Californie

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Californie
California (en + es)
Blason de Californie
Sceau de la Californie.
Drapeau de Californie
Drapeau de la Californie.
Californie
Carte des États-Unis avec la Californie en rouge.

Surnom
The Golden State
En français : « L’État doré ».

Devise
Eureka!
« J’ai trouvé ! ».
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Capitale Sacramento
Adhésion à l’Union (173 ans) (31e État)
Gouverneur Gavin Newsom (D)
Sénateurs Alex Padilla (D)
Laphonza Butler (D)
Nombre de représentants 52
ISO 3166-2 US-CA
Fuseau horaire UTC−08:00
Démographie
Gentilé Californien, Californienne (en anglais : Californian)
Population 38 965 193 hab. (2023[1])
Densité 92 hab./km2
Rang 1er
Ville la plus peuplée Los Angeles
Géographie
Altitude 884 m
Min. −86 m
Max. 4 421 m (mont Whitney)
Superficie 423 970 km2
Rang 3e
– Terre 403 932 km2
– Eau (%) 20 037 km2 (4,7 %)
Coordonnées 32° 30' N à 42° N
114° 08' W à 124° 24' W
Divers
Langues officielles Anglais
Liens
Site web ca.gov

Symboles de la Californie
drapeau
Drapeau de la Californie.
Symboles vivants
Arbre Séquoia à feuilles d'if
Fleur Pavot de Californie
Herbe Aiguille pourpre
Insecte Papillon à tête de chien de Californie (Zerene eurydice)
Mammifères Grizzli (de terre)
Baleine grise (marin)
Oiseau Colin de Californie
Poissons Truite dorée (d’eau douce)
Demoiselle Garibaldi (d’eau de mer)
Reptile Tortue du désert
Symboles non vivants
Bateau Californian
Boisson Vin
Chansons I Love You, California (« Je t’aime, Californie »), Californie - U2
Couleurs Bleu (la couleur du ciel)
Or (la couleur de l’or)
Danses West Coast Swing (générale)
Square Dance (folklorique)
Fossile Smilodon (tigre à dents de sabre)
Minéral Or
Roche Serpentine
Slogan « Find Yourself Here » (Trouvez-vous ici)
Sol San Joaquin
Pièce de 25 cents de l'État
1/4 de dollar
La pièce de la Californie émise en 2005.

La Californie (en anglais et en espagnol : California) est un État des États-Unis qui fait partie de la région de la Sun Belt dans l'Ouest américain. Avec 39 538 223 habitants selon le recensement officiel de 2020[2], la Californie est l'État le plus peuplé du pays. Il est situé sur la côte ouest et bordé au sud par le désert de Sonora, à l'est par le Grand Bassin des États-Unis et au nord par les monts Klamath. La façade océanique suit entièrement le relief des chaînes côtières du Pacifique au-delà desquelles s'étend la Vallée Centrale sur les contreforts de la Sierra Nevada.

L'exploration européenne commence au XVIe siècle ; la Californie est alors occupée par diverses tribus nord-amérindiennes. Le territoire est progressivement intégré à la Nouvelle-Espagne, puis rattaché au Mexique indépendant en 1821. Dans l'élan de la guerre américano-mexicaine, la République de Californie (appelée aussi « République du drapeau à l'ours ») proclame son indépendance le , interdit l'esclavage et se dote d'une Constitution en 1849, puis adhère à l'Union américaine le . La ruée vers l'or transforme profondément l'État, faisant de la Californie le symbole du « rêve américain », la population de San Francisco augmentant alors de manière exponentielle. Dans les années 1920, la population de Los Angeles dépasse en nombre celle de San Francisco grâce à l'effet conjugué du développement de l'agriculture, de la découverte de pétrole et de l'ouverture du canal de Panama. À partir des années 1980, la Silicon Valley au sud de San Francisco devient le premier pôle mondial des hautes technologies[3].

Les métropoles les plus peuplées de l'État sont le Grand Los Angeles (18,4 millions d'habitants), capitale mondiale du cinéma, la région de la baie de San Francisco (8,5 millions d'habitants), capitale mondiale de la haute technologie, San Diego (3,2 millions d'habitants), grand centre militaire, médical et pharmacologique, Sacramento (2,5 millions d'habitants), capitale de l'État, et Fresno (1,1 million d'habitants), capitale agricole de l'État au cœur de la vallée de San Joaquin. Son économie est dynamique et puissante, il s'agit en effet du premier État des États-Unis en termes de produit intérieur brut (PIB). L'innovation est l'atout majeur californien et se traduit par la présence de centres de recherche, d'universités prestigieuses[N 1] et de pôles de techniques de pointe. La Californie à elle seule représente un quart de la totalité des brevets déposés aux États-Unis[4]. La Californie est également devenue le premier État des États-Unis pourvoyeur d'emploi industriel[N 2], s'appuyant notamment sur l'industrie innovante et à très haute valeur ajoutée, devançant ainsi les États de la « Rust Belt » frappés par le déclin de l'industrie lourde traditionnelle. Le secteur de la culture a acquis une renommée mondiale grâce notamment à l'industrie cinématographique de Hollywood et la production musicale. Enfin, l'État mise également fortement sur sa transformation vers une économie verte. Il est ainsi devenu le premier État producteur et consommateur de produits issus de l'agriculture biologique[6], le premier État en termes d'adoption de véhicules électriques[7] et le premier État producteur d'énergies renouvelables[8].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

À l'origine, on désignait sous le nom de « Californie » un territoire bien plus vaste que l'État actuel, puisqu’il était composé de la totalité de la péninsule mexicaine, aujourd'hui connue sous le nom de Basse-Californie, et des terres qui se trouvent aujourd'hui dans les États de Californie, du Nevada, de l'Arizona, de l'Utah et du Wyoming (Haute-Californie).

Certains pensent que le nom « California » est un dérivé du nom du paradis mythique de Calafia, évoqué dans l'ouvrage de Garci Rodríguez de Montalvo, Las sergas de Esplandián (1510), la suite du roman Amadis de Gaule[9]. Elle est présentée dans le livre comme une terre difficile à atteindre où l'or abonde, habitée par des Amazones vivant dans des cavernes et par d’étranges animaux.

En 1921, le géographe Lucien Gallois émet l'hypothèse que l'origine du nom cité dans le roman pourrait venir de la Chanson de Roland, qui cite l'île mythique de « Califerne »[10]. L'étymologiste californien Erwin G. Gudde (1889-1969) écrit à ce sujet : « Il ne fait aucun doute que le ménestrel qui a composé l'épopée voulait dire les Arabes, le peuple de la terre du calife, c’est-à-dire le souverain suprême, titre porté pendant des siècles par les successeurs de Mohammed ». Cependant, d'après Gudde, il est possible que Montalvo se soit directement inspiré du mot calife (« les titres califa et califato étaient aussi courants en espagnol que dans d’autres langues européennes ») sans avoir eu en tête la Chanson de Roland, qu'il ne connaissait d'ailleurs vraisemblablement pas[11].

D'autres suggèrent que l'étymologie du nom California aurait un rapport plus étroit avec les premiers colons espagnols qui, lorsqu'ils y arrivèrent par les régions du Sud, trouvèrent dans la contrée des sources liées à la tectonique locale « chaudes comme un four » (cali = chaud, fornia = four) ou encore comme des « fourneaux chauds » (caliente fornalia en espagnol).

Une autre origine du nom pourrait être calida fornax, « climat chaud », en latin. Le golfe de Californie apparaît sur des cartes datant des années 1560[9].

Histoire[modifier | modifier le code]

Occupation amérindienne[modifier | modifier le code]

Les plus anciens ossements humains retrouvés en Californie sont vieux de 10 000 à 13 000 années[12] : ils ont été mis au jour dans l'île Santa Rosa en 1959-1960. La région a d'abord été occupée par les Amérindiens organisés en de nombreuses tribus : Quechans, Chumash, Maidu, Miwoks, Modocs, Mojaves, Salinan, Ohlones et Tongvas.

Exploration européenne[modifier | modifier le code]

Carte de la Californie vue par les Européens vers 1650.

La Californie est découverte au XVIe siècle par les Espagnols : en 1539, Francisco de Ulloa longe les côtes occidentales du Mexique ainsi que le golfe de Californie et apporte ainsi la preuve que la Basse-Californie est une péninsule[13] ; en dépit de cette découverte, la croyance que la Californie est une île demeure en Europe. En 1542, Pedro de Alvarado soutenu par Antonio de Mendoza, premier vice-roi de Nouvelle-Espagne, envoie João Rodrigues Cabrilho explorer le Sud de la Californie pour le compte de la couronne d'Espagne. En 1602, Sebastián Vizcaíno poursuit l'exploration de la côte jusqu'à la baie de Monterey. Officiellement, ces nouveaux territoires appartiennent à la Nouvelle-Espagne, mais il faut attendre 1765 pour qu'ils soient colonisés sous l'impulsion du roi Charles III. En 1768-1770, une expédition terrestre dirigée par Gaspar de Portolà passe par les villes actuelles de San Diego, Los Angeles, Santa Barbara et atteint la baie de San Francisco[14].

Les Espagnols ne sont pas les seuls à s'intéresser à la Californie à l'époque moderne. Dès 1579, l'Anglais Francis Drake prend possession de la Californie, qu'il baptise Nova Albion. Au XVIIIe siècle, les Britanniques (James Cook, George Vancouver) et les Français (Jean-François de La Pérouse) explorent le nord de la Californie. Au début du XIXe siècle, les Russes viennent y chercher des fourrures.

Colonisation espagnole[modifier | modifier le code]

Mission San Carlos Borromeo.

La colonisation espagnole repose sur trois piliers : les missions, qui convertissent les Amérindiens, les presidios (forts) (San Diego, Santa Barbara, Monterey, San Francisco, etc.), qui assurent la défense du territoire, et enfin les pueblos (villages), où résident les colons. Le pueblo de Los Angeles est établi en 1781[15].

Les premières missions espagnoles de Californie sont fondées en 1769-1770 par le franciscain Junípero Serra. En 1794, les neuf missions de Californie regroupent 4 650 Indiens et 38 franciscains[16]. Le nombre des missions atteint les 21 en 1821.

Au début du XIXe siècle apparaissent des rivalités entre les puissances coloniales. En 1812, les troupes russes érigent le Fort Ross dans le nord de la Californie. Des trappeurs et coureurs des bois canadiens français parcourent la région en quête de fourrure de castors, loutres et ours. Ils tracent la future piste de la Californie. D'autre part, des colons américains viennent s'installer en Californie par la piste de Santa Fe[17]. En 1819, la signature du traité d'Adams-Onís fait du 42e parallèle la frontière nord de la Californie, qui n'a pas changé depuis.

En 1816, le corsaire argentin Hippolyte Bouchard a pris, pendant quelques semaines, les principaux ports de l'Alta California. Deux ans plus tard, il est de retour. Le 20 novembre 1818, la vigie de la pointe des Pins, située à une extrémité de la baie de Monterey, aperçoit deux navires argentins. Sur les bateaux dirigés par Bouchard, il y a 200 hommes, 130 armés de fusils et 70 armés de lances. À l'aube du 24 novembre, Bouchard ordonne à ses hommes de débarquer. Ils accostent à environ une lieue du fort, dans une cache sur les hauteurs. La résistance du fort est très faible, et après une heure de lutte est hissé le drapeau de l'Argentine[18]. Les Argentins tiennent la ville pendant six jours, pendant lesquels ils volent le bétail, brûlent le fort, la caserne d'artillerie, la résidence du gouverneur et les maisons des Espagnols avec leurs vergers et jardins[réf. nécessaire].

Les missions s'étendent de San Diego aux collines au nord de San Francisco. Elles sont construites par le travail forcé des indigènes. Des dizaines de milliers d'Amérindiens meurent de maladies, de malnutrition et de mauvais traitements pendant la période de la mission, qui dure jusqu'aux années 1830[19]. À cette époque, la population indigène de Californie est dévastée, y compris le peuple ohlone, ou costanoan, dont les terres comprenaient autrefois une grande partie de la région de la baie de San Francisco. Plus de 8 000 Ohlone périssent entre 1776 et 1833 ; sur une population d'environ 30 000 avant la colonisation, il reste moins de 100 Ohlones dans les années 1920[19].

Californie mexicaine[modifier | modifier le code]

Après la guerre d'indépendance du Mexique (1810-1821), la Californie devient une province de ce pays. La politique du gouvernement mexicain reconduit le système des missions, jusqu'à ce que le Parti démocratique le dissolve le par décret. Par ailleurs, Mexico encourage l'immigration massive et l'élevage se développe en Californie. Dans un second temps, les immigrés fraîchement arrivés sont à nouveau chassés après l’entrée au gouvernement de Santa Anna, qui cherche à reconduire les missions. Ces événements font naître une animosité forte et durable entre la Californie et le gouvernement mexicain.

En 1845, la fédération des États-Unis annexe la république du Texas, ce qui provoque la guerre américano-mexicaine. Dès 1846, des immigrés américains proclament l’indépendance de la république de Californie (appelé aussi « République du drapeau à l'ours », Bear Flag Republic). Les armées de Zachary Taylor et de Winfield Scott finissent par vaincre les Mexicains. Par le traité de Guadalupe Hidalgo signé le , le Mexique doit céder un vaste territoire aux États-Unis (désigné sous le nom de cession mexicaine) dont fait partie la Californie[réf. nécessaire].

Ruée vers l'or[modifier | modifier le code]

« Un nouveau et superbe clipper partant pour San Francisco », publicité pour le voyage vers la Californie publiée à New York dans les années 1850.

En 1840, le Suisse John Sutter obtient une gigantesque concession au confluent des rivières American et Sacramento. Il développe à cet endroit un immense domaine agricole qu'il appelle « Nouvelle-Helvétie » sur lequel il pratique l'élevage et diverses activités artisanales[20]. C'est sur le site de Sutter's Mill qu'est découvert de l'or le [21]. La nouvelle provoque l'afflux de plusieurs milliers d'immigrants américains mais aussi européens. Cette ruée vers l'or provoque un important essor urbain (Sacramento, San Francisco, Stockton) et affaiblit les Amérindiens dont le nombre passe de 150 000 en 1846 à 30 000 en 1870[22].

Débuts de l'État de Californie[modifier | modifier le code]

En 1849, la convention constituante de Monterey (en)[23] décide à l'unanimité d'interdire l'esclavage, met en place un gouvernement provisoire qui administre la région pendant dix mois et rédige la première Constitution de la Californie. Le 9 septembre 1850, la Californie devient le 31e État de l’Union, grâce au compromis de 1850. Durant la guerre de Sécession (1861-1865), le Golden State s’allie aux Nordistes. Pendant les années 1870-1890, le développement du chemin de fer permet à la Californie de se rattacher aux États de l'est. Le premier chemin de fer transcontinental est inauguré en 1869. Le réseau ferroviaire est complété par la Southern Pacific Railroad[24] et l'Atchison, Topeka and Santa Fe Railroad. San Francisco compte 70 000 habitants dès 1862 et la ville profite de la création de centaines de compagnies minières du Comstock Lode, dont les actions s'échangent sur la Bourse de San Francisco, produisant plusieurs millionnaires qui animent la vie politique et dotent la ville de bâtiments superbes pour l'époque : James Graham Fair, John William MacKay, James C. Flood et leur Banque du Nevada, Adolph Sutro, William Sharon et sa Bank of California ou encore John P. Jones et Alvinza Hayward.

Entre 1851 et 1856, on assiste à une montée en puissance des « Committees of Vigilance », des groupes qui profitent du manque d’autorité et de l’instabilité du gouvernement pour exercer leur propre loi. Ces comités, qui pensent que le gouvernement est miné par la corruption, se donnent la tâche de punir les criminels, mais aussi d’expulser les immigrants voire de les assassiner, surtout des Irlandais. Ceux-ci subissent de nombreux lynchages. Ces groupes sont financés par des hommes d'affaires ou des propriétaires terriens[25].

La Californie impose en 1854 une nouvelle taxe aux étrangers non éligibles à la naturalisation, celle-ci étant réservée aux « personnes libres et blanches »[26].

Essor démographique et économique[modifier | modifier le code]

Los Angeles dans les années 1920.

La Californie du Sud connaît un développement spectaculaire pendant la première moitié du XXe siècle. L'agriculture se modernise. Du pétrole est découvert dans le bassin de Los Angeles, dans les années 1920. Les compagnies de cinéma comme la MGM, Universal et Warner Bros. achètent toutes des terres à Hollywood. L'ouverture du canal de Panama en 1914 stimule le port de Los Angeles[27].

En 1913, la Californie interdit aux Japonais d'acquérir des terres et les désigne non éligible à la naturalisation — au même titre que les Chinois et les Coréens —, ce qui suscite des tensions diplomatiques avec le Japon[26].

La population augmente rapidement et d'importants aménagements sont réalisés comme l'aqueduc de Los Angeles (1908). La Lincoln Highway, la première route transcontinentale construite pour les véhicules motorisés, achevée en 1913, est un facteur clé du développement de l’industrie et du tourisme dans l’État. La U.S. Route 66 est terminée en 1926.

Cependant, la Grande Dépression des années 1930 met fin à l'optimisme et provoque l'augmentation du chômage. La Seconde Guerre mondiale entraîne un nouvel essor de la Californie qui voit s'implanter des industries de guerre (aéronautique, chantiers navals[28]). C'est à cette époque que les Japonais de l'État sont enfermés dans des camps[réf. nécessaire] et que les Afro-Américains viennent s'installer en masse.

Après la guerre, l’immobilier remplace les industries du pétrole et de l’agriculture comme principal domaine d’activité en Californie du Sud. L'État se modernise : à Los Angeles, la première autoroute de tout l'Ouest américain, la 110 Freeway, est achevée en 1953 ; en 1955, Disneyland ouvre à Anaheim. Les années 1960 sont aussi une période de tensions et de bouleversements sociaux. La Californie devient l'État le plus peuplé des États-Unis et attire de nombreux Américains. Les étudiants s’opposent à la guerre du Viêt Nam par de nombreuses grèves et manifestations, notamment à l'université de Californie à Berkeley. La Californie devient un foyer de nouveaux mouvements culturels comme celui des beatniks et hippies à Haight-Ashbury et Venice West[29]. Le 11 août 1965, des émeutes raciales explosent à Watts, un quartier de Los Angeles : 34 personnes sont tuées et plus d'un millier sont blessées[30],[31]. En 1966, les électeurs de Californie obtiennent par référendum l’annulation de dispositions favorables à la mixité raciale du logement[32]

Dans les années 1980, l'économie californienne se classe au huitième rang mondial. La Silicon Valley devient un centre majeur de haute technologie[3]. La préservation de l'environnement, le risque sismique, les tensions raciales (les émeutes de 1992 à Los Angeles font environ 50 morts[33]) et l’immigration sont les enjeux auxquels doit faire face la Californie, dont le visage s’est profondément transformé au cours du XXe siècle.

Géographie[modifier | modifier le code]

Généralités[modifier | modifier le code]

Carte du relief californien.
La vallée de Yosemite.

Avec 423 970 km2[34], la Californie est le troisième plus grand État des États-Unis après l'Alaska et le Texas. Elle appartient à l'Ouest américain et à la région de la Sun Belt. Bordée à l'ouest par l'océan Pacifique, au nord par l'Oregon, à l'est par le Nevada et l'Arizona, elle possède une frontière avec le Mexique au sud.

Elle s'étend en latitude de 42° N[N 3] à 32° 30’ N[N 4],[34],[35], ce qui lui confère une longueur nord-sud d'environ 1 300 km[36], ainsi qu'entre 114° 8' W au sud du barrage de Parker et 124° 24' W au cap Mendocino[36]. Sa largeur varie entre 240 et 400 km[36]. La Californie se trouve dans le fuseau horaire des États du Pacifique (UTC−08:00).

Relief[modifier | modifier le code]

Ansel Adams Wilderness dans l'Est de la Californie.

Le relief californien est marqué par la diversité : les altitudes varient entre 86 mètres[34] en dessous du niveau moyen de la mer (Badwater, vallée de la Mort) à 4 421 mètres au mont Whitney, le plus haut sommet des États-Unis en dehors de l'Alaska (Sierra Nevada).

L’organisation du relief est à peu près méridienne : le Grand Bassin occupe les marges orientales de l'État ; il est bordé par la Sierra Nevada, la plus haute chaîne. Au nord se trouvent plusieurs systèmes montagneux (chaîne des Cascades, monts Klamath) et des plateaux (plateau de Modoc). La Vallée Centrale de Californie est encadrée par la Sierra Nevada à l'est et les chaînes côtières du Pacifique (Chaînes côtières californiennes) à l'ouest.

La disposition longitudinale du relief s’explique par une orogenèse particulière : les formes du relief californien résultent directement ou indirectement de la tectonique des plaques. La plaque pacifique glisse lentement en direction du nord-ouest, le long de la plaque continentale nord-américaine. Ce frottement provoque des séismes, notamment sur la faille de San Andreas qui court du golfe de Californie au nord de San Francisco. Des milliers de tremblements de terre imperceptibles ont lieu chaque année, mais les Californiens redoutent The Big One, un violent séisme qui ferait beaucoup de victimes, à l’instar du séisme de 1906 à San Francisco.

L'État se dote d'un système de surveillance et d'alerte sismique. Les gratte-ciel de Los Angeles et de San Francisco respectent les normes de construction parasismique. Les séismes peuvent également se produire dans l’océan Pacifique et provoquer des tsunamis.

Littoral[modifier | modifier le code]

Big Sur, côte centrale sur l'océan Pacifique.

Le littoral californien, qui mesure environ entre 1 350 km (840 miles) de longueur[37] et 5 000 km en comptant les baies[36], est échancré par de nombreux golfes, baies (baie de Humboldt, baie de San Francisco, baie de Monterey, baie de Santa Monica, etc.), des caps (cap Mendocino, Point Reyes, par exemple) et estuaires (de la Klamath, du Sacramento, du San Joaquin). Les étendues plates sont relativement étroites (sauf le bassin de Los Angeles et dans la Vallée Centrale). À Big Sur, la chaîne granitique plonge à pic dans l'océan, créant un paysage d'escarpement littoral préservé et faiblement peuplé : le chaînon Santa Lucia offre ainsi des falaises de 240 mètres qui dominent l'océan[38]. L'érosion est intense dans certains secteurs, à cause de la houle et des aménagements humains.

Les îles sont petites et peu nombreuses : les îles Farallon à l’ouest de San Francisco, l'île d'Alcatraz dans la baie de San Francisco, les Channel Islands de Californie au large de Santa Barbara et de Los Angeles.

Le courant de Californie, qui s'étire sur environ 2 500 km est relativement froid et apporte des brouillards. Il est en relation avec le phénomène des upwellings : ces remontées d'eau froide venant des profondeurs sont riches en nutriments qui attirent une abondante faune sous-marine. La houle et les vagues sont des phénomènes omniprésents : ils permettent la pratique du surf.

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Lac Tahoe, dans la Sierra Nevada.

La ligne de partage des eaux se trouve dans la Sierra Nevada : la majorité des cours d'eau de la Californie se jette dans l'océan Pacifique. Les rivières et les fleuves côtiers coulent de façon parallèle aux chaînes, jusqu'à ce qu'ils se fraient un passage vers la Vallée Centrale ou le Pacifique. La plupart des fleuves californiens ont un régime hydrologique d’écoulement en haute montagne[39]. Seuls les cours d’eau des régions désertiques ont un régime endoréique et certains sont à sec de façon définitive ou temporaire. Le Colorado marque la frontière entre la Californie et l'Arizona. Les deux plus grands coulent dans la Vallée Centrale de Californie : au nord, le Sacramento (615 km[40]) ; au sud, le San Joaquin (560 km[41]).

4,7 %, soit 20 037 km2 du territoire californien, est sous l'eau[34]. L'État compte de nombreux lacs : le plus étendu est la Salton Sea, dans la Vallée impériale, mais il s'agit d'un lac artificiel. La Sierra Nevada constitue le château d’eau de la Californie : ainsi, le lac Tahoe est le plus grand lac de la chaîne. Situé à 1 867 mètres d'altitude, il mesure 19 km de large et 35 km de long, pour une superficie d'environ 502 km2. Avec ses 495 mètres de profondeur, il est le troisième lac le plus profond d'Amérique du Nord et le huitième du monde[42].

Climat[modifier | modifier le code]

Le désert des Mojaves, une région aride du Sud de la Californie.

Dans l'imaginaire collectif, la Californie est réputée pour son climat méditerranéen. En réalité, l'État présente une importante variété de conditions. Trois éléments entrent en jeu pour comprendre le climat californien : le courant de Californie, le relief et la latitude.

Le courant froid de Californie entretient le long de la côte un climat tempéré. Au-dessus des terres, les courants ascendants aspirent l'air marin, dont l'humidité se condense et forme des brouillards tenaces. La disposition longitudinale du relief est en cause dans la répartition des précipitations et des températures. Au fur et à mesure qu'on s'éloigne vers l'intérieur du continent, les précipitations diminuent : la Vallée Centrale reçoit peu d'eau[N 5]. En arrivant sur les contreforts de la Sierra Nevada, les nuages montent en altitude et déversent leurs précipitations abondantes sur la chaîne de montagnes : ainsi, dans le Blue Canyon près du lac Tahoe, le total des précipitations est de 1 685 mm par an[34]. Ces précipitations alimentent les rivières et façonnent les canyons.

Si la situation du relief agit sur les précipitations, les températures évoluent en fonction de l'altitude, mais aussi selon la latitude : la Californie du Sud est plus sèche et plus chaude que la Californie du Nord. Au sud-est de l'État s'étendent des régions désertiques ou semi-désertiques, très dissemblables selon leur latitude : par exemple, la Vallée impériale reçoit 76 mm de pluie par an[34]. À Alturas, dans le comté de Modoc, dans le coin nord-est, le nombre de jours de gel par an est de 254 à 1 300 mètres d’altitude[34]. Il ne gèle jamais dans le centre de San Francisco, Los Angeles ou San Diego.

Le record de froid est de –43 °C enregistré le à Boca dans l'est[43].

Les risques liés aux aléas climatiques sont nombreux : le nord est menacé par les inondations provoquées par des précipitations abondantes ou par la fonte des neiges sur les montagnes au printemps[38]. Dans le Sud, c'est la sécheresse qui pose des problèmes : la vallée de la Mort est l'endroit le plus chaud et le plus sec d'Amérique du Nord[38],[36]. Certains secteurs reçoivent moins de 50 mm annuels de précipitations[44] et sont hyperarides[45]. 57,1 °C ont été mesurés[46] le dans le parc national de la vallée de la Mort. La région de Los Angeles et de Santa Barbara est régulièrement dévastée par les incendies en été. Le régime des précipitations peut en outre être perturbé par l'apparition d'El Niño dans l'océan Pacifique.

Ainsi, en 2014, la Californie a subi une forte sécheresse à la suite d'une crête persistante sur la côte pacifique[47], qui a mis à mal ses réserves d'eau de secours[48] et certaines cultures (vignes notamment). Des modélisations météo-climatiques prospectives laissent craindre une « méga-sécheresse » s'installant de 2050 à 2099 et qui pourrait durablement toucher la Californie[49]. En 2018, la Californie a été ravagée par des incendies ; le « Camp Fire » a été l'un des feux de forêt les plus meurtriers de l'histoire récente des États-Unis (au moins 88 morts)[50].

Données climatiques[51]
Station Région Latitude (N) Longitude (O) Altitude (m) Précipitations (mm) Températures
(°C)
Nb de jours de gel
Alturas Plateau de Modoc 41° 30’ 120°32' 1117 308 8,2 254
San Francisco Littoral centre 37° 46’ 122 °26’ 53 566 14,6 0
Bakersfield Vallée centrale 35° 26’ 119° 03’ 149 164 18,3 0
Los Angeles Littoral sud 34° 02’ 118° 18’ 56 384 19 0
Vallée impériale Désert du Colorado 32° 51’ 115° 34’ - 19 76 22,3 0

En 2020, l'incendie de forêt a commencé en Californie par des dizaines de milliers d'éclairs, alimentés par la chaleur et une faible humidité. Il a enregistré le deuxième incendie le plus dévastateur de l'histoire de la Californie[52].

Écologie[modifier | modifier le code]

Le séquoia à feuilles d'if (Sequoia sempervirens), symbole de la Californie.

La Californie est l'une des régions les plus riches et les plus diversifiées du monde sur le plan écologique. Elle fait partie de l'écozone néarctique et compte de nombreuses écorégions terrestres. Cependant, certains de ses écosystèmes subissent l'urbanisation, l'exploitation forestière et l'introduction d’espèces exotiques et sont donc menacés. 40 % du territoire californien est couvert de forêts[53].

Le colin de Californie (Callipepla californica), le grizzli (Grizzly de Californie, Ursus arctos horribilis, disparu de l’État depuis 1922), la baleine grise (Eschrichtius robustus), l’Hypsypops rubicundus (poisson) et le papillon Zerene eurydice sont des animaux représentatifs de l’État[54].

Dans la faune endémique, on compte également :

Pour ce qui concerne la flore, c'est en Californie que l'on recense les arbres les plus grands du monde (en volume, le Séquoia géant, et en hauteur, le Séquoia à feuilles d'if) et les arbres les plus vieux du monde (pin Bristlecone). Les plantes herbacées indigènes en Californie sont en majorité des plantes vivaces[55]. Après l'arrivée des Européens, elles ont été en grande partie remplacées par les espèces invasives herbacées annuelles du Vieux Continent. Les collines californiennes sont connues pour leur couleur brun-or caractéristique en été.

La flore présente dans cette région des États-Unis est adaptée à des températures extrêmes. Ainsi la sève des arbres de cette zone a des propriétés remarquables contre le froid. En revanche l'été, cette sève est très hautement inflammable. Ainsi des incendies ravagent rapidement certaines parties non-urbanisées du Sud de la Californie. Des forages dans cette zone ont montré que depuis la dernière glaciation, cette zone a subi d'innombrables feux de forêt sans provoquer la destruction de la faune et de la flore. En effet, les prélèvements montrent qu'au fil des événements cataclysmiques, la faune s'est reconstituée assez rapidement tout en se diversifiant.

Régions[modifier | modifier le code]

La baie de San Francisco peut être considérée comme une région de la Californie.

La Californie peut être divisée en plusieurs régions géographiques : la Vallée Centrale, le Triangle d'émeraude, la région de la baie de San Francisco, Wine Country, la Californie du Nord, la Californie du Sud, la Côte centrale, Gold Country, le Grand Los Angeles, Inland Empire ou encore la Silicon Valley.

Aires protégées[modifier | modifier le code]

Parc national de la vallée de la Mort.
Port Chicago Naval Magazine National Memorial.
Parc national de Yosemite.

La Californie compte 34 aires protégées gérées par le National Park Service[56] :

Subdivisions administratives[modifier | modifier le code]

Comtés[modifier | modifier le code]

L’État de Californie est divisé en 58 comtés[57].

Agglomérations[modifier | modifier le code]

Aires métropolitaines et micropolitaines[modifier | modifier le code]

Le Bureau de la gestion et du budget a défini vingt-six aires métropolitaines et huit aires micropolitaines dans l'État de Californie.

Aires métropolitaines
Zone urbaine Population (2010) Population (2013) Variation (2010-2013) Rang national (2013)
Los Angeles-Long Beach-Anaheim, CA 12 828 837 13 131 431 2,4 % 2
San Francisco-Oakland-Hayward, CA 4 335 391 4 516 276 4,2 % 11
Riverside-San Bernardino-Ontario, CA 4 224 851 4 380 878 3,7 % 13
San Diego-Carlsbad, CA
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