Voir la source de Vic-Bilh

{{Ébauche|Pyrénées-Atlantiques|Pyrénées}}
Le '''Vic-Bilh''' est une région de [[Gascogne]] située sur les reliefs pré-[[pyrénéen]]s à l'intérieur du coude de l'[[Adour]] entre [[Rivière-Basse]] et [[Tursan]], face à l'[[Armagnac (province)|Armagnac]]. Jusqu'à la [[Révolution française|Révolution]], son nom est associé à l'un des [[archidiaconé]]s du [[diocèse de Lescar]].[[Fichier:Régions historiques du Béarn.png|vignette|droite|alt=Détail d'une carte indiquant les différentes régions historiques du Béarn.|Les régions historiques du Béarn.]]

== Géographie ==
Indissociable du [[Madiran (AOC)|vignoble de madiran]] (à cheval sur les [[département français|départements]] du [[Gers (département)|Gers]], des [[Hautes-Pyrénées]] et des [[Pyrénées-Atlantiques]]), le Vic-Bilh couvre le nord-est du [[Béarn]] et donc des [[Pyrénées-Atlantiques]], à savoir approximativement les cantons de [[canton de Lembeye|Lembeye]], de [[canton de Thèze|Thèze]] et de [[Canton de Garlin|Garlin]]. On lui adjoint parfois le [[Canton de Montaner|Montanérès]].

D'après [[Paul Raymond (archiviste)|Paul Raymond]]<ref name="Raymond">{{Dictionnaire topographique des Basses-Pyrénées}}</ref>, le Vic-Bilh serait délimité par une ligne qui passerait par [[Limendous]], [[Espéchède]], [[Ouillon]], [[Higuères-Souye]], [[Anos]], [[Saint-Armou]], [[Thèze (Pyrénées-Atlantiques)|Thèze]] et la limite des arrondissements de [[arrondissement de Pau|Pau]] et [[arrondissement d'Orthez|Orthez]].

== Toponymie ==
Son nom, du latin ''vicus vetullus'', signifie « le vieux pays » en [[béarnais]] (prononcé /bik bilj/, en français /vik bij/).

Le toponyme ''Vic-Bilh'' apparaît sous les formes :
* ''Vicus-Vetulus'' et ''Bigvilium'' (respectivement {{s2-|X|e|XI|e}}<ref name="Raymond"/>, [[cartulaire]] de l'abbaye de Saint-Pé<ref name="Saint-Pé">D'après [[Pierre de Marca]], ''Histoire de Béarn''</ref>) ;
* ''Archidiaconatus de Bigbilh'' (1101<ref name="Raymond"/>, cartulaire de [[Lescar]]<ref name="Lescar">Cartulaire de l'évêché de [[Lescar]], publié dans les preuves de l'''Histoire de Béarn'' de [[Pierre de Marca]]</ref>) ;
* ''Bicbielh'' et ''Bicbilh'' ({{sp|XI|-|XIV}}<ref>{{Ouvrage|auteur=Paul Ourliac et Monique Gilles|titre=Les Fors Anciens de Béarn|éditeur=Editions du CNRS|lieu=Paris|année=1990}}.</ref>, [[Fors de Béarn|Anciens Fors]]) ;
* ''Bigbilius'' (1170<ref name="Raymond"/>, titres de [[Barcelone]]<ref>Titres publiés dans les preuves de l'''Histoire de Béarn'' de  [[Pierre de Marca]]</ref>) ;
* ''le parsan de Vic-Vielh'' (1487<ref name="Raymond"/>, registre des Établissements de Béarn<ref name="Etablissements de Béarn">Manuscrits du {{XVe siècle}} et du {{XVIe siècle}} - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques</ref>) ;
* ''Vic-Bielh'', ''Viit-Bilh'', ''Vic-Vil'' et ''Vig-Bilh'' (respectivement 1540<ref name="Raymond"/>, 1542<ref name="Raymond"/>, 1547<ref name="Raymond"/> et 1548<ref name="Raymond"/>, réformation de Béarn<ref name="Réformation de Béarn">{{Réformation de Béarn}}</ref>) ;
* ''Vicbilh (le)'' (1863, dictionnaire topographique Béarn-Pays basque<ref name="Raymond"/>).

En gascon dont béarnais, Bic et Vic se prononcent de la même façon, comme B et V en espagnol.

== Histoire ==
Dans son dictionnaire<ref>{{ouvrage|auteur1=Vastin Lespy|auteur2=Paul Raymond|titre=Dictionnaire béarnais ancien et moderne|éditeur=Marrimpouey|mois=novembre|année=1998}}</ref> (réédition), [[Vastin Lespy]] rapporte que le vic est une division du pays de Béarn au {{XIIIe siècle}} : le vicomte Gaston de Béarn a divisé le Béarn en dix-sept Vics (dont les vallées d’Aspe et d’Ossau, un Vic chacune) parmi lesquels le Vic-Bilh.

Le même dictionnaire de Vastin Lespy note aussi (au mot : parsaa, parsan) que vers [[1548]], [[Henri II (roi de Navarre)]] avait divisé le Béarn en six « parsans » ; un des [[chefs-lieux]] étant Morlaàs<ref group=N>Les six parsans avaient respectivement pour chef-lieu (cap-dùlh) : Morlaàs (Mourlâs), Nay, Oloron (Oulouroûn), Orthez (Ortès), Pau, Sauveterre ; (graphie gascon du dictionnaire S. Palay, escole Gastoûn Febus 60s)</ref>. 

[[Paul Raymond (archiviste)|Paul Raymond]]<ref name="Raymond"/> note que l'[[archidiaconé]] de Vic-Bilh, qui dépendait de l'évêché de Lescar et dont [[Lembeye]] était le chef-lieu, comprenait les communes suivantes :
;[[canton de Lembeye]]
[[Anoye]], [[Arricau-Bordes|Arricau]], [[Arrosès]], [[Aurions-Idernes]], [[Bassillon-Vauzé]], [[Arricau-Bordes|Bordes]], [[Cadillon]], [[Castillon (près de Lembeye)|Castillon]], [[Corbère-Abères|Corbère-Abères-Domengeux]], [[Coslédaà-Lube-Boast]], [[Crouseilles]], [[Escurès]], [[Gayon]], [[Gerderest]], [[Lalongue]], [[Lannecaube|Lannecaube-Meillac]], [[Lasserre (Pyrénées-Atlantiques)|Lasserre]], [[Lembeye]], [[Lespielle|Lespielle-Germenaud-Lannegrasse]], [[Lussagnet-Lusson]], [[Maspie-Lalonquère-Juillacq]], [[Monassut-Audiracq]], [[Moncaup (Pyrénées-Atlantiques)|Moncaup]], [[Monpezat|Monpezat-Bétrac]], [[Peyrelongue-Abos]], [[Samsons-Lion]], [[Séméacq-Blachon]] et [[Simacourbe]].
;[[canton de Garlin]]
[[Aubous]], [[Aydie]], [[Baliracq-Maumusson]], [[Burosse-Mendousse]], [[Castetpugon]], [[Conchez-de-Béarn]], [[Diusse]], [[Garlin]], [[Mascaraàs-Haron]], [[Moncla]], [[Mont-Disse|Mont]], [[Mouhous]], [[Portet]], [[Ribarrouy]], [[Saint-Jean-Poudge]], [[Tadousse-Ussau]], [[Taron-Sadirac-Viellenave]] et [[Vialer]].
;[[canton de Morlaàs]]
[[Abère]], [[Andoins]], [[Anos]], [[Arrien (Pyrénées-Atlantiques)|Arrien]], [[Barinque]], [[Bernadets]], [[Buros]], [[Escoubès]], [[Espéchède]], [[Gabaston]], [[Higuères-Souye]], [[Maucor]], [[Montardon]], [[Morlaàs]], [[Ouillon]], [[Riupeyrous]], [[Saint-Armou]], [[Saint-Castin]], [[Saint-Jammes]], [[Saint-Laurent-Bretagne]], [[Sedzère]], [[Sendets (Pyrénées-Atlantiques)|Sendets]] et [[Serres-Morlaàs]].
;[[canton de Thèze]]
[[Argelos (Pyrénées-Atlantiques)|Argelos]], [[Astis]], [[Auga]], [[Auriac (Pyrénées-Atlantiques)|Auriac]], [[Carrère (Pyrénées-Atlantiques)|Carrère]], [[Claracq]], [[Doumy]], [[Garlède-Mondebat]], [[Lalonquette]], [[Lasclaveries]], [[Lème (Pyrénées-Atlantiques)|Lème]], [[Miossens-Lanusse]], [[Navailles-Angos]], [[Sévignacq]], [[Thèze (Pyrénées-Atlantiques)|Thèze]] et [[Viven]].

Indice de la pérennité de l'entité et du nom Vic-Bilh, les deux quotidiens [[L'Éclair des Pyrénées]] et [[La République des Pyrénées]] maintiennent une rubrique (page) « ''Morlaàs & Vic-Bilh'' » parmi sept rubriques dédiées chacune à une partie du Béarn<ref group=N>Vérifié sur le numéro daté 13-14 juillet 2021</ref>.

== Économie ==
Son économie est principalement agricole et la [[viticulture]] y tient une place de choix grâce aux [[Appellation d'origine contrôlée|appellations d'origines contrôlées]] (AOC) [[Madiran (AOC)|madiran]] (rouge) et [[pacherenc-du-vic-bilh]] (blanc), qui font partie des plus anciennes AOC du [[vignoble de Gascogne]]. 

Du pétrole a été découvert en 1979 dans quelques communes et est exploité depuis.

=== Vignobles madiran et pacherenc du Vic-Bilh ===

Les vignerons s’organisent pour la création des AOC madiran et pacherenc-du-vic-bilh, par décret<ref>{{Lien web |auteur =  |titre = Décret du 10 juillet 1948 {{Incise|Délimitation  de l’aire de production des vins d’appellation « madiran » et « pacherenc-du-vic-bilh »}}|url = https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000849893 |site = [[Journal officiel de la République française]] |date = 14 juillet 1948 |consulté le = 10 juillet 2018}}</ref> du {{date-|10 juillet 1948}}, qui indique notamment les communes concernées par l’aire de production. 

* département des Basses-Pyrénées (devenu [[Pyrénées-Atlantiques]]) : Arricau-Bordes, Arrosès, Aubous, Aurions-Idernes, Aydie, Bétracq, Burosse-Mendousse, Cadillon, Castetpugon, Castillon (près de Lembeye), Conchez-du-Béarn, Corbère-Abères, Crouseilles, Diusse, Escurès, Gayon, Lasserre, Lembeye, Mascaraàs-Haron, Moncaup, Moncla, Monpezat, Mont-Disse, Portet, Saint-Jean-Poudge, Séméacq-Blachon, Tadousse-Ussau et Vialer ;
* département des [[Hautes-Pyrénées]] : Castelnau-Rivière-Basse, Hagedet, Lascazères, Madiran, Saint-Lanne et Soublecause ;
* département du [[Gers (département)]] : Cannet, Maumusson.

Les dénominations dans des décrets ultérieurs tiennent compte de fusion(s) de communes, mais voient le maintien des communes citées en 1948, ainsi que l’addition de la commune de [[Viella (Gers)|Viella]] ([[Gers (département)|Gers]]). Les communes des Pyrénées-Atlantiques sont situées dans les ex-cantons de [[Chef-lieu#En_métropole_et_dans_les_régions_d'outre-mer|chef-lieu]] [[Lembeye]] ou [[Garlin]].

=== Concession pétrolière du Vic-Bilh ===
Le gisement de Vic-Bilh a été découvert en 1979 par [[ExxonMobil|ESSO]] REP et [[Elf Aquitaine|SNEA(P)]]<ref>{{Lien web|langue=|titre=Demande de modification du schéma d'exploitation de la concession de Vic-Bilh|url=http://www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr/Politiques-publiques/Amenagement-du-territoire-construction-logement/Enquetes-publiques/Closes/Schema-d-exploitation-de-la-concession-de-Vic-Bilh|site=pyrenees-atlantiques.gouv.fr|date=2 mai 2018|consulté le=31 juillet 2018}}</ref>. La concession d’hydrocarbures liquides ou gazeux de « Vic-Bilh » qui couvre {{Unité|54,5|km|2}} a été accordée à la SNEA(P) (Société nationale [[Elf Aquitaine|Elf-Aquitaine]] (production)) et à la société [[ExxonMobil|ESSO]] le {{date-|1 février 1984}} pour une durée de {{nobr|50 ans}}. Elle est  exploitée par la société [[Vermilion Energy|Vermilion]] REP depuis {{date-|janvier 2012}}.

Depuis 1979, {{nobr|49 puits}} ont été forés, pour des réserves estimées à {{nobr|1,5 million}} de barils alors que la production est aujourd'hui d'environ {{nobr|700 barils}} par jour. Les puits actifs sont situés sur les communes de [[Burosse-Mendousse]], de [[Cadillon]],  de [[Saint-Jean-Poudge]], de [[Taron-Sadirac-Viellenave|Taron-Sadirac-Villenave]] et de [[Vialer]].

Afin d'assurer dans la durée la continuité d'exploitation, la société Vermilion a fait une demande de modification de la concession, l'enquête publique s'est conclue favorablement en {{date-|mars 2018}}.

== Lieux et monuments ==
Le patrimoine du Vic-Bilh comporte essentiellement des églises romanes et des châteaux construits à partir du {{s-|XIV}}. S'ajoute un patrimoine rural composé de fontaines, lavoirs, pigeonniers et d'un moulin à [[Lespielle]]. L'architecture des maisons traditionnelles se caractérise par des toits en forte pente couverts de tuiles plates, de lucarnes-frontons et de génoises. Les constructions en dur utilisent les matériaux locaux, terres et galets. Plus anciennement, la période romaine a laissé quelques traces, comme des [[Villa romaine|villas]] de l'[[Antiquité tardive|Antiquité Tardive]]. 

=== Patrimoine archéologique ===
Le Vic-Bilh a été, comme le reste de l'Aquitaine, marqué par le développement lors de l'Antiquité Tardive de grandes villas aristocratiques. Ont été fouillées celles de [[Taron-Sadirac-Viellenave]] et de [[Villa gallo-romaine de Lalonquette|Lalonquette]]. Le site de cette dernière est visitable.

=== Patrimoine civil ===
Les châteaux sont plutôt des manoirs hissés au rang de château par leur taille ou leur architecture. Les origines sont anciennes, souvent du {{s-|XIV}}. Leur forme actuelle date {{Incise|pour les mieux conservés}} principalement des {{s2-|XVI|XVII}}, souvent modifiée au {{s2-|XVIII|XIX}}. Ces châteaux privés peuvent être entourés de parcs, dépendances et pigeonniers. Deux châteaux, [[Mascaraàs-Haron|Mascaraas-Haron]] et [[Arricau-Bordes|Arricau-Borde]] sont des monuments historiques, plusieurs sont aujourd'hui au cœur de domaines viticoles ([[Crouseilles]], [[Gayon]], [[Aydie]], [[Diusse]], notamment)<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=|auteur1=Ouvrage Collectif|titre=Guide d'accueil 2018, le Vic-Bilh dans le vignoble du madiran|passage=|lieu=|éditeur=Syndicat mixte du tourisme Lembeye-Garlin|date=2018|pages totales=56|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

=== Patrimoine religieux ===

Les églises sont riches en vestiges romans et en mobilier baroque<ref name=":0" />. Ces sanctuaires souvent modestes, érigés dès le {{s-|XI}}, dévoilent un décor sculpté original. Trois d'entre elles sont des monuments historiques, à [[Diusse]], [[Mascaraàs-Haron|Mascaraas-Haron]] et [[Lasserre (Pyrénées-Atlantiques)|Lasserre]]. L'église de [[Taron-Sadirac-Viellenave|Taron-Sadirac-Villenave]] est bâtie sur une ancienne villa gallo-romaine et comporte des éléments remontant au {{s-|X}}.

=== Patrimoine rural ===

Symboles d'une époque sans eau courante, le Vic-Bilh compte de nombreuses fontaines, la commune de [[Moncaup (Pyrénées-Atlantiques)|Moncaup]] en totalisant 12, des lavoirs, très souvent du {{s-|XIX}}. Il subsiste en activité un moulin du {{s-|XIV}} à [[Lespielle]]<ref name=":0" />.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|group=N}}
=== Références ===
{{Références|taille=30}}

== Articles connexes ==
* [[Pays de l'Adour]]
* [[Anneau du Vic-Bilh]]

{{Portail|Pyrénées-Atlantiques|Hautes-Pyrénées|Gers|Gascogne|Béarn|Pyrénées}}
[[Catégorie:Pays de l'Adour]]
[[Catégorie:Pays historique des Pyrénées-Atlantiques]]
[[Catégorie:Région naturelle dans le Gers]]
[[Catégorie:Région naturelle dans les Hautes-Pyrénées]]
[[Catégorie:Région historique du Béarn]]
[[Catégorie:Vic-Bilh]]
[[Catégorie:Commune de tradition fromagère]]
[[Catégorie:Pays de Gascogne]]
[[Catégorie:Gascogne]]
[[Catégorie:Gascogne médiévale]]