Linux

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GNU/Linux, GNU+Linux

Linux
GNU/Linux
GNU+Linux
Logo
Ubuntu, une distribution Linux.
Ubuntu, une distribution Linux.

Famille UNIX
Langues Anglais pour le noyau, multilingue pour la plupart des distributions Linux
Type de noyau Linux
État du projet En développement constant
Plates-formes Géré par le noyau Linux : x86, x86-64, Itanium, DEC Alpha, ARM, H8, m68k, Microblaze, MIPS, PA-RISC, PowerPC, RISC-V, s390, SuperH, SPARC, Unicore32, Xtensa (en)
Entreprise /
Fondateur
Linus Torvalds et Richard StallmanVoir et modifier les données sur Wikidata
Entreprise /
Développeur
Richard Stallman à l'origine du projet GNU,

Linus Torvalds à l'origine du noyau Linux

Communauté de milliers de programmeurs et d’entreprises
Licence GNU GPL pour le noyau, licences libres pour le reste
Écrit en C, assembleur et RustVoir et modifier les données sur Wikidata
Environnement de bureau Console pour le noyau, X11 (GNOME, Unity, KDE, Xfce, E16/E17, LXDE, Openbox, Awesome, etc) ou Wayland + Interface en ligne de commande
Gestionnaire de paquets Dépendant de la distribution : dpkg, APT, Aptitude, Synaptic, RPM, DNF, Emerge, Pacman, etc.
Site web Projet GNU
Noyau Linux

Linux ou GNU/Linux — plus rarement GNU+Linux[1] — est une famille de systèmes d'exploitation open source de type Unix fondés sur le noyau Linux créé en 1991 par Linus Torvalds. De nombreuses distributions Linux ont depuis vu le jour et constituent un important vecteur de popularisation du mouvement du logiciel libre.

Si, à l'origine, Linux a été développé pour les ordinateurs compatibles PC, il n'a jamais équipé qu'une très faible part des ordinateurs personnels. Mais le noyau Linux, accompagné ou non des logiciels GNU, est également utilisé par d'autres types de systèmes informatiques, notamment les serveurs, téléphones portables, systèmes embarqués ou encore superordinateurs. Le système d'exploitation pour téléphones portables Android qui utilise le noyau Linux (mais pas GNU) équipe aujourd'hui 85 % des tablettes tactiles et smartphones.

Controverse autour du nom[modifier | modifier le code]

À l'origine, le terme Linux ne désignait que le noyau de système d'exploitation Linux. Puis, par métonymie, l'usage du terme Linux s'est répandu pour décrire tant le noyau Linux que le système d'exploitation au sens large, qui contenait plus de logiciels issus du projet GNU que du projet Linux. Le nom GNU/Linux a été initié par Debian à la demande de Richard Stallman, pour créditer à la fois les développeurs de GNU (les logiciels système) et de Linux (le noyau). Cependant, ce terme plus long n'a jamais supplanté Linux qui reste le plus répandu.

Depuis les années 2000, le noyau Linux est aussi très largement utilisé sans être accompagné de logiciels GNU. C'est notamment le cas d'Android, des images de conteneurs d'application qui utilisent une distribution minimaliste comme Alpine Linux, et des systèmes embarqués avec des commandes système simplifiées fournies par Busybox.

Histoire[modifier | modifier le code]

Unix, Minix et GNU[modifier | modifier le code]

Le système Unix a été créé par AT&T au début des années 1970 et s'est notamment répandu dans le monde universitaire. Dès la fin de l'année 1977[2], des chercheurs de l'université de Californie apportèrent de nombreuses améliorations au système Unix et le distribuèrent sous le nom de Berkeley Software Distribution (BSD). Finalement, les distributions BSD furent purgées du code AT&T, et librement disponibles en 1991. La distribution de BSD a toutefois été contrariée par une procédure judiciaire d'AT&T (en) au début des années 1990.

La mascotte GNU.

En 1983, Richard Stallman annonce son projet de développer un système d'exploitation libre compatible UNIX appelé GNU[3], en invitant la communauté hacker à le rejoindre et participer à son développement. Dès 1985, certaines pièces maîtresses sont opérationnelles, dont le compilateur GCC[4]. Le projet GNU commence vers 1990 à travailler sur le noyau de système d'exploitation Hurd, mais son développement prendra plus de dix ans.

Minix est un système d'exploitation de type Unix fondé sur un micro-noyau. Il a été créé en 1987 par le professeur Andrew Tanenbaum à des fins pédagogiques. La licence de Minix était bon marché afin d'être accessible aux étudiants, mais Minix n'était pas librement distribuable.

1991 : naissance du noyau Linux[modifier | modifier le code]

Linus Torvalds, initiateur et coordinateur du noyau Linux.
Tux, mascotte de Linux.

En 1991, l'étudiant finlandais Linus Torvalds, indisposé par la faible disponibilité du serveur informatique UNIX de l'université d'Helsinki, entreprend le développement d'un noyau de système d'exploitation, qui prendra le nom de « noyau Linux ».

Linus Torvalds utilisait et appréciait Minix. Le , il annonce sur le forum Usenet comp.os.minix le développement du noyau Linux[5].

Linus Torvalds choisit rapidement de publier son noyau sous licence GNU GPL. Cette décision rend les logiciels GNU et le noyau Linux juridiquement compatibles. Dès lors, pour combler le vide causé par le développement inachevé de Hurd, GNU et le noyau Linux sont associés pour former un nouveau système d'exploitation (parfois considéré comme variante de GNU) : GNU/Linux ou Linux.

Depuis 1991 : évolution et diffusion du système[modifier | modifier le code]

À l'origine, l'installation d'un système opérationnel GNU/Linux nécessitait des connaissances solides en informatique et obligeait à trouver et installer les logiciels un à un.

Rapidement, des ensembles de logiciels formant un système complet prêt à l'usage ont été disponibles : ce sont les premières distributions Linux. On peut citer par ordre chronologique[6] :

Dans la prise en compte progressive de l'intérêt commercial de Linux et des logiciels libres, on peut citer quelques manifestations :

  • le lancement en de l'Open Source Initiative ;
  • l'annonce en du support d'Oracle Corporation, qui porte et supporte sa célèbre base de données sous GNU/Linux ;
  • l'entrée en bourse de Red Hat le  ; celle de VA Linux le mois suivant qui marque le sommet d'une bulle spéculative ;
  • le support massif apporté par le géant IBM, qui y dépense son premier milliard de dollars en 2001[7], emploie en 2005 près de trois-cents développeurs du noyau Linux et organise à partir de 2003 la riposte légale lors de l'attaque du SCO Group qui affirmait posséder des droits d'auteurs sur le noyau Linux (voir l'article SCO contre Linux) ; l'acquisition en octobre et de Ximian puis de SUSE par l'entreprise américaine Novell[8],[9].

C'est dans le monde des serveurs informatiques que GNU/Linux a eu le plus d'impact, notamment avec le très populaire LAMP. Sur les serveurs, GNU/Linux a souvent été utilisé pour remplacer d'autres systèmes de type Unix ou éviter l'achat de licences Windows NT et est un des acteurs majeurs. Dès 2003, Microsoft semble faire appel lui-même en partie à GNU/Linux[10].

Philosophie du projet : esprit hacker et logiciel libre[modifier | modifier le code]

Dans son ouvrage intitulé The Daemon, the Gnu, and the Penguin, Peter Salus explique que ce système est né de la rencontre du mode opératoire « hacker » avec les principes du mouvement du logiciel libre, les philosophies hacker et du logiciel libre y sont décrites comme deux facettes du même objet.

Logiciel libre[modifier | modifier le code]

C inversé, symbole du copyleft
Le C « inversé » est le symbole du copyleft, l'« opposé » du symbole copyright.

La différence essentielle des distributions Linux certifiées par la Free Software Foundation par rapport à d'autres systèmes d'exploitation concurrents — comme Mac OS, Microsoft Windows et Solaris — est d'être des systèmes d'exploitation libres, apportant quatre libertés aux utilisateurs, définies par la Licence publique générale GNU (GPL), les rendant indépendants de tout éditeur et encourageant l'entraide et le partage.

Un logiciel libre n'est pas nécessairement gratuit, et inversement un logiciel gratuit n'est pas forcément libre[11]. Ce ne sont pas non plus des logiciels libres de droits : c'est en vertu de leurs droits d'auteurs que les contributeurs d'un logiciel libre accordent les quatre libertés, qui sont d'« utiliser le logiciel sans restriction », d'« étudier le logiciel », de le « modifier pour l'adapter à ses besoins » et de le « redistribuer sous certaines conditions précises », leur non-respect pouvant conduire à des condamnations[12].

Certaines licences sont fondées sur le principe du copyleft, c'est-à-dire sur le principe de réciprocité : une œuvre dérivée d'un logiciel sous copyleft doit à son tour être libre. C'est le cas de la licence libre la plus utilisée, notamment par le noyau Linux lui-même à l'exception de certains micro-blobs propriétaires : la licence GNU GPL écrite par Richard Stallman.

L'ouverture du code source, l'un des quatre critères correspondant à la notion de logiciel libre, a des avantages théorisés entre autres par Eric Raymond, comme la correction rapide des bogues, et notamment la correction des failles de sécurité. C'est le refus du principe de sécurité par l'obscurité.

Interopérabilité[modifier | modifier le code]

Linux n'aurait pu se développer sans la présence de protocoles standardisés utilisés sur Internet. Un bon nombre de logiciels libres sont d'ailleurs des implémentations de référence, comme Apache.

Les partisans des logiciels libres sont donc des partisans constants de l'interopérabilité. Ils mettent en avant les formats ouverts, des formats de données dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d'accès ni de mise en œuvre, afin de ne pas dépendre d'un seul logiciel.

Citons dans cette optique Mozilla Firefox, qui tente de respecter scrupuleusement les recommandations émises par le World Wide Web Consortium, Jabber, qui a donné naissance au standard XMPP reconnu par l'Internet Engineering Task Force dans le domaine de la messagerie instantanée ou encore les suites LibreOffice et Calligra, qui ont lancé le standard OpenDocument dans le domaine de la bureautique.

Dans d'autres domaines, il n'existe pas d'organisme ou d'accord de standardisation reconnus. Le marché est alors morcelé entre divers vendeurs qui ont chacun leur technologie ou sous la domination d'un acteur économique prédominant qui ferme ses formats ou protocoles.

Le premier cas de figure prévaut dans la guerre des messageries instantanées et est en partie résolu par des logiciels multiprotocoles comme Pidgin ou Kopete. Les formats des suites Microsoft Office successives et le protocole Server Message Block qui permet de partager des fichiers et des imprimantes entre différents ordinateurs d'un réseau Microsoft Windows tombent dans la deuxième catégorie (ceci n'est plus vrai depuis que la suite Office utilise des fichiers XML). Ces formats et protocoles ne sont souvent pas ou mal documentés. L'interopérabilité passe alors nécessairement par la rétro-ingénierie.

Cela peut nécessiter un travail important, travail par ailleurs illégal aux États-Unis mais légal en Europe (tant qu'on reste dans le cadre de l'interopérabilité) ; aujourd'hui, OpenOffice.org (LibreOffice depuis ) permet de lire la très grande majorité des fichiers aux différents formats DOC, et le logiciel Samba permet d'utiliser les partages réseaux Windows du protocole SMB.

Plus problématique du point de vue des logiciels libres sont les formats et protocoles nécessaires à l'interopérabilité, mais verrouillés techniquement ou légalement : gestion des droits numériques, brevets logiciels, Directive EUCD, Digital Millennium Copyright Act, etc.

Sur le site Debian, il est expliqué que « les normes de POSIX ne sont pas gratuites et la certification POSIX.1 (et FIPS 151-2) est très chère »[13].

Communautés[modifier | modifier le code]

De nombreuses associations, connues sous le nom de Groupe d'utilisateurs Linux (Linux Users Group en anglais), cherchent à promouvoir GNU/Linux et, par extension, les logiciels libres, par le biais de rencontres où des démonstrations de GNU/Linux sont faites, des formations, et pour ceux qui le souhaitent des installations sur leur ordinateur.

De nombreuses communautés existent sur Internet afin d'aider les débutants comme les professionnels. Citons le site Léa-Linux, le site d'informations collaboratif Linuxfr.org, qui aide les utilisateurs dans leur apprentissage des bases de GNU/Linux grâce à un réseau IRC très actif, ou encore le site Le Journal du Hacker[14]. Et les projets Proselux[15], Groupe de parrains Linux[16] ou encore Parrain-Linux[17] permettent aux « linuxiens » de se rencontrer pour s'entraider. De même, il existe de nombreux sites regroupant des tutoriels ainsi que des howto.

Distributions[modifier | modifier le code]

Graphique présentant l’histoire temporelle des distributions GNU/Linux
Ligne temporelle des distributions Linux.

Les logiciels libres sont développés de manière collaborative, souvent indépendamment les uns des autres, et peuvent être librement redistribués. Il s'ensuit une particularité du monde GNU/Linux : la séparation fréquente entre ceux qui développent les logiciels et ceux qui les distribuent.

On appelle distribution Linux une solution prête à être installée par l'utilisateur final comprenant le système d'exploitation GNU, le noyau Linux, des programmes d'installation et d'administration de l'ordinateur, un mécanisme facilitant l'installation et la mise à jour des logiciels comme RPM ou APT ainsi qu'une sélection de logiciels produits par d'autres développeurs.

Une distribution peut par exemple choisir de se spécialiser sur l'environnement de bureau GNOME ou KDE. Elle est également responsable de la configuration par défaut du système (graphisme, simplicité…), du suivi de sécurité (installations de mise à jour) et plus généralement de l'intégration de l'ensemble.

La diversité des distributions permet de répondre à des besoins divers, qu'elles soient à but commercial ou non ; orientée serveur, bureautique ou embarqué ; orientée grand public ou public averti ; généraliste ou spécialisée pour un usage spécifique (pare-feu, routeur réseau, grappe de calcul, etc.) ; certifiées sur un matériel donné ; ou tout simplement entièrement libres, c'est-à-dire dépourvues de tout code propriétaire.

La plupart des distributions sont dérivées d'une autre distribution. Ainsi, comme illustré dans la ligne temporelle des distributions Linux, trois distributions sont à l'origine de la plupart des autres :

  • Slackware, apparue en 1993, qui est aujourd'hui la plus ancienne distribution encore en activité, toujours maintenue par Patrick Volkerding ;
  • Debian, éditée par une communauté de développeurs ;
  • Red Hat, éditée par l'entreprise américaine du même nom qui participe également au développement de Fedora

De nombreuses autres distributions plus ou moins spécialisées existent, étant pour la plupart dérivées des projets précités. Par exemple voici quelques distributions spécialisées « environnement de bureau » : Ubuntu, éditée par Canonical Ltd. qui est dérivée de Debian ; MEPIS, également fondée sur Debian ; Zenwalk, dérivée de Slackware ; OpenMandriva Lx et Mageia éditées par des associations à but non lucratif, dérivées de feu Mandriva Linux elle-même dérivée de Red Hat. Il existe également pour beaucoup de distributions des éditions dites Live CD, l'une des plus célèbres est Knoppix[18], elles offrent la possibilité de démarrer un système d'exploitation GNU/Linux complet et d'accéder à de nombreux logiciels à partir du support (CD, DVD ou clé USB) sans installation préalable sur le disque dur, et sans altérer son contenu. Cette souplesse d'utilisation les rend très populaires pour les démonstrations d'utilisation de GNU/Linux, et sont même utilisées comme outils de maintenance système. Parmi les distributions Linux entièrement libres recommandées par la Free Software Foundation, on peut citer Trisquel et gNewSense.

Enfin, Linux From Scratch est un livre qui, à partir du code source des logiciels, propose au lecteur de construire sa propre distribution.

Principales distributions Linux[modifier | modifier le code]

En reprenant les distributions parentes de nombreuses autres distributions dans l'illustration des lignes temporelles :

Classement Similarweb (mai 2023)
Distribution Visites totales
RedHat 6,7 millions
Ubuntu 6,4 millions
Archlinux 3 millions
Kali linux 3 millions
Linux Mint 2,4 millions
Debian 2 millions
Fedora Linux 1,3 million
Manjaro 1,1 million

Diffusion du système[modifier | modifier le code]

Contrats OEM et détaxe Windows[modifier | modifier le code]

Un des enjeux qui se posent pour les distributions GNU/Linux est de nouer des partenariats avec des fabricants d'ordinateurs afin qu'il devienne plus facile de trouver un ordinateur vendu avec un système fondé sur GNU/Linux pré-installé. Car même si certaines distributions affirment avoir rendu l'installation d'un système fondé sur GNU/Linux aussi simple que celle des systèmes d'exploitation concurrents, le simple fait d'avoir à être au courant que d'autres systèmes existent, d'être prêt à accepter des changements dans ses habitudes et d'avoir à installer soi-même le système constitue un désavantage indéniable par rapport à la situation privilégiée dont jouissent les distributeurs de Microsoft Windows et de Mac OS X. Le système de Microsoft est en effet omniprésent et Apple est en même temps le fabricant des Macintosh.

À défaut, les utilisateurs de GNU/Linux peuvent réclamer le remboursement de la part correspondante au prix du système d'exploitation et des logiciels qu'ils n'ont pas l'intention d'utiliser, lors de l'achat d'un ordinateur neuf, comme la loi de certains pays le permet[19]. Si la société Apple s'est montrée plusieurs fois coopérative face à de telles demandes, le remboursement de Microsoft Windows est en général long et difficile bien qu'actuellement une série de décisions de justice ait permis à certains consommateurs de se faire rembourser par les fabricants. Devant la difficulté d'obtenir ce remboursement fondé sur le CLUF, dès 1998, les associations Linuxfrench et AFUL ainsi que Roberto Di Cosmo ont lancé en réaction une action pour la détaxe Windows[20].

Cette situation existe en Europe et en Amérique du Nord, mais pas dans certains pays d'Amérique du Sud, où les distributions GNU/Linux ont plus de part de marché que Windows[21].

Cette situation de quasi-monopole explique en partie la faible diffusion en Europe et en Amérique du Nord de GNU/Linux chez les particuliers. Un autre frein à l'adoption de GNU/Linux est l'incompatibilité avec les programmes binaires Windows (le développement de Wine permet de remédier partiellement à cette incompatibilité). La faible ressemblance entre GNU/Linux et Windows rend de plus nécessaire une certaine adaptation, mais des distributions comme Zorin OS rendent l'interface de Linux très proche de celle de Windows. Les distributions Ubuntu (2004) et MandrakeLinux (1998) devenue Mandriva Linux sont parmi les premières à s'être orientées vers une utilisation bureautique destinée au grand public[22],[23].

Déclaration de Microsoft au salon Solutions Linux 2010.

Depuis , Microsoft contribue au noyau Linux. En effet, Microsoft a publié plusieurs pilotes pour Linux, sous licence GPLv2, destinés à améliorer le support de son système de virtualisation propriétaire Hyper-V[24],[25].

Parts de marché[modifier | modifier le code]

Le concept de part de marché est un peu particulier dans le cas du noyau Linux. En effet comme les systèmes d'exploitation qui l'utilisent sont rarement « vendus », la mesure financière n'a aucun sens.

Seul le nombre de machines l'utilisant régulièrement peut être compté. Si cela est aisé pour les superordinateurs (peu nombreux), cela devient plus difficile pour les postes clients (statistiques fondées sur le user agent HTTP), et encore plus incertain pour les systèmes embarqués, à l'exception des baladeurs, téléphones, et tablettes numériques.

Part de marché sur les systèmes embarqués[modifier | modifier le code]

Les OS utilisant le noyau Linux équipent de nombreux systèmes embarqués.

Part de marché sur les téléphones portables et tablettes[modifier | modifier le code]

Le système d'exploitation mobile Android développé par la firme Google à partir du noyau Linux, équipe la majorité des smartphones et tablettes. En 2020, 85 % de ces appareils utilisaient Android[26].

Part de marché sur les super calculateurs[modifier | modifier le code]

Les Linux y sont très largement majoritaires[27].

  •  : 91,40 % des TOP500[28]
  •  : 93,80 % des TOP500[28]
  •  : 96,40 % des TOP500[29]
  •  : 97,00 % des TOP500 (un seul sur Windows)[30]
  •  : 99,60 % des TOP500 (498 Linux, 2 AIX)
  •  : 100 % des TOP500 (500 Linux)[31]
  • 2020 : 100 % des TOP500[32]

Part de marché sur les serveurs[modifier | modifier le code]

En 2010, GNU/Linux totalise 16,8 % des parts de marché pour les serveurs, toute utilisation confondue[33], selon une étude de l'International Data Corporation (IDC), en s'appuyant sur les revenus générés.

Part de marché sur les serveurs web[modifier | modifier le code]

Les systèmes d'exploitation de type Unix (donc en comptant aussi les * BSD) sont largement majoritaires, à 63,7 % le [34] :

  •  : 32,6 % Linux[35]

En effet, les serveurs de type UNIX (et en l'occurrence, GNU/Linux) sont très facilement sécurisables, et gratuits en ce qui concerne les libres, comme GNU/Linux. Cependant, s'agissant de part de marché, il est difficile de comptabiliser l'utilisation d'un logiciel gratuit.

Part de marché sur les serveurs de réseau[modifier | modifier le code]

Part de marché sur les postes clients[modifier | modifier le code]

En , une étude de XiTi réalisée régulièrement sur les systèmes utilisés par les visiteurs de 17 000 sites web professionnels européens donne 91,9 % de part de marché à Windows (39,2 % à Windows XP, 21,0 % à Windows Vista, 18,3 % à Windows 7, 16,3 % à Windows 8 et 4,2 % à Windows 10), 5,3 % à Mac OS X et 0,9 % à GNU/Linux.

Statistiques publiées par le site StatCounter et netmarketshare sur la part de GNU/Linux dans le monde :

Année StatCounter[36] netmarketshare
2007 - 0,67 %[37]
2008 0,69 % 0,83 %[38]
2009 0,69 % 1,01 %[39]
2010 0,78 % 1,00 %[40]
2011 0,79 % 1,06 %[41]
2012 0,84 % 1,16 %[42]
2013 1,16 % 1,38 %[43]
2014 1,43 % 1,55 %[44]
2015 1,67 % 1,57 %[45]
2016 /[46] 2,31 %[47]
2017 / 2.24 % [47]
2018 / 2.02 % [47]
2019 / 1.92 % [47]
2020 / 3.17 % [47]

La vente liée au grand public de nombreux ordinateurs pré-installés avec Windows explique en partie la faible part de marché de GNU/Linux sur les postes clients bien que celle-ci tende à augmenter.

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Interfaces[modifier | modifier le code]

La ligne de commande[modifier | modifier le code]

Capture d’écran du logiciel Konsole
Le terminal en ligne de commande.

Du fait de la filiation avec UNIX, la ligne de commande (ou shell Unix) est toujours disponible dans GNU/Linux, quelle que soit la distribution.

Elle est restée longtemps incontournable, mais ce n'est plus vrai avec les distributions récentes et simples d'utilisation destinées à l'usage personnel, telles que Ubuntu ou Kubuntu. Néanmoins, les aides en ligne mentionnent souvent la marche à suivre en ligne de commande, même lorsqu'une configuration graphique est possible : cette méthode est plus universelle dans le monde GNU/Linux, et souvent plus facile à expliquer pour la personne qui aide, et son interlocuteur n'a qu'à copier-coller l'indication.

Une interface graphique bien conçue permet de nos jours d'accomplir la grande majorité des tâches bien plus agréablement, mais ce n'est pas toujours le cas, particulièrement lorsque la tâche a un aspect répétitif ou non prévu. La ligne de commande, qui tire sa puissance de sa possibilité de combiner à l'infini des sous-tâches automatiques, et qui permet presque naturellement d'automatiser la tâche ainsi accomplie, peut alors se révéler plus efficace que l'interface graphique. Scientifiques, ingénieurs et développeurs comptent parmi ses plus fréquents utilisateurs.

Interface graphique et ligne de commande peuvent aussi se compléter l'une et l'autre : KDE et GNOME sont livrés avec un terminal pour piloter, et donc, automatiser toutes les applications graphiques depuis la ligne de commande.

Apple, très réputé pour ses interfaces graphiques — MacOS étant le premier système commercialisé avec la gestion des fenêtres et de la souris — a également intégré un terminal en ligne de commandes compatible UNIX sur Mac OS X.

Certaines distributions, notamment celles spécialisées dans les serveurs ou certaines tâches d'administration, utilisent uniquement la ligne de commande, en particulier pour sa faible consommation de ressources, due à l'absence d'interface graphique, mais surtout pour sa puissance d'action, liée à l'interopérabilité des commandes et la possibilité de générer des scripts.

Applications[modifier | modifier le code]

Les distributions simples d'utilisation destinées au grand public telles qu'Ubuntu et ses dérivées utilisant les paquets deb, Mageia utilisant les paquets rpm, etc. bénéficient de nombreux programmes gratuits, libres, ergonomiques et en mode graphique. Ils permettent d'effectuer la grande majorité des tâches effectuées au quotidien : bureautique, visualisation de photos, traitement d'images, lecture de musiques, visualisation et édition de vidéos, navigateurs Web, messagerie et voix sur IP (skype, XMPP, etc.). Certains programmes permettent également un usage professionnel : programmation, comptabilité, dessin 3D, CAO, FTP, etc.

De nombreux programmes peuvent s'utiliser depuis un terminal seul. On peut citer les éditeurs Vim, Emacs et sed, ou les gestionnaires de paquets apt et rpm. Certains de ces programmes peuvent aussi s'utiliser par l'intermédiaire d'une interface graphique.

De multiples raisons expliquent la foule de programmes fonctionnant en mode console :

  • raison historique : à l'origine, GNU/Linux était dépourvu d'environnement graphique ;
  • souci d'efficacité : les programmes qui n'utilisent pas l'environnement graphique demandent moins de ressources ;
  • souci de rapidité : ouvrir une console pour y taper une commande est souvent bien moins long que de passer par les divers menus d'un gestionnaire de fenêtres ou d'un environnement graphique ;
  • souci d'un meilleur contrôle ;
  • possibilité de les intégrer facilement dans des programmes plus complexes via des scripts ou dans des exécutions programmées (batch)

L'utilisation de ces programmes peut s'avérer difficile pour une personne n'étant pas habituée à travailler en mode texte. Ils sont cependant très prisés par les administrateurs et développeurs expérimentés, et deviennent incontournables lors de hautes exigences dans ces domaines.

Gestionnaires X Window[modifier | modifier le code]

L'emploi du terme générique GNU/Linux est trompeur s'agissant de l'utilisation d'un ordinateur personnel. En effet, il existe plusieurs interfaces (ou environnement de bureau) aux caractéristiques différentes, comme KDE, GNOME ou Xfce.

Cependant, comme toutes ces interfaces sont fondées sur X Window, leurs applications peuvent cohabiter et elles offrent des points communs dont l'affichage de fenêtres à distance (y compris via des protocoles compressés et chiffrés comme ssh et nox) et le copier-coller simplifié : un texte sélectionné par la souris est automatiquement copié, un clic milieu (ou un clic molette, ou sur les deux boutons en même temps) suffit alors pour coller le texte à l'endroit désiré. Il n'y a donc jamais besoin du clavier pour effectuer un copier-coller sous X.

Capture d’écran d’un bureau utilisant l’environnement graphique Window Maker
Environnement graphique traditionnel (Window Maker) sous GNU/Linux avec un simple gestionnaire de fenêtres et une suite hétéroclite d'applications.

Traditionnellement, l'interface d'un système d'exploitation fondé sur le noyau Linux était une interface sobre voire spartiate, centrée autour d'un gestionnaire de fenêtres (il en existe beaucoup, comme Window Maker ou IceWM) et d'une suite assez hétéroclite d'applications.

L'inconvénient de ce système traditionnel est le temps nécessaire à personnaliser un tel environnement, et surtout la non standardisation des applications ainsi utilisées. Les applications que l'on peut voir sur la copie d'écran de droite (XMMS, RealPlayer, Mozilla Firefox, xterm, Gaim, Konqueror) suivent chacune leurs propres conventions : aspect, comportements, raccourcis clavier différents ; les copier-coller et glisser-déposer sont disparates…

Si individuellement des applications comme Vim ou Emacs peuvent effectivement avoir des aspects brillants, l'ensemble disparate de toutes ces applications en fait un système difficile à appréhender pour des utilisateurs débutants. Le temps consacré à apprendre une application et les réflexes ainsi acquis ne peuvent être appliqués aux autres applications, un avantage qu'apporte la standardisation de comportement des interfaces comme l'avait montré le Macintosh, avec par exemple le raccourci clavier utilisé pour quitter une application : Ctrl + Q ou Ctrl + X - Ctrl + C ou Ctrl + C ou juste q ou Esc ou encore :qa!, bye, quit ou exit, etc.

L'utilisation de ce type d'environnement peut paraître déroutante aux utilisateurs habitués à d'autres solutions (telles KDE ou Gnome). Il présente en revanche l'avantage de la simplicité et de la souplesse de configuration et de personnalisation en fonction des besoins de chacun.

Environnements de bureau[modifier | modifier le code]

Capture d’écran d’un bureau fonctionnant avec KDE 4.3
L'environnement KDE 4 avec le nouveau navigateur Dolphin et de nombreux nouveaux widgets.
GNOME 3 avec la visionneuse Eye of Gnome et le navigateur de fichiers Nautilus.
Capture d’écran d’un bureau fonctionnant avec Xfce
L'environnement Xfce avec le gestionnaire de fichiers Thunar et divers autres logiciels.

L'état des lieux du précédent chapitre est décrit dans un manifeste[48] datant de 1996 ayant poussé Matthias Ettrich à fonder en réaction le projet KDE, puis Miguel de Icaza à fonder le projet GNOME l'année suivante, qui s'inspirent de Mac OS et de Windows sur le plan de l'


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