Dombes

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La Dombes
Image illustrative de l’article Dombes
Vue aérienne de la Dombes.

Subdivision administrative Auvergne-Rhône-Alpes
Subdivision administrative Ain
Villes principales Trévoux
Villars-les-Dombes
Châtillon-sur-Chalaronne
Coordonnées 45° 58′ 01″ nord, 5° 00′ 00″ est
Régions naturelles
voisines
Côtière
Bugey
Bresse
Classement réseau Natura 2000
 Site Ramsar (2023, Dombes)
site no 2 500
Géolocalisation sur la carte : Ain
(Voir situation sur carte : Ain)
La Dombes
Géolocalisation sur la carte : Rhône-Alpes
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La Dombes
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
La Dombes

La Dombes est une région naturelle et historique du département français de l'Ain (région Auvergne-Rhône-Alpes). Lié à l'ancienne principauté de Dombes, ce pays est caractérisé par ses nombreux étangs parsemant un plateau d'origine morainique.

Voisine des régions naturelles de la Bresse et du Bugey, la Dombes a son centre géographique au village de Villars-les-Dombes, mais la principale localité est Trévoux, située sur l'Ain, à la limite sud-ouest du pays.

Sur le plan historique, la Dombes, qui fait partie du Saint-Empire, échoit vers 1400 à la maison française de Bourbon. Elle est occupée par l'armée française de 1523 à 1560 au moment des guerres d'Italie, à la suite de la trahison du connétable de Bourbon. En 1560, François II la restitue à la maison de Bourbon (branche Montpensier), qui en fait une sorte de principauté souveraine à la frontière entre la France et l'Empire. En 1693, la Dombes passe au duc du Maine (fils légitimé de Louis XIV), dont un descendant la cède à Louis XV en 1762 en échange de différents fiefs français.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Le pays de Dombes est situé au sud-ouest du département de l'Ain, au nord-est de Lyon[1].

Trévoux se trouve à 20 km au nord de Lyon et à 60 km au sud-ouest de Bourg-en-Bresse, Villars-les-Dombes à 25 km au nord-est de Lyon et 30 km de Bourg.

Géographie physique[modifier | modifier le code]

La Dombes, dont la superficie est d'environ 1 500 km2, correspond à un plateau d'origine morainique (dépôts de sable, de cailloux et d'argile laissés lors du retrait des glaciers quaternaires) entre Saône, Rhône et Jura.

Elle est limitée à l'ouest par la vallée de la Saône (affluent du Rhône à Lyon) au sud par la Côtière, ligne de hauteurs qui surplombe les plaines du Rhône, à l'est par l'Ain (affluent du Rhône) qui la sépare du Bugey et par le Revermont, limite du massif du Jura. En revanche, la limite nord est moins nette : on passe progressivement de la Dombes à la Bresse, les étangs devenant moins nombreux.

Le relief est assez plat. Le réseau hydrographique (Veyle, Chalaronne)[2] est orienté sud-ouest.

Voies de communication[modifier | modifier le code]

La Dombes est traversée par la ligne de chemin de fer de Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse et par la RN 83 qui relie Lyon à Bourg-en-Bresse.

Un pays rural proche de Lyon[modifier | modifier le code]

La partie sud-ouest est devenue suburbaine de Lyon.

Le pays de Dombes[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom est attesté en latin au VIIe siècle sous la forme terra de Dumbis[réf. nécessaire]

« La Dombes » ou « les Dombes » ?[modifier | modifier le code]

La formule « les dombes » (sans majuscule) désigne les étangs, et plus précisément les fonds d'étangs, les eaux troubles.

En ce qui concerne le pays de Dombes, l'utilisation du pluriel ou du singulier est sujette à discussion. Selon Georges Fafournous, « académicien de la Dombes », il faut dire « la[3] Dombes », mais les habitants, appelés « Dombistes », disent aussi bien « la Dombes » que « les Dombes ».

La formule « en Dombes » signifie « dans le pays de Dombes », tandis que si on dit « dans les dombes », il s'agit des étangs.

Le nom de la commune de Villars-les-Dombes peut prêter à confusion. Il ne s'agit pas de l'article défini pluriel, mais d'une préposition tombée en désuétude, sauf en toponymie, « lès », qui signifie « près de », ici orthographiée « les ». Une orthographe plus convenable serait « Villars-lès-Dombes »..

Aspect historique[modifier | modifier le code]

À partir du mariage d'Humbert de Beaujeu et de Marguerite de Baugé, la Dombes, soit l'ensemble des territoires de la maison de Beaujeu situés sur la rive gauche de la Saône – également appelé à l'époque « Beaujolais à la part de l'empire », par opposition au Beaujolais propre, vassal du royaume – forme une souveraineté sur laquelle les princes exercent les droits régaliens (notamment battent monnaie) et ne dépendent pas du roi de France[4]. Cette souveraineté a pour capitale Trévoux et est formée de deux territoires non contigus avec douze châtellenies dont celles de Trévoux, Thoissey, Saint-Trivier, Ambérieux, Beauregard, Villeneuve, Montmerle, Baneins et Ligneux, constituent la basse Dombes, à l'ouest, et les trois autres, Chalamont, Lent et Le Chatelard forment la haute Dombes, à l'est. Le territoire qui sépare les deux Dombes avec Villars et Châtillon est appelé le couloir bressan.

En 1762, lorsque la principauté de Dombes est rattachée au royaume de France, elle devient un pays de France, compris dans le gouvernement général de Bourgogne, situé entre la Bresse, le Lyonnais, le Beaujolais et le Mâconnais.

De nos jours, la Dombes est un des « pays de l'Ain », avec la Bresse, le Bugey, le Revermont et le Pays de Gex, .

Les étangs de Dombes[modifier | modifier le code]

L'étang Neuf, près de Bouligneux, en assec (mai 2014).

Les étangs, très nombreux (plus de mille qui occupent environ 11 000 ha[2]), sont d'origine humaine. Ils ont été creusés principalement par les moines, en mettant à profit les dépôts d'argile morainiques. En particulier, leur profil est maîtrisé et déterminé par le type de pêche; à la différence des étangs du Forez, au fond plat, les étangs de la Dombes présentent une très légère pente, permettant à l'eau de s'écouler lentement et régulièrement vers l'émissaire (dénommé « thou ») lors de leur vidange au printemps tous les 4-5 ans à l'occasion de la pêche, avant d'être laissés à sec en général un été, pour être cultivés en avoine ou en maïs. Ils permettent une pisciculture importante de carpes et de brochets depuis longtemps[5] et alimentaient les populations, en particulier de Lyon, lors des nombreux « jours maigres ».

L'alternance assec-évolage est une particularité culturelle et culturale locale, où culture céréalière et élevage du poisson sont intimement associés.

La grenouille verte de la Dombes est une spécialité culinaire locale[6].

Une grande richesse écologique[modifier | modifier le code]

Paysage de la Dombes.

D'un point de vue ornithologique, la Dombes est la zone biogéographique présentant la plus grande diversité spécifique[réf. nécessaire] de la région Auvergne-Rhône-Alpes : elle possède 131 espèces d'oiseaux nicheurs. C'est une "zone humide d'importance internationale" pour les oiseaux migrateurs, classée en ZICO (zone importante pour la conservation des oiseaux). L'ensemble des étangs est proposé au réseau Natura 2000.

Parmi les espèces emblématiques de la Dombes, on peut citer :

Outre les oiseaux, la Dombes est aussi une zone majeure pour la préservation d'un grand nombre d'autres espèces comme :

Ces trois espèces, comme beaucoup d'autres, trouvent ainsi en Dombes un bastion majeur pour leur préservation à l'échelle nationale.

Depuis le , la Dombes est désormais labélisée site RAMSAR[7]. Ce label reconnaît l'importance internationale de la Dombes en tant que zone humide pour la préservation de la biodiversité.

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité et haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Cœur de la chapelle Notre-Dame-de-Beaumont à La Chapelle-du-Châtelard. Peintures murales du XVe siècle

Dans la Gaule préromaine, le territoire de la Dombes appartient au peuple des Ambarres, mentionnés par César dans La Guerre des Gaules. Dans l'Empire romain, il fait partie de la province de Lyonnaise (capitale : Lyon).

Au Ve siècle, le pays fait partie du royaume des Burgondes, qui est conquis par les fils de Clovis en 534, devenant le royaume franc de Bourgogne.

Le traité de Verdun (843), qui partage l'empire carolingien entre les trois petits-fils de Charlemagne, place la Dombes, située à l'est de la Saône, dans la Francie médiane (ou Lotharingie) qui échoit à Lothaire, aussi titulaire du titre d'empereur.

En 962, elle est intégrée dans le Saint-Empire romain germanique, qui rassemble les territoires des anciens royaumes de Francie médiane et de Francie orientale, face au royaume de Francie occidentale, qui devient le royaume de France sous la dynastie des Capétiens.

La principauté de Dombes du XIIe au XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

La Dombes, terre du roi de France (1762-1789)[modifier | modifier le code]

Le 1762, la Dombes devient une possession du roi de France.

Suppression du Parlement de Trévous (1771)[modifier | modifier le code]

Par un édit du mois d', enregistré le suivant, le roi supprime le parlement de Trévoux et sa chancellerie. Les attributions du parlement dont il connaissait comme parlement et cour des aides sont portées devant le conseil supérieur de Lyon ; celles dont il connaissait comme chambre des comptes sont dévolues à la chambre des comptes de Paris et celles dont il connaissait comme bureau des finances sont attribuées au bureau des finances de Lyon.

Création de la sénéchaussée de Trévoux (1772)[modifier | modifier le code]

Par un édit de , enregistré le 22 de ce mois, le roi supprime la châtellenie de Trévoux ainsi que les bailliages de Chalamont et de Thoissey et crée une « sénéchaussée et siège d'élection réunis ».

L'édit porte que ce tribunal tiendrait ses séances à Trévoux et connaîtrait de toutes les matières qui ressortissaient de la chambre des requêtes du parlement de Trévoux, ainsi que les bailliages supprimés, sauf l'appel au conseil supérieur de Lyon. Des lettres-patentes du , enregistrées le suivant, portent que les appels des jugements rendus en la sénéchaussée établie à Trévoux, seront relevées au présidial de Lyon en toutes causes et matières de nature à pouvoir y être jugées. Lorsque, en 1774, le roi rétablit le parlement de Paris et supprime les conseils supérieurs créés en 1771, la sénéchaussée de Trévoux est comprise dans le ressort du parlement de Paris et celui-ci substitué au conseil supérieur de Lyon.

Dissolution de la principauté de Dombes (1781)[modifier | modifier le code]

Par un édit de Louis XVI du mois de , enregistré au Parlement de Dijon le suivant les lettres de jussion du de la même année, l'ancienne souveraineté de Dombes est rattachée au pays de Bresse (et ses états) et incorporée à la généralité de Bourgogne. Les enjeux de cette réunion sont essentiellement fiscaux[réf. souhaitée].

Période de la Révolution française[modifier | modifier le code]

Création des départements (1790)[modifier | modifier le code]

En 1790, l'Assemblée nationale constituante réorganise le royaume en créant les départements (qui remplacent différentes entités administratives), composées de communes (qui remplacent les paroisses).

Le royaume est divisé en 85 départements, dont celui de l'Ain, dont relève le territoire de la Dombes. Cependant, un décret ultérieur officialise cette situation en annexant formellement la Dombes au royaume de France.

Annexion officielle par l'Assemblée nationale (27 septembre 1791)[modifier | modifier le code]

L'Assemblée nationale constituante confirme l'incorporation de la Dombes au royaume par un décret du , sanctionné par Louis XVI le suivant, « portant réunion à la France du pays de Dombes et dépendances »[8].

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Abbaye Notre-Dame-des-Dombes au Plantay.
Abbaye Notre-Dame-des-Dombes au Plantay.



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