Un revenant

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Un revenant

Réalisation Christian-Jaque
Scénario Henri Jeanson
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie dramatique
Durée 100 minutes
Sortie 1946

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Un revenant est un film français réalisé par Christian-Jaque, sorti en 1946.

Le choix du titre coïncide avec le fait qu'il s'agit du premier film tourné par Louis Jouvet à son retour d'exil : il avait en effet vécu en Amérique latine durant l'Occupation.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Jean-Jacques Sauvage est de retour à Lyon, sa ville natale. Directeur d'une célèbre troupe de ballet internationale, il vient roder son nouveau spectacle avant de le présenter à Paris. Vingt ans auparavant, il avait été victime d'une tentative de meurtre par l'un de ses camarades d'enfance, Jérôme Nizard, un riche soyeux lyonnais. Ce dernier n'avait été que l'exécutant d'un complot familial qui avait pour but de mettre un terme à la liaison que Jean-Jacques entretenait avec Geneviève, la sœur de Jérôme.

La tentative d'homicide avait été présentée comme une tragique méprise (Jérôme aurait tiré en croyant avoir affaire à un cambrioleur). Mais Jean-Jacques apprend rapidement par Geneviève qu'Edmond Gonin, devenu ensuite son mari, avait participé au complot en fournissant le revolver.

Jean-Jacques, bien qu'il s'en défende, entend se venger de Jérôme et d'Edmond Gonin. Son attitude vis-à-vis de Geneviève est plus ambiguë : il est partagé entre la tendresse et la rancœur. Les circonstances vont le servir en la personne du fils de Jérôme Nizard, François, un garçon romantique en révolte contre son père.

Jean-Jacques favorise une brève aventure entre François et Karina, la ballerine vedette de sa troupe. Lorsque celle-ci, lassée de la jalousie de ce jeune amant, rompt avec lui, François tente de se suicider en plein spectacle. Ce suicide manqué provoque un scandale dans la bonne société lyonnaise et ruine le projet de riche mariage que Jérôme avait conçu pour son fils.

Mais le plus cruel sera réservé à Geneviève. Après l'avoir convaincue de quitter son mari pour le suivre à Paris, Jean-Jacques l'abandonne sur le quai de la gare. En revanche, séduit par le jeune François qui doit lui rappeler sa propre jeunesse, ou se sentant responsable de sa tentative de suicide, il l'emmène avec lui.

Dans une dernière image, Geneviève disparaît dans la fumée du train quittant la gare de Perrache et les débris d'une vieille photo déchirée que Jean-Jacques jette au vent.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Avec le concours du corps de ballet de l'Opéra de Paris, sur une chorégraphie originale de Victor Gsovsky.

Répliques cultes[modifier | modifier le code]

Le film doit beaucoup aux dialogues d'Henri Jeanson. Ainsi la scène où Marguerite Moreno complimente longuement Louis Jouvet sans que celui-ci puisse placer un mot et où elle lui dit :

« Tu as jeté le trouble dans cette famille de cloportes… »

De même la réplique de Louis Jouvet :

« En amour, l'éternité, ça n'a qu'un temps. »

Ou le dialogue entre Gaby Morlay et Louis Jouvet :

« - J'ai l'impression de rêver...

- Moi, de me réveiller... Dans ces conditions-là, on ne se rencontrera jamais... »

Autour du film[modifier | modifier le code]

Le film est librement inspiré du scandale de l’affaire Gillet : en novembre 1925, à Lyon-Vaise, dans cette famille d’industriels lyonnais de textile artificiel, Mme Charles Gillet fait tirer à la carabine, par le fils de son jardinier, sur Louis Seux, dont la demande en mariage vient d’être repoussée, alors qu’il sort en pleine nuit de la chambre de sa fille. Presse et justice s’en tiennent à la thèse de la famille selon laquelle il a été pris pour un cambrioleur. Communistes, Ligue des droits de l’homme, et d’autres, jugent ou suspectent qu’une enquête partiale couvre une tentative d’assassinat préméditée. Les deux enquêtes, contre Louis Seux pour violation de domicile et contre le fils du jardinier pour coups et blessures, se soldent par des non-lieux, mais Louis Seux reste paralysé du côté droit et ne se remettra jamais de sa blessure ; il meurt à 34 ans en , alors que Denise Gillet vient d’épouser l’héritier des sanitaires Brossette. Louis comme Denise ont toujours affirmé qu’il n’y avait pas eu de relation entre eux, et qu'il ne s'était introduit dans la villa que pour tenter de la convaincre. L’affaire aurait inspiré le roman Ciel de suie d’Henri Béraud, paru en 1933, qui serait d'ailleurs à la source du film, bien que non crédité au générique — ce qui peut être dû au fait que Béraud a été condamné à mort à la Libération pour faits de collaboration[1].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Le film a été présenté en sélection officielle en compétition au Festival de Cannes 1946[2].

Box-office[modifier | modifier le code]

Le film a rassemblé 3 220 757 spectateurs dans les salles[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Légendes d’un meurtre dans un jardin lyonnais », dans Hervé Joly, Les Gillet de Lyon : fortunes d'une grande dynastie industrielle (1838-2015), (lire en ligne), p. 359-375
  2. « La Sélection - 1946 - Compétition », site officiel du Festival de Cannes
  3. « Un revenant (1946) - JPBox-Office », sur www.jpbox-office.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]


Liens externes[modifier | modifier le code]