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Les relations entre la Corse et l’Aragon aux XIVe et XVe siècles

Philippe COLOMBANI

Professeur certifié à l’Université Montpellier III

En 1297, le roi Jacques II d’Aragon obtient du pape Boniface VIII l’investiture pontificale sur la Sardaigne et la Corse, en échange de l’abandon des prétentions aragonaises sur le royaume de Sicile. Si cette inféodation ne règle en rien le complexe conflit sicilien, elle marque l’entrée des rois d’Aragon dans les affaires de Corse et intègre l’île dans une aire diplomatique plus vaste, à l’échelle de la Méditerranée occidentale. Dans une logique purement seigneuriale, le roi d’Aragon devient le seul seigneur légitime de l’île, investi par la plus puissante autorité morale de la chrétienté. Toutefois les vastes ambitions méditerranéennes des souverains leur imposent d’intervenir simultanément sur des théâtres d’opérations aussi variés que les Baléares, la Sardaigne, la Sicile, la Grèce, sans parler de leurs zones d’influence traditionnelles en Espagne même et au Maghreb. Intégrée tardivement dans cet ensemble, la Corse y apparaît comme une nouvelle terre à conquérir. Une de trop, peut-être, au regard des moyens dont dispose le roi d’Aragon, pourtant soutenu par la puissante marine catalane. D’où l’idée de développer en Corse un parti pro-aragonais s’appuyant sur d’influentes puissantes familles de la noblesse insulaire, qui permettrait de donner une forme concrète aux revendications de la couronne, tout en limitant les investissements financiers et militaires. Les archives de la chancellerie royale, conservées à Barcelone, nous fournissent de nombreux documents qui permettent de retracer l’histoire de ce parti pro-aragonais, depuis sa lente formation au milieu du XIVe siècle jusqu’à son déclin à la fin du XVe. Elles permettent aussi de comprendre les motivations de ces nobles corses qui pendant plus d’un siècle tiennent indéfectiblement pour l’Aragon par ambition personnelle bien sûr, mais aussi au nom d’une certaine vision de la légitimité du pouvoir. En Corse, la fin du XIIIe siècle correspond à une période de redéfinition des pouvoirs. Le vieux et prestigieux Giudice de Cinarca1, qui avait su unifier l’île sous son autorité croupit dans les prisons génoises. Trahi par les siens, isolé diplomatiquement depuis la lourde défaite de ses alliés pisans face à Gênes à la bataille de la Méloria (1284), son déclin est aussi celui de l’ordre pisan, désormais supplanté en Corse, comme dans toute la Tyrrhénienne, par la puissante commune de Gênes. Les Génois comblent rapidement le vide laissé par les pisans et multiplient les expéditions militaires2 depuis leurs colonies de Bonifacio et de Calvi. Pour Gênes, la Corse est à la fois un relais essentiel sur les routes commerciales de Méditerranée et un bouclier en Tyrrhénienne face aux ambitions toujours plus menaçantes des Aragonais.

1. Simoncello della Rocca, dit Giudice de Cinarca : figure dominante du XIIIe siècle insulaire. Il impose son autorité à toute l’île, mais se heurte à Gênes dont il menace la colonie de Bonifacio. En 1300 il est trahi par un de ses fils et livré aux génois. 2. En 1289, Lucheto Doria est nommé Vicaire général dans toute l’île de Corse pour la Commune de Gênes. Il débarque dans l’île avec une forte troupe pour soumettre les seigneurs du sud. Peu efficaces sur le long terme, ces expéditions marquent l’intérêt croissant de Gênes pour la Corse.

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