom de ''virus associé à la lymphadénopathie'', soit ''LAV'' <ref name="Isolation of a T-lymphotropic retrovirus">{{Article
   |langue=en
   |nom1=Barré-Sinoussi|prénom1=Françoise|lien auteur1=Françoise Barré-Sinoussi
   |nom2=Chermann|prénom2=Jean-Claude|lien auteur2=Jean-Claude Chermann
   |nom3=Rey|prénom3=Françoise
   |nom4=Nugeyre|prénom4=Marie-Thérèse
   |nom5=Chamaret|prénom5=Sophie
   |nom6=Gruest|prénom6=Jacqueline
   |nom7=Dauguet|prénom7=Charles
   |nom8=Axler-Blin|prénom8=Claudine
   |nom9=Vézinet-Brun|prénom9=Françoise|lien auteur9=Françoise Brun-Vézinet
   |nom10=Rouzioux|prénom10=Christine|lien auteur10=Christine Rouzioux
   |nom11=Rozenbaum|prénom11=Willy|lien auteur11=Willy Rozenbaum
   |nom12=Montagnier|prénom12=Luc|lien auteur12=Luc Montagnier
   |titre=Isolation of a T-lymphotropic retrovirus from a patient at risk for acquired immune deficiency syndrome (AIDS)
   |périodique=Science|lien périodique=Science (revue)
   |jour=20|mois=mai|année=1983
   |numéro=220
   |volume=4599
   |pages=868-71
   |pmid=6189183|doi=10.1126/science.6189183}}.</ref>, et des échantillons sont envoyés à l'équipe de [[Robert Gallo]], aux États-Unis.

* [[1984]] : le {{date-|23 avril}}, dans une conférence de presse tenue à Washington deux semaines avant la publication des articles, Margaret Heckler, alors secrétaire aux Services de santé américains, annonce que Gallo et ses collègues ont découvert un virus qui est la cause « probable » du sida. Celui-ci, dénommé {{Lien|trad=HTLV-III|langue=en|fr=HTLV-III|texte=HTLV-III}}, est probablement un virus de la classe des [[HTLV]] ([[virus T-lymphotrope humain]]). Il publie son travail le {{date-|4 mai 1984}} dans la revue ''[[Science (revue)|Science]]''<ref name=Gallo1>{{
 article|langue=en
 | auteur=Popovic M, Sarngadharan MG, Read E, Gallo RC 
 | url=http://www.sparks-of-light.org/The%20Key%20HIV=AIDS%20Science%20Papers%20without%20comments.pdf
 | titre=Detection, isolation, and continuous production of cytopathic retroviruses (HTLV-III) from patients with AIDS and pre-AIDS
 | journal=Science | année=1984 | pages=497-500 | volume=224 | numéro=4648
 | PMID=6200935

}}.</ref>{{,}}<ref name=Gallo2>{{
 article|langue=en
 | auteur=Gallo RC, Salahuddin SZ, Popovic M, Shearer GM, Kaplan M, Haynes BF, Palker TJ, Redfield R, Oleske J, Safai B 
 | url=http://www.sparks-of-light.org/The%20Key%20HIV=AIDS%20Science%20Papers%20without%20comments.pdf
 | titre=Frequent detection and isolation of cytopathic retroviruses (HTLV-III) from patients with AIDS and at risk for AIDS
 | journal=Science | année=1984 | pages=500-503 | volume=224 | numéro=4648
 | PMID=6200936
}}.</ref>. 

* [[1984]] : Casper Schmidt répond à la publication des articles de Gallo en écrivant « The group-fantasy origins of AIDS », qui est publié par le ''Journal of Psychohistory''<ref name="The group-fantasy">Schmidt C (1984). [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=11611586 "The group-fantasy origins of AIDS."]. J Psychohist 12 (1): 37-78.</ref>. Il avance que le sida est un exemple « d'hystérie épidémique » dans laquelle les populations reproduisent de façon inconsciente des conflits sociaux, et il compare la situation à des cas documentés d'[[hystérie]] épidémique dans le passé qui ont fait croire à tort à des [[épidémie]]s.

* [[1986]] : ayant été reconnus comme génétiquement indifférenciables, les virus découverts par Montagnier et Gallo sont rebaptisés [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]]<ref name="What to call the AIDS virus">Coffin J, Haase A, Levy J, Montagnier L, Oroszlan S, Teich N, Temin H, Toyoshima K, Varmus H, Vogt P. "What to call the AIDS virus?". Nature 321 (6065): 10. {{PMID|3010128}}.</ref>.

* [[1987]] : [[Peter Duesberg]] met en question pour la première fois la théorie qui place le VIH à l'origine du sida dans son article « Les rétrovirus en tant que substances cancérigènes et pathogènes : attentes et réalité », publié dans le journal ''[[Cancer Research]]''<ref name="Retroviruses as carcinogens and pathogens">Duesberg P (1987). "Retroviruses as carcinogens and pathogens: expectations and reality.". Cancer Res 47 (5): 1199-220. {{PMID|3028606}}.</ref>. Cette publication coïncide avec le début d'importantes campagnes de santé publique et de la promotion de l'[[Zidovudine|AZT]] comme traitement. Il réitère ses propos le {{date|29 juillet 1988}} dans une lettre publiée par la revue ''[[Science (revue)|Science]]''<ref name=Duesberg2>{{
 article|langue=en
 | auteur=Duesberg PH 
 | url=http://www.duesberg.com/papers/ch2.html
 | titre=HIV is not the cause of AIDS
 | journal=Science | année=1988 | pages=514-517 | volume=241 | numéro=4865
 | PMID=3399880
}}.</ref>.

* [[1988]] : le Groupe de Perth, conduit par Eleni Papadopulos-Eleopulos, publie son premier article mettant en question certains aspects des idées dominantes sur le VIH et le sida<ref name="Reappraisal of AIDS">Papadopulos-Eleopulos E (1988). "Reappraisal of AIDS - is the oxidation induced by the risk factors the primary cause ?". Med Hypotheses 25 (3): 151-62. {{PMID|3285143}}.</ref>. Sa conclusion est qu'il n'existe « aucune raison qui force à préférer l'hypothèse virale du sida à une autre fondée sur l'activité d'agents oxydants. »

* [[1990]] : Robert Root-Bernstein publie son premier article relu par des pairs et y expose en détail ses objections contre la conception prédominante sur le sida et le VIH ; le titre en est : « Connaissons-nous la cause/les causes du sida ? »<ref name="Do we know the cause">Root-Bernstein R (1990). "Do we know the cause(s) of AIDS ?". Perspect Biol Med 33 (4): 480-500. {{PMID|2216658}}.</ref>. Il met en question aussi bien la théorie prédominante que la théorie négationniste en les jugeant toutes deux inexactes. Cette même année, le {{Dr}} [[Michel Bounan]] publie ''Le Temps du sida'', où il explique que le sida est le produit des conditions sociales issues de la logique marchande (pollutions, mauvaise alimentation, vaccins, etc.).

* [[1991]] : le ''Group for the scientific reappraisal of the HIV-AIDS hypothesis'' (Groupe pour la réévaluation scientifique de l'hypothèse du sida lié au VIH), comprenant douze chercheurs, médecins et activistes, soumet une courte lettre à différents journaux. Une autre lettre semblable devait être publiée quatre ans plus tard dans la revue ''Science''<ref name="AIDS proposal"> E. Baumann, T. Bethell, [[Harvey Bialy|H. Bialy]], P. Duesberg, C. Farber, C. Geshekter, P. Johnson, R. Maver, R. Schoch, G. Stewart, « AIDS proposal. Group for the scientific reappraisal of the HIV/AIDS hypothesis », dans ''Science'', vol. 267, n° 5200, (1995 p. 945-946. {{PMID|7863335}}.</ref>.

* [[1994]], le [[28 octobre|28]] [[Octobre 1994|octobre]] : [[Robert Willner]], un médecin interdit d'exercice pour avoir notamment traité un patient de sida au moyen d'une thérapie à l'ozone, se pique publiquement le doigt avec du sang dont il affirme qu'il vient d'un malade infecté par le VIH<ref name="The Duesberg phenomenon">The Duesberg phenomenon, by Jon Cohen. Science (1994) 266:5191, pp. 1642-1644. {{PMID|7992043}}.</ref>. Willner meurt d'une crise cardiaque l'année suivante<ref name="The Rise of">Bugl, Paul. [http://uhavax.hartford.edu/bugl/rise.htm The Rise of HIV/AIDS]. Department of Mathematics, University of Hartford. Retrieved on 2007-01-22.</ref>.

* [[1995]] : le groupe négationniste ''Continuum'' place une publicité dans ''The Pink paper'' offrant une récompense de mille livres sterling « à la première personne qui découvrira un article scientifique établissant qu'on a pu réellement isoler le VIH » (selon l'ensemble spécifique de règles établi par le groupe lui-même)<ref name="Isolated facts">[http://www.virusmyth.net/aids/news/ekisolation.htm Isolated facts about HIV] - A response to claims by AIDS dissidents that HIV doesn't exist, by Edward King.</ref>.

* [[1996]] : divers chercheurs, parmi lesquels Duesberg, relèvent le défi de ''Continuum'', en affirmant que le VIH existe indubitablement.

* [[2000]] : alors que se tient à [[Durban]] la conférence internationale sur le VIH/sida de l'[[International AIDS Society]], organisée pour la première fois dans un pays émergent, le président d'[[Afrique du Sud]] [[Thabo Mbeki]] invite plusieurs négationnistes à rejoindre son Groupe consultatif présidentiel sur le sida<ref name="Aidspanel">[http://www.info.gov.za/otherdocs/2001/aidspanelpdf.pdf Presidential aids advisory report].</ref>{{,}}<ref name="Debating the Obvious">"[http://www.villagevoice.com/news/0027,schoofs2,16283,1.html Debating the obvious : inside the South African government's controversial AIDS panel]", by Mark Schoofs. Published in the Village Voice, 5-11 July 2000. Accessed 26 Feb 2007.</ref>. La communauté scientifique répond par la [[déclaration de Durban]], un document où elle affirme que le VIH est la cause du sida et que signent plus de {{formatnum:5000}} chercheurs et médecins<ref name="The Durban Declaration">(2000) "[https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=10894520 The Durban Declaration]". Nature 406 (6791): 15-6. {{PMID|10894520}}. — full text [http://www.nature.com/nature/journal/v406/n6791/full/406015a0.html available here].</ref>.

* [[2006]] : Celia Farber, journaliste et négationniste parmi les plus connues sur la question du sida, publie dans l'édition de mars de ''Harper'' un essai intitulé « ''Out of control : AIDS and the corruption of medical science'' », où elle résume un certain nombre d'arguments en faveur de la réévaluation du sida et accuse d'incompétence, de conspiration et de fraude la communauté médicale dominante<ref name="Out of control">"[http://www.harpers.org/archive/2006/03/0080961 Out of control]: AIDS and the corruption of medical science", by Celia Farber. Published in Harper's, March 2006. Accessed 27 Feb 2007.</ref>.

* [[2007]] : l'avocat sud-africain Anthony Brink présente un dossier d'accusation à la [[Cour pénale internationale]] contre Zackie Achmat et la Campagne d'action pour le traitement (TAC), en affirmant que leurs efforts pour développer l'approche de la médication antirétrovirale en Afrique du Sud constitue « un génocide » et en suggérant qu'Achmat soit enfermé dans « une petite cage blanche d'acier et de béton » et « éradiqué »<ref name="Brink against TAC">[http://www.tig.org.za/pdf-files/icc_achmatcomplaint.pdf Draft bill of indictment].</ref>. Le TAC répond en décrivant l'accusation comme « absolument démentielle »<ref name="TAC hits back">[http://www.int.iol.co.za/index.php?set_id=1&click_id=125&art_id=vn20070112010318246C871282 TAC hits back at claims against Achmat]. Independent Online, 12 Jan 2007.</ref>.

* [[2008]] : [[Peter Duesberg]] et Celia Farber reçoivent le prix [[Semmelweis]] ''mains propres''<ref>[http://allianceforpatientsafety.org/may13.php HealthCare Whistleblowers Recognized Semmelweis "Clean Hands" Award Winners for 2008 In Congress, 13 May 2008].</ref>.

* [[2008]] : [[Kevin De Cock]], directeur de l'[[ONUSIDA]] admet<ref>[https://www.independent.co.uk/life-style/health-and-wellbeing/health-news/threat-of-world-aids-pandemic-among-heterosexuals-is-over-report-admits-842478.html Threat of world Aids pandemic among heterosexuals is over, report admits ].</ref> qu'il n'existe plus de menace de pandémie du sida chez les hétérosexuels. Le rapport de l'ONUSIDA indique que la maladie tue plus que toutes les guerres et les conflits pris ensemble.

* [[2008]] : [[Françoise Barré-Sinoussi]] et [[Luc Montagnier]] reçoivent le [[Prix Nobel de physiologie ou médecine|Prix Nobel de médecine]] pour « leur découverte du [[virus de l'immunodéficience humaine]] » en 1983.

* années 2000-2010 : le professeur d'[[anatomo-pathologie]] émérite [[Belgique|belge]] Étienne de Harven et le journaliste scientifique [[France|français]] Jean-Claude Roussez soutiennent qu'aucune preuve de l'origine (rétro)virale exogène des cas de sida, et même des cas de patients à [[Virus de l'immunodéficience humaine#Suivi infectieux|« charge virale élevée »]], n'a été apportée à ce jour<ref>''Human endogenous retroviruses and AIDS research : confusion, consensus, or science ?'', Journal of American Physicians and Surgeons, automne 2010 ([http://www.jpands.org/vol15no3/deharven.pdf article en ligne]).</ref>{{,}}<ref>[http://rethinkingaids.com Site rethinkingaids.com], renvoyant le {{date|9|avril|2012}} notamment vers [https://www.youtube.com/watch?v=hylBqwHkE-w le site YouTube et une émission de la télévision virtuelle NoNameTV, présentée par Bahran et ayant pour invités É. de Harven et J.-C. Roussez].</ref>{{,}}<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=jOuLnlIDfOU Extrait d'une autre émission de télévision sur le sujet, avec pour invités É. de Harven et J.-C. Roussez].</ref>.

== Les contestataires ==

Une liste de plus de 2700 contestataires du consensus scientifique sur le sida est disponible sur Internet<ref>Voir : [http://www.rethinkingaids.com/quotes/rethinkers.htm rethinkingaids.com] (en anglais).</ref>. On peut y trouver des personnes séro-positives, des fonctionnaires, des chercheurs, des médecins et même des prix Nobel, « repentis » ([[Walter Gilbert]]) ou non ([[Kary Mullis]]).

Le chercheur contestataire le plus réputé et le plus influent est probablement [[Peter Duesberg]], professeur de biologie moléculaire et cellulaire à l'université de Californie à Berkeley ; depuis 1987, il combat les idées prédominantes sur l'origine du sida<ref name="Retroviruses as carcinogens and pathogens"/>.

On trouve encore d'autres chercheurs comme David Rasnick (qui possède des brevets sur les inhibiteurs de protéase utilisés dans le traitement du sida)<ref name="Rasnick and protease">Search for "Rasnick" and "protease" in the [http://www.uspto.gov/patft/index.html United States Patent and Trademark Office database].</ref> et Rodney Richards (qui a aidé à mettre au point certains des premiers tests d'anticorps commercialisés pour le VIH)<ref name="Interview with Rodney Richards">[http://www.virusmyth.net/aids/data/mcinterviewrr.htm Interview with Rodney Richards] on the AIDS dissident site virusmyth.com.</ref>. [[Kary Mullis]], lauréat du Prix Nobel de chimie et inventeur de la réaction en chaîne par polymérase (PCR en anglais), a exprimé sa sympathie pour les théories contestataires<ref name="Dancing Naked">"Dancing naked in the mind field", by Kary Mullis. [http://www.virusmyth.net/aids/data/kmdancing.htm Chapter 18 & 19]. Excerpt re-printed in Penthouse Magazine September 1998.</ref>.

Parmi d'autres contestataires connus, on peut nommer l'Australien Hiram Caton, professeur de science politique et d'histoire, la journaliste Celia Farber et l'activiste {{lien|Christine Maggiore}} (1956-2008). Le bassiste [[Nate Mendel]], du groupe de rock ''[[Foo Fighters]]'', a exprimé son soutien aux idées négationnistes, au bénéfice desquelles il a organisé un concert en [[janvier 2000]], destiné à l'organisation dissidente ''[[Alive & Well]] AIDS Alternatives''<ref name="Foo Fighters, HIV Deniers">{{en}} "[http://www.motherjones.com/news/feature/2000/02/foo.html Foo Fighters, HIV Deniers]", Mother Jones magazine, published 25 February 2000. Accessed 21 Oct 2006.</ref>.

Les organisations contestataires comprennent le Groupe de Perth (''Perth Group''<ref>[http://theperthgroup.com/ ''The Perth Group''].</ref>) et le Groupe pour la réévaluation scientifique de l'hypothèse sur le VIH et le sida<ref name="rethinking">[http://rethinkingaids.com/ ''Group for the Scientific Reappraisal of the HIV-AIDS Hypothesis''].</ref>.

Certains, comme le Groupe de Perth, le groupe Continuum ou Stefan Lanka, pensent que le VIH n'existe pas, arguant en particulier qu'il n'a jamais été isolé : en 1995, Continuum publie une annonce dans le journal ''The Pink Paper'' offrant {{Unité|1 000|£}} à {{Citation|la première personne trouvant un papier scientifique établissant l'isolation à proprement parler du VIH}}, selon sept étapes élaborées par l'Institut Pasteur en 1973<ref>{{en}} [http://www.virusmyth.com/aids/hiv/epreplyek.htm « {{Langue|en|ISOLATED FACTS ABOUT HIV - A REPLY }} »], point 3.</ref>. La même année, Stefan Lanka soutient l'inexistence du VIH<ref>{{en}} [http://www.virusmyth.com/aids/hiv/slartefact.htm « {{Langue|en|HIV; REALITY OR ARTEFACT?}} »].</ref>.

== Les anciens contestataires ==

Devant l'accumulation de nouvelles études et de nouvelles données, plusieurs spécialistes éminents qui s'étaient associés à un moment à la réévaluation du sida ont depuis changé leur point de vue et ont admis que le VIH joue un rôle dans l'origine de la maladie<ref name="Distortion of science">"[http://www.aegis.com/topics/mdelaney.html HIV, AIDS, and the distortion of science], by Martin Delaney. Accessed 1 Dec 2006.</ref>. Robert Root-Bernstein, l'auteur de ''Revoyons la question du sida : le prix tragique d'un consensus prématuré''<ref>Rethinking AIDS : the tragic cost of premature consensus.</ref> et jadis critique du paradigme VIH/sida, a depuis pris ses distances avec les négationnistes, en disant : {{Citation |Ce qu'avancent les négationnistes est manifestement incohérent en regard des études existantes. Quand je contrôle les études existantes, je n'approuve pas leur interprétation des données, ou, pire encore, je n'arrive pas [du tout] à trouver ces études<ref name="Dead Certain">{{en}} Bob Lederer, [http://www.poz.com/articles/451_2788.shtml « Dead Certain? »] ''POZ magazine'', avril 2006. Consulté le 31 octobre 2006.</ref>.}} Dans un article de 2005, Root-Bernstein {{et al.}} ont écrit : {{Citation |Il est bien connu que l'infection due au VIH-1 a pour conséquence une baisse graduelle des CD4 T-lymphocytes<ref name="HIV may produce inhibitory microRNAs">{{en}} Couturier J, Root-Bernstein R. « HIV may produce inhibitory microRNAs (miRNAs) that block production of CD28, CD4 and some interleukins » ''J Theor Biol''. 2005;235(2):169-84. {{PMID|15862587}}.</ref>.}}

Joseph Sonnabend, qui, jusqu'à la fin des années 1990, considérait comme non-résolue la question de la cause du sida, a changé d'opinion en voyant le succès des médicaments antirétroviraux les plus récents, et a déclaré : {{Citation |Il existe maintenant de fortes preuves que le VIH joue un rôle… Les médicaments qui peuvent vous sauver la vie peuvent également vous tuer dans des circonstances différentes. C'est là une distinction que les négationnistes ne semblent pas comprendre<ref name="Dead Certain"/>.}}

Aussi bien Sonnabend que Root-Bernstein préfèrent maintenant une hypothèse moins controversée, en suggérant qu'il faut l'intervention supplémentaire de cofacteurs pour que le VIH provoque le sida. Malgré tout, après {{date-|novembre 2006}}, quelques sites Internet négationnistes proclament toujours que Root-Bernstein et Sonnabend nient le rôle du VIH dans le sida<ref name="List of Rethinkers">{{en}} "[http://aras.ab.ca/rethinkers.php List of Rethinkers]" : cette liste de personnes censées approuver les théories négationnistes ne tient pas compte du fait que plusieurs d'entre elles ont été, depuis, amenées à croire que c'est bien le VIH qui est la cause du sida. Accès à ce site le 8 novembre 2006.</ref>.

Avant l'avènement de la [[trithérapie]], le mouvement de réévaluation avait beau jeu de critiquer le modèle accepté officiellement, au vu des résultats médiocres obtenus dans les premiers traitements thérapeutiques (monothérapie à l'[[Zidovudine|AZT]] essentiellement) et dans l'élaboration de vaccins. Depuis [[1996]], grâce à la mise en place des traitements par trithérapie, la majorité de la [[communauté scientifique]] considère que le rôle causal du VIH est une chose prouvée et que les arguments des négationnistes sont pour la plupart erronés et dépassés, et susceptibles de mettre en danger la santé publique en dissuadant les gens d'utiliser des traitements à l'efficacité vérifiée.

== Les points de contestation ==
{{Voir aussi|Hypothèse de Duesberg}}

Ceux qui appartiennent à cette communauté de négationnistes sont apparemment unis par leur désaccord avec le concept qui voit dans le VIH la cause du sida, mais en réalité leurs positions spécifiques diffèrent sensiblement selon les groupes.

Les arguments des négationnistes sont :
* le modèle épidémique élaboré en 1984 à partir de l'hypothèse virale n'a pas été vérifié dans les faits. En effet la maladie ne s'est pas répandue dans les pays développés de la manière foudroyante envisagée dans les années 1980<ref name="Anderson">''Scientific American; May 1992''. Annoté par Peter Duesberg [http://rethinkingaids.com/portals/0/TheCD/A/ANDR2.pdf Understanding the Aids epidemic].</ref>. De même, en Afrique, l'épidémie a évolué de manière très contradictoire<ref name="krynen">[http://www.sidasante.com/deru/krynen.htm L'expérience de Philippe Krynen].</ref>{{,}}<ref name="Matthew Black">[http://www.nationaudio.com/News/DailyNation/08122003/Letters/Letters081220035.html Les données contradictoires de l'évolution de la population en Ouganda].</ref>. La population de la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne, au lieu de stagner puis de diminuer comme le prévoyaient les modélisations de l'Onusida, a continué à progresser très fortement. L'exemple du Botswana est frappant, puisque les agences internationales telles que le Bureau de recensement américain prévoyaient une augmentation annuelle de la population de ce pays égale à 0,76 % avec sida, et de 2,5 % sans sida pour 2000<ref name="census">[https://www.census.gov/ipc/hiv/botswana.pdf Botswana Demographic Indicators].</ref>. La réalité est que la population a augmenté de 2,55 % par an entre 2001 et 2004<ref name="botswana1">[http://www.statoids.com/ubw.html Population du Botswana en 2001].</ref>{{,}}<ref name="botswana2">[http://www.populationdata.net/pays/afrique/botswana.html Population du Botswana en 2004].</ref> ;
* les données officielles concernant les probabilités de transmission sont très faibles hormis celles liées aux transfusions sanguines<ref name="cdc">[https://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/figures/r402a1t1.gif Estimated per act-risk for acquisition of HIV, by exposure route tiré de https://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/rr5402a1.htm ].</ref> ;
* l'évolution des cas de sida peut être corrélée à la montée en puissance de l'utilisation de l'[[Zidovudine|AZT]]<ref>[http://www.reviewingaids.com/awiki/index.php/AZT Zidovudine - AIDS Wiki<!-- Titre généré automatiquement -->].</ref>, suivie de la brutale diminution de ces cas lors de l'introduction de la trithérapie (en particulier la [[lamivudine]] et les [[Inhibiteur de la protéase|inhibiteurs de protéase]])<ref>[http://aras.ab.ca/articles/HAART-Nukes-AIDS-Umber/index.htm Why did HAART improve the prognosis of AIDS?].</ref> ;
* d'autres modèles peuvent rendre compte de l'apparition du sida.

Les négationnistes essayent d'expliquer ces contradictions par plusieurs hypothèses :
* les tests dits « VIH » seraient en fait des tests d'anticorps non spécifiques<ref name="The actuary">[http://www.theperthgroup.com/FAQ/question8.html Papadopulos-Eleopulos The AIDS Physician and the Actuary].</ref>{{,}}<ref name="Is a positive western blot">Papadopulos-Eleopulos E, Turner V, Papadimitriou J (1993). "Is a positive western blot proof of HIV infection?". Biotechnology (N Y) 11 (6): 696-707. {{PMID|7763673}}.</ref> ;
* le sida en Afrique regroupe d'autres maladies comptabilisées différemment jusqu'au début de l'épidémie, car la mortalité due à ces maladies est actuellement attribuée au sida ;
* le VIH n'existe pas (ou il n'a pas été isolé de façon adéquate) ;
* le virus ne répond pas aux critères posés par les [[postulats de Koch]]<ref name="Duesberg P (1989)">Duesberg P (1989). "Human immunodeficiency virus and acquired immunodeficiency syndrome: correlation but not causation". Proc Natl Acad Sci U S A 86 (3): 755-64. {{PMID|2644642}}.</ref> ;
* les anticorps contre le VIH neutralisent le virus et le rendent inoffensif<ref name="10 reasons why HIV cannot cause AIDS">''HealToronto.com'',dissident website, claiming to provide [http://www.healtoronto.com/10reasons.html 10 reasons why HIV cannot cause AIDS].</ref>.

Comme causes du sida, ils suggèrent les drogues consommées à des fins récréationnelles ou non (dont les [[poppers]]), la [[malnutrition]] et jusqu'aux médicaments [[antirétroviraux]] (le médicament qui est essentiellement sur la sellette est l'[[Zidovudine|AZT]]<ref name="Brink AZT">[http://www.tig.org.za/pdf-files/debating_azt.pdf réévaluation de l'AZT par la dissidence].</ref>), qu'on utilise pour traiter le syndrome<ref name="The chemical bases">Duesberg P, Koehnlein C, Rasnick D (2003). "The chemical bases of the various AIDS epidemics: recreational drugs, anti-viral chemotherapy and malnutrition". J Biosci 28 (4): 383-412. {{PMID|12799487}}.</ref>.

De telles affirmations ont été abondamment examinées dans la littérature médicale et scientifique à comité de lecture ; le [[consensus scientifique]] qui s'en est dégagé est qu'elles ont été réfutées de façon convaincante et que c'est bien le VIH qui provoque le sida<ref name="The Evidence that HIV Causes AIDS">NIAID Fact Sheet: [http://www.niaid.nih.gov/Factsheets/evidhiv.htm The Evidence that HIV Causes AIDS].</ref>{{,}}<ref name="Fact Sheets on HIV/AIDS">[https://www.cdc.gov/hiv/resources/factsheets/index.htm Fact Sheets on HIV/AIDS], from the Centers for Disease Control.</ref>{{,}}<ref name="World Health Organization HIV and AIDS Programme">[http://www.who.int/hiv/en/ World Health Organization HIV and AIDS Programme], from the World Health Organization website.</ref>. Matthew Irwin et David Crowe ont fait une critique d'un de ces documents<ref name="nih rebuttal">[http://www.healtoronto.com/nih/ Rebuttal of "The Evidence that HIV causes Aids"].</ref> en indiquant qu'ils font essentiellement appel à l'[[argument d'autorité]]. 

L'accumulation de preuves concernant les avantages importants de la médication anti-VIH moderne est actuellement considérée comme la principale confirmation du rôle du VIH dans l'apparition du sida<ref name="Continued improvement in survival">Lima V, Hogg R, Harrigan P, Moore D, Yip B, Wood E, Montaner J (2007). "Continued improvement in survival among HIV-infected individuals with newer forms of highly active antiretroviral therapy". AIDS 21 (6): 685-92. {{PMID|17413689}}.</ref>{{,}}<ref name="Systematic review and meta-analysis">Jordan R, Gold L, Cummins C, Hyde C (2002). "Systematic review and meta-analysis of evidence for increasing numbers of drugs in antiretroviral combination therapy". BMJ 324 (7340): 757. {{PMID|11923157}}. — [http://www.bmj.com/cgi/content/full/324/7340/757 full text].</ref>{{,}}<ref name="Efficacy of antiretroviral">Ivers L, Kendrick D, Doucette K (2005). "Efficacy of antiretroviral therapy programs in resource-poor settings: a meta-analysis of the published literature". Clin Infect Dis 41 (2): 217-24. {{PMID|15983918}}.</ref>{{,}}<ref name="Decline in the AIDS">Mocroft A, Ledergerber B, Katlama C, Kirk O, Reiss P, d'Arminio Monforte A, Knysz B, Dietrich M, Phillips A, Lundgren J (2003). "Decline in the AIDS and death rates in the EuroSIDA study: an observational study.". Lancet 362 (9377): 22-9. {{PMID|12853195}}.</ref>{{,}}<ref name="Long-term effectiveness">Sterne J, [[Miguel Hernán]], Ledergerber B, Tilling K, Weber R, Sendi P, Rickenbach M, Robins J, Egger M. "Long-term effectiveness of potent antiretroviral therapy in preventing AIDS and death: a prospective cohort study.". Lancet 366 (9483): 378-84. {{PMID|16054937}}.</ref>. 

Cependant, certains remettent en cause le mécanisme d'action supposé de la trithérapie, suggérant que son efficacité provient des propriétés oxydoréductrices intrinsèques des substances utilisées, dans le droit fil de l'hypothèse du ''stress oxydatif'' tendant à montrer l'importance des oxydants ([[peroxynitrite]]s) dans l'infection à [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]]<ref>[http://www.retrovirology.com/content/pdf/1742-4690-4-76.pdf The contribution of peroxynitrite generation in HIV replication in human primary macrophages].</ref>{{,}}<ref>[https://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?Db=pubmed&Cmd=ShowDetailView&TermToSearch=17949509&ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_RVDocSum The contribution of peroxynitrite generation in HI...[Retrovirology. 2007&#93; - PubMed Result<!-- Titre généré automatiquement -->].</ref>. En 2009, dans un entretien accordé à [[Brent Leung]], que l'on peut voir dans le documentaire controversé ''[[The House of Numbers]]'', [[Luc Montagnier]] laisse entendre au journaliste canadien que le stress oxydatif revêt une importance prépondérante dans l'infection<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=bAPZnPuPuwc Interview sous-titrée du Pr. Luc Montagnier]<br />''Le journaliste'' : « Vous avez parlé du [[stress oxydatif]]. Est-ce que traiter le stress oxydatif est l’une des meilleures façons de s’occuper de l’épidémie africaine de sida ? »<br />''Luc Montagnier'' : « Je crois que c’est l’une des façons d’aborder le problème pour diminuer le taux de transmission. Je crois qu’on peut être exposé au VIH plusieurs fois sans être infecté de manière chronique. Si vous avez un bon système immunitaire, il se débarrassera du virus en quelques semaines. Et c’est cela aussi le problème des Africains : leur nourriture n’est pas très équilibrée, ils sont dans un stress oxydatif, même s’ils ne sont pas infectés par le VIH. A la base, leur système immunitaire ne fonctionne pas bien, et donc peut permettre au virus de rentrer dans l’organisme et d’y rester ».</ref>. {{référence nécessaire |[[Luc Montagnier]] a ensuite porté plainte contre le journaliste}} . Cependant, [[Luc Montagnier]] commet par deux fois une erreur à propos de l'infection par le VIH : il dit que l'on peut se débarrasser du virus si l'on a un « bon » système immunitaire (la notion de « bon » reste à définir en immunologie) ; or, la pathogénicité du virus montre qu'au contraire, le virus utilise l'intensité de la réaction immunitaire pour se multiplier (cf. article [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]]). Il est à noter que ces propos du P{{r}} Montagnier, à l'image de certaines de ses explications, sont remis en question au sein même de la communauté négationniste, notamment par le professeur Étienne de Harven{{refnec}}.

== Problématique ==

Si tous les arguments scientifiques sont en faveur d'une corrélation étroite entre la présence d'[[anticorps]] mesurés par les tests et l'apparition d'une infection chronique chez l'homme conduisant à une immunodépression sévère ([[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]]), les sceptiques tels Rodney Richards s'appuient sur une spécificité<ref name=Richards>{{ Lien web | url=http://barnesworld.blogs.com/barnes_world/2007/01/rodney_richards.html | titre=The Birth of Antibodies Equal Infection | auteur=Richards Rodney | éditeur=YBYL }}.</ref> moyenne de ces anticorps par rapport au « virus de l'immunodéficience humaine » pour affirmer qu'il ne serait pas la cause essentielle du développement du [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]].

De même, la spécificité médiocre des tests de charge virale chez les personnes non traitées a été avancée en 2006 par le {{Dr}} Benigno Rodriguez de l'Université de [[Cleveland]]<ref name=Rodriguez>{{
 article|langue=en
 | auteur=Rodriguez B
 | titre=Predictive value of plasma HIV RNA level on rate of CD4 T-cell decline in untreated HIV infection.
 | journal=JAMA | année=2006 | pages=1498-1506 | volume=296 | numéro=12
 | PMID=17003398

}}.</ref>.

Un des reproches essentiels faits aux tests d'anticorps par le Groupe de Perth est que, contrairement aux [[sérologie]]s habituelles où la spécification d'une limite indique simplement que le taux d'anticorps présents n'est plus suffisant pour que la personne demeure immunisée - comme c'est le cas pour la [[rubéole]] par exemple -, les tests en question présentent une limite au-dessus de laquelle il est affirmé que ces anticorps sont bien des anticorps au VIH, alors qu'en dessous de cette limite, la détection qui est faite serait celle d'anticorps provenant de réactions croisées avec d'autres protéines. 

Pour les scientifiques sceptiques, cette réponse sérologique est universelle, et correspond à une activation du système immunitaire normale, mais exacerbée chez les personnes qui présentent les maladies opportunistes associées au sida. 

Selon une étude de 1991 de Faulk et Labarrère<ref name=Faulk>{{
 article|langue=en
 | auteur=Faulk WP, Labarrere CA
 | titre=HIV proteins in normal human placentae.
 | journal=Am J Reprod Immunol. | année=1991 | pages=99-104 | volume=25 | numéro=3
 | PMID=1930645

}}.</ref>, il a par exemple été retrouvé suffisamment d'[[antigène]]s (P24, GP120) correspondant aux anticorps dits « associés au VIH » dans les placentas de femmes non infectées pour que cette limite soit dépassée, et les sceptiques estiment que cette « anomalie » est justifiée de manière plus claire par l'hypothèse qu'ils avancent.

Le professeur [[Luc Montagnier]] ( lauréat du prix Nobel en 2008 pour la découverte du VIH) le {{date|8|décembre|2003}}, au cours du colloque<ref name=Montagnier1>{{ Lien web | url=http://www.robertogiraldo.com/brussels/montagnier.doc | titre=Colloque sur le Sida en Afrique | auteur=Luc Montagnier | éditeur=Giraldo }}.</ref> sur le sida en Afrique au [[Parlement Européen de Bruxelles]], précise que le virus se trouve bien dans les cellules malades, mais il indique que la mort massive ([[apoptose]]) des lymphocytes T4 non infectés par le virus est due à un signal chimique provenant des cellules infectées dans un processus que ce même professeur relie au [[stress oxydant]]. Cette mort massive et indirecte des cellules T4 non infectées est bien connue, et plusieurs travaux ont été réalisés et publiés sur ce thème par plusieurs équipes indépendantes. Ainsi, l'[[Institut Pasteur]]<ref name=Pasteur1>{{ Lien web | url=http://www.pasteur.fr/recherche/RAR/RAR2005/Pil.html | titre=Sensibilisation in vitro des lymphocytes T CD4+ à mourir par apoptose | auteur=Jérôme Estaquier | éditeur=[[Institut Pasteur]] }}.</ref> indique que ''le virus a la capacité in vitro d'induire l'apoptose des lymphocytes T CD4+ en l'absence de toute réplication virale et activation lymphocytaire''. Une étude<ref name=Huber>{{
 article|langue=en
 | auteur=Huber LC
 | titre=The role of membrane lipids in the induction of macrophage apoptosis by microparticles.
 | journal=Apoptosis | année=2007 | pages=363-374 | volume=12 | numéro=2
 | PMID=17191114

}}.</ref> expérimentale publiée en décembre [[2006]] dans le journal [[Apotosis]] indique que les microvésicules qui se forment au détriment des cellules du système immunitaire apparaissent lors de leur [[apoptose]] ou de leur activation. Ces microvésicules, lorsqu'elles sont phagocytées par d'autres macrophages, entraînent l'apoptose de ces derniers, d'une manière dose-dépendante.

Les sceptiques en concluent qu'il y a confusion entre l'[[Effet cytopathique|effet cytopathiques]] du VIH et les signaux chimiques et biologiques de l'organisme dont le système immunitaire est activé. Cette activation, selon les sceptiques, ne serait pas due à ce virus - ce qui d'ailleurs n'a toujours pas été démontré, ainsi qu'il est indiqué dans la publication de Silvestri et Feinberg<ref name=Silvestri>{{
 article|langue=en
 | auteur=Silvestri G, Feinberg MB
 | titre=Turnover of lymphocytes and conceptual paradigms in HIV infection.
 | url=http://www.pubmedcentral.gov/articlerender.fcgi?tool=pubmed&pubmedid=12975464
 | journal=Journal of Clinical Investigation | année=2003 | pages=821-824 | volume=112 | numéro=6
 | PMID=12975464

}}.</ref>, où le terme « HIV-infected » représente en fait une personne [[Virus de l'immunodéficience humaine|séropositive]] - mais serait le fait de nombreux facteurs environnementaux parfois liés à l'activité sexuelle, que le Groupe de Perth décrit sous le vocable ''stress oxydatif''<ref name=Papadopulos2>{{
 article|langue=en
 | auteur=Papadopulos-Eleopulos E
 | url=http://www.theperthgroup.com/SCIPAPERS/PGMontOSMH2006.pdf
 | titre=Would Montagnier please clarify whether HIV or oxidation by the risk factors is the primary cause of AIDS?
 | journal=Medical Hypotheses | année=2006 | pages=666-668 | volume=67 | numéro=3
 | PMID=16757125

}}.</ref>, rejoint en cela par [[Peter Duesberg]], [[Claus Koehnlein]] et [[David Rasnick]]<ref name=Rasnick>{{
 article|langue=en
 | auteur=Duesberg PH
 | url=http://www.duesberg.com/papers/chemical-bases.html
 | titre=The chemical bases of the various AIDS epidemics: recreational drugs, anti-viral chemotherapy and malnutrition.
 | journal=J. Biosci | année=2003 | pages=383-412 | volume=28 | numéro=4
 | PMID=12799487

}}.</ref>.

De même, la mathématicienne [[Rebecca Culshaw]]<ref name=Culshaw1>{{ Lien web | url=http://www.lewrockwell.com/orig7/culshaw1.html | titre=Why I quit hiv | auteur=Rebecca Culshaw | éditeur=[[Lewrockwell]] }}.</ref>{{,}}<ref name=Culshaw2>{{ Lien web | url=http://www.lewrockwell.com/orig7/culshaw2.html | titre=Aftermath | auteur=Rebecca Culshaw | éditeur=[[Lewrockwell]] }}.</ref>, spécialisée dans la modélisation de la cinétique de l'infection des cellules, conteste l'hypothèse de la pathogénie virale du sida.

== Influence en dehors de la communauté scientifique ==

Le concept selon lequel c'est le VIH qui cause le sida est largement considéré comme prouvé à l'intérieur de la communauté scientifique et dans le reste de la société. Pourtant le mouvement négationniste a eu une certaine influence, en faisant du débat une question civile et politique, aussi bien qu'une question scientifique et de santé publique.

=== En Amérique du Nord et en Europe occidentale ===

Le scepticisme à l'égard du VIH en tant que cause du sida a commencé presque immédiatement après l'annonce de la découverte du VIH. Un des premiers sceptiques importants a été le journaliste John Lauritsen, qui a soutenu dans ses articles pour ''The New York Native'' que le sida avait été en réalité provoqué par un vasodilatateur, le [[nitrite amylique]], et que c'est une conspiration du gouvernement qui avait caché la vérité<ref name="John Lauritsen">[http://www.virusmyth.net/aids/data2/jlbio.htm Biography of John Lauritsen] at Virusmyth.com, a dissident website. Accessed 7 Sept 2006.</ref>.

La publication de l'article « first AIDS » de Peter Duesberg en 1987 a apporté un nouvel appui aux théories négationnistes. Peu après, la revue ''Science'' constatait que les remarques de Duesberg lui avaient valu « une grande attention dans les mass-média, particulièrement dans la presse gay où il fait figure de héros ». Il faut dire que le soutien apporté à Duesberg par la communauté gay s'est volatilisé quand il a fait toute une série de déclarations perçues comme [[Homophobie|homophobes]] ; dans une interview pour ''[[the Village Voice]]'', en 1988, Duesberg s'est dit convaincu que l'épidémie de sida avait été « provoquée par un style de vie qui était criminel voici vingt ans. »<ref name="Steven Epstein">Steven Epstein. Impure Science: AIDS, Activism, and the Politics of Knowledge. University of California Press, Berkeley, CA, 1996. {{ISBN|0-520-20233-3}}. Page 118.
.</ref>
Au cours des années suivantes, d'autres sont devenus incrédules par rapport à la théorie du VIH du fait que les chercheurs n'arrivaient pas au début à mettre au point un traitement efficace ou un vaccin contre le sida<ref name="Burkett">Burkett, E (1996) The Gravest Show on Earth (Chapter 2) {{ISBN|0-312-14607-8}}.</ref>. Des journalistes comme Neville Hodgkinson et Celia Farber ont essayé de propager des idées négationnistes dans les mass-média des États-Unis et de Grande-Bretagne. Plusieurs documentaires de télévision ont également été réalisés pour permettre le questionnement du statu quo<ref name="VirusMyth">[http://www.virusmyth.net/aids/censorship.htm VirusMyth], a dissident website, accessed June 2, 2006.</ref>.

En [[1996]]-[[1997]], l'introduction d'une [[Antirétroviral|thérapie antirétrovirale extrêmement active]] (HAART), a permis d'améliorer de façon importante la survie et la santé générale des personnes affectées par le VIH<ref name="Kaplan JE et al">Kaplan JE et al (2000) [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&list_uids=10770911 Epidemiology of human immunodeficiency virus-associated opportunistic infections in the United States in the era of highly active antiretroviral therapy]. Clinical Infectious Diseases 30 Suppl 1, S5-14 {{PMID|10770911}}.</ref>{{,}}<ref name="Porter K et al">Porter K et al (2003) [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&list_uids=14575971 Determinants of survival following HIV-1 seroconversion after the introduction of HAART]. Lancet 362(9392), 1267-74 {{PMID|14575971}}.</ref>{{,}}<ref name="Mocroft A et al">Mocroft A et al (2000) [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=14575971 AIDS across Europe, 1994-98: the EuroSIDA study]. Lancet 356(9226), 291-6 {{PMID|11071184}}.</ref>{{,}}<ref name="McNaghten AD et al">McNaghten AD et al (1999) [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&list_uids=10509570 Effects of antiretroviral therapy and opportunistic illness primary chemoprophylaxis on survival after AIDS diagnosis]. Adult/Adolescent Spectrum of Disease Group. AIDS 13(13), 1687-95 {{PMID|10509570}}.</ref>. L'action positive du traitement par médication anti-VIH est considérée comme une preuve de plus du rôle du VIH dans l'apparition du sida, et plusieurs négationnistes importants ont été amenés à accepter le rôle causal du VIH. Aujourd'hui, les arguments des négationnistes qui nient cette activité indéniable de la trithérapie sont de plus en plus déconsidérés et perçus comme une obstination dangereuse à ne pas accepter la réalité. Ces théories n'en continuent pas moins à exercer une grande influence dans certaines communautés ; une enquête menée en [[2005]] à l'occasion de la [[Gay Pride]] dans quatre villes américaines a constaté que 33 % des personnes interrogées doutaient que le VIH provoque le sida<ref name="Mistrust and Conspiracy">Hutchinson A.B., Begley E.B. et al. (2005) [http://www.aegis.org/conferences/nhivpc/2005/TP-011.html Mistrust and Conspiracy Beliefs about HIV/AIDS among Participants in Minority Gay Pride Events]. 2005 National HIV Prevention Conference Abstract TP-011.</ref>.

Les activistes du sida se sont inquiétés du fait que les arguments des négationnistes sur le peu de nocivité du VIH puissent être responsables d'un accroissement en nombre des infections qui lui sont dues. Selon Stephen Thomas, directeur de Centre pour la Santé des Minorités (Center for Minority Health) de l'[[Université de Pittsburgh]] <ref name="HIV Disbelievers">"The HIV Disbelievers", by David France. Published in Newsweek on August 19, 2000.</ref>:
{{Citation|Les gens ne comprennent pas. Ils voient partout des conspirations au lieu de songer à se protéger, à passer des tests et à rechercher quels soins et quels traitements leur conviennent.}}

=== En Europe orientale et en Asie centrale ===
{{article connexe|Sida en Russie}}
La contestation de la responsabilité du VIH dans le sida est également active en fédération de Russie. Elle s'exprime notamment dans les réseaux sociaux, autour de groupes qui ont retenu l’appellation de ''dissidents du sida ({{Lang-ru|спид диссиденты}})''<ref>{{Article|prénom1=Peter|nom1=Meylakhs|prénom2=Yuri|nom2=Rykov|prénom3=Olessia|nom3=Koltsova|prénom4=Sergey|nom4=Koltsov|titre=An AIDS-Denialist Online Community on a Russian Social Networking Service: Patterns of Interactions With Newcomers and Rhetorical Strategies of Persuasion|périodique=Journal of Medical Internet Research|volume=16|numéro=11|date=2014-11-17|issn=1439-4456|pmid=25403351|pmcid=PMC4260080|doi=10.2196/jmir.3338|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4260080/|consulté le=2017-06-02}}</ref>''.'' Ils sont à l'origine de refus de soins<ref>{{Lien web|titre=Russie : une fillette de trois ans serait mourante parce que sa mère nie l’existence du sida · Global Voices en Français|url=https://fr.globalvoices.org/2017/03/08/207442/|site=Global Voices en Français|date=2017-03-08|consulté le=2017-06-02}}</ref>, et le ministère de la santé développe des actions tentant de réduire leur influence<ref>{{Lien web|langue=ru|titre=СПИД-диссиденты. Кто они такие и как на них реагировать?|traduction titre=Les dissidents du sida. Qui sont-ils et comment réagir contre eux ?|url=http://o-spide.ru/live/support/detail.php?ID=1923|site=o-spide.ru (Site de prévention du ministère fédéral de la santé)|consulté le=2017-06-02}}</ref>. L'association russe Contrôle des patients, qui regroupe des personnes séropositives et intervient notamment pour garantir le droit aux traitements, est intervenue auprès du réseau [[VKontakte|Vkontakte]] pour des bandeaux d'avertissement soient apposés sur les pages de ces groupes négationnistes<ref>{{Lien web |langue=ru-RU |titre=«ВКонтакте» будет предупреждать о сообществах ВИЧ-отрицателей {{!}} Перебои |traduction titre=VKontakte mettra des avertissements sur la négation du VIH |url=https://pereboi.ru/2020/11/12/vkontakte-budet-preduprezhdat-o-soobshhestvah-vich-otritsatelej/ |site=pereboi.ru |date=2020-11-12 |consulté le=2020-11-16}}</ref>.

=== En Afrique du Sud ===
{{article connexe|Sida en Afrique du Sud}}
Le gouvernement du président sud-africain [[Thabo Mbeki]] a apporté son appui aux conceptions des négationnistes; des critiques accusent ces derniers d'être responsables par leur influence de la lenteur et de l'inefficacité de la réaction gouvernementale sud-africaine face à l'épidémie du sida. La ministre sud-africaine de la Santé de 1999 à 2006, [[Manto Tshabalala-Msimang]] nia la responsabilité du VIH<ref name=Benkimoun2010>{{Article|prénom1=Paul|nom1=Benkimoun|titre=L'Afrique du Sud lance un plan ambitieux contre le sida|périodique=Le Monde|jour=27|mois=avril|année=2010|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/04/27/l-afrique-du-sud-lance-un-plan-ambitieux-contre-le-sida_1343242_3244.html|consulté le=23 mai 2010}}</ref>.

==== La Déclaration de Durban ====
{{article détaillé|Déclaration de Durban}}

En [[2000]], quand s'est tenue à [[Durban]] une Conférence internationale sur le sida, le président Mbeki a convoqué un Groupe consultatif présidentiel comprenant un certain nombre de négationnistes, dont Peter Duesberg et David Rasnick<ref name="Politics of HIV/AIDS in South Africa">"[http://www.journaids.org/politicsofhiv.php The Politics of HIV/AIDS in South Africa]": a Journ-AIDS Fact Sheet. Accessed 26 février 2007.</ref>. La presse générale a été exclue des réunions de ce groupe ; un correspondant invité a écrit que Rasnick avait plaidé pour que les tests du VIH fussent légalement interdits et qu'il avait nié avoir constaté la moindre preuve d'une catastrophe par le sida en Afrique du Sud ; Duesberg, de son côté, « avait fait une présentation si éloignée de la réalité médicale en Afrique que plusieurs médecins locaux en secouaient la tête »<ref name="Debating the Obvious" />.

Dans son message adressé à la Conférence internationale sur le sida, Mbeki a réitéré son point de vue selon lequel le VIH n'était pas entièrement responsable du sida, à la suite de quoi des centaines de délégués sont sortis pendant sa communication<ref name="Controversy dogs">"[http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/826742.stm Controversy dogs AIDS forum], from the BBC. Accessed 26 Feb 2007.</ref>. Mbeki a aussi envoyé une lettre à un certain nombre de dirigeants dans le monde pour exprimer sa méfiance devant cette représentation de « l'expérience occidentale sur la réalité africaine », et il comparait la communauté des chercheurs qui avait accepté la théorie en cours à ceux qui avaient soutenu le régime qui permettait l'apartheid.<!--<ref name="Politics of HIV/AIDS in South Africa">.</ref>--> Le ton et le contenu de cette lettre de Mbeki ont amené des diplomates américains à se demander au départ s'il ne s'agissait pas d'un canular<ref name="Proof Positive">[http://www.villagevoice.com/news/0027,schoofs,16189,1.html Proof Positive: How African Science Has Demonstrated That HIV Causes AIDS], by Mark Schoof. Published in the Village Voice, July 5-11 2000 issue.</ref>{{,}}<ref name="South African President Escalates AIDS Feud">[http://pqasb.pqarchiver.com/washingtonpost/access/52730299.html?dids=52730299:52730299&FMT=ABS&FMTS=ABS:FT&date=Apr+19%2C+2000&author=Barton+Gellman&pub=The+Washington+Post&edition=&startpage=A.01&desc=S.+African+President+Escalates+AIDS+Feud South African President Escalates AIDS Feud]", by Barton Gellman. Published in the Washington Post on April 19, 2000.</ref>.
Cette conduite du président a consterné les scientifiques et les activistes appartenant au courant majoritaire, et ils ont répondu par la Déclaration de Durban, un document où ils affirmaient que le VIH était bien la cause du sida et qui a été signé par plus de {{formatnum:5000}} chercheurs et médecins<ref name="The Durban Declaration"/>. Cette déclaration a reçu une réponse de la part de Matthew Irwin et David Crowe<ref>[http://perso.orange.fr/sidasante/science/refutation.htm réfutation de la déclaration de Durban] du 28 septembre 2001.</ref>.

==== Critique de la réponse gouvernementale ====

La ministre sud-africaine de la Santé [[Manto Tshabalala-Msimang]] s'est aussi attiré de violentes critiques pour avoir souvent conseillé aux malades des remèdes comme l'[[Ail cultivé|ail]], le [[citron]] et l'[[huile d'olive]]<ref name="Beetroot battle">"[http://www.health-e.org.za/news/article.php?uid=20031487 Beetroot battle at world AIDS conference]", by Anso Thom. Published on Health-e on August 21, 2006.</ref>{{,}}<ref name="Dr Beetroot hits back">[http://www.mg.co.za/articlepage.aspx?area=/breaking_news/breaking_news__national/&articleid=280903 'Dr Beetroot' hits back at media over Aids exhibition], article de the Mail & Guardian Online. .</ref>{{,}}<ref name="Manto again">[http://www.aegis.com/news/sapa/2005/sa050604.html Manto again angers AIDS activists], from AEGIS.com.</ref>, en même temps qu'elle insistait sur la toxicité possible des médicaments antirétroviraux, qu'elle appelait « des poisons »<ref>[http://www.aidstruth.org/nattrass.pdf AIDS, Science and Governance]. PDF (377 KiB).</ref>. La ''South African Medical Association'' l'a accusée « de jeter le trouble sur un public vulnérable »<ref name="SAMA calls">[http://www.samedical.org/article.asp?ArticleID=1844 SAMA calls for end] to misrepresentation on treatment of AIDS, issued August 29, 2006. From the South African Medical Association website.</ref>. En septembre [[2006]], un groupe de plus de 80 chercheurs et universitaires a demandé « la révocation immédiate du Dr Tshabalala-Msimang comme ministre de la Santé et la fin de la politique désastreuse et pseudoscientifique qui a caractérisé l'attitude du gouvernement sud-africain devant le VIH/sida »<ref name="Scientists Rip">"[https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2006/09/06/AR2006090600586.html Scientists Rip S. African AIDS Policies]", by Terry Leonard. Published in the Washington Post on September 6, 2006.</ref>. En {{date-|décembre 2006}}, [[Nozizwe Madlala-Routledge]], ministre adjointe de la Santé, a fait le constat, qu'aux niveaux les plus élevés, on avait nié la réalité sur le sida<ref name="African Minister Ends">"[https://www.telegraph.co.uk/health/main.jhtml?view=DETAILS&grid=&xml=/health/2006/12/11/wsa10.xml African Minister Ends Decade of Denial over AIDS]", from The Daily Telegraph. Published online November 12, 2006.</ref>.

Le gouvernement de Mbeki a été largement critiqué pour avoir retardé la mise en route de programmes destinés à fournir des médicaments antirétroviraux aux malades du sida dans un état avancé et aux femmes enceintes séropositives. Le programme national de traitement n'a commencé qu'après que la Campagne d'Action pour le Traitement (TAC) eut conduit à intenter un procès contre les ministres du gouvernement, en les proclamant responsables de la mort de 600 personnes séropositives par jour parce qu'elles n'avaient pas pu accéder à la médication<ref>CURRENT DEVELOPMENTS PREVENTING MOTHER-TO-CHILD HIV TRANSMISSION IN SOUTH AFRICA: BACKGROUND, STRATEGIES AND OUTCOMES OF THE TREATMENT ACTION CAMPAIGN CASE AGAINST THE MINISTER OF HEALTH.</ref>. L'Afrique du Sud a été un des derniers pays de la région à commencer un tel programme de traitement et la mise en route a été beaucoup plus lente que prévu.

À la XVI{{e}} Conférence internationale sur le sida, Stephen Lewis, délégué spécial des Nations unies pour le sida en Afrique, a attaqué le gouvernement de Mbeki pour la lenteur de sa réaction devant l'épidémie de sida et à sa soumission aux théories négationnistes :

:« C'est (l'Afrique du Sud) en Afrique le seul pays... dont le gouvernement persiste à ne rien comprendre, à reculer les échéances et à ne rien faire quand il s'agit de mettre en route le traitement… C'est le seul pays d'Afrique dont le gouvernement continue à promouvoir des théories plus dignes d'extrémistes que d'un État qui se soucie de ses ressortissants. »<ref>[https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2006/09/06/AR2006090600586.html "Scientists Rip S. African AIDS Policies"], by Terry Leonard. Published in the Washington Post on September 6, 2006.</ref>

En [[2002]], Mbeki a demandé que son nom ne soit plus utilisé dans la littérature négationniste et que les négationnistes arrêtent de signer des documents en ajoutant « Membre du Groupe consultatif sur le sida créé par le Président Mbeki »<ref name="No Place">"No Place for Denial", by Simon Robinson. Published in Time magazine on January 9, 2005.</ref>.

Au début de [[2005]], l'ancien président sud-africain [[Nelson Mandela]] a annoncé que son fils était mort de complications du sida. Cette annonce publique a été vue autant comme un effort pour combattre la stigmatisation associée au sida que comme une « déclaration politique conçue pour forcer le Président Mbeki à ne plus nier les faits »<ref name="Mandela's Eldest Son">"[http://www.guardian.co.uk/southafrica/story/0,13262,1384732,00.html?gusrc=rss Mandela's Eldest Son Dies of AIDS]", by Tom Happold. Published in The Guardian on January 6, 2005.</ref>.

En [[2007]], Thabo Mbeki conserve un certain scepticisme vis-à-vis de l'hypothèse officielle<ref>[http://www.guardian.co.uk/international/story/0,,2205792,00.html Mbeki admits he is still Aids dissident six years on].</ref>.

=== Risque et dégâts ===

Un grand nombre d'experts et d'activistes du sida assurent que le mouvement de réévaluation du sida met des vies en danger en persuadant les gens de ne plus se protéger lors des rapports sexuels ou de ne plus prendre leur traitement antirétroviral. On lit en particulier dans la déclaration de Durban :

:''C'est le VIH qui provoque le sida. Il est malheureux que quelques personnes qui se font entendre continuent à nier cette évidence. Innombrables sont ceux à qui une telle position coûtera la vie''.

En réponse à de telles accusations, le Groupe négationniste de Perth a nié encourager les rapports sexuels non protégés ou la consommation de drogue ; effectivement, ils soutiennent que le sexe anal passif avec de multiples partenaires et l'usage de drogue accroissent le risque d'être atteint du sida et devraient être évités. 

Duesberg soutient que le VIH en lui-même est inoffensif, et que les personnes contaminées par ce virus seront traitées avec des médicaments dont il assure qu'ils sont la cause du sida. Pour lui, le risque et les dégâts proviennent de la peur liée à cette maladie, peur qui précipite les traitements par certains médicaments qu'il juge dangereux.
De plus, il prétend tenir de source gouvernementale qu'il faut en moyenne 1000 rapports sexuels non protégés avec un partenaire séropositif au VIH pour être à son tour infecté. Il déclare toutefois que l'emploi de préservatifs peut être utile, après tout, car il « protège les gens de l'infection par le VIH, qu'ils pourraient attraper après 1000 rapports non protégés, les mettant ainsi à l'abri du sida que provoquerait le traitement anti-VIH »<ref>[http://www.duesberg.com/faq.html Duesberg.com Frequently Asked Questions].</ref>.

== Documentaires ==

''Sida : le doute'' est un documentaire de [[Djamel Tahi]]<ref>[http://leweb2zero.tv/video/deestroy_4846adfcd46f784 Sida : le doute].</ref> présentant les contradictions de la thèse virale, diffusé en 1996 sur [[Arte]].

''[[The House Of Numbers|House of Numbers]]'' est un documentaire controversé de 2009 de [[Brent Leung]]<ref>{{YouTube|_p-ttLfkZHQ|House of Numbers|en}}.</ref> qui soutient la thèse de l'absence de responsabilité du VIH dans le sida. Il a reçu une critique très négative de la majorité de la communauté scientifique et des médias<ref>{{article
| nom1 = Catsoulis
| prénom = Jeannette
| titre = 'House of Numbers' - Brent Leung Looks at AIDS From a Different Angle
| lang = en
| périodique = New York Times
| consulté le = 24 août 2012
| date = 4 septembre 2009
| url = http://movies.nytimes.com/2009/09/04/movies/04house.html?_r=0
}}.</ref>{{,}}<ref>{{article
| issn = 0099-9660
| nom1 = Aaronovitch
| prénom = David
| titre = A Conspiracy-Theory Theory
| lang =en
| périodique = Wall Street Journal
| consulté le = 24 août 2012
| date = 19 décembre 2009
| url = http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704238104574602042125998498.html
}}.</ref>{{,}}<ref>{{article
| doi = 10.1016/S1473-3099(09)70316-0
| issn = 1473-3099
| volume = 9
| numéro = 12
| pages = 735
| nom1 = Burki
| prénom = Talha
| titre = House of numbers
| lang = en
| journal = The Lancet Infectious Diseases
| consulté le = 24 août 2012
| date = décembre 2009
| url = http://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(09)70316-0/fulltext
}}.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===

* [[Lymphocytopénie CD4 idiopathique]] 
* [[Virus de l'immunodéficience humaine]]
* [[Test VIH]]
* [[Discrimination des porteurs du VIH]]

=== Liens externes ===
{{Catégorie principale|Controverse sur le sida}}
* {{fr}} [http://membres.lycos.fr/intoxsida/index.html Article en ligne démontrant la vacuité des théories dissidentes]
* {{fr}} [http://www.zetetique.fr/index.php/dossiers/110-negationnisme-sida Petite introduction au négationnisme du SIDA, par l'Observatoire Zététique]
* {{fr}} [http://www.rue89.com/2011/06/30/le-sida-nexiste-pas-le-vih-aussi-a-ses-theories-du-complot-211582 « Le sida n'existe pas » : le VIH aussi a ses théories du complot], [[Rue89]]
* {{en}} [http://www.sparks-of-light.org/The%20Key%20HIV=AIDS%20Science%20Papers%20without%20comments.pdf Les publications de Gallo et Popovic dans ''Science'' en 1984]
* {{en}} [http://www.niaid.nih.gov/newsroom/focuson/hiv00/default.htm National Institute of Health : La preuve que le VIH cause le sida] 
* {{en}} [http://www.healtoronto.com/nih/ Réfutation des preuves du NIH]
* {{en}} [http://www.virusmyth.net/aids/data/cfmullis.htm Entretien avec Kary Mullis au sujet du VIH et du sida (1994)]
* {{en}} [http://www.info.gov.za/otherdocs/2001/aidspanelpdf.pdf Rapport d'études contradictoires sur le sida en Afrique mises en place par M. Thabo Mbeki, Président de l'Afrique du Sud]

{{Palette|VIH}}
{{Portail|médecine|virologie|scepticisme}}

[[Catégorie:Controverse sur le sida]]