2e bataillon de l’Aisne

bataillon-de-volontaires-nationaux

2ème bataillon de l’Aisne :

 

Date de formation : Il fut formé le 27 août 1791 selon Belhomme[1], 28 août selon le commandant Dumont[2].

Historique :

1791 :

Composé de 546 volontaires des districts de Laon et de Vervins, ils furent rassemblés à Marle le 28 août. Ils furent formés en compagnie par Monsieur Blin et organisés en bataillon. Le bataillon fut envoyé à Saint-Quentin et passé en revue le 5 septembre, par le lieutenant-général D’Aumont, le commissaire des guerres Poittevin de La Motte et les commissaires du département Meurizet et Le Tellier.

Inspecté au mois d’octobre par le maréchal de camp de La Noue, se trouvant alors complètement armé mais sans habillement, ni équipement. Le maréchal de camp trouva la compagnie de grenadiers belle mais celles des fusiliers médiocres et composées de sujets trop jeunes. Il demeura tout l’hiver à l’instruction sous la direction de l’adjudant-major Basté à Saint-Quentin. Il s’équipa et reçut son drapeau, le 17 décembre.

1792 :

Le 1er janvier, il était en garnison à Saint-Quentin. Il était à Guise en avril et fit mouvement sur Cambrai. Il fut désigné pour servir aux colonies et tous les volontaires furent envoyés en permission dans leurs familles avant le départ. Le bataillon quitta Saint-Quentin le 1er mai, passa le 8 à Chaumont, le 11 à Dreux, le 20 à Sainte-Maure, le 22 à Poitiers, le 25 à Saint-Maixent et cantonna à Hennebont le 5 juin. Le bataillon atteignit La Rochelle où plusieurs officiers donnèrent leur démission « Le patriotisme de ces messieurs ayant échoué devant les flots ».

Le bataillon fut embarqué au mois de juillet à Lorient pour rejoindre l’armée de Saint-Domingue[3]. Toutefois le commandant Dumont est plus précis et indique dans son étude sur les volontaires que l’embarquement eut lieu à La Rochelle du 6 au 8 juillet sur les navires Les Deux-Anges et La Parfaite-Régénération. L’effectif embarqué était alors de 566 hommes et officiers. Le bataillon débarqua le 17 septembre à Port-de-Paix (Port-au-Prince) à Saint-Domingue, et il fut envoyé au Gros-Morne où il fut bientôt ravagé et décimé par les fièvres, la maladie et la misère.

1793 :

Il se trouvait toujours dans cette colonie en janvier[4]. Déjà très diminué, il n’était pas en mesure de s’opposer à la tentative de Galbaud et assista impuissant au pillage et à l’incendie du Cap du 19 au 24 juin.

1794 :

Il était en garnison à Port-de-Paix le 22 septembre, comptant encore un effectif de 200 hommes, il resta dans cette position jusqu’à son anéantissement total dans l’île par les maladies et la guerre contre les Noirs, les Anglais et les Espagnols.

1795 :

Trois officiers, Beaurin, Ogé et Dutartre accompagnés de six volontaires réussirent à revenir en France où ils arrivèrent à Brest en janvier. Les officiers furent proposés le 16 janvier à la Convention Nationale pour être affectés dans des emplois vacants. Le 22 octobre, Ogé et Dutartre ainsi que quelques-uns de leurs hommes entrèrent à Brest dans la composition du 1er bataillon provisoire des Côtes de Brest.

1796 :

Toujours en garnison à Port-au-Prince, il se composait de 31 officiers et 142 volontaires, le commandant Dumont indique une perte depuis son débarquement de 20 officiers et 313 volontaires. Il disparut dans les méandres de l’histoire et de celle de la guerre qui ravagea la colonie de Saint-Domingue, le sort des hommes qui restaient en 1796 est inconnu d’après le commandant Dumont[5].

Embrigadement/amalgame :

 1ère formation :

Néant.

2ème formation :

Ces restes furent versés en seconde formation dans la 82ème demi-brigade de ligne, le 12 février 1797, si nous en croyons Chassin et Hennet[6].

État des cadres à la formation, revue du 5 septembre 1791[7] :

Lieutenant-colonel Jean-Pierre-Luc De Lacroix, originaire de Pierpont, âgé de 62 ans et chevalier de Saint-Louis.

Lieutenant-colonel en second Jean-Antoine Duchesne, originaire de Vervins, âgé de 66 ans et chevalier de Saint-Louis.

Quartier-maître trésorier Jean-Louis Charpentier, originaire de Laon, âgé de 18 ans.

Adjudant-major Jean-Pierre Basté, originaire de Bollène dans le Vaucluse et âgé de 40 ans.

Adjudant sous-officier Nicolas Moitessier, originaire de Vittel et âgé de 22 ans.

Chirurgien-major Louis Foulloy, originaire d’Anizy.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine Vincent Faucheux originaire de Marie, lieutenant Augustin-Joseph Brûlé originaire d’Etreux et âgé de 22 ans, sous-lieutenant Alexis-Ferdinand Huet originaire de Clairefontaine et âgé de 20 ans.

1ère compagnie de Vervins :

Capitaine Louis-Joseph-Estienne Lefèvre originaire de Vervins et âgé de 45 ans, lieutenant Alexandre Damidaux, sous-lieutenant Nicolas-Joseph Peteau originaire de Marly.

2ème compagnie de Vervins :

Capitaine Joseph-Gabriel Duchesne originaire de Vervins et âgé de 46 ans, lieutenant Jacques Dutartre originaire de Landouzy et âgé de 30 ans, sous-lieutenant Jean-Alexandre Lefèvre originaire de Vervins et âgé de 59 ans.

3ème compagnie de Vervins :

Capitaine Jacques-Joseph Pouillon originaire de Charleroi en Belgique et âgé de 50 ans, lieutenant Pierre-Joachim Page originaire de Boué et âgé de 36 ans, sous-lieutenant Philippe Bufty originaire du Nouvion.

4ème compagnie de Laon :

Capitaine Louis-Ferdinand Méresse originaire de Beaurieux et âgé de 22 ans, lieutenant Jacques Ducellier, sous-lieutenant Charles-Antoine Jouard originaire de Bruyères-et-Montbérault et âgé de 37 ans.

5ème compagnie de Laon :

Capitaine Nicolas-Sylvain De Fresnel originaire de Marle, lieutenant Nicolas Lemaire originaire de Laon et âgé de 30 ans, sous-lieutenant Laurent Houdelette originaire de Laon et âgé de 57 ans.

6ème compagnie de Laon :

Capitaine Alexis-Laurent Ogé originaire de Rozoy-sur-Serre et âgé de 20 ans, lieutenant Pierre Beuvelet originaire de Saint-Erme, sous-lieutenant Jean-Nicolas Latinguet originaire de Montcornet et âgé de 23 ans.

7ème compagnie de Laon :

Capitaine Jean-Charles Dugras originaire de Pontavert, lieutenant Pierre-Ferdinand Gamain originaire de Marle et âgé de 24 ans, sous-lieutenant Louis-Matthieu Baudesson originaire de Craonnelle et âgé de 45 ans.

8ème compagnie de Vervins :

Capitaine Jean-Nicolas Beaurin originaire de Parpeville et âgé de 58 ans, lieutenant Jean Dercourt originaire de Voulpaix, sous-lieutenant Jean-Baptiste-Benony Dureux originaire de La Capelle et âgé de 46 ans.

État des Cadres au 22 septembre 1796[8] :

Chef de bataillon Vincent Faucheux, (enrôlé en 1791, alors capitaine des grenadiers), chef de bataillon en second Louis-Ferdinand Meresse (enrôlé en 1791, alors capitaine de la 4ème compagnie).

Quartier-maître trésorier Jean-Louis Charpentier, (enrôlé en 1791, occupant déjà ce poste à cette date).

Adjudant-major Jean-Nicolas Latinguet, (enrôlé en 1791, alors sous-lieutenant à la 6ème compagnie), poste de chirurgien-major vacant,

Adjudant sous-officier F. G. Liret.

Compagnie de grenadiers :

Capitaine J. B. Houssart, lieutenant F. Desmarets, sous-lieutenant N. Marcotte.

1ère compagnie :

Capitaine Nicolas-Joseph Peteau, (enrôlé en 1791, alors Sous-lieutenant dans cette compagnie), lieutenant D. J. Duchesne, sous-lieutenant F. Chemin.

2ème compagnie :

Capitaine C. Marchand, lieutenant A. Bernis, sous-lieutenant L/ F. Legras.

3ème compagnie :

Capitaine Laurent Houdelette, (enrôlé en 1791, alors sous-lieutenant à la 5ème compagnie), lieutenant J. B. Monvoisin, sous-lieutenant J. Voisin.

4ème compagnie :

Capitaine J. Cartier, Lieutenant J. G. Chenu, poste de sous-lieutenant vacant.

5ème compagnie :

Capitaine F. Bevière, lieutenant N. Foucart, sous-lieutenant Mouage.

6ème compagnie :

Capitaine Rouillon, lieutenant J. B. Tante, poste de sous-lieutenant vacant.

7ème compagnie :

Capitaine P. Bourdin, lieutenant L. A. Levêque, sous-lieutenant J. O. Varins.

8ème compagnie :

Capitaine Jean Dercourt, (enrôlé en 1791, alors lieutenant dans cette compagnie), lieutenant N. Charlier, sous-lieutenant L. J. Bourré.

Article de Laurent B.

sehri

[1] Belhomme, Histoire de l’infanterie de France.

[2] Commandant Dumont, Etude sur les volontaires nationaux.

[3] Journal Militaire de 1792.

[4] Journal Militaire de 1793.

[5] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux.

[6] Chassin et Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution, p. 266.

[7] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 10.

[8] Commandant Dumont, Les bataillons de volontaires nationaux, p. 11.