Couverture fascicule

Yves Cazaux, Marie de Bourgogne

[compte-rendu]

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Page 161

Yves Cazaux, Marie de Bourgogne, un volume in-8° rogné, de 376 pages, Albin Michel, 24 F.

Si, en vertu de certaines idéologies, on peut constater çà et là une tendance à mépriser et ignorer les histoires nationales pour ne plus s'intéresser qu'aux histoires universelles, par contre les histoires provinciales, et même locales, semblent jouir de la faveur du lecteur.

M. Yves Cazaux, dans une étude complète, très documentée et vivement menée, s'est attaché à rendre meilleure justice à Charles le Téméraire (pourquoi pas ?), à illustrer la mémoire de sa fille Marie qui lui succéda et dont la courte et glorieuse vie mérite l'admiration. Ce faisant, l'auteur présente le roi de France Louis XI sous un jour particulier et défavorable (pourquoi pas aussi ?), enfin il brosse un tableau, plein de couleur et de vie, de cette Bourgogne et des provinces qui lui furent rattachées, de la création de ce grand royaume bourguignon qui faillit réussir. Marie ne fut-elle pas la grand'mère de Charles-Quint ?

M. Yves Cazaux se meut dans toute cette histoire si complexe et si compliquée avec aisance et sûreté : il n'épargne au lecteur aucun détail ; car pour être convaincant son exposé doit être complet et il l'est sous tous les rapports. Ainsi peut-il facilement convaincre de l'importance de cette période de l'histoire, de la valeur de ces très grands personnages que furent ces Valois, ducs de Bourgogne, enfin, de la grandeur de cette jeune princesse, morte prématurément à 35 ans d'un stupide accident de chasse et qui sut cependant faire preuve d'intelligence, de volonté et de courage. Est-ce à dire cependant que le royaume de Bourgogne, s'il avait pu être définitivement construit, eût été viable ? Y avait-il vraiment place entre la France et les Allemagnes d'une Bourgogne allant de la mer du Nord à la Méditerrannée et dans une bande de terre étroite réunissant des populations aussi diverses et aussi opposées, on peut raisonnablement en douter.

Mais cette belle étude, si solide, si émouvante aussi par la conviction qui inspire l'auteur, doit intéresser au plus haut point tout lecteur avide de mieux connaître le passé, car elle décrit cette période de l'histoire de l'Occident à un moment crucial, celui où se termine la féodalité médiévale avec ses complications infinies et désuètes et où s'amorce déjà l'esprit de la Renaissance, avec ses nouvelles espérances.

J. M.