Le Plan de transformation de l'économie française
Découvrez comment la France peut réduire ses émissions
de gaz à effet de serre de 5 % par an
…et montrer le chemin
pour faire face à l’urgence climatique et énergétique.
“Notre objectif est de convaincre un maximum de décideurs politiques et économiques de planifier la transition, avec des propositions concrètes et chiffrées.”
Jean-Marc Jancovici
Président fondateur
Des propositions pragmatiques et
opérables des maintenant.
Une vision systémique
Une approche systémique et cohérente du point de vue des lois de la physique et des flux économiques. Des mesures pragmatiques et réalistes, qui ne reposent pas sur des technologies miracles.
L’emploi au cœur du dispositif
Parce que l’emploi de tous les secteurs sera impacté par la transformation bas carbone. La France doit donc anticiper pour faire de l’emploi le moteur de cette transformation !
Pensé par des acteurs du monde économique
Depuis deux ans, ce sont plus d’une centaine de personnes qui se sont mises au travail, essentiellement des spécialistes des secteurs.
Les secteurs
Nos travaux de recherche sont menés secteur par secteur, via la consultation et la mobilisation du plus grand nombre d’acteurs possible, spécialistes des secteurs.
Energie
L’ÉNERGIE AUJOURD’HUI
La France produit 180 millions de tonnes équivalent pétrole d’énergie chaque année, soit l’équivalent de 2,7 tonnes de pétrole par personne et par an.
La production énergétique de la France représente 9 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
Poteaux électriques, stations-service, éoliennes, gaz de ville… quelle que soit sa forme, l’énergie irrigue l’ensemble de l’économie. Le pétrole et le gaz ont encore une place prépondérante dans la consommation énergétique du pays, or ces énergies fossiles posent deux problèmes majeurs : elles sont en quantité limitée et elles contribuent au changement climatique. C’est ce qu’on appelle la double contrainte carbone.
NOS PROPOSITIONS
- Impulser de grands travaux électriques pour limiter les risques de crise d’approvisionnement et se donner le choix : programmes électronucléaires, déploiement des énergies renouvelables, etc.
- Préparer le déclin des carburants liquides et gazeux : planifier la baisse d’activité du réseau gazier, déployer les méthaniseurs, remplacer les pompes à essence par des bornes de recharge électrique
- Planifier l’installation d’électrolyses dans les industries consommatrices d’hydrogène et les aéroports
- Développer des bioraffineries pour les usages restants de carburant liquide
L’ÉNERGIE APRÈS TRANSFORMATION
Prises ensemble, les transformations du PTEF induisent d’ici 2050 une hausse de la consommation d’électricité d’environ 20 %, et une très forte dépendance de l’économie et de nos modes de vie au bon fonctionnement du système électrique.
La consommation de gaz est divisée par 4, celle des carburants liquides par 5.
Emploi
L’EMPLOI, CLÉ DE VOÛTE DU PTEF
La question de l’emploi est centrale dans l’ensemble des travaux du Plan de transformation de l’économie française. Il s’agit d’en faire l’un des moteurs d’une décarbonation organisée et réussie, plutôt qu’une variable d’ajustement soumise à la fréquente brutalité des choix faits dans l’urgence. Les contraintes énergétiques et climatiques, elles, nous rattraperont tôt ou tard.
Nos travaux visent donc à évaluer les transformations de l’emploi, en volume et en compétences, qui permettront à la France de basculer vers une société bas carbone telle qu’elle est proposée dans le PTEF. L’ampleur inédite de cette transformation et son caractère systémique supposent qu’elle soit anticipée, discutée et planifiée à l’échelle de la société et sur une base factuelle.
L’analyse des transformations de l’emploi dans le PTEF concerne 11,9 millions d’emplois actuels, soit 45 % de la population en emploi. Onze secteurs ou sous-secteurs représentant 4 millions d’emplois et étant les plus directement concernés par la décarbonation (transports, logement, agriculture, certaines industries, etc.) font l’objet d’une analyse quantitative.
NOS PROPOSITIONS
- Repenser les formations initiales et continues : former l’ensemble des métiers aux enjeux énergie-climat, faire évoluer les pratiques et développer de nouvelles compétences sectorielles nécessaires à la décarbonation
- Lever les freins à la demande de formation: faciliter les démarches, mutualiser les moyens, aider les TPE-PME
- Appuyer les reconversions entre secteurs et au sein d’un secteur en améliorant l’attractivité de certains métiers (conditions salariales, pénibilité, reconnaissance sociale)
- Mettre en place un pilotage fort au niveau de l’État et des territoires pour orienter, coordonner et appuyer l’ensemble des acteurs, entre secteurs et au sein d’un même secteur.
L’EMPLOI APRÈS TRANSFORMATION
Sur les 4 millions d’emplois quantifiés dans le PTEF, notre analyse aboutit à une croissance nette de la demande de main-d’œuvre de l’ordre de + 300 000 emplois à horizon 2050, cachant de fortes créations (1,1 million) et destructions (800 000).
L’agriculture verrait la plus forte hausse nette avec près de 500 000 emplois supplémentaires sur les trente prochaines années. La rénovation des logements, l’essor des mobilités actives et en particulier du vélo et la relocalisation de certaines industries permettrait également de créer de nombreux emplois.
La France s’est dotée d’une stratégie de compétitivité économique au niveau national et territorial. Elle s’appuie sur trois piliers : compétence des individus et des organisations, résilience locale des chaînes de valeur, réglementation forte et pensée sur le long terme pour l’investissement et l’innovation dans la transition.
Industrie lourde
L’INDUSTRIE AUJOURD’HUI
L’industrie représente un cinquième des émissions nationales de gaz à effet de serre. Les trois quarts de ces émissions viennent de l’industrie lourde (métallurgie, chimie, ciment-béton).
Les émissions du secteur ont baissé de 60 % depuis 1990, notamment du fait d’innovations techniques et de l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Des quotas carbone ont également été mis en place pour les sites industriels les plus émetteurs.
NOS PROPOSITIONS
- Poursuivre le progrès technique : ciment bas carbone, meilleure efficacité énergétique, combustible biomasse, recyclage des métaux
- Augmenter le recyclage des plastiques, la réparation et le réemploi, et relocaliser la production d’engrais
- Créer un cadre propice aux ruptures technologiques : hydrogène, capture du carbone, nouvelles manières de construire
- Baisser la consommation d’emballage plastique de 70 % et s’adapter à la sobriété déployée dans les autres secteurs (mobilité, bâtiment, agriculture, etc.)
L’INDUSTRIE APRÈS TRANSFORMATION
Les émissions liées aux activités industrielles ont baissé de 80 %. Un cinquième de cette baisse est due à la sobriété.
L’industrie est globalement décarbonée : elle produit moins en volume, mais plus en valeur !
La relocalisation de certaines industries couplée à un rééquilibrage de la balance commerciale assure une meilleure résilience du pays.
Industrie automobile
L’INDUSTRIE AUTOMOBILE AUJOURD’HUI
On compte aujourd’hui 40 millions de véhicules en France, et 2,1 millions de nouveaux véhicules ont été produits en 2019.
Le secteur représente 900 000 emplois directs et indirects.
Il existe une réglementation du CO2/km à l’usage pour les véhicules neufs, mais elle n’a pas d’influence sur la sobriété de la mobilité.
NOS PROPOSITIONS
- Compléter le dispositif CO2/km par des objectifs d’efficacité énergétique
- Orienter la fiscalité vers des véhicules de plus en plus sobres (masse, aérodynamisme, équipements)
- Aider les ménages les plus contraints à remplacer leur véhicule par un moyen de transport plus sobre
- S’appuyer sur la commande publique pour soutenir la production locale
- Soutenir la R&D des industries de la mobilité (batteries, vélo, micro-voitures, retrofit, etc.)
L’INDUSTRIE AUTOMOBILE APRÈS TRANSFORMATION
Le secteur de l’industrie automobile est indépendant vis-à-vis des énergies fossiles, et il a une moindre dépendance aux matières premières et aux composants importés.
Les véhicules sont plus sobres, plus légers et aérodynamiques. Les véhicules électriques, les deux-roues, les micro-voitures et les vélos (avec ou sans assistance électrique) sont devenus majoritaires.
Logement
LE LOGEMENT AUJOURD’HUI
La France compte 37 millions de logements, dont 8 millions de résidences secondaires et de logements vacants.
Ils émettent 12 % des émissions de gaz à effet de serre du pays, essentiellement via le chauffage et la production d’eau chaude.
400 000 nouveaux logements sont construits chaque année, ce qui fait de l’habitat le premier vecteur de l’artificialisation des sols.
NOS PROPOSITIONS
- Sobriété dans les constructions neuves en favorisant le logement collectif
- Massification de la rénovation énergétique globale et performante pour atteindre 1 million de rénovations par an, via une réorientation massive des aides
- Décarbonation de la chaleur via les pompes à chaleur et les réseaux de chaleur urbain
- Mobilisation du bâtiment comme puits de carbone en utilisant des matériaux biosourcés, y compris dans la rénovation
LE LOGEMENT APRÈS TRANSFORMATION
Les passoires thermiques et la précarité énergétique ont considérablement reculé.
L’ensemble des logements présentent des consommations d’énergie faibles grâce à la généralisation d’une isolation performante (étiquettes A, B et C du diagnostic de performance énergétique).
Les énergies fossiles ne chauffent plus aucun logement.
Agriculture
L’AGRICULTURE ET L’ALIMENTATION AUJOURD’HUI
Aujourd’hui, ce secteur représente un quart des émissions nationales de gaz à effet de serre. Trois quarts de l’énergie qu’il consomme provient du pétrole.
Paradoxalement, ce secteur est l’un des plus gros contributeurs au changement climatique, et aussi celui qui est le plus affecté par ses effets.
La part des agriculteurs dans la population active a été divisée par 4 depuis 1980. Le déclin se poursuit.
NOS PROPOSITIONS
- Accompagner l’installation et le renouvellement de la population agricole
- Raccourcir les chaînes d’approvisionnement (circuits courts, production locale, autonomie fourragère, etc.) et recycler les nutriments
- Réduire les produits d’origine animale tout en rémunérant mieux les éleveurs
- Diminuer le gaspillage et les emballages, ainsi que la déforestation importée
- Planifier le développement d’une filière biocarburant pour les besoins restants de l’aviation et les usages critiques
L’AGRICULTURE ET L’ALIMENTATION APRÈS TRANSFORMATION
La santé des Françaises et des Français s’est améliorée grâce au changement d’alimentation.
La production de lait et d’œufs a été réduite de 33 %, la production de viande divisée par 3 et les produits de la pêche par 2. Les pertes et le gaspillage ont quant à eux été divisés par 4.
Les émissions nationales de gaz à effet de serre ont baissé de 60 % et les pratiques agroécologiques sont généralisées, ce qui réduit la vulnérabilité du secteur aux aléas climatiques.
Une note d’analyse sera publiée prochainement. Patience !
Mobilité quotidienne
LA MOBILITÉ QUOTIDIENNE AUJOURD’HUI
Chaque Française et chaque Français parcourt en moyenne 10 000 km par an pour ses trajets quotidiens, soit 98 % des déplacements, essentiellement pour le travail (22 %), mais aussi pour les loisirs, les visites de proches ou pour faire les courses.
Le mode de transport utilisé est en grande majorité la voiture, qui couvre 83 % des distances parcourues, les transports en commun ne représentant que 11 % des distances parcourues, et le vélo seulement 0,9 %.
Au total, nos trajets quotidiens représentent 14 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
NOS PROPOSITIONS
- Regrouper les lieux d’habitat, d’achat et d’activité sur les surfaces déjà urbanisées
- Renforcer la qualité de la desserte en transports en commun et étendre les réseaux
- Sécuriser la pratique de la marche, du vélo et des autres cycles légers
- Simplifier l’enchaînement des modes de transport longue distance et des modes de proximité
- Faciliter l’usage des vélos à assistance électrique et des véhicules de petite taille (deux-roues, micro-voitures type AMI ou Twizy, etc.)
- Favoriser par le système réglementaire et fiscal les pratiques alternatives à la voiture en solo
LA MOBILITÉ QUOTIDIENNE APRÈS TRANSFORMATION
Après transformation, nos trajets quotidiens consomment 85 % d’énergie en moins.
La voiture classique n’assure plus que 35 % des distances parcourues, le reste étant assuré par les micro-voitures, les cycles, les transports en commun et la marche.
La dépendance de nos trajets quotidiens aux énergies fossiles, à commencer par le pétrole, est donc fortement réduite !
Mobilité longue distance
LA MOBILITÉ LONGUE DISTANCE AUJOURD’HUI
Chaque Française et chaque Français parcourt en moyenne 8 500 km par an pour ses voyages. Ces longs trajets concernent en majorité des visites de proches, des vacances et des déplacements professionnels.
85 % des distances sont effectuées en voiture ou en avion, et seulement 12 % en train, alors qu’il émet 40 fois moins de gaz à effet de serre que la voiture. L’avion long-courrier, qui représente 2 % des voyages, émet à lui seul un tiers des émissions !
Au total, nos longs voyages représentent 9 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.
NOS PROPOSITIONS
- Mise sur le marché de voitures électriques, économes et peu puissantes, avec une vitesse limitée sur autoroute
- Équipements touristiques adaptés pour le train, développement du réseau transversal et des trains de nuit à travers l’Europe
- Vols long-courrier moins nombreux, vols courts interdits s’il existe un trajet équivalent en train de moins de 4h30
- Appui au tourisme local et bas carbone par les collectivités et le ministère du Tourisme
- Déplacements des salariés rationalisés par les entreprises
- Adaptation des réseaux de mobilité aux effets du changement climatique
LA MOBILITÉ LONGUE DISTANCE APRÈS TRANSFORMATION
Le trafic ferroviaire a été multiplié par 3 entre 2020 et 2050, tandis que les distances parcourues en voiture et en avion ont été réduites de 20 % et 35 % respectivement.
La mobilité longue distance consomme 70 % d’énergie en moins, la dépendance aux carburants liquides passant de 88 % à 24 %.
Le rapport sera publié le 7 avril 2022. Patience ! Inscription à l’événement (gratuite et facultative).
Fret
LE FRET AUJOURD’HUI
Le secteur du fret transporte l’équivalent de 27 tonnes de marchandises sur 200 km par personne et par an.
Il représente 9 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
89 % des marchandises sont aujourd’hui transportées par la route (contre 34 % en 1960), et seulement 9 % sont transportées en train.
NOS PROPOSITIONS
- Électrification des camions (batteries, réseau d’autoroutes électriques), réduction de la consommation (aérodynamisme, vitesse réduite)
- Remplissage optimisé des véhicules
- En zone urbaine : mutualisation des flux de marchandises, création d’un système de cyclologistique
- Formation de tous les acteurs du fret aux enjeux énergie-climat
- Report du routier longue distance vers le train et le transport fluvial
- Création d’un ministère de la Logistique et mise en place d’échelons de gouvernance locaux
- Adaptation des infrastructures au changement climatique
LE FRET APRÈS TRANSFORMATION
La demande globale de transport de marchandise a été réduite de 25 %. Le transport fluvial a été multiplié par 3 et le transport ferroviaire par 2.
Le transport routier est totalement électrifié, la cyclologistique est majoritaire en ville.
Globalement, le secteur a fortement réduit sa dépendance aux énergies fossiles.
Santé
LA SANTÉ AUJOURD’HUI
Le secteur de la santé, qui emploie près de 10 % des actifs du pays, représente aujourd’hui 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
Bien qu’il existe de nombreuses initiatives locales portées par des acteurs de la santé, le secteur souffre encore d’une grande méconnaissance de sa vulnérabilité face aux chocs énergétiques et climatiques.
NOS PROPOSITIONS
- Raccourcir les chaînes d’approvisionnement via la relocalisation et la diversification
- Réduire les gaz à effet de serre des postes à plus fortes émissions (achats, déplacements, bâtiments) de 5 % par an
- Instaurer un pilotage national de la décarbonation du secteur sanitaire
- Intégrer aux formations initiales un module de compréhension des enjeux énergie-climat et financer la recherche sur le sujet
- Déployer des politiques transversales santé-environnement
- Mieux évaluer les flux physiques du secteur et augmenter la réalisation de bilans carbone
LA SANTÉ APRÈS TRANSFORMATION
Le délai d’accès aux soins a été réduit, de même que l’empreinte écologique du secteur. Grâce à une augmentation de l’effort de prévention, on constate une amélioration de la santé générale de la population et donc une réduction du besoin de prise en charge médicale. Le système de santé est donc moins coûteux et plus sobre.
Avec la relocalisation de la chaîne d’approvisionnement et la meilleure gestion du secteur, le système est plus résilient face aux crises.
Culture
LA CULTURE AUJOURD’HUI
Si le secteur de la culture peut transformer nos imaginaires, il peut aussi transformer directement la réalité en activant dès aujourd’hui la transition d’autres secteurs (agriculture, bâtiment, énergie, mobilité, numérique, etc.) avec lesquels il entretient des liens étroits.
Pourtant, seuls 12 % des acteurs du secteur ont reçu une formation aux enjeux énergie-climat et seuls 26 % des établissements publics culturels réalisent un bilan carbone, qui est souvent superficiel. Sur les 4 milliards d’euros du budget de la culture, seuls 0,45 % soutiennent la Responsabilité sociale des entreprises.
NOS PROPOSITIONS
- Relocaliser les activités : inscrire la culture au cœur des territoires et en faire un moteur pour la transition locale au travers de tous ses besoins (achats, alimentation, bâtiments, énergie, mobilité et transports)
- Ralentir : les artistes continueront à faire des déplacements… à condition d’en allonger la durée pour en réduire le nombre
- Réduire les échelles : réduction des jauges, des dispositifs techniques et du transport de matériel et de personnes. Place à la désescalade de « l’événementialisation » de la culture.
- Eco-concevoir les œuvres
- Renoncer à certaines pratiques déjà en cours et à certaines opportunités technologiques carbonées
- Intégrer les enjeux de mobilité en décarbonant et en réduisant la mobilité des œuvres, du matériel, des artistes et du public
LA CULTURE APRÈS TRANSFORMATION
Les activités culturelles auront considérablement réduit leurs émissions de gaz à effet de serre, avec – 36 % d’émissions sur le cycle de vie d’un livre, – 65 % d’émissions sur les grands festivals et – 93 % d’émissions pour les salles de cinéma.
La culture devient un puissant levier de résilience locale en encourageant la diversité culturelle, la création et la circulation des idées.
Administration publique
L’ADMINISTRATION PUBLIQUE AUJOURD’HUI
Nous sommes en lien quotidiennement avec le secteur de l’administration publique qui représente 20 % de l’emploi en France et 30 % du parc immobilier tertiaire.
Il existe déjà de nombreuses initiatives pour décarboner l’administration publique : objectifs de baisse de la consommation des bâtiments, passage des véhicules à l’électrique, repas végétariens dans la restauration collective, critères « carbone » dans la commande publique. Ces mesures doivent être renforcées.
NOS PROPOSITIONS
- Faire des bilans carbone complets dans toutes les administrations
- Rendre la décarbonation prioritaire : intégrer l’impact carbone, la résilience et la sobriété à tous les niveaux (nu numérique aux déplacements professionnels)
- Assurer la transparence des actions menées pour faire de la décarbonation des services publics un enjeu électoral
- Former tous les agents et les élus aux enjeux énergie-climat
- Renforcer les objectifs : électrification des véhicules, plafond carbone des repas, etc.
L’ADMINISTRATION PUBLIQUE APRÈS TRANSFORMATION
L’administration publique est devenue exemplaire : elle est en mesure de conduire la transition bas carbone de la société.
Elle sait faire face aux aléas climatiques et énergétiques pour assurer ses missions essentielles, et 100 % des agents sont formés aux enjeux climat, à la sobriété et à la résilience.
Usages numériques
Le secteur du numérique a déjà été analysé de façon approfondie par l’équipe du Shift Project ces dernières années (voir nos travaux sur la sobriété numérique), il n’a donc pas fait l’objet d’une analyse spécifique dans le cadre du PTEF. Voici cependant les éléments à retenir :
LE NUMERIQUE AUJOURD’HUI
- Le numérique est au cœur du fonctionnement de notre société et c’est un atout central pour surmonter les crises à venir.Cependant, l’efficacité énergétique issue du progrès technologique ne suffit pas à compenser l’augmentation des usages. Avec 6 % de croissance de ses émissions de gaz à effet de serre par an, le numérique représente déjà 3,5 % des émissions mondiales et pourrait doubler d’ici à 2025.
NOS PROPOSITIONS
-
- Bâtir une nouvelle gouvernance du numérique aux niveaux territorial, national et européen
- Inventer de nouveaux modèles économiques en sortant de la rentabilisation des services par des volumes de données massifs et en rentabilisant les usages liés à la modularité et à l’allongement de la durée de vie des terminaux
- Développer les outils d’un pilotage du numérique en fixant des objectifs quantifiés compatibles avec la trajectoire 2 °C et en se dotant d’outils d’évaluation adéquats
Villes et territoires
La mise en œuvre de la transition bas carbone au niveau des territoires a été analysée de façon approfondie par l’équipe du Shift Project (voir rapport ci-contre publié en septembre 2021).
Elle n’a donc pas fait l’objet d’une analyse spécifique dans le cadre du PTEF. Voici cependant les éléments à retenir :
LES TERRITOIRES AUJOURD’HUI
Le territoire français métropolitain a enregistré une hausse de température moyenne de 1,7 °C depuis le début de l’ère industrielle, et il y a eu trois fois plus de vagues de chaleur entre 2000 et 2020 qu’entre 1980 et 2000.
Les territoires souffrent d’un grand retard en matière d’adaptation au changement climatique, la transition écologique étant encore trop souvent traitée comme un sujet périphérique.
COMMENT DECARBONER LES TERRITOIRES ET LES RENDRE RESILIENTS ?
- La connaissance : améliorer la compréhension des effets du dérèglement climatique et de la transition post carbone sur les territoires
- Le partage : impliquer l’ensemble des parties prenantes du territoire
- La solidarité : prendre en compte les inégalités sociales et territoriales
- L’audace : oser remettre en question ses manières d’agir dans un contexte radicalement nouveau
- La cohérence : mettre en cohérence ses politiques et ses actions avec les objectifs et la vision partagés sur le territoire
- La coopération : faire de nos interdépendances des opportunités de coopérations
- La responsabilité : positionner les enjeux climatiques et de transition écologique au plus haut niveau des priorités de son organisation.
Finance
Le Plan de transformation de l’économie française s’est volontairement intéressé d’abord aux données physiques (tonnes produites, kilomètres parcourus, nombres d’emplois, émissions de gaz à effet de serre, etc.) avant de s’intéresser aux euros et à la façon dont la nécessaire décarbonation de la France allait être financée.
Cependant, comme il est probable qu’il faille aussi faire preuve d’anticipation et de planification en la matière, voici quelques leviers qui nous semblent dignes d’intérêt pour financer la décarbonation :
- Faire ré-émerger l’État comme un acteur légitime et même essentiel de la sphère commerciale avec cette fois un objectif de décarbonation et de résilience.
- Aider les collectivités à se coordonner pour la mobilisation de financements permettant d’accélérer leur transition, les investissements climat n’étant « payant » que sur des durées longues avec des retours qui sont d’abord économiques, environnementaux et sociaux avant d’être financiers.
- Mieux inciter les entreprises avec des instruments adaptés : la contrainte de rentabilité reste le principal outil de pilotage des entreprises, or elle est incompatible avec les réalités physiques et l’horizon temporel de la décarbonation. L’adhésion des entreprises à un chantier de décarbonation de l’économie pourrait venir d’une juste combinaison de contraintes financières et d’assurance de rentabilité. Les banques doivent accompagner les TPE/PME dans leur décarbonation via des prêts adaptés.
- Orienter l’épargne et les dépenses des particuliers vers la transition, tout en soutenant les plus vulnérables : En matière de mobilisation de l’épargne, on peut reprendre les propositions du projet IN GLOBO du Shift Project, une réforme de l’épargne française visant à la canaliser massivement vers la transition énergétique et écologique. Le but : réorienter une partie des 1 200 milliards d’euros de l’assurance-vie individuelle – 10 milliards seraient un premier objectif – à travers un nouveau contrat.
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The Shift Project est un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone.
Nous sommes une association loi 1901 reconnue d’intérêt général, guidée par l’exigence de la rigueur scientifique.
Notre mission consiste à éclairer et influencer le débat sur la transition énergétique.