Évangéliaire de Gannat

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Évangéliaire de Gannat
Format
Comprend
Reliure de l'Évangéliaire de Gannat (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu
Collection
Nombre de pages
280Voir et modifier les données sur Wikidata

L’évangéliaire de Gannat est un manuscrit enluminé du dernier quart du IXe siècle qui faisait partie de trésor de l'église Sainte-Croix, à Gannat (Allier). Il est exposé aujourd'hui au musée Yves-Machelon, au château de Gannat.

Description[modifier | modifier le code]

Le manuscrit comporte 140 folios (280 pages) sur parchemin ; il mesure 29,9 cm de haut sur 22,3 cm de large. L'écriture en est la minuscule caroline.

Il contient le texte latin des quatre évangiles canoniques. Le texte des évangiles comporte un certain nombre de lacunes, surtout l'évangile de Luc qui ne commence qu'au chapitre XVII, 12. Il est précédé de préfaces d'Eusèbe de Césarée et de saint Jérôme. À la suite, se trouve un calendrier liturgique. Le manuscrit comprend aussi une distribution des rôles pour permettre la lecture à plusieurs voix de la Passion et un exemple de notation musicale.

Chaque évangile (sauf celui de Luc qui a perdu ces éléments) est précédé d'un portrait de l'évangéliste ; le folio suivant porte une grande lettrine à l'initiale du texte.

La reliure, qui n'est pas d'origine, est particulièrement remarquable. Les plats sont constitués de deux planchettes de bois recouvertes de plaques d’argent dorées. Le plat supérieur est incrusté de six émaux cloisonnés (deux ont disparu), de deux plaques de cuivre ciselé à motifs d'arabesques, de six gemmes – dont une améthyste représentant une Victoire ailée – et d’un camée romain placé au centre. Le plat inférieur est recouvert d'une plaque en ivoire, sertie dans un cadre de cuivre, sur laquelle sont représentées les scènes de la Passion et de la résurrection de Jésus-Christ[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'évangéliaire de Gannat fait partie de la série des évangéliaires lotharingiens émanant de l'école de Metz. On a fait l'hypothèse qu'il pouvait venir d'Ébreuil, dont l'importance à l'époque carolingienne est attestée par la présence de l'un des palais de Louis le Pieux et où il a pu être conservé à l'abbaye Saint-Léger avant d'être transporté à Gannat à une date sûrement ancienne ; mais cela reste une hypothèse.

Il avait un usage liturgique. Avant la Révolution, lors des grandes fêtes, on le transportait en grande pompe sur le haut de l'ancien jubé et on l'utilisait pour la lecture de l'évangile. Au XIXe siècle, il servait encore pour le rite du baiser de paix et, jusqu'au XXe siècle, les enfants renouvelaient sur cet évangéliaire les promesses du baptême[2].

Conservation[modifier | modifier le code]

Malgré quelques taches et la disparition de deux émaux, le manuscrit est dans un bon état de conservation. Depuis les années 1970, pour plus de sécurité, il est conservé au musée municipal de Gannat. Il a été numérisé ; dans la salle où il est exposé à l'intérieur d'une vitrine en verre, une borne à écran tactile permet de le feuilleter virtuellement ; il peut également être visualisé en ligne.

La reliure du manuscrit a été classée monument historique au titre des objets le [3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. P. Chevalier, A. Maquet (avec une note de F. Malacher), « La reliure de l'évangéliaire de Gannat », Hortus Artium Medievalum, 5, Zagreb-Motovun, 1999, pp. 205-217.
  2. J. Bonneton, op. cit., pp. 318-319.
  3. Notice no PM03000112, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Patricia Stirnemann, Jean-Baptiste Lebigue, Claudia Rabel, Danielle Gaborit-Chopin et Clara Raignac, Les Évangiles de Gannat, Gannat, Ville de Gannat,
  • Clara de Raignac, Mise(s) en œuvre(s) des Ecritures dans le Haut Moyen Âge latin : le témoignage des Evangiles de Gannat (Mémoire de Master 2 (2016-2017), sous la direction de C. Veyrard-Cosme, Master 2 Etudes médiévales), Paris, Sorbonne nouvelle, ENS Ulm, Ecole Nationale des Chartes (cohabilitation).,
  • Louis Virlogeux, « L'évangéliaire carolingien de Gannat », glise en Bourbonnais, no 1373,‎
  • Louis Virlogeux, « L'Évangéliaire carolingien de Gannat », Cahiers bourbonnais, n° 180, été 2002, p. 49-52, ill. ; n° 181, automne 2002, p. 49-52, ill. ; n° 182, hiver 2002-2003, p. 71-73, ill.
  • Danielle Gaborit-Chopin, « Les Évangiles de Gannat », Art de l'enluminure, no 28,‎ mars-avril-mai 2009 (ISSN 0758-413X)
  • Patricia Stirnemann, Jean-Baptiste Lebigue et Claudia Rabel, « Les Evangiles de Gannat conservés au Musée municipal Yves Machelon (Allier) », Art de l'enluminure, no 28,‎ mars-avril-mai 2009 (ISSN 0758-413X)
  • Pascale Chevalier, Arlette Maquet et Ferdinand Malacher, « L'évangéliaire carolingien de Gannat », Hortus Artium Medievalium, no 5,‎ , p. 209-217
  • Jean Porcher, Les manuscrits à peintures en France du VIIe au XIIe siècle : exposition, Paris, Bibliothèque nationale,
  • René Rigodon, « Notice sur l'Evangéliaire de Gannat », Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais,‎
  • J. Bonneton, « Études sur les manuscrits du Xe au XIe siècle. Notice sur le livre des évangiles appartenant à l'église de Sainte-Croix de Gannat », Bulletin de la Société d'émulation du département de l'Allier, 10, 1868, pp. 297-321.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]