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La '''Dombes''' est un des [[Liste des régions naturelles de l'Ain|pays]] du [[département français]] de l'[[Ain (département)|Ain]] en [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. [[Région naturelle de France|Région naturelle]] et historique, elle est constituée d'un plateau d'origine [[moraine|morainique]] parsemé d'[[étang]]s.
La '''Dombes''' est une [[Région naturelle de France|région naturelle]] et historique
du [[département français]] de l'[[Ain (département)|Ain]] ([[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]]). Lié à l'ancienne principauté de Dombes, ce [[Liste des régions naturelles de l'Ain|pays]] est caractérisé par ses nombreux étangs parsemant un plateau d'origine [[moraine|morainique]].


Voisine des régions naturelles de la [[Bresse]] et du [[Bugey]], la Dombes a son centre géographique au village de [[Villars-les-Dombes]], mais la principale localité est [[Trévoux]], située sur l'[[Ain (rivière)|Ain]], à la limite sud-ouest du pays.
La région est voisine de deux autres grandes régions naturelles, la [[Bresse]] et le [[Bugey]].

Sur le plan historique, la Dombes, qui fait partie du [[Saint-Empire romain germanique|Saint-Empire]], échoit vers 1400 à la [[maison de Bourbon|maison française de Bourbon]]. Elle est occupée par l'armée française de 1523 à 1560 au moment des [[guerres d'Italie]], à la suite de la trahison du [[Charles III de Bourbon|connétable de Bourbon]]. En 1560, [[François II (roi de France)|François II]] la restitue à la maison de Bourbon (branche Montpensier), qui en fait une sorte de principauté souveraine à la frontière entre la France et l'Empire. En 1693, la Dombes passe au [[Liste des comtes et ducs du Maine|duc du Maine]] (fils légitimé de [[Louis XIV]]), dont un descendant la cède à [[Louis XV]] en 1762 en échange de différents fiefs français.


{{sommaire|niveau=2}}
{{sommaire|niveau=2}}


== Géographie ==
== Géographie ==
=== Situation ===
{{...}}
Le pays de Dombes est situé au sud-ouest du [[Ain (département)|département de l'Ain]], au nord-est de [[Lyon]]<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Beauchamp|prénom1=J.|titre=Géologie du département de l'Ain|url=https://www.u-picardie.fr/beauchamp/GEOL_AIN/G%C3%A9ologie%20de%20l%27Ain.html|site=u-picardie.fr|éditeur=université de Picardie|date=|consulté le=2020-03-23}}</ref>.

Trévoux se trouve à 20 km au nord de Lyon et à 60 km au sud-ouest de [[Bourg-en-Bresse]], Villars-les-Dombes à 25 km au nord-est de Lyon et 30 km de Bourg.

=== Géographie physique ===
=== Géographie physique ===
{{...}}
La Dombes correspond à un plateau d'origine [[moraine|morainique]] (dépôt de sable, de cailloux et d'[[argile]]) situé dans le [[Ain (département)|département de l'Ain]] au nord-est de [[Lyon]]<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Beauchamp|prénom1=J.|titre=Géologie du département de l'Ain|url=https://www.u-picardie.fr/beauchamp/GEOL_AIN/G%C3%A9ologie%20de%20l%27Ain.html|site=u-picardie.fr|éditeur=université de Picardie|date=|consulté le=2020-03-23}}</ref>. Sa superficie est de {{Unité|1500|km|2}} environ et son orientation est légèrement nord-ouest, comme l'indique son réseau hydrographique ([[Veyle]], [[Chalaronne]])<ref name=":0" />. Elle est limitée à l'ouest par la vallée de la [[Saône]] et au sud par la [[Côtière]] qui surplombe les plaines du [[Rhône]]. À l'est, la rivière de l'[[Ain (rivière)|Ain]] la sépare du [[Bugey]] et le [[Revermont]] marque la limite avec les contreforts du massif du Jura. Seule la limite nord est peu nette : progressivement la Dombes entre en contact avec la [[Bresse]].
La Dombes, dont la superficie est d'environ {{Unité|1500|km|2}}, correspond à un plateau d'origine [[moraine|morainique]] (dépôts de sable, de cailloux et d'[[argile]] laissés lors du retrait des glaciers quaternaires) entre Saône, Rhône et Jura.


Elle est limitée à l'ouest par la vallée de la [[Saône]] (affluent du Rhône à Lyon) au sud par la [[Côtière]], ligne de hauteurs qui surplombe les plaines du [[Rhône]], à l'est par l'[[Ain (rivière)|Ain]] (affluent du Rhône) qui la sépare du [[Bugey]] et par le [[Revermont]], limite du massif du Jura. En revanche, la limite nord est moins nette : on passe progressivement de la Dombes à la [[Bresse]], les étangs devenant moins nombreux.
=== Pays ===

Le relief est assez plat. Le réseau hydrographique ([[Veyle]], [[Chalaronne]])<ref name=":0" /> est orienté sud-ouest.

=== Voies de communication ===
{{...}}
La Dombes est traversée par la ligne de chemin de fer de [[Ligne de Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse|Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse]] et par la [[Route nationale 83 (France)|RN 83]] qui relie Lyon à Bourg-en-Bresse.

=== Un pays rural proche de Lyon ===
{{...}}
La partie sud-ouest est devenue suburbaine de [[Lyon]].

== Le pays de Dombes ==
=== Toponymie ===
Le nom est attesté en latin au {{s-|VII}} sous la forme ''terra de Dumbis''{{refnec}}

=== « La Dombes » ou « les Dombes » ? ===
{{...}}
{{Section à sourcer|date=février 2018}}

La formule « les dombes » (sans majuscule) désigne les étangs, et plus précisément les fonds d'étangs, les eaux troubles.

En ce qui concerne le pays de Dombes, l'utilisation du pluriel ou du singulier est sujette à discussion. Selon Georges Fafournous, « académicien de la Dombes », il faut dire « la<ref>https://www.dombes-tourisme.com/la-dombes-ou-les-dombes/</ref> Dombes », mais les habitants, appelés « Dombistes », disent aussi bien « la Dombes » que « les Dombes ».

La formule « en Dombes » signifie « dans le pays de Dombes », tandis que si on dit « dans les dombes », il s'agit des étangs.

Le nom de la commune de [[Villars-les-Dombes]] peut prêter à confusion. Il ne s'agit pas de l'article défini pluriel, mais d'une préposition tombée en désuétude, sauf en toponymie, « [[:wikt:lès|lès]] », qui signifie « près de », ici orthographiée « les ». Une orthographe plus convenable serait « Villars-lès-Dombes »..

=== Aspect historique ===
À partir du mariage d'Humbert de Beaujeu et de Marguerite de Baugé, la Dombes, soit l'ensemble des territoires de la maison de Beaujeu situés sur la rive gauche de la Saône – également appelé à l'époque « Beaujolais à la part de l'empire », par opposition au [[Beaujolais|Beaujolais propre]], vassal du royaume – forme une [[souveraineté]] sur laquelle les princes exercent les droits régaliens (notamment battent monnaie) et ne dépendent pas du roi de France<ref>C.-F. de Poleins, ''Histoire de la Souveraineté de Dombes'', Éditions du Bastion.</ref>. Cette souveraineté a pour capitale [[Trévoux]] et est formée de deux territoires non contigus avec douze [[châtellenie]]s dont celles de [[Trévoux]], [[Thoissey]], [[Saint-Trivier-sur-Moignans|Saint-Trivier]], [[Ambérieux-en-Dombes|Ambérieux]], [[Beauregard (Ain)|Beauregard]], [[Villeneuve (Ain)|Villeneuve]], [[Montmerle-sur-Saône|Montmerle]], [[Baneins]] et Ligneux, constituent la basse Dombes, à l'ouest, et les trois autres, [[Chalamont]], [[Lent (Ain)|Lent]] et [[La Chapelle-du-Châtelard|Le Chatelard]] forment la haute Dombes, à l'est. Le territoire qui sépare les deux Dombes avec [[Villars-les-Dombes|Villars]] et [[Châtillon-sur-Chalaronne|Châtillon]] est appelé le couloir bressan.
À partir du mariage d'Humbert de Beaujeu et de Marguerite de Baugé, la Dombes, soit l'ensemble des territoires de la maison de Beaujeu situés sur la rive gauche de la Saône – également appelé à l'époque « Beaujolais à la part de l'empire », par opposition au [[Beaujolais|Beaujolais propre]], vassal du royaume – forme une [[souveraineté]] sur laquelle les princes exercent les droits régaliens (notamment battent monnaie) et ne dépendent pas du roi de France<ref>C.-F. de Poleins, ''Histoire de la Souveraineté de Dombes'', Éditions du Bastion.</ref>. Cette souveraineté a pour capitale [[Trévoux]] et est formée de deux territoires non contigus avec douze [[châtellenie]]s dont celles de [[Trévoux]], [[Thoissey]], [[Saint-Trivier-sur-Moignans|Saint-Trivier]], [[Ambérieux-en-Dombes|Ambérieux]], [[Beauregard (Ain)|Beauregard]], [[Villeneuve (Ain)|Villeneuve]], [[Montmerle-sur-Saône|Montmerle]], [[Baneins]] et Ligneux, constituent la basse Dombes, à l'ouest, et les trois autres, [[Chalamont]], [[Lent (Ain)|Lent]] et [[La Chapelle-du-Châtelard|Le Chatelard]] forment la haute Dombes, à l'est. Le territoire qui sépare les deux Dombes avec [[Villars-les-Dombes|Villars]] et [[Châtillon-sur-Chalaronne|Châtillon]] est appelé le couloir bressan.


En 1762, lorsque la principauté de Dombes est rattachée au royaume de France, elle devient un pays de [[France]], compris dans le [[gouvernement de Bourgogne|gouvernement général de Bourgogne]], situé entre la [[Bresse]], le [[Lyonnais (province)|Lyonnais]], le [[Beaujolais]] et le [[Mâconnais]].
En 1762, lorsque la principauté de Dombes est rattachée au royaume de France, elle devient un pays de [[France]], compris dans le [[gouvernement de Bourgogne|gouvernement général de Bourgogne]], situé entre la [[Bresse]], le [[Lyonnais (province)|Lyonnais]], le [[Beaujolais]] et le [[Mâconnais]].


De nos jours, la Dombes est, avec la [[Bresse]], le [[Bugey]], le [[Revermont]] et le [[Pays de Gex]], un des « Pays de l'Ain ».
De nos jours, la Dombes est un des « pays de l'Ain », avec la [[Bresse]], le [[Bugey]], le [[Revermont]] et le [[Pays de Gex]], .


=== Caractéristiques ===
=== Les étangs de Dombes ===
[[Fichier:Etang Neuf - 1.JPG|thumb|L'étang Neuf, près de [[Bouligneux]], en assec (mai 2014).]]
[[Fichier:Etang Neuf - 1.JPG|thumb|L'étang Neuf, près de [[Bouligneux]], en assec (mai 2014).]]
Les [[étang]]s, très nombreux (plus de mille qui occupent environ {{unité|11000|ha}}<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Alain et Denis Varaschin|titre=Tout savoir sur l'Ain|passage=8-9|lieu=Le Coteau|éditeur=Horvath|date=s.d.|isbn=27171-0497-6}}</ref>), sont d'origine humaine. Ils ont été creusés principalement par les [[moine]]s, en mettant à profit les dépôts d'argile [[moraine|morainiques]]. En particulier, leur profil est maîtrisé et déterminé par le type de [[pêche (halieutique)|pêche]]; à la différence des étangs du [[Forez]], au fond plat, les étangs de la Dombes présentent une très légère pente, permettant à l'[[eau]] de s'écouler lentement et régulièrement vers l'[[Émissaire (hydrologie)|émissaire]] (dénommé « [[thou (Dombes)|thou]] ») lors de leur vidange au printemps tous les 4-5 ans à l'occasion de la pêche, avant d'être laissés à sec en général un été, pour être cultivés en avoine ou en maïs. Ils permettent une [[pisciculture]] importante de [[Carpe (poisson)|carpes]] et de [[Brochet|brochets]] depuis longtemps<ref>Groupe Zones humides, 2018, ''Zones Humides Infos'' {{n°|94}}: ''Pâturage traditionnel ou original en zone humide'', Les étangs de la Dombes : un système agro-piscicole singulier inscrit dans le temps, {{Lien web|url=http://www.snpn.com/produit/n94-1er-semestre-2017-paturage-traditionnel-ou-original-en-zone-humide/ |titre=Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide |site=snpn.com |auteur= L. Bérard |année=2018 }}</ref> et alimentaient les populations, en particulier de [[Lyon]], lors des nombreux « jours maigres ».
Les [[étang]]s, très nombreux (plus de mille qui occupent environ {{unité|11000|ha}}<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Alain et Denis Varaschin|titre=Tout savoir sur l'Ain|passage=8-9|lieu=Le Coteau|éditeur=Horvath|date=s.d.|isbn=27171-0497-6}}</ref>), sont d'origine humaine. Ils ont été creusés principalement par les [[moine]]s, en mettant à profit les dépôts d'argile [[moraine|morainiques]]. En particulier, leur profil est maîtrisé et déterminé par le type de [[pêche (halieutique)|pêche]]; à la différence des étangs du [[Forez]], au fond plat, les étangs de la Dombes présentent une très légère pente, permettant à l'[[eau]] de s'écouler lentement et régulièrement vers l'[[Émissaire (hydrologie)|émissaire]] (dénommé « [[thou (Dombes)|thou]] ») lors de leur vidange au printemps tous les 4-5 ans à l'occasion de la pêche, avant d'être laissés à sec en général un été, pour être cultivés en avoine ou en maïs. Ils permettent une [[pisciculture]] importante de [[Carpe (poisson)|carpes]] et de [[Brochet|brochets]] depuis longtemps<ref>Groupe Zones humides, 2018, ''Zones Humides Infos'' {{n°|94}}: ''Pâturage traditionnel ou original en zone humide'', Les étangs de la Dombes : un système agro-piscicole singulier inscrit dans le temps, {{Lien web|url=http://www.snpn.com/produit/n94-1er-semestre-2017-paturage-traditionnel-ou-original-en-zone-humide/ |titre=Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide |site=snpn.com |auteur= L. Bérard |année=2018 }}</ref> et alimentaient les populations, en particulier de [[Lyon]], lors des nombreux « jours maigres ».
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L'alternance [[assec]]-[[évolage]] est une particularité culturelle et culturale locale, où culture céréalière et élevage du [[poisson]] sont intimement associés.
L'alternance [[assec]]-[[évolage]] est une particularité culturelle et culturale locale, où culture céréalière et élevage du [[poisson]] sont intimement associés.


La grenouille de la Dombes est une spécialité culinaire locale<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Victoria Houssay|titre=La grenouille des Dombes : un emblème voué à disparaître ?|url=https://www.academiedugout.fr/articles/la-grenouille-des-dombes-un-embleme-voue-a-disparaitre_2121|site=L'Académie du Goût|date=10 octobre 2014|consulté le=2019-04-26}}</ref>.
La grenouille verte de la Dombes est une spécialité culinaire locale<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Victoria Houssay|titre=La grenouille des Dombes : un emblème voué à disparaître ?|url=https://www.academiedugout.fr/articles/la-grenouille-des-dombes-un-embleme-voue-a-disparaitre_2121|site=L'Académie du Goût|date=10 octobre 2014|consulté le=2019-04-26}}</ref>.


=== Richesse écologique ===
=== Une grande richesse écologique ===
[[File:Paysage de la Dombes.jpg|thumb|Paysage de la Dombes.]]
[[File:Paysage de la Dombes.jpg|thumb|Paysage de la Dombes.]]
D'un point de vue [[ornithologie|ornithologique]], la Dombes est la zone [[biogéographie|biogéographique]] présentant la plus grande [[Biodiversité|diversité spécifique]]{{Référence nécessaire|date=6 mars 2022}} de la région [[Auvergne-Rhône-Alpes]] : elle possède {{nobr|131 espèces}} d'oiseaux [[Oiseau nicheur|nicheurs]]. C'est une zone humide d'importance internationale pour les oiseaux migrateurs, classée en [[Zone importante pour la conservation des oiseaux|ZICO]] (zone importante pour la conservation des oiseaux).
D'un point de vue [[ornithologie|ornithologique]], la Dombes est la zone [[biogéographie|biogéographique]] présentant la plus grande [[Biodiversité|diversité spécifique]]{{Référence nécessaire|date=6 mars 2022}} de la région [[Auvergne-Rhône-Alpes]] : elle possède {{nobr|131 espèces}} d'oiseaux [[Oiseau nicheur|nicheurs]]. C'est une "zone humide d'importance internationale" pour les oiseaux migrateurs, classée en [[Zone importante pour la conservation des oiseaux|ZICO]] (zone importante pour la conservation des oiseaux).
L'ensemble des étangs est proposé au réseau [[Natura 2000]].
L'ensemble des étangs est proposé au réseau [[Natura 2000]].


Parmi les espèces emblématiques de la Dombes, on peut citer :
Parmi les espèces emblématiques de la Dombes, on peut citer :
* le [[Grèbe à cou noir]] ;
* le [[grèbe à cou noir]] ;
* la [[Nette rousse]] ;
* la [[nette rousse]] ;
* la [[Guifette moustac]].
* la [[guifette moustac]].
Outre les oiseaux, la Dombes est aussi une zone majeure pour la préservation d'un grand nombre d'autres espèces comme :
Outre les oiseaux, la Dombes est aussi une zone majeure pour la préservation d'un grand nombre d'autres espèces comme :


* la [[Marsilea quadrifolia|Marsilée à 4 feuilles]],
* la [[Marsilea quadrifolia|marsilée à 4 feuilles]],
* la [[Rainette verte]],
* la [[rainette verte]],
* la [[Leucorrhinia pectoralis|Leucorrhine à gros thorax]],
* la [[Leucorrhinia pectoralis|leucorrhine à gros thorax]],


Ces trois espèces, comme beaucoup d'autres, trouvent ainsi en Dombes un bastion majeur pour leur préservation à l'échelle nationale.
Ces trois espèces, comme beaucoup d'autres, trouvent ainsi en Dombes un bastion majeur pour leur préservation à l'échelle nationale.


Depuis le {{date|22|mars|2023}}, la Dombes est désormais labélisée site [[Convention de Ramsar|RAMSAR]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Dombes labellisée Ramsar |url=https://www.ecologie.gouv.fr/dombes-labellisee-ramsar |site=Ministères Écologie Énergie Territoires |consulté le=2023-06-05}}</ref>. Ce label reconnaît l'importance internationale de la Dombes en tant que zone humide pour la préservation de la biodiversité.
Depuis le {{date|22|mars|2023}}, la Dombes est désormais labélisée site [[Convention de Ramsar|RAMSAR]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Dombes labellisée Ramsar |url=https://www.ecologie.gouv.fr/dombes-labellisee-ramsar |site=Ministères Écologie Énergie Territoires |consulté le=2023-06-05}}</ref>. Ce label reconnaît l'importance internationale de la Dombes en tant que zone humide pour la préservation de la biodiversité.

=== « La » ou « les » Dombes ? ===
{{Section à sourcer|date=février 2018}}
La question de l'utilisation du pluriel ou du singulier pour nommer la région est sujette à discussion. Les Dombistes actuels utilisent aussi bien l'appellation « la Dombes » que « les Dombes ».

La région de Dombes reste la Dombes, au singulier, les dombes étant les fonds d'étangs, leurs eaux troubles. Ainsi on dit ''en Dombes'' : dans la région des dombes (étangs), tandis que ''dans les dombes'' veut dire dans les étangs.

On notera à ce sujet le nom de la commune du pays [[Villars-les-Dombes]], qui prête à confusion. Ici, le « les » s'écrit ailleurs « [[:wikt:lès|lès]] » et vient du latin ''latus'' ; il signifie « près de » la Dombes. Il conviendrait donc d'écrire « Villars-lès-Dombes ».

D’après Georges FAFOURNOUX, ''Académicien de la Dombes'', il faut dire « la<ref>https://www.dombes-tourisme.com/la-dombes-ou-les-dombes/</ref> » Dombes.

=== Étymologie ===
Le nom apparaît au {{s-|VII}} sous la forme ''terra de Dumbis''{{refnec}}

=== Communications ===
La région est traversée par la [[Ligne de Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse|ligne de la Dombes]] et la [[Route nationale 83 (France)|route Lyon - Bourg-en-Bresse]]. La partie sud-ouest est devenue suburbaine de [[Lyon]].


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Origines de la Dombes ===
=== Antiquité et haut Moyen Âge ===
{{...}}
[[File:Coeur de la chapelle Notre-Dame-de-Beaumont.jpg|thumb|upright=1.2|Cœur de la chapelle Notre-Dame-de-Beaumont à [[La Chapelle-du-Châtelard]]. Peintures murales du {{s|XV}}]]
[[File:Coeur de la chapelle Notre-Dame-de-Beaumont.jpg|thumb|upright=1.2|Cœur de la chapelle Notre-Dame-de-Beaumont à [[La Chapelle-du-Châtelard]]. Peintures murales du {{s|XV}}]]
La Dombes était au temps de [[Jules César]] peuplée par les [[Ambarres]]. Au {{Ve siècle}}, elle faisait partie du royaume des [[Burgondes]]. Lors du partage de [[Traité de Verdun|Verdun]] en [[843]] entre les trois petits-fils de Charlemagne, elle fit partie de la zone centrale qui revenait à [[Lothaire Ier|Lothaire {{Ier}}]], titulaire de l'[[Empire]]. Mais l'éloignement du pouvoir causa la création de seigneuries qui s'érigèrent en seigneuries quasi autonomes.


Dans la [[Gaule|Gaule préromaine]], le territoire de la Dombes appartient au peuple des [[Ambarres]], mentionnés par César dans ''La Guerre des Gaules''. Dans l'[[Empire romain]], il fait partie de la province de [[Gaule lyonnaise|Lyonnaise]] (capitale : [[Lyon pendant l'Antiquité|Lyon]]).
=== La Dombes dans le Saint Empire ===
À la fin du {{s-|XII}}, les sires de Baugé et de Thoire-Villars se partagent la région qui dépend en théorie toujours de l'Empire. Le mariage du {{Date-|15 juillet 1218}} entre la fille du sire de Baugé et [[Humbert V de Beaujeu]] fait passer le nord de la Dombes dans le domaine des Beaujeu jusqu'en 1400, (date à laquelle leurs terres passent aux Bourbons, cousins du roi de France). La partie sud de la Dombes appartient, elle, aux sires de Thoire-Villars, qui possèdent également des terres dans le Bugey. Chacune des deux familles fait partie d'un camp différent dans des guerres locales. En effet, la Dombes est impliquée à partir de la fin du {{s-|XIII}} dans les conflits entre les comtes de [[États de Savoie|Savoie]] auxquels les Beaujeu s'allient et leurs voisins du Dauphiné, dont les sires de Villars sont les alliés comme le comte de Chalon. Cette guerre se superpose à la [[guerre de Cent Ans]], où la Bourgogne voisine s'allie aux Anglais alors que les trois derniers sires de Villars servent les rois de France.


Au {{Ve siècle}}, le pays fait partie du [[royaume des Burgondes]], qui est conquis par les fils de Clovis en 534, devenant le [[Royaume de Bourgogne (534-843)|royaume franc de Bourgogne]].
Dès 1325, voulant aider Édouard, comte de Savoie, contre Guigue V, dauphin de Viennois, Humbert {{Ier}} de Beaujeu est fait prisonnier à la [[bataille de Varey]]. Il est alors contraint de prêter hommage pour les seigneuries de [[Meximieux]], [[Miribel (Ain)|Miribel]] et [[Bourg-Saint-Christophe]] à l'est de la Dombes, et demande au comte de Savoie un dédommagement. Les terres des sires de Villars subissent, quant à elles, plusieurs chevauchées parties des terres des comtes de Savoie, et, à partir de l'avènement d'Humbert V de Thoire-Villars en 1300, la famille s'oriente progressivement vers la France ; Humbert VI est l'un des principaux artisans du rattachement du [[Dauphiné]], jusqu'ici terre d'Empire, à la France, en [[1349]] ce qui permet que la situation s'apaise, aux alentours de 1355. Mais chacune des deux familles s'éteint vers 1400 ce qui entraîne la prise de possession des Dombes par de grandes familles.


Le [[traité de Verdun]] ([[843]]), qui partage l'[[empire carolingien]] entre les trois petits-fils de [[Charlemagne]], place la Dombes, située à l'est de la Saône, dans la [[Francie médiane]] (ou [[Lotharingie]]) qui échoit à [[Lothaire Ier|Lothaire]], aussi titulaire du titre d'empereur.
Au Nord, en 1400, le dernier des Beaujeu, Édouard II, cède ses États au duc de Bourbon, [[Louis II de Bourbon|Louis II]]. De son côté, Humbert VII de Thoire-Villars, n'ayant pas vu son fils unique lui survivre et se trouvant menacé par le duc de Bourgogne à qui il refuse de prêter hommage, vend ses terres en 1402, en les partageant entre les ducs de Savoie et de Bourbon, pour se placer ainsi sous la protection de ces grands princes. Humbert VII garde toutefois l'usufruit de ses terres jusqu'à sa mort, en 1423.


En 962, elle est intégrée dans le [[Saint-Empire romain germanique]], qui rassemble les territoires des anciens royaumes de Francie médiane et de [[Francie orientale]], face au royaume de [[Francie occidentale]], qui devient le [[royaume de France]] sous la dynastie des [[Capétiens]].
=== Rattachement progressif au royaume de France ===
[[File:La souverainete de Dombes.jpg|thumb|upright=1.3|La souveraineté de Dombes en 1662.]]
[[File:Trevoux.jpg|thumb|Le [[Journal de Trévoux]]]]
En 1523<ref name=Topo>{{Topographie historique du département de l'Ain|XXXVIII}}.</ref>, [[François Ier (roi de France)|{{nobr|François {{Ier}}}}]] accuse le connétable de Bourbon de [[félonie]], en vertu de quoi il confisque ses terres dans le royaume de France et dépêche des troupes pour confisquer la partie de la Dombes lui appartenant, bien que ces terres se trouvent côté Empire, la [[Saône (rivière)|Saône]] marquant la frontière entre le royaume de France et le Saint-Empire romain germanique. Il institue alors la fonction de gouverneur afin d'administrer la Dombes en son nom, ainsi qu'un [[parlement de Dombes]] qui siège d'abord à Lyon, par « territoire emprunté ». L'occupation royale par [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] dure du {{date-|17 septembre 1523}} au {{date-|31 mars 1547}}, suivie par celle d'[[Henri II (roi de France)|{{nobr|Henri II}}]] du {{date-|31 mars 1547}} au {{date-|10 juillet 1559}}, puis par celle de [[François II (roi de France)|{{nobr|François II}}]] du {{date-|10 juillet 1559}} au {{date-|27 septembre 1560}}<ref name="lrnaff">{{ouvrage |auteur= Pierre Lenail |titre=Le parlement de Dombes, Lyon 1523 à 1696 — Trévoux 1697 à 1771 |éditeur= Bernoux & Cumin |lieu=Lyon |année= 1900 |passage= 181}}.</ref>.
[[File:Double tournois, 1622, Principauty of Dombes, Marie of Bourbon-Montpensier.jpg|thumb|[[Double tournois]], 1622, Principauté de Dombes, [[Marie de Bourbon-Montpensier]].]]


=== La principauté de Dombes du {{sp-|XII|au|XVIII}} ===
En 1560<ref name=Topo/>, {{nobr|François II}} décide de rendre ses possessions au connétable de Bourbon, mais celui-ci étant déjà mort et sans descendance, il les restitue à son cousin et héritier, [[Louis III de Montpensier|Louis III de Bourbon]], [[Seconde maison de Bourbon-Montpensier|duc de Montpensier]] ([[1513]]-[[1582]]). L'empereur n'ayant pas eu l'ambition de contrer le roi de France lorsqu'il avait confisqué ce territoire relevant pourtant de sa juridiction, les Montpensier érigent la Dombes en petite souveraineté indépendante dont [[Trévoux]] devient en toute logique la capitale, en raison de l'ampleur prise par la ville à la fin du Moyen Âge. On rassemble dès lors dans cette cité tous les organes nécessaires à la bonne administration d'un petit État.
{{Loupe|Principauté de Dombes}}
=== La Dombes, terre du roi de France (1762-1789) ===
Le {{date-|30 août}} 1762, la Dombes devient une possession du roi de France.


==== Suppression du Parlement de Trévous (1771) ====
Les souverains et souveraines successifs durant cette période sont Louis de Bourbon-Montpensier de 1560 à 1582, François de Bourbon-Montpensier de 1582 à 1592, [[Henri de Montpensier|Henry de Bourbon-Montpensier]] de 1592 à 1608, [[Marie de Bourbon-Montpensier]] de 1608 à 1626, [[Gaston de France|Gaston d'Orléans]] et Marie de Dombes de 1626 à 1627, [[Anne-Marie-Louise d'Orléans]], duchesse de Montpensier de 1627 à 1693 (avec tutelle légale de Gaston d'Orléans jusqu'en 1650)<ref name="lrnaff" />.
Par un édit du mois d'{{date-|octobre 1771}}, enregistré le {{date-|31 décembre}} suivant, le roi supprime le parlement de Trévoux et sa chancellerie. Les attributions du parlement dont il connaissait comme parlement et [[cour des aides]] sont portées devant le conseil supérieur de Lyon ; celles dont il connaissait comme [[chambre des comptes]] sont dévolues à la [[Chambre des comptes#Chambre des comptes de Paris|chambre des comptes de Paris]] et celles dont il connaissait comme [[bureau des finances]] sont attribuées au bureau des finances de Lyon.


==== Création de la sénéchaussée de Trévoux (1772) ====
Un hôpital est fondé à Trévoux par la duchesse de Montpensier, sous l'impulsion de Claude Cachet de Garnerand, conseiller au parlement de Dombes. Contre la libération du [[duc de Lauzun]] dont elle était amoureuse, la Grande Mademoiselle cède à [[Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736)|Louis Auguste de Bourbon]], duc du Maine, fils légitimé de [[Louis XIV]] et de {{Mme}} de Montespan, la souveraineté de Dombes, tout en s'en réservant la jouissance viagère jusqu'à sa mort, qui survient le {{date-|5 avril 1693}}.
Par un édit de {{date-|janvier 1772}}, enregistré le 22 de ce mois, le roi supprime la [[châtellenie]] de [[Trévoux]] ainsi que les [[Bailliage et sénéchaussée|bailliages]] de [[Chalamont]] et de [[Thoissey]] et crée une « sénéchaussée et siège d'élection réunis ».


L'édit porte que ce tribunal tiendrait ses séances à Trévoux et connaîtrait de toutes les matières qui ressortissaient de la chambre des requêtes du parlement de Trévoux, ainsi que les bailliages supprimés, sauf l'appel au conseil supérieur de Lyon. Des lettres-patentes du {{date-|22 mars 1771}}, enregistrées le {{date-|5 mai}} suivant, portent que les appels des jugements rendus en la sénéchaussée établie à Trévoux, seront relevées au [[présidial]] de [[Présidial de Lyon|Lyon]] en toutes causes et matières de nature à pouvoir y être jugées. Lorsque, en 1774, le roi rétablit le parlement de Paris et supprime les conseils supérieurs créés en 1771, la sénéchaussée de Trévoux est comprise dans le ressort du parlement de Paris et celui-ci substitué au conseil supérieur de Lyon.
En 1696, le duc du Maine fait transférer le parlement de Dombes de [[Lyon]] à [[Trévoux]], faisant bâtir en 1703, un palais pour l'accueillir. Il favorise, de plus, l’imprimerie implantée à Trévoux où ne s'exerce pas la censure du royaume de France, autorisant les [[Jésuite]]s à y imprimer leurs ''[[Journal de Trévoux|"Mémoires de Trévoux"]]'', journaux d'information et de critique scientifique, théologique et littéraire. Plusieurs éditions du ''[[Dictionnaire de Trévoux]]'' y sont également imprimées. La souveraineté de Dombes est à [[Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736)|Louis-Auguste de Bourbon]], duc du Maine, de 1693 à 1736, [[Louis-Auguste de Bourbon (1700-1755)|Louis-Auguste II de Bourbon]] de 1736 à 1755 et [[Louis-Charles de Bourbon (1701-1775)|Louis-Charles de Bourbon]], comte d'Eu, de 1755 à 1762<ref name="lrnaff" />.


==== Dissolution de la principauté de Dombes (1781) ====
Le {{date-|28 mars 1762}}<ref name=Topo/>, [[Louis-Charles de Bourbon (1701-1775)|Louis Charles de Bourbon]], [[comte d'Eu]], troisième fils du duc du Maine, échange avec Louis XV la souveraineté de Dombes contre les vicomtés d'Argentan et d'Exme, la terre et seigneurie de Sorel, le duché de Gisors, les bois royaux de Clary et du marquisat de Bizy. Le {{date-|30 août}} de la même année, la Dombes est dès lors définitivement rattachée au royaume de France.
Par un édit de [[Louis XVI]] du mois de {{date-|septembre 1781}}, enregistré au [[Parlement de Dijon]] le {{date-|6 mars 1782}} suivant les [[Lettre de jussion|lettres de jussion]] du {{date-|22 février}} de la même année, l'ancienne souveraineté de Dombes est rattachée au pays de Bresse (et ses [[États provinciaux (Ancien Régime)|états]]) et incorporée à la [[généralité de Bourgogne]]. Les enjeux de cette réunion sont essentiellement fiscaux{{Référence souhaitée|date=28 septembre 2022}}.


=== Période de la Révolution française ===
Par un édit du mois d'{{date-|octobre 1771}}, enregistré le {{date-|31 décembre}} suivant, le roi supprime le parlement de Trévoux et sa chancellerie. Les attributions du parlement dont il connaissait comme parlement et [[cour des aides]] sont portées devant le conseil supérieur de Lyon ; celles dont il connaissait comme [[chambre des comptes]] sont dévolues à la [[Chambre des comptes#La Chambre des comptes de Paris|chambre des comptes de Paris]] et celles dont il connaissait comme [[bureau des finances]] sont attribuées au bureau des finances de Lyon. Par un édit de {{date-|janvier 1772}}, enregistré le 22 de ce mois, le roi supprime la [[châtellenie]] de [[Trévoux]] ainsi que les [[Bailliage et sénéchaussée|bailliages]] de [[Chalamont]] et de [[Thoissey]] et crée une « sénéchaussée et siège d'élection réunis ». L'édit porte que ce tribunal tiendrait ses séances à Trévoux et connaîtrait de toutes les matières qui ressortissaient de la chambre des requêtes du parlement de Trévoux, ainsi que les bailliages supprimés, sauf l'appel au conseil supérieur de Lyon. Des lettres-patentes du {{date-|22 mars 1771}}, enregistrées le {{date-|5 mai}} suivant, portent que les appels des jugements rendus en la sénéchaussée établie à Trévoux, seront relevées au [[présidial]] de [[Présidial de Lyon|Lyon]] en toutes causes et matières de nature à pouvoir y être jugées. Lorsque, en 1774, le roi rétablit le parlement de Paris et supprime les conseils supérieurs créés en 1771, la sénéchaussée de Trévoux est comprise dans le ressort du parlement de Paris et celui-ci substitué au conseil supérieur de Lyon.
==== Création des départements (1790) ====
En 1790, l'Assemblée nationale constituante réorganise le royaume en créant les départements (qui remplacent différentes entités administratives), composées de communes (qui remplacent les paroisses).


Le royaume est divisé en 85 départements, dont celui de l'Ain, dont relève le territoire de la Dombes. Cependant, un décret ultérieur officialise cette situation en annexant formellement la Dombes au royaume de France.
Par un édit de [[Louis XVI]] du mois de {{date-|septembre 1781}}, enregistré au [[Parlement de Dijon]] le {{date-|6 mars 1782}} suivant les [[lettre de jussion|lettres de jussion]] du {{date-|22 février}} de la même année, l'ancienne souveraineté de Dombes est rattachée au pays de Bresse (et ses [[États provinciaux (Ancien Régime)|états]]) et incorporée à la [[généralité de Bourgogne]]. Les enjeux de cette réunion furent essentiellement fiscaux{{Référence souhaitée|date=28 septembre 2022}}.


==== Annexion officielle par l'Assemblée nationale (27 septembre 1791) ====
L'[[Assemblée nationale constituante (1789)|Assemblée nationale constituante]] confirme l'incorporation de la Dombes au royaume par un décret du {{Date-|27 septembre 1791}}, sanctionné par Louis XVI le {{date-|16 octobre}} suivant, ''portant réunion à la France du pays de Dombes et dépendances''<ref>Décret du 27 septembre 1791, ''portant réunion à la France du pays de Dombes et dépendances'' :
L'[[Assemblée nationale constituante (1789)|Assemblée nationale constituante]] confirme l'incorporation de la Dombes au royaume par un décret du {{Date-|27 septembre 1791}}, sanctionné par Louis XVI le {{date-|16 octobre}} suivant, « portant réunion à la France du pays de Dombes et dépendances »<ref>Décret du 27 septembre 1791 :
:L'ASSEMBLÉE NATIONALE, après avoir entendu son comité des domaines, DÉCLARE que le pays de Dombes, avec ses dépendances, est uni à l'empire français, et en conséquence DÉCRÈTE ce qui suit :
:'''L'Assemblée nationale''', après avoir entendu son comité des domaines, déclare que le pays de Dombes, avec ses dépendances, est uni à l'empire français, et en conséquence '''décrète''' ce qui suit :
:ARTICLE PREMIER. — Les évaluations commencées en exécution du contrat du 17 mars 1762, seront reprises, continuées et parachevées suivant les derniers errements, d'après les règles et les formes qui seront établies par un décret particulier.
:'''Article premier'''. — Les évaluations commencées en exécution du contrat du 17 mars 1762, seront reprises, continuées et parachevées suivant les derniers errements, d'après les règles et les formes qui seront établies par un décret particulier.
:ART. 2. — Le même décret déterminera le tribunal ou les tribunaux chargés de juger lesdites évaluations, et de régler les distractions, réductions et réformes dont elles pourront être susceptibles.</ref>.
:'''Article 2'''. — Le même décret déterminera le tribunal ou les tribunaux chargés de juger lesdites évaluations, et de régler les distractions, réductions et réformes dont elles pourront être susceptibles.</ref>.


=== Le {{s-|XIX}} ===
=== {{s-|XIX}} ===
[[File:France & Colonies-1894-Dombes en 1834 & 1892.jpg|thumb|Plan d'assèchement de la Dombes entre 1834 & 1892.]]
[[File:France & Colonies-1894-Dombes en 1834 & 1892.jpg|thumb|Plan d'assèchement de la Dombes entre 1834 & 1892.]]
Au milieu du {{s-|XIX}}, des moines créent l'[[abbaye Notre-Dame-des-Dombes]] au [[Le Plantay|Plantay]], afin d'aider à assainir la région marécageuse et limiter les effets de la [[malaria]]{{Référence nécessaire|date=6 mars 2022}}. Cette maladie est en effet un fléau à cette époque et les étangs sont remis en cause<ref name=":0" />.
Au milieu du {{s-|XIX}}, des moines créent l'[[abbaye Notre-Dame-des-Dombes]] au [[Le Plantay|Plantay]], afin d'aider à assainir la région marécageuse et limiter les effets de la [[malaria]]{{Référence nécessaire|date=6 mars 2022}}. Cette maladie est en effet un fléau à cette époque et les étangs sont remis en cause<ref name=":0" />.
Ligne 127 : Ligne 153 :
En 1864, la [[Compagnie de la Dombes]] est créée pour y faire passer une ligne de chemin de fer et « dessécher et mettre en valeur dans un délai de dix ans, à partir du {{Date-|15 juillet 1864}}, six mille hectares au moins d'étangs, dont la suppression aura préalablement été approuvée par l'administration, soit en acquérant lesdits étangs pour les transformer directement en prairies, bois et terres arables, soit en provoquant leur dessèchement et leur mise en valeur au moyen de primes payées aux propriétaires, en numéraire, en travaux agricoles, en construction, en engrais ou de toute autre manière. Sont comptés dans cette surface les étangs qui seront supprimés par le passage du chemin de fer, dans une zone de deux kilomètres de chaque côté de la voie »<ref>{{Ouvrage |titre=Bulletin des lois de la République Française |éditeur=Imprimerie Nationale |collection=Bulletin des lois |lieu=Paris |année=1864 |volume=24 |numéro chapitre=1071 |titre chapitre=Partie supplémentaire |passage=661-672 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xv1GAAAAcAAJ&pg=PA661#v=onepage&q&f=false}}.</ref>.
En 1864, la [[Compagnie de la Dombes]] est créée pour y faire passer une ligne de chemin de fer et « dessécher et mettre en valeur dans un délai de dix ans, à partir du {{Date-|15 juillet 1864}}, six mille hectares au moins d'étangs, dont la suppression aura préalablement été approuvée par l'administration, soit en acquérant lesdits étangs pour les transformer directement en prairies, bois et terres arables, soit en provoquant leur dessèchement et leur mise en valeur au moyen de primes payées aux propriétaires, en numéraire, en travaux agricoles, en construction, en engrais ou de toute autre manière. Sont comptés dans cette surface les étangs qui seront supprimés par le passage du chemin de fer, dans une zone de deux kilomètres de chaque côté de la voie »<ref>{{Ouvrage |titre=Bulletin des lois de la République Française |éditeur=Imprimerie Nationale |collection=Bulletin des lois |lieu=Paris |année=1864 |volume=24 |numéro chapitre=1071 |titre chapitre=Partie supplémentaire |passage=661-672 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xv1GAAAAcAAJ&pg=PA661#v=onepage&q&f=false}}.</ref>.


=== Le {{s-|XX}} ===
=== {{s-|XX}} ===
Le programme d'assèchement est stoppé par la loi proposée par le sénateur de l'Ain, [[Alexandre Bérard]], en 1901, qui favorise la remise en eau des étangs<ref name=":0" />. La région devient, avec la proximité de Lyon, un terrain de choix pour les activités telles que la chasse et l'équitation<ref name=":0" />.
Le programme d'assèchement est stoppé par la loi proposée par le sénateur de l'Ain, [[Alexandre Bérard]], en 1901, qui favorise la remise en eau des étangs<ref name=":0" />. La région devient, avec la proximité de Lyon, un terrain de choix pour les activités telles que la chasse et l'équitation<ref name=":0" />.


À partir des années 1950, le développement urbain, notamment de Lyon, et l'évolution des pratiques agricoles exercent de fortes pressions sur la Dombes, avec un fort [[exode rural]], puis un mouvement de reflux des Lyonnais grâce au développement de la voiture, engendrant un phénomène de [[périurbanisation]]. Par ailleurs, l'intensification agricole se traduit par une transformation des prairies permanentes en cultures céréalières, menaçant l'existence même des étangs<ref>Groupe Zones humides, 2018, ''Zones Humides Infos'' {{n°|94}}: ''Pâturage traditionnel ou original en zone humide'', Un écosystème fragile sous influence urbaine, {{Lien web|url=http://www.snpn.com/produit/n94-1er-semestre-2017-paturage-traditionnel-ou-original-en-zone-humide/ |titre=Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide |site=snpn.com |auteur= I. Roussel |année=2018 }}</ref>.
À partir des années 1950, le développement urbain, notamment de Lyon, et l'évolution des pratiques agricoles exercent de fortes pressions sur la Dombes, avec un fort [[exode rural]], puis un mouvement de reflux des Lyonnais grâce au développement de la voiture, engendrant un phénomène de [[périurbanisation]]. Par ailleurs, l'intensification agricole se traduit par une transformation des prairies permanentes en cultures céréalières, menaçant l'existence même des étangs<ref>Groupe Zones humides, 2018, ''Zones Humides Infos'' {{n°|94}}: ''Pâturage traditionnel ou original en zone humide'', Un écosystème fragile sous influence urbaine, {{Lien web|url=http://www.snpn.com/produit/n94-1er-semestre-2017-paturage-traditionnel-ou-original-en-zone-humide/ |titre=Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide |site=snpn.com |auteur= I. Roussel |année=2018 }}</ref>.


=== Le {{s-|XXI}} ===
=== {{s-|XXI}} ===
Un projet de [[parc naturel régional de France|parc naturel régional]] est lancé en 2008 et formalisé en décembre 2013 dans la création d'une association de préfiguration. Il est néanmoins abandonné en 2016<ref>{{Lien web |auteur=Patrice Gagnant |titre=Le parc naturel régional de la Dombes, c’est fini ! |url=http://www.leprogres.fr/politique/2016/08/20/le-parc-naturel-regional-c-est-fini |date=22 août 2016 |site=leprogres.fr |consulté le=20 novembre 2016}}</ref>.
Un projet de [[parc naturel régional de France|parc naturel régional]] est lancé en 2008 et formalisé en décembre 2013 dans la création d'une association de préfiguration. Il est néanmoins abandonné en 2016<ref>{{Lien web |auteur=Patrice Gagnant |titre=Le parc naturel régional de la Dombes, c’est fini ! |url=http://www.leprogres.fr/politique/2016/08/20/le-parc-naturel-regional-c-est-fini |date=22 août 2016 |site=leprogres.fr |consulté le=20 novembre 2016}}</ref>.



Version du 27 avril 2024 à 17:34

La Dombes
Image illustrative de l’article Dombes
Vue aérienne de la Dombes.

Subdivision administrative Auvergne-Rhône-Alpes
Subdivision administrative Ain
Villes principales Trévoux
Villars-les-Dombes
Châtillon-sur-Chalaronne
Coordonnées 45° 58′ 01″ nord, 5° 00′ 00″ est
Régions naturelles
voisines
Côtière
Bugey
Bresse
Géolocalisation sur la carte : Ain
(Voir situation sur carte : Ain)
La Dombes
Géolocalisation sur la carte : Rhône-Alpes
(Voir situation sur carte : Rhône-Alpes)
La Dombes
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
La Dombes

La Dombes est une région naturelle et historique du département français de l'Ain (région Auvergne-Rhône-Alpes). Lié à l'ancienne principauté de Dombes, ce pays est caractérisé par ses nombreux étangs parsemant un plateau d'origine morainique.

Voisine des régions naturelles de la Bresse et du Bugey, la Dombes a son centre géographique au village de Villars-les-Dombes, mais la principale localité est Trévoux, située sur l'Ain, à la limite sud-ouest du pays.

Sur le plan historique, la Dombes, qui fait partie du Saint-Empire, échoit vers 1400 à la maison française de Bourbon. Elle est occupée par l'armée française de 1523 à 1560 au moment des guerres d'Italie, à la suite de la trahison du connétable de Bourbon. En 1560, François II la restitue à la maison de Bourbon (branche Montpensier), qui en fait une sorte de principauté souveraine à la frontière entre la France et l'Empire. En 1693, la Dombes passe au duc du Maine (fils légitimé de Louis XIV), dont un descendant la cède à Louis XV en 1762 en échange de différents fiefs français.

Géographie

Situation

Le pays de Dombes est situé au sud-ouest du département de l'Ain, au nord-est de Lyon[1].

Trévoux se trouve à 20 km au nord de Lyon et à 60 km au sud-ouest de Bourg-en-Bresse, Villars-les-Dombes à 25 km au nord-est de Lyon et 30 km de Bourg.

Géographie physique

La Dombes, dont la superficie est d'environ 1 500 km2, correspond à un plateau d'origine morainique (dépôts de sable, de cailloux et d'argile laissés lors du retrait des glaciers quaternaires) entre Saône, Rhône et Jura.

Elle est limitée à l'ouest par la vallée de la Saône (affluent du Rhône à Lyon) au sud par la Côtière, ligne de hauteurs qui surplombe les plaines du Rhône, à l'est par l'Ain (affluent du Rhône) qui la sépare du Bugey et par le Revermont, limite du massif du Jura. En revanche, la limite nord est moins nette : on passe progressivement de la Dombes à la Bresse, les étangs devenant moins nombreux.

Le relief est assez plat. Le réseau hydrographique (Veyle, Chalaronne)[2] est orienté sud-ouest.

Voies de communication

La Dombes est traversée par la ligne de chemin de fer de Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse et par la RN 83 qui relie Lyon à Bourg-en-Bresse.

Un pays rural proche de Lyon

La partie sud-ouest est devenue suburbaine de Lyon.

Le pays de Dombes

Toponymie

Le nom est attesté en latin au VIIe siècle sous la forme terra de Dumbis[réf. nécessaire]

« La Dombes » ou « les Dombes » ?

La formule « les dombes » (sans majuscule) désigne les étangs, et plus précisément les fonds d'étangs, les eaux troubles.

En ce qui concerne le pays de Dombes, l'utilisation du pluriel ou du singulier est sujette à discussion. Selon Georges Fafournous, « académicien de la Dombes », il faut dire « la[3] Dombes », mais les habitants, appelés « Dombistes », disent aussi bien « la Dombes » que « les Dombes ».

La formule « en Dombes » signifie « dans le pays de Dombes », tandis que si on dit « dans les dombes », il s'agit des étangs.

Le nom de la commune de Villars-les-Dombes peut prêter à confusion. Il ne s'agit pas de l'article défini pluriel, mais d'une préposition tombée en désuétude, sauf en toponymie, « lès », qui signifie « près de », ici orthographiée « les ». Une orthographe plus convenable serait « Villars-lès-Dombes »..

Aspect historique

À partir du mariage d'Humbert de Beaujeu et de Marguerite de Baugé, la Dombes, soit l'ensemble des territoires de la maison de Beaujeu situés sur la rive gauche de la Saône – également appelé à l'époque « Beaujolais à la part de l'empire », par opposition au Beaujolais propre, vassal du royaume – forme une souveraineté sur laquelle les princes exercent les droits régaliens (notamment battent monnaie) et ne dépendent pas du roi de France[4]. Cette souveraineté a pour capitale Trévoux et est formée de deux territoires non contigus avec douze châtellenies dont celles de Trévoux, Thoissey, Saint-Trivier, Ambérieux, Beauregard, Villeneuve, Montmerle, Baneins et Ligneux, constituent la basse Dombes, à l'ouest, et les trois autres, Chalamont, Lent et Le Chatelard forment la haute Dombes, à l'est. Le territoire qui sépare les deux Dombes avec Villars et Châtillon est appelé le couloir bressan.

En 1762, lorsque la principauté de Dombes est rattachée au royaume de France, elle devient un pays de France, compris dans le gouvernement général de Bourgogne, situé entre la Bresse, le Lyonnais, le Beaujolais et le Mâconnais.

De nos jours, la Dombes est un des « pays de l'Ain », avec la Bresse, le Bugey, le Revermont et le Pays de Gex, .

Les étangs de Dombes

L'étang Neuf, près de Bouligneux, en assec (mai 2014).

Les étangs, très nombreux (plus de mille qui occupent environ 11 000 ha[2]), sont d'origine humaine. Ils ont été creusés principalement par les moines, en mettant à profit les dépôts d'argile morainiques. En particulier, leur profil est maîtrisé et déterminé par le type de pêche; à la différence des étangs du Forez, au fond plat, les étangs de la Dombes présentent une très légère pente, permettant à l'eau de s'écouler lentement et régulièrement vers l'émissaire (dénommé « thou ») lors de leur vidange au printemps tous les 4-5 ans à l'occasion de la pêche, avant d'être laissés à sec en général un été, pour être cultivés en avoine ou en maïs. Ils permettent une pisciculture importante de carpes et de brochets depuis longtemps[5] et alimentaient les populations, en particulier de Lyon, lors des nombreux « jours maigres ».

L'alternance assec-évolage est une particularité culturelle et culturale locale, où culture céréalière et élevage du poisson sont intimement associés.

La grenouille verte de la Dombes est une spécialité culinaire locale[6].

Une grande richesse écologique

Paysage de la Dombes.

D'un point de vue ornithologique, la Dombes est la zone biogéographique présentant la plus grande diversité spécifique[réf. nécessaire] de la région Auvergne-Rhône-Alpes : elle possède 131 espèces d'oiseaux nicheurs. C'est une "zone humide d'importance internationale" pour les oiseaux migrateurs, classée en ZICO (zone importante pour la conservation des oiseaux). L'ensemble des étangs est proposé au réseau Natura 2000.

Parmi les espèces emblématiques de la Dombes, on peut citer :

Outre les oiseaux, la Dombes est aussi une zone majeure pour la préservation d'un grand nombre d'autres espèces comme :

Ces trois espèces, comme beaucoup d'autres, trouvent ainsi en Dombes un bastion majeur pour leur préservation à l'échelle nationale.

Depuis le , la Dombes est désormais labélisée site RAMSAR[7]. Ce label reconnaît l'importance internationale de la Dombes en tant que zone humide pour la préservation de la biodiversité.

Histoire

Antiquité et haut Moyen Âge

Cœur de la chapelle Notre-Dame-de-Beaumont à La Chapelle-du-Châtelard. Peintures murales du XVe siècle

Dans la Gaule préromaine, le territoire de la Dombes appartient au peuple des Ambarres, mentionnés par César dans La Guerre des Gaules. Dans l'Empire romain, il fait partie de la province de Lyonnaise (capitale : Lyon).

Au Ve siècle, le pays fait partie du royaume des Burgondes, qui est conquis par les fils de Clovis en 534, devenant le royaume franc de Bourgogne.

Le traité de Verdun (843), qui partage l'empire carolingien entre les trois petits-fils de Charlemagne, place la Dombes, située à l'est de la Saône, dans la Francie médiane (ou Lotharingie) qui échoit à Lothaire, aussi titulaire du titre d'empereur.

En 962, elle est intégrée dans le Saint-Empire romain germanique, qui rassemble les territoires des anciens royaumes de Francie médiane et de Francie orientale, face au royaume de Francie occidentale, qui devient le royaume de France sous la dynastie des Capétiens.

La principauté de Dombes du XIIe au XVIIIe siècle

La Dombes, terre du roi de France (1762-1789)

Le 1762, la Dombes devient une possession du roi de France.

Suppression du Parlement de Trévous (1771)

Par un édit du mois d', enregistré le suivant, le roi supprime le parlement de Trévoux et sa chancellerie. Les attributions du parlement dont il connaissait comme parlement et cour des aides sont portées devant le conseil supérieur de Lyon ; celles dont il connaissait comme chambre des comptes sont dévolues à la chambre des comptes de Paris et celles dont il connaissait comme bureau des finances sont attribuées au bureau des finances de Lyon.

Création de la sénéchaussée de Trévoux (1772)

Par un édit de , enregistré le 22 de ce mois, le roi supprime la châtellenie de Trévoux ainsi que les bailliages de Chalamont et de Thoissey et crée une « sénéchaussée et siège d'élection réunis ».

L'édit porte que ce tribunal tiendrait ses séances à Trévoux et connaîtrait de toutes les matières qui ressortissaient de la chambre des requêtes du parlement de Trévoux, ainsi que les bailliages supprimés, sauf l'appel au conseil supérieur de Lyon. Des lettres-patentes du , enregistrées le suivant, portent que les appels des jugements rendus en la sénéchaussée établie à Trévoux, seront relevées au présidial de Lyon en toutes causes et matières de nature à pouvoir y être jugées. Lorsque, en 1774, le roi rétablit le parlement de Paris et supprime les conseils supérieurs créés en 1771, la sénéchaussée de Trévoux est comprise dans le ressort du parlement de Paris et celui-ci substitué au conseil supérieur de Lyon.

Dissolution de la principauté de Dombes (1781)

Par un édit de Louis XVI du mois de , enregistré au Parlement de Dijon le suivant les lettres de jussion du de la même année, l'ancienne souveraineté de Dombes est rattachée au pays de Bresse (et ses états) et incorporée à la généralité de Bourgogne. Les enjeux de cette réunion sont essentiellement fiscaux[réf. souhaitée].

Période de la Révolution française

Création des départements (1790)

En 1790, l'Assemblée nationale constituante réorganise le royaume en créant les départements (qui remplacent différentes entités administratives), composées de communes (qui remplacent les paroisses).

Le royaume est divisé en 85 départements, dont celui de l'Ain, dont relève le territoire de la Dombes. Cependant, un décret ultérieur officialise cette situation en annexant formellement la Dombes au royaume de France.

Annexion officielle par l'Assemblée nationale (27 septembre 1791)

L'Assemblée nationale constituante confirme l'incorporation de la Dombes au royaume par un décret du , sanctionné par Louis XVI le suivant, « portant réunion à la France du pays de Dombes et dépendances »[8].

XIXe siècle

Plan d'assèchement de la Dombes entre 1834 & 1892.

Au milieu du XIXe siècle, des moines créent l'abbaye Notre-Dame-des-Dombes au Plantay, afin d'aider à assainir la région marécageuse et limiter les effets de la malaria[réf. nécessaire]. Cette maladie est en effet un fléau à cette époque et les étangs sont remis en cause[2].

En 1864, la Compagnie de la Dombes est créée pour y faire passer une ligne de chemin de fer et « dessécher et mettre en valeur dans un délai de dix ans, à partir du , six mille hectares au moins d'étangs, dont la suppression aura préalablement été approuvée par l'administration, soit en acquérant lesdits étangs pour les transformer directement en prairies, bois et terres arables, soit en provoquant leur dessèchement et leur mise en valeur au moyen de primes payées aux propriétaires, en numéraire, en travaux agricoles, en construction, en engrais ou de toute autre manière. Sont comptés dans cette surface les étangs qui seront supprimés par le passage du chemin de fer, dans une zone de deux kilomètres de chaque côté de la voie »[9].

XXe siècle

Le programme d'assèchement est stoppé par la loi proposée par le sénateur de l'Ain, Alexandre Bérard, en 1901, qui favorise la remise en eau des étangs[2]. La région devient, avec la proximité de Lyon, un terrain de choix pour les activités telles que la chasse et l'équitation[2].

À partir des années 1950, le développement urbain, notamment de Lyon, et l'évolution des pratiques agricoles exercent de fortes pressions sur la Dombes, avec un fort exode rural, puis un mouvement de reflux des Lyonnais grâce au développement de la voiture, engendrant un phénomène de périurbanisation. Par ailleurs, l'intensification agricole se traduit par une transformation des prairies permanentes en cultures céréalières, menaçant l'existence même des étangs[10].

XXIe siècle

Un projet de parc naturel régional est lancé en 2008 et formalisé en décembre 2013 dans la création d'une association de préfiguration. Il est néanmoins abandonné en 2016[11].

Héraldique

Blason Blasonnement :
D'azur aux trois fleurs de lys d'or et au bâton péri en bande de gueules.
Commentaires : La Dombes ne possède pas d'armoiries propres. Ce blason est celui utilisé par le duc du Maine, prince légitimé, et ses fils, derniers souverains de la Dombes au XVIIIe siècle[12].
Abbaye Notre-Dame-des-Dombes au Plantay.
Abbaye Notre-Dame-des-Dombes au Plantay.

Économie

Industrie

À l’époque de la souveraineté de Dombes, l'étirage de l'or et de l'argent, en vue d'en faire des fils propres à décorer les tissus précieux, était un monopole royal en France. Pour tréfiler, il fallait passer par les argues royales (machines servant à l'étirage du métal) de Lyon ou de Paris. Or, Trévoux étant situé à seulement 25 km au nord de Lyon et bénéficiant d'immunités fiscales puisque située en dehors du royaume de France, les tireurs d'or comprirent rapidement l'intérêt qu'ils auraient à s'y établir. Ils s'installèrent en masse à Trévoux et y implantèrent durablement une industrie qui prospéra jusqu'à la seconde guerre mondiale. À la fin du XIXe siècle, les Trévoltiens se spécialisèrent dans la fabrication de « filières » en diamant (pièces à travers laquelle on passe le métal en force afin de l'affiner), faisant de Trévoux la capitale mondiale de la filière en diamant.

Pisciculture

La Dombes abrite à elle seule près de 18 % de la surface nationale des étangs exploités. Ces piscicultures extensives sont gérées par quelque 300 pisciculteurs qui produisent 21 % de la production piscicole nationale (1 600 t) dont :

La moitié de la production est destinée au marché et l’autre au repeuplement des étangs par les sociétés de pêche. On constate aussi le développement de l'élevage de truites et une multiplication des étangs et lacs consacrés exclusivement à la pratique de la pêche à la mouche.

Cette économie a été perturbée en 2006 par l'apparition du virus Influenza 1 H5N1 HP dans la région, qui a justifié une interdiction d'approcher les berges, ce qui a empêché certains pisciculteurs de travailler.

La Dombes dans la culture

Le château de Fléchères est un lieu de tournage souvent utilisé au cinéma.

Le château de Fléchères à Fareins

Cinéma

Télévision

Festival Cuivres en Dombes

Ce festival, consacré aux musiques de cuivres, a lieu depuis 1996 dans les châteaux et autres lieux patrimoniaux, la dernière semaine de juillet[13].

Notes et références

  1. J. Beauchamp, « Géologie du département de l'Ain », sur u-picardie.fr, université de Picardie (consulté le )
  2. a b c d et e Alain et Denis Varaschin, Tout savoir sur l'Ain, Le Coteau, Horvath, s.d. (ISBN 27171-0497-6), p. 8-9
  3. https://www.dombes-tourisme.com/la-dombes-ou-les-dombes/
  4. C.-F. de Poleins, Histoire de la Souveraineté de Dombes, Éditions du Bastion.
  5. Groupe Zones humides, 2018, Zones Humides Infos no 94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide, Les étangs de la Dombes : un système agro-piscicole singulier inscrit dans le temps, L. Bérard, « Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide », sur snpn.com,
  6. Victoria Houssay, « La grenouille des Dombes : un emblème voué à disparaître ? », sur L'Académie du Goût, (consulté le )
  7. « La Dombes labellisée Ramsar », sur Ministères Écologie Énergie Territoires (consulté le )
  8. Décret du 27 septembre 1791 :
    L'Assemblée nationale, après avoir entendu son comité des domaines, déclare que le pays de Dombes, avec ses dépendances, est uni à l'empire français, et en conséquence décrète ce qui suit :
    Article premier. — Les évaluations commencées en exécution du contrat du 17 mars 1762, seront reprises, continuées et parachevées suivant les derniers errements, d'après les règles et les formes qui seront établies par un décret particulier.
    Article 2. — Le même décret déterminera le tribunal ou les tribunaux chargés de juger lesdites évaluations, et de régler les distractions, réductions et réformes dont elles pourront être susceptibles.
  9. Bulletin des lois de la République Française, vol. 24, Paris, Imprimerie Nationale, coll. « Bulletin des lois », (lire en ligne), chap. 1071 (« Partie supplémentaire »), p. 661-672.
  10. Groupe Zones humides, 2018, Zones Humides Infos no 94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide, Un écosystème fragile sous influence urbaine, I. Roussel, « Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide », sur snpn.com,
  11. Patrice Gagnant, « Le parc naturel régional de la Dombes, c’est fini ! », sur leprogres.fr, (consulté le )
  12. Pierre-Henri Chaix, Armorial des communes et collectivités des pays de l'Ain, éditions A. Bonavitacola, 1996
  13. SPL Dombes Tourisme, « Le Festival Cuivres en Dombes », sur dombes-tourisme.com (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Sources