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Emploi du trait d'union pour les préfixes en français

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Le trait d'union peut servir à unir un préfixe à un mot ou à un radical. Cet article énumère les règles applicables en français.

Mots composés avec trait d'union

Ces adverbes prennent toujours un trait d'union, par exemple au-dessus :

  • au-
  • ci-
  • là-
  • par-

Ces mots prennent toujours un trait d'union après l'adverbe, et le préfixe reste invariable, par exemple l'après-guerre, des demi-mesures :

  • après-
  • arrière-
  • avant-
  • contre-
  • demi-
  • mi-
  • outre-
  • sans-
  • semi-
  • sous-
  • vice-

Attention : dans certains cas, une espace est possible mais le préfixe n'est alors plus un modificateur mais un adverbe ou un nom (qui s'accorde en nombre) et qui prend un autre sens : des sous, les semis, les vices, deux demis de bière, d'après moi, avant que, les arrières, une outre pleine.

Les préfixes formés par les gentilés nationaux, géographiques, ethnologiques ou linguistiques, lorsqu'ils sont juxtaposés à un autre gentilé, s'écrivent aussi normalement avec un trait d'union, par exemple franco-allemand, sino-japonais, nippo-coréen, afro-asiatique, indo-aryen, latino-américain, hispano-américain, nord-coréen, rhéno-mosellan.

Il n'y a pas de règle générale précisant lequel des gentilés devient un préfixe, sauf si un préfixe est malconnu (auquel cas on peut inverser les deux termes associés), ou un gentilé ne peut être formé avec l'un d'eux sans changer le sens (dans ce cas on le place en préfixe, comme dans nord-coréen) : dans nombre de cas c'est plutôt l'usage qui est déterminant (par exemple le gentilé français se place le plus souvent en préfixe d'un autre gentilé, car le préfixe franco- est d'usage très courant pour la langue française et se place sans difficulté devant les autres gentilés nationaux). Mais on peut aussi bien dire franco-belge que belgo-français (le premier étant d'usage plus courant en France, le second étant plus courant en Belgique[réf. nécessaire]).

Toutefois, certains préfixes précisant l'étendue géographique sont génériques et suivent les règles normales de ces préfixes et s'attachent, éventuellement avec une mutation ou élision de la consonne ou voyelle finale, par exemple centroafricain (au centre de l'Afrique, ne pas confondre avec centrafricain, de la République centrafricaine), périlyonnais (de la périphérie de Lyon), intraparisien (de Paris intra muros), altiligérien (de la Haute-Loire), extrarennais (hors de Rennes).

Le trait d'union est conservé si le mot qui suit le préfixe est un nom propre (post-Renaissance, pro-Suisse), un sigle (pro-ONU), un nombre (pré-500e), un mot déjà composé (mini-sous-marin).

Le trait d'union est également conservé pour éviter une mauvaise prononciation quand les voyelles suivantes se rencontrent :

a-i : ultra-irritant

a-u : extra-utérin

o-i : auto-immune

o-u : micro-ustensile

Remarque : on rencontre co- devant une voyelle : coaccusé, coefficient, coopérer. Quand le deuxième élément commence par un i, cet i prend un tréma en composition : coïncidence, coïnculpé.

Mots à préfixe modificateur sans trait d'union

Ces mots ne prennent pas de trait d'union après le préfixe modificateur, par exemple archiduc, superclasse, hypermétropie :

  • ad / a
  • anté
  • archi
  • atto
  • bi
  • bio
  • centi
  • contra
  • cyber
  • co
  • déca
  • déci
  • di / dia
  • duo
  • dodéca
  • en / em
  • endo
  • exa
  • exo
  • extra
  • femto
  • giga
  • hecto
  • hepta
  • hexa
  • hyper
  • hypo
  • in / im
  • infra
  • inter
  • intra
  • kilo
  • méga
  • méta
  • micro
  • milli
  • mini
  • mono
  • multi
  • nano
  • néo
  • nona
  • omni
  • octo / octa
  • pan
  • para
  • penta
  • per
  • péri
  • péta
  • pico
  • pluri
  • poly
  • post
  • pré
  • prio
  • pro
  • proto
  • pseudo
  • quadri / quadra
  • re /
  • rétro
  • sexa
  • simili
  • socio
  • stéréo
  • sub / suf
  • super
  • supra
  • sur
  • sus
  • télé
  • téra
  • tétra
  • trans
  • tri
  • ultra
  • yocto
  • yotta
  • zepto
  • zetta

Nombre de ces préfixes ci-dessus subissent des mutations de leur consonne ou voyelle finale avec le mot qui les suit et auquel ils s'attachent.

Cette liste inclut tous les préfixes du système international d'unités (sauf mi-, demi- et semi- notés ci-dessus), y compris pour les unités de mesure qui ne prennent jamais de traits d'union (même pour micro, au sens de la millionième partie de l'unité de base, par exemple microampère, microohm, microlitre, mégahertz), et comprend la quasi-totalité des préfixes modificateurs de sens ou d'étendue (souvent d'origine latine ou grecque), fréquemment utilisés pour les mots « savants ». Les préfixes binaires sont utilisés dans le domaine informatique (kibi, mébi, gibi, tébi, pébi, exbi, zébi, yobi).

Certaines expressions consacrées formées d'un nom et d'un adjectif épithète sont devenues des locutions ayant leur sens propre et forment un mot composé. Elles s'écrivent avec un trait d'union, car on n'attache pas de tels adjectifs, par exemple : une belle-mère, un grand-père, le plein-emploi, la grand-rue, grand-veneur ; cette règle ne s'applique pas à certains mots composés très anciens mais d'usage courant, dont l'adjectif a perdu son sens initial et ne peut plus en être séparé sans introduire un contresens ou un changement phonétique significatif, comme dans : un gentilhomme.

Préfixes à exceptions

Anti

La règle à retenir :

Si le mot suivant commence par la voyelle i, par un nom propre, ou par un nom composé d'un trait d'union, on utilisera alors un trait d'union, comme par exemple anti-inflation, anti-Québec, anti-Angleterre, anti-sous-marin, anti-uv, ou anti-g.

Autrement, on n'utilisera pas de trait d'union, même si cela modifie la prononciation du mot ; par exemple antisociale, antiesclavagiste, antioxydant...

Néanmoins, depuis les rectifications orthographiques de 1990, l'on peut coller anti et un mot commençant par i, comme antiinflammatoire, même si le correcteur orthographique vous souligne le mot en tant que faute.

Bi

Sans trait d'union.

Devant une voyelle, on ajoute un s : bisaïeul, bisannuel.

Co

Le trait d'union est parfois présent, comme dans co-auteur[1], co-électeur, co-empereur, co-état, co-régent, co-souverain, co-spectateur, co-turneetc.[2].

Dans la formation de mots nouveaux, ce préfixe se soude au mot qui suit : coaccusé, coacquéreur, coauteur, codébiteur, codécision, coéditeur, coépouse, coéquipier, coempereur, coexistence, cogérer, coopération, coprésident, coresponsable, cosignataire[3].

Si ce mot commence par un i, celui-ci prend alors un tréma : coïnculpé, coïncidence, coïndiquer, coïndivisaire, coïntéressé[4].

Devant un u, on intercale la lettre n : conurbation, mais co-usufruitier.

In, en, ex

Au sens où ex signifie une instance précédente ou ancienne, le préfixe ex s'écrit toujours avec un trait d'union, par exemple ex-président, ex-république.

S'il s'agit de l'adverbe ex ou in d'une locution latine, on n'attache l'adverbe avec un trait d'union que si la locution forme un nom composé, un verbe ou un adjectif (qui s'accorde alors en nombre et/ou en genre) et non une locution adverbiale dont les deux mots restent détachés et invariables (ou accordés suivant la règle latine propre à la locution elle-même), par exemple sortis ex nihilo, nés in utéro, mais un ex-libris (ou exlibris), deux ex-æquos, un ex-voto. Il est aussi possible de supprimer le trait d'union avec la nouvelle orthographe quand ce n'est pas une locution adverbiale, le premier adverbe devenant un préfixe simple : deux exæquos, un exvoto.

Au sens où ex (ou en, in) détermine le sens de la sortie (ou l'entrée) d'un contenant, le préfixe s'écrit attaché, sans trait d'union, avec possible mutation de la consonne finale du préfixe, par exemple exfiltrer, inoculer, imbiber, ensemencer.

Quand en est utilisé dans un nom composé par la substantivation d'une locution adverbiale, on l'écrit avec un trait d'union, le mot composé s'accorde, mais pas l'adverbe préfixe, par exemple un en-avant, des en-avants. Si le second mot commence par une consonne, il est aussi possible d'écrire le mot composé sans trait d'union : un en-cas ou un encas.

Micro, macro et auto

En général, si le mot suivant commence par une voyelle, avec laquelle la fin du préfixe pourrait former un digraphe prononcé comme un seul son voyelle ou comme une semi-voyelle, alors on utilise le trait d'union, par exemple micro-ordinateur, micro-organisme, auto-inspection, macro-élément. Il est aussi possible, en nouvelle orthographe, d'écrire microordinateur, microorganisme, macroélément, mais encore auto-immunité.

Cependant on ne met pas de trait d'union quand micro- est le préfixe diviseur d'une unité de mesure normalisée (même si elle commence par une voyelle), par exemple microampère.

Autrement, on n'utilise pas de trait d'union, par exemple microfilm, microvolt, microfiche, macrophotographie, autoformation.

En aucun cas on n'utilise l'espace, car le préfixe modificateur n'est pas un adverbe[5].

Adverbes non, hors, très et quasi

Si le mot formé est un substantif, alors on utilise le trait d'union après l'adverbe, par exemple le non-paiement, une quasi-certitude, le Très-Haut, le non-devenir, une fin de non-recevoir.

Si le mot suivant est un nom ou un verbe substantivé (à l'infinitif), alors on utilise le trait d'union après l'adverbe, par exemple hors-gel, hors-service.

Autrement, si le mot suivant est un adjectif, alors on n'utilise pas de trait d'union après l'adverbe, par exemple une facture non payée, quasi certain, un arbre très haut. Mais on écrit nonpareil[5].

Pré et post

Pré n'admet pas de trait d'union. Par exemple, précompte et prévisualiser.

Mouton de pré-salé, elliptiquement pré-salé : mouton engraissé dans des pâturages voisins de la mer. Par extension la viande de cet animal. Gigot de pré-salé. Des prés-salés. Ici pré est un nom.

Post n'admet pas de trait d'union (postcombustion), sauf si le second élément commence par t (post-traumatique), ou les mots latins : post-scriptum (sauf en nouvelle orthographe où ils s'écrivent respectivement posttraumatique et postscriptum), etc.

Notes et références

  1. « co auteur, co-auteur », sur CNRTL.
  2. « co- », sur CNRTL.
  3. Office québécois de la langue française.
  4. André Jouette, Dictionnaire d'orthographe et d'expression écrite, 6e édition, Le Robert, 1993, présentation sur le site de l'éditeur, p. 137.
    Joseph Hanse et Daniel Blampain, Dictionnaire des difficultés du français, 6e édition, De Boeck, 2012, présentation sur le site de l'éditeur, p. 156.
    Guide du typographe, 6e édition, Éditions Ouverture, 2000, présentation sur le site de l'éditeur, § 841 (« Préfixes »), p. 150.
    Aurel Ramat et Anne-Marie Benoit, Le Ramat de la typographie, 10e édition, 2012, présentation sur ramat.ca.
    Grand Larousse de la langue française en sept volumes, tome 2, septembre 1986, p. 772.
  5. a et b Règles typographiques par rapport au trait d'union, de l'Université Laval

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes