sacrer

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du latin sacrare (« consacrer à une divinité, rendre sacré »).

Verbe [modifier le wikicode]

sacrer \sa.kʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se sacrer)

  1. Conférer un caractère sacré par le moyen de certaines cérémonies religieuses.
    • À une date indéterminée, le Capétien aurait accordé aux « habitants de la ville où il avait été sacré roi » et à ses faubourgs […] divers privilèges : […]. — (Eric Bournazel, Louis VI le Gros, Fayard, 2007)
  2. Nommer à un poste important.
    • Alors qu’il occupait des postes influents dans les administrations Nixon et Ford, Rumsfeld s’était employé à miner les ambitions présidentielles de Bush père en le faisant sacrer ambassadeur en Chine, en l’éloignant du centre des pouvoirs. — (Le Devoir, 13 novembre 2006)
  3. (Par analogie) Déclarer solennellement.
    • Il a été sacré grand écrivain, grand artiste.
    • Le laitier déposa chaque jour à leur porte, comme à toutes les portes de la rue, la bouteille de lait qui les sacrait, sinon citoyens anglais, du moins hôtes de la Grande-Bretagne. — (René Fallet, Charleston, chapitre III ; Éditions Denoël, Paris, 1967)
  4. (Québec) Donner violemment.
    • Il a sacré un coup de poing sur la table. — Il s’est sacré un coup de marteau sur le pied.
  5. (Québec) Rejeter, abandonner violemment.
    • [...] elle nous a dit que même si c'est exaltant d'aider un géant à décoloniser le Québec, ce n'est pas une vie ; que si elle n'était pas obligée de le faire elle sacrerait son camp. — (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, page 45)
    • Mon père voulait m'sacrer dehors parce que j'voulais m'acheter un char. — (Les Cowboys Fringants, Impala blues - 12 grandes chansons, 1997)
  6. (Intransitif) Jurer, blasphémer, faire des imprécations, mais aussi exprimer sa surprise, sa joie, sa douleur; au sens spécifique, utiliser les jurons religieux typiques du Québec.
    • « Et c’est vrai aussi que je sacrais un peu. À vivre tout le temps avec des hommes « rough » dans le bois ou sur les rivières, on s’accoutume à ça. Il y a eu un temps que je sacrais pas mal, et M. le curé Tremblay m’a disputé une fois parce que j’avais dit devant lui que je n’avais pas peur du diable. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
    • Des envies folles lui venaient de rosser Blanchette à coups de trique ; mais cela ne changerait rien à la situation, et, furibond il sacrait comme un païen pour se soulager un peu. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Eh bien ! jurez, sacrez, emportez-vous, votre contraction peut vous faire encore plus de mal que la colère. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre septième)
    • Le soir la vigie signale à quelques encablures de la côte une goélette immobile qui semble donner de la bande.
      « Ah ! les saprés marins d’eau douce, sacre Bellanger, ça ne connaît même pas la côte et ça se mêle de faire du cabotage. »
      — (Victor Revillon, Aventures d'un gentleman trappeur au Nouveau monde, Éditions Hachette Littérature, 1980, chap. 10)
    • Des jeunes qui se refusent à sacrer à tous les deux mots, qui s’attristent de la vulgarité ambiante et qui connaissent la différence entre l’essentiel et l’accessoire. — (Le Devoir, 13-14 janvier 2007)
  7. (Pronominal) (Familier) (Québec) Se foutre de.
    • Je m’en sacre comme de l’an 40. — Je me sacre de ce que tu penses.
    • Ils s'en sacrent de l'argent, eux ; ils savent pas quoi faire avec ; ils aiment pas manger, s'habiller, aller en vacances à Miami, avoir le char de l'année ; ils aiment juste jouer avec leurs idées ; d'abord qu'ils ont une petite chambre où fourrer tranquilles leur petite femme fidèle bien admirative, qu'est-ce que ça peut leur faire l'argent ?...
      — (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, pages 139-140)
    • J’en ai profité pour dire à Moïse que des liche-c lui avaient écrit à Montréal que les livres étaient mêlés ici, etc., que je me sacrais bien des jaloux et que j’étais comme de coutume sans peur et sans reproche. — (Journal de Lorenzo Létourneau (1900), 17 Eldorado, Qualigram/Linguatech, Montréal, 2006)

Synonymes[modifier le wikicode]

Quasi-synonymes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]


Homophones[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]

Gallo[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

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Verbe [modifier le wikicode]

sacrer \Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie ABCD)

  1. Sacrer.

Références[modifier le wikicode]

  • Régis Auffray, Chapè Chapiao, Rue des Scribes, 2 novembre 2007, Broché, page 134