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L'œuvre de Fakhr al-Dīn al-Rāzi, commentateur du Coran et philosophe

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Année 1960 3-11 pp. 307-323
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Roger ARNALDEZ

L'œuvre de Fakhr al-Dïn al-Râzï commentateur du Coran et philosophe

Les musulmans pensent volontiers que les « doutes » qui ont divisé l'Islam en de nombreuses sectes ont pour origine les suggestions diaboliques. Al-Shahrastânï (469-548 /1076-1 153) dans son Kitâb al-Milal montre comment la révolte d'Iblis contre Dieu contient le prototype et le germe de toutes les révoltes humaines : de même que le Maudit argumente contre son Seigneur, de même argumenteront les hommes, dans les mêmes termes et sur les mêmes questions. Ibn al-Djawzi (1597/1200), dans son Talbis Iblis, explique par quels procédés subtils de séduction le diable conduit au mal et à l'erreur ceux-là mêmes qui se proposent le bien et le vrai.

Avec Shahrastânî, on peut remarquer que les dissensions commencèrent avec la mort du Prophète. Mais c'est avec le califat de Aly qu'elles prirent, en éclatant, des formes distinctes, donnant naissance aux premières sectes et libérant des tendances antagonistes qui furent réellement à l'origine de toutes les doctrines qui s'opposèrent ensuite en Islam. Le problème central qui agita les esprits à cette époque lointaine est celui du Califat et de l'Imamat. Mais avant de se formuler théoriquement il fut vécu politiquement et passionnément. Aussi ne faut-il pas oublier que les doctrines musulmanes les plus abstraites du droit et de la théologie prennent leur source et tirent leur sens de conjonctures très temporelles et de contextes essentiellement politiques. Ce caractère originel ne cessera de les marquer.

Le problème théorique du Califat est lui-même une plaque tournante, qui fait passer aisément du domaine des pures contingences historiques et politiques au domaine de la pure spéculation théologique et philosophique. Voici comment. Le Prophète n'avait laissé aucune révélation ni aucune réglementation concernant sa succession. Les trois premiers califes furent choisis chacun selon un mode d'élection particulier et non sans difficultés. Aly, comme gendre de Mahomet, avait eu dès le début des prétentions et un parti. Il n'accéda au calif at qu'après trois autres compagnons du Prophète, et succéda à Othmân, qu'un musulman avait assassiné. Les circonstances étaient donc particulièrement graves. 'Othmân avait eu des faiblesses en faveur des Banû Umayya, de la tribu de Qoraysh, convertis de la dernière heure, peu religieux et sensibles surtout aux victoires, aux conquêtes et aux profits. Ils exploitèrent à leur avantage la situation troublée. On voit ainsi se dessiner les tendances qui s'affronteront et se fortifieront dans la lutte, et qui donneront naissance aux trois théories principales sur le califat : la tendance alide, qui estime que le calife ou Imâm doit être pris dans la famille du Prophète et d' 'Aly ; une tendance, qui se précisera avec les Kharedjites, selon laquelle le califat est électif, tout musulman pieux et sincère pouvant en recevoir la charge quelle que soit son origine ; enfin la tendance qui fut appuyée par les Omayyades, qui veut que le calife soit originaire de Qoraysh.

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