LES«DESAIX»
PHILIPPE-JEAN VIDAL
Certes, le retentissement de la victoire de Marengo fut grand en Europe. Certes, Marengo fut une victoire politique qui ouvrit une ère nouvelle. Certes, l'apothéose de Desaix apporta une part de rêve au romantisme latent d'une impatiente jeunesse prête à faire de grandes choses sur les pas du nouvel homme fort de la République, Bonaparte, passé maître en l'art de travailler à la propagande de ses entreprises... Mais assurément, la déification du nouvel Epaminondas fit retomber quelques particules de sa divinité païenne sur les siens, « les Desaix », qui, implicitement investis de dignité patricienne comme jadis les égaux (les pairs) des anciennes gentes de l'Empire romain, reçurent des marques de considération, accompagnées de pensions et de rentes de la République consulaire, puis de son substitué immédiat : l'Empire.
La manne impériale
Le premier thermidor, an VIII de la République (20 juillet 1800), un arrêté des Consuls autorisait le ministre de la Guerre, le général Lacué, à faire remettre à la mère du Héros, la « citoyenne » Beaufranchet, veuve de
Annales historiques de la Révolution française - 2001 -N° 1 [21 à 37]