+++ to secure your transactions use the Bitcoin Mixer Service +++

 

Publicité

Pourquoi «Le Temps» a changé le mode d'accès à ses articles

Depuis un mois, certains articles du «Temps» sont payants, d'autres pas. Voici pourquoi

Image d'illustration. — © DR

Fini les dix articles mensuels gratuits sur notre site web. Désormais, certains de nos contenus sont en libre accès tandis que d’autres sont exclusivement réservés aux abonnés. Derrière ce changement de façade, une transformation plus profonde opérée au sein de la rédaction.

Nous sommes convaincus que la pérennité d’un média comme Le Temps viendra avant tout de vous, fidèles et nouveaux lecteurs. Il est donc juste que vous soyez au cœur de notre stratégie numérique, avec les changements que cela implique. Nos décisions doivent être orientées en fonction de vos habitudes de lecture, nos efforts doivent être concentrés sur les sujets qui vous concernent et vous animent, la publicité doit devenir moins intrusive pour votre confort… Un travail de longue haleine pour la «Digital Factory» du Temps, équipe chargée de la stratégie et de l’innovation numériques. Cela nous a notamment motivés à changer notre paywall, ce «mur» qui vous demande de vous abonner pour continuer à nous lire.

Retrouvez tous les articles de notre projet participatif «Hyperlien»

Le juste compromis

Jusqu’à maintenant, nous avons été meilleurs pour réaliser nos contenus que pour les vendre. Ce n’est pas faute d’avoir exploré différents modèles: en 2011, nous limitions complètement l’accès à nos contenus aux seuls inscrits à notre site. Trop radical, trop tôt, nous n’avons pu compter que sur les lecteurs qui nous étaient déjà acquis. En 2015, nous prenions le contre-pied en optant pour un système bien plus ouvert: dix articles gratuits par mois sans inscription préalable. En sachant qu’une grande partie des internautes ne vont pas au-delà, la formule est généreuse.

Depuis le 14 février, nous sommes passés à un modèle hybride qui permet un compromis que nous espérons idéal: certains articles sont réservés aux abonnés tandis que d’autres sont en libre accès. Grâce à ces derniers, nous pouvons maintenir nos bonnes audiences et nous faire connaître auprès de nouveaux publics. Les articles protégés offrent, pour leur part, une réelle plus-value et l’accès vous est exclusivement réservé, à vous, abonnés. Alors comment choisir quels articles «méritent» de se retrouver derrière un paywall? Est-ce que cela signifie qu’ils sont mieux que les articles gratuits?

Lire aussi: Quoi de neuf dans le journalisme en 2019? Les lecteurs!

Bienvenue dans la matrice

Pour déterminer si un article doit être en libre accès ou non, nous nous demandons d’abord dans quel but nous l’écrivons. Une question que les médias tendent à négliger. Or, comment savoir si un contenu fonctionne si l’on n’a pas au préalable défini à quel objectif il doit répondre et à quelle audience il s’adresse? Notre rédaction fait depuis un mois l’expérience d’assigner un but à chaque contenu. Nous n’en sommes qu’aux prémices de nos réflexions à ce sujet, mais nous avons déjà pu identifier quatre objectifs forts pour orienter nos décisions: fidéliser nos abonnés, atteindre de nouveaux abonnés, atteindre une large audience et renforcer notre image. Le chef de l’information, personne chargée de coordonner les sujets du jour, choisit auquel de ces objectifs répondra chaque article lors de nos conférences de rédaction du matin. Ce choix décidera notamment de la gratuité, ou non, d’un contenu.

Et parce que nous sommes en 2019, toutes ces nouveautés vont s’accompagner de leur lot d’intelligence artificielle et d’algorithmes. Si vous n’êtes pas abonné, notre paywall sera capable d’analyser votre comportement pour vous proposer l’offre la plus adaptée et le moment le plus adéquat pour vous la présenter. Si vous l’êtes déjà, nous ferons tout pour mieux connaître vos intérêts et vous proposer les meilleurs contenus, sous les meilleurs formats. Pour nous aider à mener au mieux ces changements, notre rédaction a d’ailleurs recruté une analyste des données. Toutes ces innovations doivent bien sûr servir notre première mission: vous proposer un journalisme de qualité, quels que soient sa forme et son support.

Litre aussi: Comment «Le Temps» développe des événements