Toile de confiance

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En cryptographie, la toile de confiance est un concept utilisé par PGP, GnuPG, ainsi que d'autres systèmes compatibles avec OpenPGP. La toile de confiance permet de vérifier la relation entre une clé publique et son possesseur.

C'est un modèle de confiance décentralisé, en alternative aux modèles de confiance centralisés de la plupart des autres PKI.

Contrairement aux modèles centralisés où la confiance que l'on peut prêter ne passe que par une autorité de certification (CA ou hiérarchie de CA) dont la plupart ne sait rien, une toile de confiance est relative à un individu qui peut choisir lui-même les tiers (en général d'autres personnes physiques) à qui il fait confiance.

De ce fait, il existe de nombreuses toiles de confiances indépendantes. N'importe qui peut en faire partie (via son propre certificat), et être un lien entre différentes toiles.

Le concept de toile de confiance a été élaboré initialement par Phil Zimmermann, créateur de PGP, en 1992, dans la version 2.0 du manuel de PGP.

Fonctionnement

Dans OpenPGP, les certificats d'identité sont vérifiés par la signature numérique d'autres utilisateurs. Ces utilisateurs, en signant ce certificat, peuvent renforcer (pour d'autres) l'association entre une clé publique et la personne ou l'entité désignée par ce certificat. Cette action est habituellement faite lors de key signing parties.

Dans la pratique, un certificat reçu par Jean est considéré comme valide :

  • Si Jean l'a lui même signé.
  • Ou si le certificat est signé par une personne à laquelle Jean a donné sa confiance totale.
  • Ou si le certificat est signé par trois personnes auxquelles Jean a donné une confiance partielle.

Ces paramètres sont ajustables par l'utilisateur, en fonction de ses besoins. Ils peuvent même être complètement ignorés.

Pour simplifier, chaque utilisateur a deux clés : sa clé privée, et sa clé publique. Le clé privée n'est connue que de son utilisateur. Mais la clé publique est diffusée à tout le monde.
Essentiellement, ce mécanisme a deux emplois :

  • Le chiffrement
Pour chiffrer un message, on utilise la clef publique du destinataire. Pour que ce dernier puisse le lire, il utilise sa clé secrète pour déchiffrer.
  • La signature
Pour vérifier qu'on est à l'origine d'un message, on ajoute notre signature à la fin de ce dernier. Cette signature est l'identifiant, unique, de ce message, chiffré par notre clé publique.
Pour vérifier qu'on est à l'origine du message, il suffit de déchiffrer l'identifiant du message via notre clé privée. Si la valeur trouvée est égale à l'identifiant du message, nous sommes bien l'expéditeur. Techniquement, l'identifiant est un hash du message.

Le principe de signature est alors assez simple :

  • Jean signe l'identifiant "Paul" dans le certificat de Paul.
  • Lorsque quelqu'un veut vérifier que Jean a signé Paul, il utilise la clé publique de Jean pour vérifier sa signature dans le certificat de Paul.
  • Marie fait confiance à Jean. Elle reçoit un message signé de Paul. Elle vérifie que la signature est bonne via la clé publique de Paul (clé récupérée le plus souvent depuis un serveur de clés). Comme elle fait pleinement confiance à Jean, elle valide de plus le fait que c'est bien Paul qui a signé ce message.

Ce système assure que c'est bien Paul qui envoie un message. En effet, Paul envoie un message signé avec sa clé privée, et, s'il n'utilise pas de serveur de clés, un certificat contenant des signatures de personnes qui peuvent confirmer que c'est bien Paul qui envoie le message.
Il suffit de vérifier les signatures du certificat pour vérifier que c'est bien Paul qui l'a envoyé. Si on ne fait pas confiance aux signataires, on ne peut valider que c'est bien Paul qui possède la clé privée associée à cette signature, et donc que c'est bien lui qui a signé. Dans ce cas la signature peut être bonne (faite par un certain "Paul") mais invalide (on n'est pas sûr que ce "Paul" existe vraiment).

Voir aussi

Liens externes