Parathormone

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 27 novembre 2007 à 11:20 et modifiée en dernier par MagnetiK-BoT (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

La parathormone ou hormone parathyroïdienne (PTH = Parathyroïd hormone (anglais) ou PTHi = PTH intacte) est une hormone peptidique, hypercalcémiante, sécrétée par les glandes parathyroïdes.

Structure

La PTH est une protéine constituée de 84 acides aminés. Elle est produite sous forme de prepro-PTH (115 acides aminés), pour donner la pro-PTH puis la PTH par clivages enzymatiques successifs de séquences d'acides aminés. Ensuite, elle est stockée sous sa forme finale dans des granules sécrétoires des cellules des glandes parathyroïdes, pour être libérée par la suite par exocytose. Un dernier clivage se fait alors, libérant dans la circulation la PTH à proprement parler et un fragment biologiquement inactif.

Effets

La PTH joue un rôle clé dans la régulation du métabolisme phospho-calcique, de concert avec le 1,25-dihydroxycholécalciférol (forme active de la vitamine D). Elle entraîne plusieurs effets au niveau de l'os, du duodénum et du rein : elle permet la rétractation des cellules bordantes (ostéoblastes inactifs) permettant la fixation des ostéoclastes.

  • activation indirecte des ostéoclastes, entrainant une augmentation de la résorption osseuse, induisant une libération de calcium et de phosphate
  • stimulation de la transformation de la vitamine D en 1,25-dihydroxycholécalciférol, induisant une augmentation de l'absorption intestinale de calcium
  • stimulation de la réabsorption rénale de calcium
  • inhibition de la réabsorption rénale de phosphate

Le dernier effet s'explique par le fait qu'il empêche une augmentation de la concentration de phosphate suite à la résorption osseuse qui retarderait la libération de calcium par l'os.

Régulation

La concentration de PTH est régulée directement par la fraction ionisée de calcium (Ca2+) plasmatique. Une diminution de cette dernière entraîne une augmentation de la sécrétion de la PTH, alors qu'une augmentation induit l'effet contraire. Une chute plus rapide de la calcémie entraîne une augmentation plus marquée de la PTH, suggérant une certaine capacité d'anticipation de cette hormone.

Au niveau moléculaire, une augmentation de la fraction ionisée du calcium plasmatique se lie à un récepteur membranaire au calcium, qui, via des protéines G, diminue la concentration intracellulaire d'adénosine monophosphate cyclique (AMPc) et augmente celle d'inositol triphosphate (IP3), entraînant une inhibition de l'exocytose des granules, et donc de la sécrétion de PTH. Le contraire a lieu lors d'une diminution de la fraction ionisée de calcium plasmatique.

Le 1,25-dihydroxycholécalciférol inhibe la sécrétion de PTH par effet de feedback négatif. Par ailleurs, le magnésium peut, comme le calcium, agir au niveau de ces récepteurs, mais avec un effet bien moindre, et diminue la réponse de l'organisme à la PTH. La seule répercussion dans la pratique est qu'une hypomagnésémie peut entraîner un hypercalcémie.

Mode d'action

La PTH se lie au niveau des cellules cibles à un récepteur transmembranaire couplé à une protéine G, entraînant une augmentation de l'AMPc. Celle-ci entraîne probablement une cascade au niveau de protéines kinases, entraînant l'activation par phosphorylation de protéines nécessaires au transport du calcium et d'autres ions.

Traitement de l'ostéoporose

Le teriparatide est une molécule commercialisée aux États-Unis dans le traitement de l'ostéoporose. Elle a obtenu l'AMM européenne sous le nom de Forstéo*. C'est un polypeptide de 34 acides aminés correspondant à la séquence active de la PTH humaine.

Administrée à haute dose en continu, la PTH a une action hypercalcémiante qui entraîne une dégradation osseuse. En revanchee, administrée en discontinu, à raison de 20 µg/jour en sous-cutané, elle a une action inverse et stimule le remodelage osseux, en stimulant d'avantage les ostéoblastes que les ostéoclastes.

La parathormone recombinante (produite par génie génétique) a également été testé avec une certaine efficacité chez la femme ménopausée[1].

Voir aussi

Notes et références

  1. SL Greenspan, HG Bone, MP Ettinger, DA Hanley, R Lindsay, JR Zanchetta, CM Blosch, AL Mathisen, SA Morris, TB Marriott, Effect of Recombinant Human Parathyroid Hormone (1-84) on vertebral fracture and bone mineral density in postmenopausal women with osteoporosis, Ann Int Med, 2007;146;326-339