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En pleine crise politique, l’Ukraine est au bord du défaut de paiement

Le taux d’emprunt à dix ans du pays sur les marchés a dépassé les 10 %.

Par  (Sao Paulo, correspondante)

Publié le 05 décembre 2013 à 13h46, modifié le 05 décembre 2013 à 17h16

Temps de Lecture 3 min.

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Des manifestants pro-UE brandissent un drapeau à l'effigie de l'ex-première ministre Ioulia Timochenko,  le 5 décembre à Kiev.

A Kiev, les milliers de manifestants proeuropéens, écœurés et en colère, accusent le gouvernement de Viktor Ianoukovitch d'avoir « vendu » leur pays à la Russie. Ils n'ont pas tort. Si le mouvement de contestation qui a secoué l'Ukraine n'est pas parvenu faire tomber le gouvernement, faute de motion de censure au Parlement, mardi 3 décembre, c'est en grande partie pour des raisons de « gros sous ». Mais le calcul de M. Ianoukovitch est dangereux.

L'ancien « grenier à blé » de l'Europe est un pays pauvre, promis à une récession de 2 % en 2013 et au bord du défaut de paiement. Selon l'assureur crédit Euler Hermes, il reste à l'Ukraine 19 milliards de dollars (14 milliards d'euros) de réserves de change. De quoi « tenir » deux mois et demi.

Après ? Les marchés, qui se méfient de cet Etat aux pratiques peu transparentes (l'Ukraine est classée 144e sur 177 pays par Transparency International), sont plus que récalcitrants à l'idée de prêter à Kiev. Sur le marché, la dette ukrainienne brûle les doigts des investisseurs, faisant s'envoler les taux d'intérêt à plus de 10 %. Selon les experts, une crise de balance des paiements en 2014 comparable à celle de l'Argentine fin 2001 n'est plus exclue. Bref, la faillite guette.

ÉVITER UNE NOUVELLE « GUERRE DU GAZ »

Pour éviter ce drame – et assurer sa réélection en 2015 –, M. Ianoukovitch semble avoir choisi la facilité et le court terme en se rapprochant de Moscou, son principal partenaire commercial. Même si son économie traverse aussi des difficultés, « la Russie peut facilement faire un chèque de 20 milliards de dollars », pense Ludovic Subran, économiste chez Euler Hermes.

Préserver les relations diplomatiques avec le voisin de l'Est doit surtout éviter une nouvelle « guerre du gaz » à même de tuer l'économie et les entreprises locales dépendantes de l'énergie russe. Deux fois déjà, notamment après la « révolution orange », la Russie s'était vengée en coupant le robinet du gaz. A écouter le gouvernement ukrainien, se tourner vers l'Union européenne (UE) aurait été désastreux. En témoigne le coût pour la « mise aux normes européennes » de l'économie ukrainienne : « 150 à 165 milliards d'euros », selon « les estimations basses de nos économistes », avance Mykola Azarov, le premier ministre, cité par le journal russe Nezavissimaïa Gazeta.

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