Technologies de l'information et de la communication

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Aperçu schématique des grandes composantes des Technologies de l'information et de la communication (TICS), et du cloud computing tel qu'émergeant au début des années 2000.

Les technologies de l'information et de la communication ou techniques de l'information et de la communication[1] (TIC, traduction de l'anglais information and communication technologies, ICT), qui concernent surtout le monde universitaire et le domaine de la télématique, sont les techniques de l'informatique, de l'audiovisuel, des multimédias, d'Internet et des télécommunications qui permettent aux utilisateurs de communiquer, d'accéder aux sources d'information, de stocker, de manipuler, de produire et de transmettre l'information sous différentes formes. Ces formes sont : texte, musique, son, image, vidéo et interface graphique interactive (IHM).

Les textes juridiques et réglementaires utilisent la locution « communications électroniques ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Les premiers pas vers une société de l'information ont été l'écriture puis l'imprimerie. Le télégraphe, le téléphone et la radiotéléphonie ont suivi. Puis l'informatique a pris son essor grâce aux circuits imprimés, les constructeurs d'informatique décentralisée innovant rapidement. La télévision, le Minitel et l'Internet puis les télécommunications mobiles ont associé l'image au texte et à la parole, « sans fil », l'Internet et la télévision devenant accessibles sur le téléphone portable qui fait aussi office d'appareil photo.

Le rapprochement de l'informatique, de l'audiovisuel et des télécommunications, dans la dernière décennie du XXe siècle a bénéficié de la miniaturisation des composants, permettant de produire des appareils « multifonctions » à des prix accessibles, dès les années 2000. L'augmentation rapide du nombre d'accès à internet à haut débit (par exemple avec l'ADSL ou via les réseaux de la télévision par câble) et d'accès à internet à très haut débit (avec les réseaux de lignes d'abonnés en fibre optique) a favorisé la diffusion de contenus audiovisuels à bas prix (les prix des TIC ont chuté en deux ans entre 2008 et 2010)[2].

Avec le développement d'Internet et du WEB 2.0, les usages des TIC se sont développés. La grande majorité des citoyens des pays industrialisés les utilise maintenant pour accéder à l'information et à un nombre croissant de services en ligne. Par contre[3], une fracture numérique géographique s'est développée avec les pays en développement où l'accès à internet à haut débit est hors de la portée de la plupart des ménages. Un grand nombre d'internautes, via des sites web, des blogs, les médias sociaux ou des projets tels que le projet encyclopédique Wikipédia ajoutent constamment de l'information à l'Internet.

Le nombre de services disponibles explose, et génère des emplois liés à ces technologies, pour 3,2 % du PIB français vers 2010 et 5,5 % attendu en 2015[4].

La filière nécessite des compétences croissantes en communication, marketing et vente, la technique n'étant qu'un support de la communication et d'organisation. Les profils professionnels recherchés évoluent en conséquence note l'Observatoire International des Métiers Internet, qui analyse les profils et les compétences recherchés par le marché de l'emploi en Europe[5].

Les usages des TIC s'étendent, surtout dans les pays développés, au risque d'accentuer localement la fracture numérique et sociale ainsi que le fossé entre les générations. De l'agriculture de précision et de la gestion de la forêt (traçabilité des bois pour lutter contre le trafic), au contrôle global de l'environnement planétaire ou de la biodiversité, à la démocratie participative (TIC au service du développement durable) en passant par le commerce, la télémédecine, l'information, la gestion de multiples bases de données, les diverses transactions financières, la robotique et les usages militaires, sans oublier l'aide aux handicapés (dont les aveugles qui utilisent des synthétiseurs vocaux avancés ainsi que des plages braille éphémère), les TIC tendent à prendre une place croissante dans la vie humaine et le fonctionnement des sociétés.

De 2007 à 2010, la part des sociétés dotées d'un extranet est passée de 17 % début 2007 à 35 % début 2010[6].

Certains craignent une perte de liberté individuelle (effet Big Brother de surveillance généralisée en référence au roman 1984 de George Orwell, intrusion croissante de la publicité ciblée et non désirée…)[7]. Les prospectivistes estiment que les TIC devraient prendre une place croissante, voire être à l'origine d'un nouveau paradigme civilisationnel, avec peut être une évolution des TIC vers les Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives (NBIC) et l'intelligence artificielle.

Concept[modifier | modifier le code]

Définition[modifier | modifier le code]

L'expression « Technologies de l'information et de la communication » transcrit une locution anglaise utilisée dans diverses instances internationales qui correspond à peu près au domaine de la télématique. Elle a différentes définitions selon le point de vue des auteurs ou selon l'époque, en raison du brouillage progressif des frontières des domaines concernés et de l'évolution rapide des techniques avec la convergence numérique.

La définition des TIC reste particulièrement floue : le terme « technologie », qui signifie « discours sur la technique », est utilisé à la place de « technique », qui serait à la fois plus simple et plus exact. Les technologies de l'information et de la communication sont des outils de support au traitement de l'information et à la communication, le traitement de l'information et la communication de l'information restant l'objectif, et la technologie, le moyen.[réf. nécessaire]

Le dictionnaire Larousse définit les technologies de l'information et de la communication comme étant un « ensemble des techniques et des équipements informatiques permettant de communiquer à distance par voie électronique (câble, téléphone, Internet, etc.) »[8]. Cette définition se limite à la convergence de l'informatique et des télécommunications en vue de communiquer, sans tenir compte de l'impact de la convergence numérique dans les supports multimédias et l'audiovisuel.

Le Grand Dictionnaire terminologique de l'OQLF définit les technologies de l'information et de la communication comme étant l'« Ensemble des technologies issues de la convergence de l'informatique et des techniques évoluées du multimédia et des télécommunications, qui ont permis l'émergence de moyens de communication plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et l'échange de l'information »[9]. Cette définition est plus complète que la précédente, tenant compte de la convergence numérique dans son ensemble. Elle reflète mieux le point de vue des institutions internationales, qui considérent les TIC comme étant l'intégration des techniques des télécommunications, de l'informatique, des multimédias et de l'audiovisuel[10]. La diffusion rapide des accès à l'Internet à haut débit a permis une explosion des usages des services audiovisuels qui prennent une importance accrue dans le concept des TIC, non seulement au niveau de la communication, mais aussi au niveau de la gestion des informations et des connaissances et au niveau de leur diffusion. Cette extension du concept des TIC est à l'origine de nombreux débats en raison de l'importance de son impact sur la société.

Selon une convention internationale fixée par l'OCDE, les technologies de l'information et de la communication (TIC) englobent les secteurs économiques suivants[11] :

  • secteurs producteurs de TIC (fabrication d'ordinateurs et de matériel informatique, de TV, radios, téléphone…) ;
  • secteurs distributeurs de TIC (commerce de gros de matériel informatique…) ;
  • secteurs des services de TIC (télécommunications, services informatiques, services audiovisuels…).

Évolution de la terminologie[modifier | modifier le code]

L'avènement de l'Internet et principalement du Web comme média de masse et le succès des blogs, des réseaux sociaux, des wikis ou des technologies Peer to Peer confèrent aux TIC une dimension sociétale. Gérard Ayache dans La Grande confusion, parle d'« hyper information » pour souligner l'impact anthropologique des nouvelles technologies.

De nombreux internautes considèrent l'Internet comme une technologie de la relation (TR) : Joël de Rosnay a repris cette expression dans La révolte du pronétariat : des mass média aux média des masses. Le Web 2.0 est permis par les TIC.

Le concept de technologies de l'information et de la communication est à rapprocher de celui de société de l'information en raison de leur impact sociétal.

TIC ou NTIC[modifier | modifier le code]

Le terme « nouvelles technologies de l'information et de la communication » (NTIC) a souvent été utilisé dans la littérature francophone au cours des années 1990 et au début des années 2000 pour caractériser certaines technologies dites « nouvelles » ; ses définitions[12] sont souvent floues ou équivalentes à celles des TIC. La qualification de « nouvelles » est ambiguë, car le périmètre des technologies dites nouvelles n'est pas précisé et varie d'une source à l'autre. En raison de l'évolution rapide des technologies et du marché, des innovations déclarées « nouvelles » sont obsolètes dix ans plus tard. Parfois il s'agit de distinguer les technologies basées sur l'Internet, par opposition aux télécommunications traditionnelles. Parfois, il s'agit de distinguer les plateformes du web 2.0 par opposition aux premières technologies de l'Internet qui ont maintenant trois décennies et sont tout à fait obsolètes. Parfois, il s'agit de caractériser les services issus de la convergence des télécommunications et des multimédias utilisant des accès à haut débit car les applications utilisant seulement les accès à bas débit peuvent difficilement être qualifiées de « nouvelles »[13]. Les NTIC incluent parfois la téléphonie mobile, bien que ses débuts aient plus de trois décennies. Le sigle NTIC n'a pas de définition officielle par les institutions internationales responsables de ce domaine alors que le terme de TIC (ou ICT en anglais) y est défini comme étant l'intégration des technologies des télécommunications, de l'informatique et des multimédias[14]. Dans les moteurs de recherche, le sigle « NICT » (traduction de NTIC en anglais), est très rarement utilisé (hors de la traduction de documents francophones) ; le vocabulaire de ce domaine évolue en permanence, rendant difficile l'établissement de catégories fixes pour distinguer ce qui est nouveau de ce qui ne l'est pas.

Appellations connexes[modifier | modifier le code]

La désignation « communications électroniques », souvent utilisée dans les textes juridiques et réglementaires européens, correspond aux TIC hormis certains systèmes de diffusion de télévision et de radio (qui ne sont pas soumis aux mêmes droits et obligations)[15]. Cette distinction pose des problèmes aux autorités de la réglementation régulation, du fait de la convergence des technologies des télécommunications et de l'Internet[16]. Cette convergence permet une généralisation de la diffusion de la télévision et de la radio par Internet grâce aux technologies à haut débit[17].

L'ARCEP évite le sigle « TIC » dans ses documents et utilise systématiquement le terme de « communications électroniques » ainsi défini : « les émissions, transmissions ou réceptions de signes, de signaux, d'écrits, d'images ou de sons, par voie électromagnétique »[18].

Les sigles anglais correspondant sont IT, pour information technology et ICT pour information communication technology, le sigle NICT, pour new information and communication technology étant plus rare[19].

Le terme « infocommunications » (ou « info-com ») a surtout été utilisé dans les années 1990 par les anglo-saxons et les pays d'Europe de l'Est pour désigner le concept de convergence entre télécommunications et informatique, selon une approche équivalente à celle du terme « communications électroniques » ; il s'applique surtout aux questions de traitement de l'information et de manipulation de contenus avec l'utilisation d'Internet[20],[21].

Dans le système éducatif français, on évoque plutôt les technologies usuelles de l'information et de la communication (TUIC) et les technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE).

Enjeux des TIC et importance économique[modifier | modifier le code]

Les TIC jouent un rôle majeur dans la compétitivité des entreprises et dans l'efficacité des administrations et des services publics (santé, éducation, sécurité). Ils sont aussi devenus cruciaux pour la production et la diffusion des biens culturels. Selon le rapport Technologies Clés 2015, « le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) est devenu un segment majeur de l'économie des principaux pays industrialisés avec une contribution directe de 5,9 % du PIB en Europe (et 7,5 % aux États-Unis). Au-delà du secteur lui-même, les TIC contribuent au développement de tous les autres secteurs économiques, les TIC représentant en effet plus de 50 % de la croissance de la productivité en Europe (source: Commission Européenne) »[22]. Les perspectives de croissances du secteur STIC (Sciences et technologies de l'information et de la communication) sont par ailleurs considérables, qui représentent +8 % de croissance par an pour l'économie d'Internet entre 2013 et 2016, selon le Boston Consulting Group[23].

Convergence des TIC et brouillage des frontières[modifier | modifier le code]

Un téléphone mobile est aussi un terminal pour naviguer sur Internet, consulter des vidéos ou utiliser diverses applications.

Les TIC contribuent à brouiller les frontières entre télécommunications, informatique et audiovisuel/ multimédias. Un rapport des Nations unies insiste sur l'impact de la convergence des TIC : « La convergence a supprimé nombre de distinctions entre les secteurs des TIC, notamment la radiotélédiffusion, l'informatique et les télécommunications, et a favorisé l'innovation dans des secteurs autres que les TIC, tels que les services financiers. Dès lors, les utilisateurs ont accès à du contenu, à des services et à des applications sur de multiples plates-formes, ce qui accroît la versatilité et la sophistication de l'accès à l'information et de l'utilisation des communications »[24].

La fertilisation croisée des produits issus de domaines autrefois bien séparés et maintenant confondus est à l'origine d'une multitude de services innovants. Les quelques exemples suivants montrent qu'il est de plus en plus difficile d'étudier l'un des domaines des TIC sans tenir compte des autres.

Exemple 1 : Les opérateurs de télécommunications[modifier | modifier le code]

Les opérateurs de télécommunications ne sont plus seulement des exploitants de réseaux de télécommunications, ils deviennent des fournisseurs de services Internet en s'appuyant sur les accès aux abonnés qu'ils détiennent et la téléphonie n'est plus qu'un segment de service parmi bien d'autres[25],[26]. Par exemple, France Télécom est devenue également un distributeur de chaînes de télévision et de musique.

Exemple 2 : les réseaux des TIC[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980 et 1990, les réseaux étaient spécialisés par domaine et il fallait différents systèmes de transmission (et parfois différentes infrastructures) pour la téléphonie, la transmission de données entre ordinateurs, la radio et la télévision. Maintenant les réseaux en technologie IP à haut débit sont communs pour toutes les formes de service et les octets de la téléphonie sont acheminés par les mêmes routeurs sur les mêmes artères que les octets des consultations des sites Internet, des transferts de fichiers, du streaming de vidéos ou du courrier électronique[27],[28].

Exemple d'utilisation d'Internet avec l'affichage du même contenu sur différents terminaux avec des écrans très différents.

Exemple 3 : les ordinateurs personnels[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980, un ordinateur servait essentiellement au traitement de texte et au calcul avec un tableur. Puis dans les années 1990 il a servi aussi au courrier électronique et aux présentations par diapositives. Un ordinateur était donc clairement un équipement informatique. Mais avec la convergence numérique, un ordinateur personnel devient un outil de base pour le domaine de l'audiovisuel et des multimédias, car il est aussi de façon routinière :

  • un terminal téléphonique avec le service de la Voix sur IP ;
  • un terminal de vidéocommunication (Skype, Messenger) ;
  • un écran de télévision pour recevoir des émissions en ligne ou en mode de rattrapage ;
  • un écran pour regarder les photos ou les vidéos des plateformes de services générés par l'utilisateur (Instagram, Flickr, Youtube, etc.) ;
  • un outil pour monter des films à partir d'un ensemble de vidéos prises avec son caméscope ou son smartphone ;
  • un outil professionnel dans les entreprises pour les applications de travail collaboratif et de communications intégrées où l'audiovisuel joue un rôle croissant.

Exemple 4 : les terminaux téléphoniques mobiles[modifier | modifier le code]

Au début des années 2000, un terminal téléphonique servait essentiellement aux communications téléphoniques et la facture était composée d'un abonnement et d'un montant proportionnel aux durées des communications par catégorie en fonction de la distance. La convergence numérique est particulièrement illustrée par les nouveaux terminaux téléphoniques appelés smartphones. Ils contiennent plus de capacité en mémoire et de puissance de calcul que les ordinateurs personnels des années 1980 et même 90. Ils permettent de prendre des photos et des vidéos avec des performances équivalentes à de bons appareils de photos ou caméscopes des années 1990. Ils sont utilisés comme des baladeurs pour écouter de la musique enregistrée ou voir des images ou des vidéos enregistrées.

Exemple 5 : les industriels producteurs de biens électroniques[modifier | modifier le code]

Un fabricant d'ordinateur (Apple) devient l'un des plus grands fabricants de terminaux téléphoniques et devient un intermédiaire de premier plan dans la vente de produits et services audiovisuels avec le logiciel multimédia iTunes. Apple développe aussi sa propre suite bureautique iWork, en concurrence directe avec Microsoft Office.

Techniques de l'information et de la communication[modifier | modifier le code]

Les technologies de l'information et de la communication regroupent un ensemble de ressources techniques nécessaires à la mise en œuvre des services de l'information et de la communication pour produire, manipuler, convertir, stocker, gérer, transmettre et retrouver l'information et pour communiquer.

On peut regrouper ces techniques par catégories suivantes :

Services de l'information et de la communication[modifier | modifier le code]

Les services de l'information et de la communication sont regroupés en différentes catégories dont les plus connues sont :

Applications[modifier | modifier le code]

Dans l'administration et la gouvernance[modifier | modifier le code]

Dans l'éducation[

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