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Des origines à nos jours, le théâtre tunisien, missionnaire et d’avant-garde

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L’histoire du théâtre tunisien est indissociable de celle des origines du modernisme tunisien. L’irruption du théâtre moderne en Tunisie est en effet corollaire du mouvement réformiste qui a empreint le pays dès la seconde moitié du XIXe siècle. Un constat qui sera lourd de significations en fait. Dès ses origines, le théâtre tunisien s’est voulu missionnaire et s’est assumé comme tel. Ainsi sera-t-il tour à tour : un théâtre garant de la conscience nationale et nationaliste naissante, un réceptacle des nouvelles pulsions culturelles en gestation et un terreau de prédilection de discours et de choix alternatifs liés aux nouvelles élites montées à l’assaut des vieilles citadelles au lendemain de l’indépendance du pays.

C’était l’époque des premiers grands voyageurs modernes. Un peu partout dans le monde arabe et islamique, des hommes prenaient leur bâton de pèlerin et s’en allaient arpenter, des années durant parfois, les pays occidentaux. C’était aux lendemains de l’expédition de Napoléon en Égypte (1798-1801). Une campagne où le premier consul a fait une irruption brutale dans la Maison d’Orient avec ses colonnes de canons et de savants. Le choc fut bien évidemment aussi bien militaire et politique que cognitif et culturel. Le monde arabe et islamique se posa de nouveau la lancinante question de l’altérité. Celle-là même qui fut posée, des siècles auparavant, d’une manière biaisée et tordue à la faveur des Croisades du

XIe au XIIIe siècles. À cette époque-là, en effet, l’altérité était plutôt crispée, chargée d’identités antagoniques et meurtrières, d’autoréférentialités et d’argumentaire religieux. Or, bien que sur fond d’âpres rivalités et de conflits, l’altérité se profilait précisément, vers la moitié du XIXe siècle, côté arabe du moins, comme une relation d’accueil associé au métissage des cultures. Elle fondait une nouvelle conscience de la relation aux autres non seulement en tant qu’ils sont différents mais également en leur qualité de précurseurs, voire de modèle paradigmatique. Outre la Tunisie, l’Égypte, la Syrie, et le Liban furent les premiers pays pourvoyeurs de ces voyageurs philosophiques à leur manière. Des voyageurs aux antipodes de «la curiosité qui va jusqu’à l’extravagance » dont parle Montesquieu dans ses Lettres persanes et qui faisait dire aux habitants de Paris dans une espèce de bourdonnement : «Ah! Ah! Monsieur est Persan? C’est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ? » , (en d’autres termes, comment peut-on être autre chose qu’un Français?). On doit aux voyageurs arabes et musulmans de cette époquelà une bienheureuse et typique littérature de voyage philoso-

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soufiane ben farhat

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